Histoires en rouge et noir - Tome 1
216 pages
Français

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Histoires en rouge et noir - Tome 1 , livre ebook

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Description

Ces dix histoires très différentes de suspense et d’aventure vous feront rencontrer des personnages attachants dans des situations qui les amèneront très souvent au-delà d’eux-mêmes en les faisant sortir de leur quotidien.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414461332
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-46132-5

© Edilivre, 2020
Exergue
Les lieux précis et les personnages de ces nouvelles de fiction sont entièrement sortis de l’imagination de l’auteur.
Toute ressemblance avec des lieux précis et des personnages existants de la vie quotidienne ne pourrait être que fortuite.
- 1 - Le tunnel
Elle me tirait par la main comme si sa vie en dépendait, elle me serrait fort de ses petits doigts maigres. Au début, j’avais essayé de résister mais sa volonté l’avait emporté, je ne savais plus si je la suivais ou si je la précédais, nous marchions d’un bon pas en suivant les traces imprimées dans le sable, nous étions partis vers une destination inconnue mais il me semblait que cela devenait de plus en plus évident, il fallait continuer malgré tout, malgré les autres. Sa petite robe bleue volait autour d’elle, soulignée par une fine dentelle blanche.
* * *
Nous étions au centre de la galerie, les gens qui m’entouraient ne m’étaient pas inconnus mais je n’arrivais pas à me souvenir de leurs noms ni de ce que nous faisions là.
Imperceptiblement, elle avait pris ma main, comme une évidence, qui était-elle, pourquoi m’avait-elle choisi ? Pour l’instant ce n’était pas la réponse la plus urgente à mon mal-être, une torpeur m’avait saisi mais elle se dissipait peu à peu.
Mes pensées s’éclaircissaient, je sortais d’une sorte de brouillard et prenais lentement connaissance des lieux. Nous étions dans ce qui semblait être un sous-sol de mine, quatre galeries convergeaient vers la place ou nous étions tous, un peu déboussolés.
Un homme parlait, sa voix, son visage, m’étaient familiers mais je ne pouvais pas y mettre un nom, il avait une drôle de casquette plate posée bien droite sur la tête, il parlait mais je ne saisissais pas le sens de ses paroles, les autres écoutaient en silence.
– Il faut sortir d’ici, nous venons de la galerie qui nous fait face et pourtant nous étions partis d’une galerie perpendiculaire, nous avons marché pendant plus d’une heure tout droit sans jamais modifier notre orientation, comment est-ce possible ? Nous…
Une voix de femme l’interrompit :
– Justement, ce n’est pas possible, nous étions tous d’accord et nous n’avons pas dévié de notre route.
Cette voix aussi m’était familière mais son nom m’échappait. Peu importe, il fallait prendre une décision. Je tentais :
– Si nous prenions cette galerie à droite, elle semble rectiligne, on ne peut pas se tromper cette fois, il suffira de se retourner tous les cent mètres pour voir si nous apercevons toujours l’endroit où nous nous trouvons, ainsi nous ne risquons pas d’obliquer et si cela se produit, l’un de nous restera à la bifurcation sans nous quitter du regard et sans perdre de vue ce lieu, on pourra voir si l’on revient vers la place.
Des murmures d’acquiescement venaient se mélanger aux murmures d’approbation.
J’allais partir quand l’intervention de la jeune fille qui était à ma droite me bloqua sur place.
– Écoutez !
Un bruit légèrement saccadé se faisait entendre, il venait de la galerie perpendiculaire, il grandissait, tous nos sens étaient aux aguets.
Une forme approchait de très loin, une drôle de forme, à la fois mouvante et immobile, le bas bougeait alors que le haut restait fixe, l’ensemble venait lentement et se précisait dans la pénombre de la galerie au fur et à mesure qu’elle grandissait.
* * *
En m’appropriant les lieux du regard je me rendais compte de quelques détails concernant l’endroit où nous nous trouvions, les galeries étaient creusées dans la roche, elles semblaient façonnées par la main de l’homme, elles étaient assez régulières et basses, je pouvais toucher le plafond en levant le bras, des sortes de rails parcouraient ce plafond légèrement incurvé, on pouvait si accrocher. Le sol était plat, presque lisse. Aucune lumière n’était visible, pourtant une clarté permettait de voir sans aucune gêne.
* * *
La forme approchait, c’était un homme, il portait une lampe à la main droite qui se balançait avec un couinement désagréable, il s’arrêta près de nous.
– Il faut sortir d’ici, mais ne prenez pas cette galerie, dit-il en montrant de la lampe la galerie que je comptais emprunter, elle est sans issue, c’est une galerie technique qui est bouchée à cinq cent mètres environ.
Les autres n’avaient pas dit un mot, ils étaient dubitatifs quant à la marche à suivre
La petite fille, que j’avais oubliée, me tira par la main vers cette galerie qui m’attirait aussi, j’intervenais :
– Je vais quand même aller par là pour voir si vraiment cette galerie est en cul de sac, j’en aurai le cœur net. Et puis de toute façon c’est la seule que nous n’ayons pas empruntée.
* * *
Nous marchions depuis dix minutes après avoir quitté l’homme à la lampe qui était parti avec un haussement d’épaule, il me semblait que la clarté augmentait sensiblement. Personne dans le groupe ne semblait s’étonner de la présence de cette petite fille qui marchait d’un pas fiévreux, me tenant pas la main. Elle était frêle mais avançait d’un bon pas de ses petites jambes.
Au bout d’une demi-heure nous sommes sortis à l’air libre, heureux de fouler l’herbe rase sous nos pieds.
– Vous voyez que ce n’est pas bouché, maintenant il faut trouver une maison d’où nous pourrons téléphoner.
J’étais satisfait d’avoir fait le bon choix.
Les autres ne disaient rien, nous avancions lentement, quelques arbres et arbustes épars ponctuaient notre marche silencieuse.
Nous avions suivi un chemin tracé dans l’herbe et nous buttâmes soudain contre un mur en pierre d’environ un demi-mètre de hauteur. Je l’enjambai en prenant la petite fille dans mes bras. Il était étrange de constater que personne, hormis moi, ne se préoccupait d’elle, pourtant elle n’était pas venue toute seule, je la déposai de l’autre côté du mur et me retournai vers les autres.
– Vous venez ?
Un homme répondit que d’après lui nous étions allés trop loin et qu’il fallait rebrousser chemin pour examiner les alentours, il devait bien y avoir trace de vie quelque part.
A l’instar de l’homme à la lampe, je haussai les épaules et continuai mon chemin.
Les autres m’appelaient mais je n’en tenais plus compte. L’herbe laissa place subitement à du sable, de quelque côté que se dirigeait mon regard il y avait des dunes de sable à perte de vue.
Nous avons marché des heures jusqu’au village. Des tentes se dressaient en ordre dispersé, des silhouettes s’affairaient lentement, tout était calme, la petite fille lâcha enfin ma main, elle se retourna et je vis pour la première fois ses grands yeux, elle me souriait avec douceur, une lueur d’apaisement éclairait son visage, elle avait accompli sa mission, je commençais à percevoir la réalité, je savais où j’étais.
* * *
Le contrôleur du métro marchait entre les rails, il avait pu guider les passagers vers la sortie du tunnel dans la prochaine station. Après la déflagration, la fumée avait envahi le tunnel, en sortir n’avait pas été facile dans l’encombrement des tôles tordues et fumantes. Un homme avait entrepris de guider les autres passagers mais il avait disparu dans le tunnel et les autres avaient préféré faire demi-tour, ce qui les avait sauvés, la deuxième explosion loin devant eux avait dû avoir raison de lui.
Un passager qui émergeait de la fumée et accédait à la station non impactée fut soudainement arrêté dans sa marche, sur le mur du métro, une publicité attira son attention, il regardait la photo avec un sentiment de malaise mais il ne savait pas pourquoi. La publicité vantait les mérites d’un produit quelconque, il était écrit :
– Nous pourrons vous guider dans vos choix.
Près du produit, une petite fille souriait, elle était vêtue d’une robe bleue agrémentée de dentelle blanche au bout des manches. Son sourire était très doux.
L’homme s’interrogea, où avait-il vu cette petite fille récemment ? Aucune réponse ne vint à son esprit, il continua sa marche et sortit de la station.
FIN
- 2 - Le bouc émissaire
Un homme marche le long de la route, il se sent léger et joyeux, il est vrai que c’est le printemps et que les pâquerettes s’étalent dans les champs comme un tapis soyeux ondulant sous le vent. De temps en temps il se baisse pour ramasser un brin d’herbe ou une fleur qu’il tourne entre ses doigts avant de l’envoyer au loin d’une pichenette.
Sa tête est vide, il ne pense à rien, il est habillé d’un Jean, d’un Tee-shirt et d’une veste légère, il balance ses bras nonchalamment, ses mains sont larges et couvertes de terre brune avec des traces rouges mêlées. Sur ses vêtements, les tâches sont plus marquées, elles vont du rouge vif au rouge brun.
Son visage ne reflète pas l’horreur qu’il vient de quitter. Derrière lui, à un kilomètre, dans la ferme, les corps suintent d’un sang immaculé qui, de petits ruisseaux, semblent vouloir créer une rivière.
* * *
L’homme était arrivé un matin, à pied par la route il avait jeté son dévolu sur cette ferme située sur une pente aride du causse du Lot, il était sept heures et cela sentait bon le pain chaud. Au détour de la grange apparut le four duquel se dégageait cette odeur insistante qui lui chatouillait les narines. Il est vrai que les paysans se lèvent tôt. Un homme était posté en haut des marches, il fumait une pipe qui laissait échapper un tourbillon de fumée, aspiré par le vent frais. Il plissa les yeux en voyant s’approcher l’inconnu. A la campagne on est très méfiant de tout ce qui sort de l’ordinaire.
– Bonjour monsieur, dit poliment le marcheur, je vais de ferme en ferme chercher du travail.
Le fermier se referma comme une porte blindée.
– Du travail c’est pas ce qui manque mais pour l’argent…
– Ne vous en faites pas,

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