Hjärta
224 pages
Français

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Description

Après un accident de voiture près de Lorient, Éliot Mankel, informaticien, se réveille à l’hôpital en ayant tout oublié de son passé jusqu’à son propre nom. Au même moment et dans la même région, le lieutenant Mercier découvre les corps de jeunes femmes affreusement mutilés. Tout accuse Mankel de cette horrible boucherie. Mercier va le traquer. Pour prouver son innocence, Mankel doit mener sa propre enquête sur le passé qu’il a oublié. Après de nombreux rebondissements, ce n’est qu’à la dernière page que le lecteur découvre enfin l’identité de l’auteur des massacres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 septembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414125517
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-12549-4

© Edilivre, 2020
Remerciement

Pour Dorothée, Lucille et Clémentine
Je remercie particulièrement ma maman Odile pour le suivi et les corrections tout au long de l’écriture ainsi que Técla pour la correction du manuscrit.
Prologue
En 3 dixièmes de seconde le pare choc avant s’enfonce, le phare avant droit éclate et le capot se replie en accordéon. L’onde de choc se transmet ensuite au pare-brise qui explose. L’air bag se déploie juste avant que la tête du conducteur ne le heurte mais la violence du choc, une malfaçon ou peut être une erreur du technicien lors de la pose l’empêche de remplir son rôle entièrement. Le front du conducteur percute le volant. La ceinture de sécurité empêche le reste du corps de parcourir l’espace le séparant du tableau de bord. Mais à l’intérieur, les organes ne peuvent absorber l’énergie produite par la collision. Le foie s’étire, l’estomac se bombe, les poumons se décollent entrainant le muscle cardiaque qui cesse de battre régulièrement. Il entre en fibrillation auriculaire : les oreillettes entraînent les ventricules dans des mouvements chaotiques, le sang ne circule plus correctement dans l’aorte et le cerveau se met à manquer d’oxygène.
La Golf grise est sortie de la route quand les feux puissants du camion qui a débouché du virage ont aveuglé le conducteur. Il a donné dans un réflexe instinctif un rapide coup de volant qui a précipité la voiture sur un des peupliers qui bordent la route.
Sébastien, le chauffeur du poids lourd rentre de sa livraison à Brest. Il a quitté l’autoroute, à la hauteur de la départementale 235, pour emprunter cette petite route de campagne. Ce qui lui permet de gagner trente-trois minutes par rapport à l’itinéraire normal. La semaine a été dure. Son patron ne le lâche plus depuis qu’il l’a surpris à transporter des voyageurs. C’est Jérémy, son cousin, qui lui a filé la combine. Inscription sur BlaBlacar et quelques centaines d’euros en plus par mois sans faire trop d’efforts. Mais Henry est un ancien qui ne veut rien entendre à ces nouveaux sites d’Ubérisation. C’est la mort du vrai travail selon lui. Finies les couvertures sociales. Quand il est rentré, le week-end dernier, son passager, un Lorientais de retour de Metz, est descendu juste devant l’entrepôt et Henry est arrivé à ce moment-là. Ça a chauffé. Maintenant Sébastien a interdiction de transporter des passagers sinon c’est la porte. Là-dessus, Julie, sa fiancée, lui mène aussi la vie dure. Elle commence à en avoir marre de ses absences hebdomadaires. Elle l’a menacé de prendre ses affaires et de retourner chez sa mère s’il continue ainsi. L’enterrement de vie de garçon de son meilleur pote Matthias, le week-end dernier, n’a rien arrangé. Et ce soir, une voiture se prend un arbre juste devant lui. La poisse quoi !
Sébastien ouvre la portière et une chaleur étouffante envahit l’habitacle climatisé. Il descend, sentant déjà des gouttes de transpiration perler le long de sa colonne vertébrale. Il s’approche de la voiture. Elle est complètement encastrée dans l’arbre mais les feux fonctionnent encore et éclairent le champ derrière le peuplier. Sébastien distingue même des vaches que l’accident n’a pas l’air d’avoir perturbées. Elles le fixent en ruminant. A première vue, le volant semble toucher le siège du conducteur. Peu de chance qu’il y ait un survivant là-dedans. Sébastien s’approche de la portière avant. Il jette un coup d’œil timide par la vitre. Un homme git sur le siège avant. Sa tête pend sur le côté, elle est couverte de sang. Le jeune homme sent que le couscous ingurgité lors de son dernier arrêt commence à remonter. Il déglutit. C’est quoi le numéro des secours déjà ! 112 pour les portables quand on est à l’étranger. Mais ici c’est 15 ou 18 ? Tant pis. Il prend son portable et compose le 18.
— Allo ! Centre des pompiers de Lorient. Identifiez-vous.
— Euh… Je m’appelle Sébastien Moisan. Il y a une voiture qui est rentrée dans un arbre sur la D26 entre Croeziou et Pont Scorff. Le mec bouge plus et il y a beaucoup de sang.
— Ne bougez-pas ! On vous envoie des secours. Vous avez quel véhicule ?
— Je suis routier. J’ai un camion bleu Siffranc.
— Laissez les feux allumés et attendez-nous.
Sébastien entend les sirènes approcher puis il aperçoit les gyrophares qui illuminent le ciel. Un véhicule du Samu et deux motos de gendarmerie se garent au bord de la route. Deux urgentistes descendent de la fourgonnette : un grand chauve avec des lunettes et un petit plus trapu. Tous les deux portent une chemise bleue avec une étiquette blanche sur la poche. Ils se précipitent vers la voiture. Le grand s’adresse à Sébastien :
— Il y a combien de personnes dans la voiture ?
— Mince ! J’ai même pas regardé à l’arrière. Je n’ai vu que le conducteur.
Le plus petit ouvre la portière et se glisse à l’intérieur.
— Il n’y a personne derrière. Celui qui est devant n’est pas beau mais j’ai un pouls. Il est faible, crie-t-il.
— Bon ! On se dépêche de l’emmener. Il y a peut-être une chance de le sauver.
Les deux gendarmes s’approchent, à leur tour, de Sébastien.
— Alors ! Racontez-nous ce qui s’est passé.
« Eh bien ! Je suis pas rentré moi. Julie va encore râler » se dit-il.
Eliot
Le réveil est brutal. Qu’est-ce que je fais là ? Où suis-je ? J’ai mal à la tête. Quelqu’un doit m’enfoncer des aiguilles brûlantes à travers le crâne et sournoisement, un serpent glisse le long de mes tempes en creusant des sillons acides sous ma peau. Hésitant, j’ouvre lentement les yeux. La lumière transperce mes iris. Je sens qu’une décharge électrique se propage le long de mon nerf optique. Poursuivant sa route elle active une multitude de connections nerveuses ce qui accentue ma migraine. Après quelques secondes, le voile, qui vrillait mes perceptions, s’atténue et je distingue la source de la luminosité. Quatre tubes incandescents nichés dans un boitier grillagé. En grimaçant, je tourne la tête vers la droite. Des moniteurs remplis de chiffres et de voyants clignotants bourdonnent le long du lit où je suis couché. En suivant du regard les fils qui partent des moniteurs, je trouve des électrodes fichées sur ma poitrine. A mon bras un cathéter relié à une pochette transparente me nourrit d’un liquide clair. Je me rends compte que je ne peux pas bouger mon bras gauche : il est coincé dans un plâtre attaché à un trapèze métallique fixé au montant du lit. Je referme les yeux pour essayer de me rappeler comment j’ai atterri ici. Rien. Aucun souvenir du moindre accident. Près de mon bras gauche, j’aperçois une télécommande avec un bouton d’appel. J’appuie à plusieurs reprises dessus.
En attendant les infirmières j’examine la décoration de ma chambre. Une enveloppe plastifiée qui doit contenir mon dossier est pendue à la barre de mon lit. Il y a, appuyé au mur, une table avec un plateau sur lequel on a déposé un pichet d’eau et un verre. Un fauteuil vide termine l’agencement spartiate de la pièce. Par la fenêtre, j’aperçois des nuages suspendus au-dessus d’une barre d’immeubles.
On frappe trois coups à la porte puis une jeune infirmière, aux cheveux roux, entre et me sourit.
— Bonjour monsieur. Alors ça y est on est réveillé ?
— Qu’est-ce que je fais ici ?
— Le médecin va arriver il vous expliquera. Vous avez eu un accident de voiture. On peut dire que vous êtes un miraculé. Vous permettez que je vous pose quelques questions pour compléter votre dossier ?
J’acquiesce. Mais un frisson glacé me parcourt et me laisse une sensation étrange.
— Comment vous appelez-vous ?
Mon nom ? Qui suis-je ? C’est le noir complet. Je réfléchis. Je me concentre. Mais il n’y a rien. Je ne me souviens de rien. Ni de mon nom. Ni de mon âge. Je ne me rappelle pas de mes parents ? Est-ce que je suis marié ? Est-ce que j’ai des enfants ? Qu’est-ce que je fais comme travail ? Je n’ai aucun souvenir. Tout à coup, je me rends compte que je ne me souviens même pas de la tête que j’ai. Avec ma main gauche je touche mon menton. Pas de barbe. Comment peut-on oublier son visage ?

— Vous m’avez entendu ? On ne connait pas votre nom. Vous n’aviez aucun papier sur vous.
Bien sûr que je l’ai entendue. Mais que puis-je répondre ? Je ne sais pas qui je suis. Je ne sais même pas si j’ai les yeux bleus, verts ou marron. Elle me fixe, attendant une réponse. Je ne peux plus supporter la manière qu’elle a de me regarder comme un enfant qui n’a pas été sage. Je tourne la tête, je ferme les yeux et je lui lance :
— S’il vous plait ? C’est trop tôt. Je ne me sens pas bien.
Pouvez-vous me laisser, s’il vous plait ?
— Vous êtes certainement encore sous le choc. C’est normal, vous avez été endormi longtemps. Je vais vous laisser. Sonnez pour me rappeler quand vous vous sentirez mieux.
Elle sort de la chambre en fermant la porte avec délicatesse. J’ouvre immédiatement les yeux. Je dois absolument me lever. Dans la salle de bain il doit y avoir un miroir où je pourrai me voir. Je me redresse sur le lit en m’appuyant sur ma main gauche. Ma poitrine me tire. Je regarde sous ma blouse. En plein milieu de mon torse une cicatrice me dessine un T inversé.
Qu’est-ce qu’on m’a fait ? Je suis les plis rouges qui parcourent ma poitrine. Je sens que la chair est en phase de reconstruction. L’opération doit être très récente. J’ai soudain une sensation de vertige. Un scalpel tenu par un gant blanc glissant sur une peau nue m’apparait. Lentement il écarte les chairs et laisse s’échapper un filet de sang rougeâtre. Il dessine ainsi sur le corps de sinueuses arabesques. L’image s’évanouit. C’était quoi ça ? J’ai l’impression que c’est moi qui tenait le scalpel. Je suis chirurgien

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