Fais des bulles, Dug...
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Description

La partie qui allait se dérouler était grosse de conséquences puisque la vie de Betty était en jeu. Depuis que Dug avait enlevé son épouse et lui avait fait parvenir son étrange supplication reproduite par le magnétophone, Jim PATERSON alias « Mister Silence » vivait dans l’angoisse. Il vivait aussi dans l’attente de cet appel téléphonique promis par Dug et, lorsqu’il l’avait reçu, il n’avait pas hésité une minute à se rendre, seul, à l’endroit indiqué.


Seul ? Pas vraiment, puisque pendant que Dug expliquait qu’il attendait de Jim PATERSON qu’il cambriolât une banque en échange de la liberté de Betty, Jurry, un collègue et ami de Jim, caché non loin de là, s’apprêtait, sur une moto, à prendre en filature le kidnappeur afin de découvrir le lieu de claustration de la jeune femme.


À partir de ce moment-là s’engagerait une lutte entre deux agents du F.B.I. et toute une armée de bandits plus patibulaires et dangereux les uns que les autres...

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Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070038482
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 7 -

FAIS DES BULLES,
DUG...

Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
Il pleuvait. La route était absolument déserte et Paterson attendait, assis dans sa voiture, sans bouger. Il consulta sa montre de bord et constata qu'il était minuit cinq. Dug avait cinq minutes de retard.
Deux heures plus tôt, son adversaire juré lui avait téléphoné pour lui fixer ce rendez-vous sur l'autostrade. Jim s'était arrêté comme convenu devant la borne n° 120 et avait laissé ses phares en code, allumant le plafonnier de la voiture, ainsi que le lui avait recommandé Dug.
La partie qui allait se jouer était grosse de conséquences puisque la vie de Betty était en jeu. Depuis que Dug avait enlevé sa femme et lui avait fait parvenir l'étrange message qu'avait reproduit le magnétophone, Paterson vivait dans l'angoisse. Il vivait aussi dans l'attente de cet appel téléphonique promis par Dug et, lorsqu'il l'avait reçu, il n'avait pas hésité une minute à se rendre au lieu indiqué.
Naturellement, il était seul dans sa voiture et son ami Jurry n'était point de la fête.
Une voiture doubla celle de Paterson en trombe et disparut dans les ténèbres. La route était parfaitement droite. Paterson repéra bientôt les feux de position de ce même véhicule qui, manifestement, virait pour revenir sur lui.
— Je reconnais là l'éternelle prudence de Dug ! pensa Paterson. Il a d'abord vérifié que personne n'attendait aux environs et, maintenant, le voici qui vient me faire ses propositions.
Il ne s'était pas trompé.
Le bolide qui l'avait doublé quelques instants plus tôt vint stopper devant sa voiture, tous feux éteints.
— Descendez, Paterson, commanda bientôt une voix que Jim connaissait trop bien.
Il obéit et se tint immobile près de son véhicule, les bras levés. Il se souciait fort peu de risquer une balle perdue en provoquant un réflexe malheureux de la part d'un garde du corps que Dug avait certainement amené avec lui et qu'il devinait dans l'ombre, colt pointé sur lui.
— Vous pouvez baisser les mains, Paterson ! reprit Dug, nous sommes ici entre amis et vous êtes trop intelligent pour faire l'imbécile en ce moment. Voulez-vous monter dans ma voiture ? Nous y serons beaucoup plus à l'aise pour bavarder.
— Je regrette, Dug ! Je connais vos procédés et j'aime mieux rester sur la route. Qu'avez-vous à me dire ? Je vous préviens que, si Betty meurt entre vos mains, vous ne l'emporterez pas au Paradis !
— Vous n'avez rien à craindre, mon cher, ricana Dug. Je vous ai promis que vous la reverriez vivante et je tiens parole. Si vous préférez rester sur la route, je n'y vois pas d'inconvénient à la condition que vous fassiez semblant de réparer une crevaison dans le cas où une automobile passerait par ici.
— D'accord, grogna Paterson, je vous écoute.
— Je ne vous aime pas beaucoup, Paterson, vous le savez, reprit Dug ; ne vous attendez donc pas à m'entendre vous dire des choses très agréables. J'ai besoin de vous pour me faciliter une tâche assez compliquée et c'est le prix de la rançon que je fixe. Vous vous montrerez très compréhensif et surtout très docile. Le travail que j'aimerais exécuter présente de grosses difficultés pour moi ; mais, par contre, ne sera pour vous qu'un jeu d'enfant. Il y a, à Presbourg, une banque dont la réserve-or est fort impressionnante, si j'en crois les renseignements qui me sont parvenus. Votre intervention dans les affaires dont je m'occupe m'a coûté fort cher dans tous les domaines. L'entreprise que je dirige a besoin d'argent et votre inepte manière d'agir m'a fait rater la plus belle affaire de ma vie. Vous conviendrez donc que j'ai de bonnes raisons de désirer renflouer mon capital. Le trafic des armes exige de grosses disponibilités en capital. Grâce à vous, me voici presque acculé à la faillite. J'ai donc médité profondément sur ce délicat problème et, compte tenu que je vous tiens à juste titre pour responsable de tous mes malheurs, j'ai décidé qu'il serait de bon ton d'être renfloué par vous. Je sais que votre femme dispose d'une fortune assez considérable ; mais, voyez si je suis délicat, je me suis dit que vous répugneriez à la dépouiller de ses biens. Je vous propose donc de cambrioler pour mon compte la Banque Wilson de Presburg et de m'apporter ici même le produit de votre intervention, dans quinze jours. Vous êtes très adroit et je suis sûr que vous réussirez. Naturellement, s'il vous prenait fantaisie de vouloir ruser et de vous entourer des garanties que le F.B.I. accorde à ses agents en péril, nous ne reparlerions plus de tout ceci et j'exécuterais purement et simplement votre femme. Pour le moment, elle est en bonne santé, et je vous répète, si tout va bien, je vous la rendrai « vivante ».
— Si j'en crois l'appel que ma femme a enregistré sans le vouloir sur la bobine du magnétophone que vous m'avez fait parvenir, vous lui faites subir un traitement qui risque fort de lui nuire. Je ne suis pas dupe et, lorsque vous me promettez de me la rendre « vivante », vous ne me dites pas qu'elle sera « saine et sauve ». Si sa raison sombre dans cette aventure, je ne vous tiendrai pas pour quitte, et ma vengeance n'en sera que plus terrible.
— Vous êtes très perspicace, Paterson ! ricana Dug. Puisque vous saisissez si bien les astuces de ma proposition, j'en déduis que vous n'apporterez que plus de hâte à m'être agréable. Quant à vos menaces de représailles, laissez-moi rire ! C'est moi qui commande et pas vous !
— C'est bien, Dug ! j'en passerai par où vous voulez. Vous tenez le bon bout, mais méfiez-vous quand même, parce que, si je me transforme pour votre compte en cambrioleur de banque, il pourrait bien vous arriver de payer finalement plus cher la valeur du butin dont vous serez le bénéficiaire.
— Obéissez toujours, Paterson, nous reparlerons du reste après. Ainsi, c'est décidé ? Dans quinze jours, en ce lieu, à cette heure, vous serez à même de me livrer la réserve d'or de la Banque Wilson ? Il vous faudra une camionnette, car le magot est constitué par une tonne et demie de métal précieux. Consolez-vous en vous disant que vous travaillez pour la bonne cause, car il est à prévoir que, vivant de mes rentes, je renoncerai à tout trafic illégal. Vous m'aurez donc converti à l'honnêteté. Si, un jour, je suis élu au Sénat, je vous pistonnerai pour que le F.B.I. vous donne de l'avancement ! Maintenant, bonne nuit et bon courage !
Dug claqua la portière de sa voiture qui démarra aussitôt et repartit en direction de Presburg.
Paterson alluma une cigarette et demeura sur la route, l'oreille tendue.
Il perçut bientôt la pétarade d'un moteur puissant de motocyclette et le bruit d'un démarrage foudroyant à quelque cinq cents yards derrière lui.
Il sourit doucement en pensant que Jurry avait bien manœuvré. Lorsqu'il était venu au rendez-vous fixé par Dug, Paterson avait convenu avec son collaborateur que l'essentiel était de prendre le bandit en chasse. Tapi dans la nuit, à cheval sur une puissante machine, Jurry était resté à l'affût, sur un chemin de terre qui débouchait sur l'autostrade. Dès qu'il avait vu Dug s'éloigner, il avait pris la voiture en chasse et, à présent, il était à prévoir que le brave garçon fonçait tête baissée sur la piste de Dug.
Paterson remonta dans son automobile et rentra tranquillement à Presburg. Il laissa l'engin devant l'hôtel et alla se coucher en recommandant au portier de lui passer dans sa chambre, sans retard, toute communication téléphonique qui lui viendrait de l'extérieur.
Paterson s'étendit tout habillé sur son lit et se mit à fumer, les yeux au plafond, absorbé dans ses méditations. Il sentait Betty en péril et il n'avait qu'un espoir, c'était que Jurry puisse repérer la cachette où Dug l'avait séquestrée. Il ne se faisait pas d'illusions. Dug n'était pas un débutant et il ne commettrait pas la sottise de regagner son repaire en droite ligne. Mais, sur ce point, il faisait confiance à jurry qui n'en était pas non plus à son coup d'essai. Il faudrait agir avec beaucoup de ruse pour semer ce motocycliste tenace qui suivrait partout les véhicules qu'emprunterait Dug, circulant sans phares pour ne pas donner l'éveil, mais avec la sûreté du pilote dont les yeux savent percer la nuit.
Une crainte envahit Paterson. Si Dug repartait en hélicoptère, Jurry serait impuissant à le suivre. Mais il était à prévoir que son ennemi n'utiliserait pas ce moyen de locomotion, du moins aux environs de la ville, pour ne pas donner l'éveil.
Vers quatre heures du matin, la sonnerie du téléphone le fit sursauter. Paterson décrocha et entendit le portier lui annoncer qu'on le demandait de Kalston. Il reconnut la voix de Jurry, tout guilleret.
—  Hello ! Comment vas-tu, vieille noix ! Je parie que tu ronflais !
— As-tu du nouveau ? haleta Paterson.
— Un peu que j'en ai ! Je suis dans un bar de Kalston qui s'appelle « Le Spring ». C'est juste à...

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