Enquête rue Descartes
170 pages
Français

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Description

Mais où se cache l’innovation ?

Deux détectives mènent l’enquête. Elle les conduira du ministère de la Recherche, rue Descartes, au NUMA, dans le Sentier, après un parcours ponctué par les rebondissements de la relation entre science, innovation et développement économique.

Cet essai met en scène une diversité de connaissances sous une forme ludique et romancée. On y perçoit la logique des lois qui ont forgé le paysage français de la science et de la technologie. On y décode le rôle des multiples dispositifs de soutien à l’innovation. On y parcourt le plateau de Saclay. Petit à petit, des pistes apparaissent pour retrouver l’innovation.

Alors que les rapports, les analyses critiques sur le soutien à l’innovation foisonnent, voici de quoi défaire les idées reçues.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414372768
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-37277-5

© Edilivre, 2020
Note préliminaire des auteurs
Beaucoup a été écrit sur le lien entre recherche et innovation. Beaucoup est dit sur l’impérieux besoin de dialogue entre science et société. Les dispositifs de soutien à l’innovation, les rapports, les analyses critiques foisonnent. Les recommandations s’accumulent.
Pour y voir plus clair, nous avons pris le parti d’écrire une fiction : une enquête menée par deux détectives, Anuva (nouveau départ) et Olaf (ancêtre), met en scène une multiplicité de connaissances historiques, politiques, scientifiques, pratiques,…
Cet ouvrage est une fiction. Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite,… à moins qu’il ne s’agisse d’une bonne surprise.
Chapitre 1 « Donnez-nous une semaine »
Paris.
Novembre.
Bientôt 20h00.
Station de métro Luxembourg.
Un homme et une femme, la quarantaine environ, sont côte à côte sur l’escalator qui les amène à la surface. Ils traversent la rue Gay-Lussac et tournent à droite. Ils remontent la rue Soufflot, le pas déterminé, d’une même cadence. L’homme, à l’approche du Panthéon, ralentit. Il lève la tête. Elle l’attend. Puis ils repartent du même pas, longent la bibliothèque Sainte Geneviève, contournent la terrasse d’un café. Ils descendent la rue de la Montagne Sainte Geneviève. Une petite place. Ils s’arrêtent. Il se penche discrètement vers elle.
— Certaine que c’est là ? lui dit-il, le regard posé sur le fronton où il est écrit École Polytechnique .
— Sans aucun doute !
Elle vérifie sa montre.
— 20h00. Nous sommes à l’heure.
Un homme vient vers eux. Il leur fait un signe presque imperceptible. Ils le suivent, entrent dans le bâtiment du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ils montent l’escalier et passent le contrôle sans être arrêtés. L’homme qui les attendait est un véritable laisser-passer. Ils continuent de le suivre lorsqu’il ressort dans une cour. Sous une colonnade, il tourne à gauche, entre dans un bâtiment. Ils le suivent toujours. Ils passent devant des amphithéâtres, descendent des escaliers, suivent des couloirs, rejoignent une structure récente, montent trois étages. Au bout d’un long couloir, une porte sécurisée. Une passerelle. Ils arrivent dans un autre bâtiment, plus historique, un grand escalier de pierre. Il se penche vers elle.
— XVIII e siècle je suppose, lui chuchote-t-il.
Ils descendent l’escalier. Au 1 er étage, couloir de droite, ils entrent dans une pièce. C’est un petit salon. Une table basse, quatre fauteuils. Deux sont occupés.
— Bonsoir messieurs, dit-elle d’une voix affirmée, nous nous présentons, Olaf et Anuva. L’agence nous a appelés hier. De quoi s’agit-il ?
— La situation est alarmante, répond leur premier interlocuteur. Nos deux ministres demandent l’intervention de votre agence. Ils suspectent une disparition très inquiétante pour la France.
— Quels sont les indices ? s’enquière Olaf.
— Pas d’indice direct, répond leur second interlocuteur, mais un faisceau concordant de signes. Certains transpirent dans les médias. Nous avons regroupé les plus significatifs d’entre eux, ajoute-t-il en pointant du doigt un gros dossier posé sur la table.
— Je peux ? leur demande Anuva.
Les deux interlocuteurs hochent la tête. Anuva ouvre le dossier et le feuillette. Olaf regarde par-dessus son épaule. Ce sont des articles de journaux. Anuva feuillette quelques pages, Olaf parcourt les titres : La France consacre 10 milliards d’euros par an en aides à l’innovation. France 18 e , derrière le Luxembourg, l’Islande et la Nouvelle Zélande… La France, une suiveuse. Pas d’innovation sans industrie. La capacité d’innovation est le nouveau maître mot de la puissance. Il faut augmenter le contenu en innovation de l’investissement. L’industrie française peine à stopper son déclin. Pourquoi l’innovation est américaine. Les efforts en faveur de l’innovation déçoivent.
— Si je comprends bien, vous avez perdu l’innovation, dit Anuva en refermant le dossier.
Les deux interlocuteurs se regardent.
— Oui, avoue le premier. Au ministère chargé de la recherche, c’est bien la crainte que nous avons.
— Au ministère chargé de l’économie, nous considérons que notre puissance va avec notre capacité d’innovation, déclare le second. Ne plus savoir où est le lien entre la recherche et l’innovation peut affaiblir durablement la France. Nous attendons de vous un diagnostic et des recommandations pour le rétablir. Vous avez carte blanche.
Anuva et Olaf réfléchissent. Ils échangent un regard rapide.
— Donnez-nous une semaine, dit Olaf, c’est nous qui vous contacterons. Nous vous donnerons les recommandations à l’heure et dans le lieu de notre choix.
* * *
Plus tard, attablés à l’écart, au fond d’un restaurant du 5 e arrondissement, Olaf interpelle Anuva.
— Tu as vu ce qui était écrit sur le fronton du Panthéon ? Aux grands hommes, la Patrie reconnaissant e. Tu crois qu’avec notre enquête, la Patrie nous sera reconnaissante ? Et que nous aurons notre place au Panthéon ?
— Très drôle, lui répond-elle en souriant. Tu sais combien de femmes sont au Panthéon ? 5 sur les 77 résidents, si je peux dire. Des hommes politiques à foison, des militaires… et des scientifiques, catégorisés ainsi 3 mathématiciens, 5 scientifiques et 2 physiciens (sic). Pas un seul acteur économique. Certes nous ne sommes ni politiques, ni scientifiques, nous, humbles détectives de l’obscur. Comment veux-tu que nos mérites soient reconnus ? Nos enquêtes portent surtout sur ce qui a été oublié, ce qu’on ne dit pas ou qu’on ne dit plus. Les valeurs, en quelque sorte. Celles de la recherche pour la Nation et celles créées par les nouveautés.
— Eh bien, dit ainsi, cela va nous être difficile de recruter ! Bon, tu as commencé à réfléchir aux hypothèses, à la trajectoire de l’enquête ?
— Moi je partirais bien de là : le cordon entre la recherche et l’innovation a-t-il été coupé ? Si oui, comment ?
— D’accord, partons là-dessus, consent Olaf. Je vois un cordon, celui qui lie la formation et la recherche. Elles sont à la fois fille et mère. Est-ce que cela nous fait avancer ? Y a-t-il un cordon entre la formation et l’innovation ?
— Bon. On cherchait un cordon, ou plutôt une coupure de cordon, et voilà que tu en mets un autre. Dans ce cas, je vois aussi un cordon entre la recherche et le monde économique. Et aussi un cordon entre formation et monde économique. Essentiel d’ailleurs puisqu’il forme ses acteurs.
— A mon sens, ils sont liés et c’est une manière indirecte de mener l’enquête.
— D’accord. Alors, allons de l’autre côté du miroir. Ce cordon, simple ou double est-il essentiel au progrès ? Et …
— Pourquoi introduis-tu le progrès à ce stade ? intervient Olaf la coupant dans sa réflexion. Tu ne vas pas le confondre avec l’innovation tout de même ? Et puis ta notion de progrès me semble un peu has been si tu m’autorises cette expression.
— Avec progrès, j’entendais progression. J’aimerais bien regarder si recherche-formation-innovation marchent ensemble, parce qu’aussi bien, l’innovation pourrait vivre seule sa vie. En ce cas, pas d’histoire de cordon coupé ou pas coupé. On la voit liée à la recherche seulement au moment où l’innovation a besoin de la recherche. Et on peut se demander si l’innovation a encore besoin de quoique ce soit maintenant. De quoi pourrait-elle avoir fondamentalement besoin… ?
— Plutôt, quels sont les besoins communs et partagés de la recherche et de l’innovation ? rétorque Olaf après un petit temps de réflexion. En d’autres termes, qu’est-ce qui abonde leurs valeurs communes ? Une tutelle ? Une vraie tutelle ? La même tutelle ? Où et à quel niveau de l’État ?
Ils poursuivent leur repas en silence. Au moment du dessert, Anuva prend la parole.
— Alors… Tu as nos séquences de recherche ? On commence par quoi ?
— Notre périple à l’intérieur du ministère m’a donné une piste. Dans ce labyrinthe dans lequel aucun étranger ne pourrait trouver la sortie, il y a beaucoup d’histoires, donc de valeurs accumulées. Ils nous faudra un dispositif quasi-architectonique pour trouver ce qu’on cherche.
— D’accord, répond Anuva. Je te propose de commencer par analyser les textes des lois qui ont marqué l’organisation de la recherche. Je suis certaine qu’elles tracent l’existant, le possible et le désirable pour la prospérité nationale. Et donc, logiquement, le lien à l’innovation. Je rechercherai les faisceaux d’indices. Procédure habituelle ?
— Laquelle, celle du lien ?
— Oui. Je crois que sur ce dossier, elle est de première importance. On a besoin de vraiment s’immerger dans ce qu’est la réalité et percevoir ce qui lie ou tient à distance l’activité de recherche et l’activité d’innovation. On a besoin d’aller là où les hommes… et les femmes… font la recherche, innovent, on a besoin de voir, de sentir l’activité. On a aussi besoin d’aller dans des lieux où s’est écrite l’histoire.
— Sensorialité ? se moque Olaf. Va pour les dynamiques humaines et le lieu comme forme d’intégration de tout ce qui fait leur diversité. De mon côté je vais chercher les femmes et les hommes auxquels la Patrie pourrait justement bien devoir être reconnaissante ou n’a pas toujours été suffisamment reconnaissante. On se retrouve quand et où ? Faut pas chômer, nous n’avons qu’une semaine.
— C’est moi qui te contacterai, déclame Anuva en prenant les mêmes intonations qu’Olaf et en souriant. Je te donnerai mes recommandations à l’heure et au lieu de mon choix…
Chapitre 2 « Bienvenue dans l’utopie des sciences de la

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