Foutue Saint-Valentin !
311 pages
Français

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Description

Chaque amoureux attend avec impatience la Saint-Valentin afin de combler sa douce et tendre.


Un jour si spécial, rempli d’amour et d’attentions, comme c’est romantique...


Mais je vous arrête tout de suite ! Ici, il n’y a pas de petit ange armé de flèche, pas de moment guimauve ni de tendresse.


Ce recueil de nouvelles est pour le moins... surprenant.


Pour public averti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 janvier 2023
Nombre de lectures 8
EAN13 9782493499516
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Foutue
Saint-Valentin   !
 
 
Les auteurs sang cœur
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédits
 
Tous droits réservés
 
Couverture réalisée par @EBGcreation
Correction et relecture par @Farida Derouiche
 
Édité par Évasion Éditions
 
 
 
ISBN : 978-2-493499-51-6
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
©Évasion Éditions
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’ange de la
Saint-Valentin
 
 
Écrit par Mellaudy C.M
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Résister au courant de la vie
pour se protéger du changement
et de la souffrance vous empêche
d’évoluer et d’avancer. »

Chapitre 1
Un soir ordinaire
 
Il est déjà plus de vingt-deux heures quand je passe le pas de la porte de l’appartement. À peine le seuil de l’entrée franchi, je m’effondre sur le petit canapé en cuir. Épuisée et à bout de souffle après ces quatre étages sans ascenseur, je dois trouver le courage de me rendre dans la salle d’eau pour prendre une bonne douche bouillante avant d’aller me coucher . Pourtant, je sais que je vais m’endormir sur ces coussins usés par les années. Peut-être me réveillerai-je dans la nuit. J’en profiterai dans ce cas pour rejoindre mon lit. Mes yeux se ferment et je sens ma respiration adopter un rythme lent et profond.
— Ah, enfin tu as décidé de rentrer ! C’est pas trop tôt, râle une voix soprano. La prochaine fois, sois plus discrète.
L’exaspération dans la voie de Célia me percute comme une boule de bowling. Je sais qu’elle ne me reproche pas l’heure à laquelle je viens de rentrer, mais plutôt le fait que je vis uniquement pour mon travail. C’est vrai, si j’étais dans le même état en justifiant d’une soirée, elle sauterait de joie et ouvrirait une bouteille de champagne. Mais à sa plus grande déception, ce n’est pas dans mes projets à court ou moyen terme.
Célia vire mes jambes du canapé afin de prendre place à mes côtés, une tasse de thé dans les mains. Étrange, je n’ai pas entendu la bouilloire. Contorsionnée contre mon gré, je me réinstalle et viens poser ma tête sur son épaule, mon endroit préféré depuis que j’ai vu le jour. À nous observer, on ne peut pas deviner notre lien de fraternité. Il faut dire que nous sommes diamétralement opposées. Notre date de naissance est la seule chose que nous partageons. Silhouette sportive avec les bons atouts féminins, la nature a été généreuse avec elle. Son teint hâlé donne l’impression d’une origine méditerranéenne alors qu’elle a horreur de la chaleur. Mon contraire puisque je ne rêve que de soleil, d’une année qui soit un été interminable, même si avec ma peau ivoire, je suis obligée de me badigeonner de crème indice   50+ pour éviter de cramer comme une crevette. Quoique, l’image d’une tomate doit mieux me correspondre devant mon quarante-quatre.
 
Perdue dans mes comparaisons, je ne remarque pas tout de suite le regard fouineur de ma sœur. Ses yeux bleus tentent de fouiller mon esprit. Je la laisse faire le temps de mettre la main sur un programme intéressant à la télévision. Après tout, je n’ai rien à lui cacher. Elle connaît par cœur chaque recoin de mon jardin secret.
— Alors, tu trouves ? lui lancé-je après quelques minutes.
— Non, et c’est pas normal.
— Un conseil, dépêche-toi avant que ton thé devienne glacé.
Son rire communicatif entraîne le mien et nous nous retrouvons à travailler nos abdominaux sur ce bon vieux canapé. Je profite de ce court moment où mon corps a regagné de l’énergie pour le traîner jusqu’à la douche. Me déshabiller me semble être une étape d’une complexité extraordinaire. L’eau chaude ruisselle sur ma peau, permettant à mes muscles endoloris de se détendre. Je devrais peut-être suivre un jour Célia à un des cours de yoga qu’elle prend le week-end. Je pèse le pour et le contre tandis qu’une tornade ouvre la porte si violemment qu’un énorme courant d’air froid s’engouffre dans la petite pièce. Mon corps se glace sur-le-champ.
— Célia, il gèle ! Fais attention, nom de Dieu ! hurlé-je.
— En même temps, on est en hiver et tu t’obstines à ne pas mettre de chauffage, réplique-t-elle du tac au tac.
— Et si tu décidais enfin de trouver un travail, un vrai, nous ne serions pas obligées de vivre sur mon misérable salaire d’infirmière.
Mon énervement a eu raison de moi et je sors de la douche. J’enfile ma combinaison-pyjama tant bien que mal dans ce trois mètres carrés avec Célia dans l’embrasure de la porte.
— S’il te plaît, ne te plains pas, tu touches presque deux mille euros.
— Et l’appartement minable dans lequel nous résidons nous coûte presque la moitié de ce que je gagne.
 
S’il y a bien une chose que j’ai toujours reprochée à Célia, c’est son manque de compréhension envers l’argent. Elle ne connaît pas la valeur d’un salaire ni le travail que cela implique pour l’avoir. Il faut dire que nos parents lui offraient tout parce qu’elle allait être la prochaine Surya Bonaly 1 .
— Dans ce cas, pourquoi on ne part pas ? me demande-t-elle comme si c’était l’idée du siècle.
— Oh je sais, peut-être parce que c’est toi qui as voulu venir à Paris et que c’était l’appartement avec le meilleur rapport qualité-prix.
Je me glisse dans le lit que nous partageons pour mettre fin à cette conversation sans fin. Mais ça, c’est sans compter sur l’obstination de ma sœur. Elle s’installe à mes côtés et me lance :
— Tu as prévu quelque chose pour le 14 ?
— Non, réponds-je sèchement.
— Mais pourquoi, Sarah ? Ça te ferait du bien de sortir un peu.
Je me tourne vers elle afin de lui faire face.
— La Saint-Valentin n’est rien d’autre qu’une fête commerciale et il est hors de question que j’y participe. En plus, c’est soi-disant pour célébrer l’amour. Tu veux un scoop ? C’est tous les jours que ça doit se fêter. Et je ne célèbre jamais les fêtes, tu devrais le savoir, depuis vingt-trois ans. Je préfère profiter de ce jour pour donner encore plus d’amour et de joie à certains de mes patients que d’aller me saouler pour le plaisir dans un bar pourri avec des inconnus.
— Donc, tu as volontairement demandé à travailler, n’est-ce pas ? résume ma sœur.
— Oui, acquiescé-je en lui tournant le dos, mettant fin à cette conversation pour de bon.

Chapitre 2
Routine
 
J’ai le pressentiment d’avoir dormi seulement trois heures quand le réveil sonne. Même la musique de Celtic Woman me donne l’impression d’être arrachée au sommeil. J’ouvre les paupières tant bien que mal et éteins cette musique normalement reposante. Je jette un coup d’œil à ma jumelle allongée, toujours dans les bras de Morphée.
— C’est ça, profite bien de ta journée, petite sœur, murmuré-je en enfilant mon jean.
Une fois prête, j’attrape mon téléphone sur la table de chevet et sors de la chambre.
— Bonne journée à toi aussi, petite sœur, me lance Célia d’une voix à peine réveillée.
Savoir qui de nous deux est la plus grande est une guerre que nous menons sans relâche depuis nos premiers mots. D’après elle, quand nous naissons avant l’autre fait de nous la plus jeune par rapport à une théorie de conception complètement débile.
J’avale mon café aussitôt prêt et comme chaque matin, je me brûle la gorge.
— Je t’ai préparé un verre d’eau à côté de l’évier, hurle Célia.
Je ne prends pas le temps de la remercier et finis d’un trait son contenu. Je jette un œil à l’horloge.
5 h 28.
Pas assez de minutes pour retourner aux toilettes. J’enfile mon manteau avec toute la panoplie d’hiver avant de quitter l’appartement en lançant un dernier au revoir à ma jumelle. C’est parti pour près d’une heure trente de transports dans cette capitale idéalisée par de nombreux Français et touristes.
 
Le froid glacial percute mon visage lorsque j’ouvre la porte de l’immeuble.
« Vivement l’été ! », râlé-je pour moi-même. L’unique avantage de se rendre au travail à cette heure-là pendant ce froid hivernal est l’absence de personnes dans les rues et dans le métro. Il faut dire que je déteste me retrouver dans une foule. La campagne de la Creuse me manque terriblement par moments, mais je ne pouvais pas laisser Célia seule dans cette immense ville après la mort de nos parents.
Nous les avons perdus il y a deux ans dans un accident de voiture alors qu’on accompagnait ma jumelle pour une compétition à Paris. Depuis, nous ne sommes retournées dans notre ancienne maison qu’à une unique occasion. Le jour du déménagement. Pourtant, elle n’est pas vendue. Nous n’avons pas pu. J’ai cette étrange sensation de les faire mourir une nouvelle fois si on s’en débarrasse.
Je profite du voyage entre le métro et le bus pour continuer ma récente lecture. Une petite pépite découverte l’année dernière sur une plateforme d’écriture et dont je suis accro. Je n’espère qu’une seule chose : un deuxième tome. Entre mon travail au sein d’une unité de soins palliatifs et le bénévolat dans un service de réanimation néonatale, j’ai très peu de moments à consacrer aux livres. Alors j’en profite dès que je peux.
 
À la descente du bus, je presse le pas pour ne pas arriver en retard. Je ne prends pas le temps de regarder les gens autour de moi. Je file tête baissée vers le vestiaire et me change aussi vite qu’il m’est possible. Vêtue de la traditionnelle tenue blanche pour laquelle on se bat avec l’équipe afin de mettre un peu de couleurs, je traverse le long couloir déprimant qui mène dans mon service. Je n’ai jamais compris pourquoi ce sont les unités les plus lourdes émotionnellement, là où nous côtoyons la mort chaque jour, qui ont le droit à une r emise à neuf en dern

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