Juste un peu avant la neige , livre ebook

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Dix bonnes raisons de ne pas lire le roman « Juste un peu avant la neige » : 1. Avec un titre comme ça, ça donne froid aux mains rien qu’à l’idée de tenir le livre ouvert. 2. Connaissant l’auteur, qui est un syndicaliste à la noix, lire son charabia n’a rien de réjouissant ! 3. Si ça se passe en plein hiver, ça va être tout blanc : un polar blanc plutôt que noir... c’est idiot ! 4. J’ai autre chose à faire que de lire les conneries d’un type qui veut frimer parce qu’il a écrit un bouquin ! 5. L’action se déroule dans une entreprise, et franchement c’est déjà assez fatiguant comme ça la journée d’être salarié. 6. Ce que raconte ce livre n’est pas plausible et n’a rien à voir avec un vrai roman policier. 7. C’est un bouquin qui ne restera pas dans les mémoires et c’est une bonne raison pour ne pas le lire ! 8. Il y a des personnages bizarres d’après ce que certains disent, totalement décalés... un pharaon, un dinosaure... 9. Je devrais donner mon avis après si je le lis et je préfère me taire. 10. Il y a de la neige, du sang, du sexe, des vaches... rien d’original finalement.

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Publié par

Date de parution

14 octobre 2015

Nombre de lectures

1

EAN13

9782748396935

Langue

Français

Juste un peu avant la neige
Pierre Pellegrini
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Juste un peu avant la neige
 
 
 
À ma mère, qui m’est toujours présente, Et à cet air d’accordéon qui l’a fait revivre.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie. Carte blanche
 
 
 
1
 
 
 
D’épais rideaux de neige tombaient. Depuis la veille, il neigeait dru. L’hiver s’abattait en gros flocons duveteux ce matin du onze décembre. Ce n’était pas un blanc manteau qui recouvrait le paysage, mais d’importantes couches successives de sédiments neigeux. Leur épaisseur effaçait le moindre objet d’un coup de gomme blanche. Les voitures arrivaient dans le parking de l’entreprise GEM encore chargées de ce bagage uni dont il semblait impossible de se défaire. Il neigeait sans arrêt. Pendant la nuit, le froid avait interrompu momentanément la chute des flocons. Mais au matin, il neigeait de plus belle. Les véhicules traçaient sans bruit des pistes dans le désert blanc. Ceux qui étaient déjà parvenus au bureau ou à l’usine regardaient dehors, à travers une fenêtre, ceux qui se garaient, ceux qui marchaient vers les portes d’entrées et qui avançaient sous les traits cotonneux et légers. Personne ne reconnaissait personne. Il neigeait incessamment. Les pas des arrivants se mettaient dans les pas des premiers passés. La neige se glissait partout, anéantissant toute tentative humaine de s’approprier le peu d’espace dégagé restant accessible. Les arbres étaient blancs, le bitume était blanc, la vallée était blanche, le ciel, les voitures, les gens, l’entreprise, tout était blanc. La lumière électrique des néons qui traversaient les fenêtres des façades irradiait tant bien que mal un blond laiteux comme des balises trop faibles en pleine tourmente. Sur les toits plats des bureaux et du bâtiment de la Production, une coiffe géante recouvrait l’ensemble, débordant sur les bords, noyant les angles droits de l’usine sous des arrondis de fesses blanches. Il neigeait. Et la neige étouffait le moindre bruit. Le flux de véhicules sur l’autoroute au loin passait sur la pointe des roues sans aucun vrombissement. Dans les couloirs des bureaux, des gouttes de neige apportées par les employés finissaient de fondre sur la moquette. L’hiver s’était déchaîné ! La météo n’avait pas prévu une chute de neige aussi importante. Plus aucun massif ne pointait ses sommets à l’horizon. Belledonne, fière montagne jeune aux multiples seins pointus, se dissimulait derrière le paravent de flocons, pour mieux se déshabiller de sa robe d’automne afin d’enfiler sa chemise de neige. Le Vercors et la Chartreuse, vieilles crêtes plus rondes, se laissaient recouvrir de la même manière en se cachant du regard des passants, ajoutant à leurs courbes naturelles celles des couches immaculées.
Il neigeait.
Sans cesse.
Sans retenue.
Il neigeait à hypnotiser pendant des heures les écoliers rivés aux fenêtres des classes.
Il neigeait à faire oublier ce qu’était le printemps.
Il neigeait et c’était un cataclysme féerique.
L’agglomération Grenobloise disparaissait sous la fervente et douce avalanche floconneuse tombant du ciel. Les panneaux n’étaient plus lisibles. Les routes et les trottoirs se confondaient. Quelques chasse-neige tentaient désespérément de tailler des chemins dans l’étendue laiteuse. Venir au travail ce mardi matin relevait de l’exploit.
Dans l’angle du bâtiment de Production, sur le parking, une sculpture blanche, évoquant vaguement un véhicule, s’exposait au coup d’œil fugitif des employés qui entraient par la passerelle séparant l’usine des bureaux. Ensevelie sous plusieurs dizaines de centimètres de neige, chacun reconnaissait malgré tout une automobile sans pouvoir dire ni le type, ni la marque, ni la couleur. Aucune trace de roues à l’arrière ne signalait son arrivée récente. L’engin avait visiblement passé la nuit là pour être ainsi recouvert à la différence de ceux fraîchement garés. Son pare-brise n’avait pas bénéficié de coups d’essuie-glaces depuis la veille. Intriguée par cette découverte, une silhouette emmitouflée, mains gantées et bonnet enfoncé, décida de s’approcher. Quelques spectateurs aux fenêtres ne comprenaient pas ce qui l’attirait vers cette masse indéfinissable. Elle osa déblayer la vitre de la portière avant pour vérifier l’absence de conducteur et satisfaire sa curiosité. Elle constata que personne n’était à l’intérieur en collant son visage contre le verre froid. Il lui fallut même mettre son bras en visière pour que ses yeux s’habituent à l’obscurité de l’habitacle. Sous la blancheur de la neige, il faisait sombre. Aucun trousseau de clés ne pendait sous le volant dans le contact. Surpris, le curieux posa sa main sur la poignée et voulut ouvrir. Le gel de la nuit avait collé les joints de la portière. Elle n’était pas verrouillée. Il entreprit de donner plusieurs coups pour disjoindre l’ensemble. Malgré le décollage, la portière restait coincée. Un obstacle enneigé au sol l’empêchait de s’ouvrir complètement. Poussant avec son pied et ses mains le tas amoncelé, l’intervenant dégagea bientôt une main, un bras, une tête violacée. Il resta interloqué, figé sur place. Un corps gisait là, enfoui dans le suaire tombé des cieux.
 
 
 
2
 
 
 
Il neigeait toujours quand la camionnette de la gendarmerie vint se garer à proximité du cadavre retrouvé. Son gyrophare lançait dans la blancheur des faisceaux bleus pénétrant le rideau de flocons. Les pompiers arrivèrent à leur tour, apportant une couleur plus vive au drame en mêlant leur lueur orangée tournante à celle bleutée des gendarmes. Un attroupement policier et secouriste se fit autour de la voiture dans l’angle du parking. Képis et casques s’activaient conjointement. L’endroit fut dégagé, et préservé par un cordon de sécurité. Depuis les fenêtres des bureaux, les têtes interrogatives des employés pointaient. Un policier détournait les arrivants de leur passage habituel. La nouvelle s’était répandue comme une chute de neige dans l’entreprise. Tout le monde percevait un drame. Chacun apprenait avec stupeur qu’une personne était morte au pied de sa voiture. Un bruit courait déjà sur un décès survenu la veille, au moment de quitter l’usine.
Mais qui était-ce ? La question ne trouvait pas encore de réponse. La responsable des Ressources Humaines, Blandine Dora, choquée par cette découverte macabre, se trouvait sur le lieu où le corps d’un employé de GEM venait d’être retrouvé. Il s’agissait d’Henri Lazare, chef d’équipe de Production. La nouvelle resta bloquée quelques minutes à l’entrée des locaux avant de se répandre dans l’entreprise par radio moquette. La tête ensanglantée du corps caché par un linceul de neige avait reçu un violent coup. Il fut difficile de l’identifier car son crâne à moitié fracassé le défigurait. Les gendarmes prirent plusieurs photos avec les meilleures précisions que le temps leur permettait. Les chutes de neige ne s’interrompaient pas. Impossible de trouver des indices dans ce blanc tenace qui voulait tout estomper ! La voiture du défunt fut passée au peigne fin. Un brigadier appela par téléphone la police de Grenoble. L’affaire semblait louche. Le choc mortel sur la tête d’Henri Lazare indiquait clairement un coup violent asséné par un tiers. Au vu des éléments sur place, et malgré l’abondance de neige rendant la tâche complexe, tout indiquait qu’un crime avait eu lieu sur le parking de l’entreprise GEM, la veille au soir.
Blandine, petite femme à la chevelure noire et aux formes rondes, d’ordinaire souriante, restait plantée à l’abri du hall d’accueil surplombant le parking. En compagnie de son jeune assistant Thierry, elle avait reconnu Henri lorsque les gendarmes étaient venus lui demander de s’approcher du corps pour une identification. Prise de panique et d’émotion, elle avait sangloté en donnant le nom de la victime. Thierry était allé chercher un café au distributeur et l’avait tendu à sa responsable pour la réconforter. Elle ne bougeait plus, laissant la fumée chaude de son breuvage, se teintant des faisceaux des gyrophares, lui caresser le visage. Transie de froid et d’humidité, hagarde, frigorifiée, elle revivait la scène du matin. Thierry déboulant dans son bureau et l’invitant expressément à descendre immédiatement sur le parking. On l’avait prévenu du drame par téléphone. Elle n’eut même pas le temps de boutonner son manteau qu’elle débarquait devant la voiture au pied de laquelle gisait Henri, méconnaissable. Son assistant avait prévenu la gendarmerie dès qu’il fut au courant. Les policiers arrivèrent en un éclair bleu au moment où elle sortait sur le perron abrité de l’entrée du bâtiment de Production.
La responsable des Ressources Humaines but une gorgée de l’infâme café sucré qui refroidissait dans son gobelet. Il neigeait toujours lorsqu’une voiture de police s’arrêta à proximité des camionnettes rouge et marine, qui lançaient encore des lueurs presque irréelles dans l’atmosphère ivre de flocons. Une jeune femme en descendit.
 
 
 
3
 
 
 
Il neigeait encore. Mais les flocons diminuaient de volume. Le temps semblait se calmer après la fureur cotonneuse de ce matin sombre. Dans son bureau au troisième et dernier étage, Blandine, son manteau sur les épaules, regardait à travers la fenêtre l’hiver prendre possession du paysage. Son visage n’exprimait plus rien. Son regard vague ne trouvait pas de point à fixer sur la grande feuille blanche que la saison déposait. Là, juste en dessous, un dram

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