Je suis morte un 13 décembre
100 pages
Français

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Je suis morte un 13 décembre , livre ebook

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Description

" Marie Dupont est morte un 13 décembre... "


On me dit morte, oui, mais moi, Marie Dupont, je suis belle et bien vivante... Alors, qu'est ce qu'il m'est arrivé ? Que dois-je faire pour dénouer les noeuds de ce problème et recouvrer ma petite vie d'antan, sa quiétude, sa normalité ? Et comment faire pour protéger, dans le même temps, ce que j'ai de plus cher... mes enfants, mon mari ?


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342360868
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été édité par la Société des Écrivains,
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : 01 84 74 10 20 – Fax : 01 41 684 594
www.societedesecrivains.com
client@societedesecrivains.com

Tous droits réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 97-8-234-23608-5

© Société des Écrivains, 2022
Je suis morte un 13 décembre
 
1 – Je suis morte un 13 décembre !
Je suis morte un 13 décembre ! En tout cas, c’est l’avis de décès que je suis en train de lire. L’avis de décès que m’a fourni mon patron. Ou plutôt, l’avis de décès que mon patron vient de me balancer à travers la figure. Enfin, d’ailleurs, vu la tête qu’il fait, je dirais que pour le renouvellement de mon contrat, c’est mort ! Car il soupire, hausse les épaules, et me fait, aigre :
— Je ne sais pas qui vous êtes vraiment, mais vous comprendrez bien qu’il m’est impossible désormais de vous accepter au sein de notre établissement.
Je suis abasourdie. Je ne comprends vraiment pas ce qui m’arrive. Je relis bêtement, machinalement, ce texte funéraire. « … le décès de madame Marie Dupont survenu le 13 décembre 2013 dans sa trente-quatrième année… ! » Non, je ne comprends pas…
— Monsieur, il doit s’agir d’une erreur. Une monumentale erreur. Une lamentable erreur puisque je suis bien là, vivante, en face de vous. Et je suis bien celle que j’affirme être, Marie Dupont, née un 16 août 1979.
Il me regarde fixement. Haineusement presque.
— Je ne vous crois pas. Marie Dupont, la vraie, celle dont vous usurpez l’identité, est morte le 13 décembre de l’année dernière d’un accident de la route, à Paris. Et vous en avez la preuve en main !
Je regarde encore une fois le nom sur l’acte de décès, avant de soupirer…
— Ce doit être une homonyme, je ne vois que cela…
Je sors mes papiers d’identité, mon permis de conduire, mon chéquier, mais il n’y jette pas un regard.
— Madame, vos comptes en banque ont été fermés. Le virement de votre paie du mois dernier que nous devions déposer sur votre compte nous a été refusé. Retourné. Vous croyez vraiment qu’on fait cela à un homonyme ?
Je reste mes papiers en main, complètement interdite.
— Et maintenant madame, me lance-t-il en se dirigeant vers la porte, vous allez sortir de mon bureau et ne plus jamais y remettre les pieds.
Je sors comme une pestiférée. Toutes les secrétaires me regardent silencieusement. Le regard réprobateur. L’une d’elles, en m’ouvrant le sas de sortie de l’établissement, me lance :
— À sa place, j’aurais appelé la police… C’est indigne de vouloir usurper la place d’un mort !
J’allais me retourner, lui expliquer leur erreur, mais elle a déjà refermé la porte sur moi. Sur ma honte. Sur mon incompréhension…
Je suis assise dans ma voiture. Je tremble encore de ce qui vient de m’arriver. Cette situation est totalement invraisemblable. J’hésite entre la mauvaise blague (de très, très mauvais goût), le canular, et une erreur administrative… Mais, pourtant, il y a cet article que je tiens toujours en main, cet article qui dit que je suis morte, un vendredi 13 décembre 2013 (un vendredi 13, en plus, vraiment pas de chance pour cette morte !).
2 – Plainte contre mon employeur
À la maison, c’est toujours l’incompréhension. Mon mari me demande si quelque chose aurait pu me mettre la puce à l’oreille. Un courrier administratif. Un coup de téléphone de ma banque. Un refus de paiement de ma carte bleue, mais non, rien… Comment aurais-je pu savoir que j’avais ainsi disparu des documents administratifs ? Sans cette boulette sur ma paie, coincée pour cause de décès, jamais je ne l’aurais découvert. Mais comme c’est une erreur, je suis hors de moi. Je n’accepte pas qu’on m’accuse à tort d’être morte ! Je n’accepte pas qu’on me spolie de mon dû (de mon salaire !). Je compte bien aller voir la police et porter plainte, pour abus de… enfin, pour ne pas pouvoir recevoir ma paie normalement, et pour m’être fait virer comme ça, sans ménagement et sans indemnité… On verra bien si la morte, elle n’a pas du coffre pour se défendre !
Mon mari sourit. Il me connaît bien. Combative. Jamais je ne baisse les bras (quand je suis dans mon droit), alors là, me déclarer morte… j’ai les dents qui poussent…
— Et ça t’a fait quoi de savoir que tu étais morte ? me lance-t-il.
Il blague, mais je n’ai pas vraiment envie de sourire. Je suis trop en colère. Je lui rétorque méchamment :
— Et toi, cela fait deux mois que tu vis avec un fantôme, ça te fait quoi ?
— …
Autant en rire qu’en pleurer, mais la situation est préoccupante !
3 – Flash-back : notre vie avant notre déménagement
Quelques explications sur notre vie d’avant… En 2012, mon mari et moi avons estimé qu’il était temps de quitter Paris pour le bien-être de toute notre petite famille. Surtout pour nos deux enfants. On voulait mieux pour eux ! On voulait vivre à la campagne. Au grand air. Loin de la foule. Loin du stress. Mais, on n’allait pas tout quitter comme ça, sur un coup de tête, sans pouvoir financièrement assumer nos dépenses quotidiennes. Entre « vouloir partir » et « quitter réellement » la capitale, il y avait de nombreuses démarches à faire pour être tranquille. Tout d’abord, réfléchir à nos emplois. Nos économies, maigres, nous permettraient sans doute de tenir un temps, en se restreignant, en faisant attention aux dépenses… mais nous ne voulions pas de cette insécurité… Il fallait vraiment que l’un de nous deux trouve un emploi stable. Ensuite, la petite famille suivrait, et on trouverait un deuxième emploi… Mais il fallait au moins un emploi stable, pour l’un de nous deux, avant de vraiment faire le grand saut…
Ce n’est qu’en 2013 que les choses ont avancé. D’un coup ! Mon mari, muté près de Beaune, dans le département de la Côte-d’Or ! C’était inespéré ! La Côte d’Or ! C’était un département que je connaissais bien, car mes parents y avaient à Aubaine (à 20 kilomètres de Beaune), une maison de campagne où nous avions l’habitude de descendre pour passer ensemble les grandes vacances d’été. Cette maison était maintenant inhabitée, et ce, depuis des années, car ma mère avait arrêté d’y venir après la mort de mon père. Elle ne conduisait pas ! Elle n’avait jamais conduit. Elle disait qu’à Paris, on n’avait pas besoin d’avoir une voiture pour se déplacer… Le temps avait passé, et la maladie d’Alzheimer l’avait frappée à son tour, sournoisement. Irrémédiablement. J’avais finalement été obligée de la placer dans un établissement spécialisé, un EHPAD. Depuis, plus personne n’était descendu à Aubaine. En tout cas, nous, on n’y était plus retourné depuis. Dans mon souvenir, c’était à la fois loin de Paris, et trop loin de tout. Tranquille quoi ! Trop tranquille.
Lorsque mon mari a obtenu sa mutation dans cette région, nous avons alors envisagé, dans un premier temps, d’aller nous installer dans cette petite maison de campagne. Pour que nos finances ne soient pas impactées… pour que je puisse prendre le temps, tranquillement, de rechercher et trouver un emploi qui me convienne. Enfin pas trop longtemps, car je m’imaginais que vivre là-bas, même pour un temps, c’était comme vivre en ermite, reclus, perdus dans la campagne, dans cette nature, verte et effrayante. Ce n’était pas là la vie que nous envisagions alors. Le grand air, oui, mais avec des emplois pour vivre décemment. Dans une maison correcte. Et avec une école pour scolariser les enfants, au cas où cela s’éterniserait un peu.
Alors là, la mutation de Laurent (avec une jolie promotion à la clef !), et une maison où vivre à 30 minutes, on n’allait pas dire non ! Ce poste, ce départ, c’était justement ce que nous désirions ardemment. J’ai aussitôt donné ma démission à mon ancien patron, et inondé de CV la région de Beaune… Enfin, il est vrai que j’avais déjà commencé à envoyer des CV avant de démissionner, mais là, j’en ai envoyé encore plus, et le résultat a été probant. Surprenant : un CDD (à l’essai) en tant que comptable, au sein d’une entreprise nommée Bidok, située à Bligny-sur-Ouche… C’était à dix kilomètres à peine de la maison d’Aubaine, où nous allions vivre… On n’aurait même pas à chercher un autre endroit pour vivre. Il faudrait juste procéder à quelques petits bricolages avant d’y emménager. Cet emploi de comptable, à côté de « la maison », c’était donc le poste rêvé pour moi aussi. Il ne restait plus qu’à trouver à inscrire les enfants à l’école (y en avait-il une au village ?), à finir de nettoyer la maison et à s’installer…
Ainsi, pendant les grandes vacances de 2013, nous avons beaucoup bossé pour que tout soit confortable. Vivable. Propre. Nous n’avons pas simplement changé de ville, non, nous avons tout simplement changé de vie ! Et à la rentrée scolaire de septembre, tout le monde était casé, bien à sa place, dans sa nouvelle vie. Tout était rose pour nous…...

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