Kaleïdonoir
230 pages
Français

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Kaleïdonoir , livre ebook

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Description

Petit polar à l'ancienne, sans hémoglobine, sans tueur psychopathe, sans police scientifique, Kaleïdonoir raconte les destins croisés de Francis, Thomas, Anne et Denis. Paumés, ils vont tenter de s'allier pour changer le cours de leur vie. Policier, il va tout essayer pour les arrêter... ou bien pour les sauver ? Il ne le sait pas vraiment lui-même. Et en même temps, ils vont essayer de conjuguer le verbe aimer au passé, au présent et ils l'espèrent au futur. Suivez-les pendant ces quatre ou cinq jours intenses qui vont tout bouleverser, pour le meilleur ou pour le pire ? Pour le savoir, il suffit de persévérer jusqu'au mot FIN.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334190657
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-19063-3

© Edilivre, 2017
Chapitre 1 La rencontre
Dans le bar
Il est onze heures du soir, Francis est seul : à cette heure-là Paris est désert. Tout se bouscule dans sa tête, sous son crâne : Ibra, son idole, a encore fait un match du tonnerre. Le P S G a gagné 3 : 1, sans problème, 2 buts de zlatan. Comme toujours Francis est heureux, le foot, c’est à peu près le seul truc qui arrive à remuer quelque chose dans sa petite carcasse de loubard. Tout le fric qu’il arrive à ramasser sert à acheter les places… Pour tout le reste, il arrive toujours à se débrouiller. Et chic, une boîte de conserve qui traîne, petit jonglage, aile de pigeon et tir fulgurant de 25 mètres en plein… Dans la vitre d’une bagnole… Et merde !!!
La sirène d’alarme se met à beugler…
« Ah ces bourges avec leurs systèmes de protection à la con… »
Il est temps de piquer un petit sprint à la Zlatan… Direction le bistrot à jojo, par chance il ne niche pas trop loin…
Francis hésite à la porte du boui-boui. Il a vraiment l’impression de rentrer dans un sauna : le brouillard le plus complet. À l’intérieur, Jojo domine le bar de sa stature imposante : il sait se faire respecter, heureusement d’ailleurs car, à cette heure, rester ouvert en banlieue, ça tient de l’exploit.
Francis rejoint ses “potes”, ils sont trois à une table : Bob, Sam et Jimmy, les années 60, ça vous marque. Surtout si on ne les a pas connues. Le cuir est de rigueur, chourave bien sûr, au prix où sont les fringues. Jeannot, c’est le nom de guerre de Francis, allez savoir pourquoi, s’assoie à la cow-boy, le menton posé sur le dossier de la chaise…
« Et Jeannot, le match, du tonnerre, non ?
– Oui, super, mais où étiez-vous à la sortie, j’ai perdu toute la bande…
– Forcément, toi, après le match, tu planes. Heureusement que nous, nous avons les pieds sur terre, ironise Jimmy, le petit caïd du groupe.
– Je suis désolé, je sais bien que je suis totalement improductif aux matchs de foot mais je n’y peux rien, personne ne fera passer ça, j’y pense même plus en sortant, c’est comme si j’étais sur un petit nuage…
– Je me demande comment tu fais pour avoir du blé, tu ne rentres même pas dans tes fonds, tu claques trente balles pour rentrer et tu ne récupères rien. Pourtant le parc, c’est le paradis, 10 à 15 milles ploucs à plumer minimum, tous des branques, Je……
– T’as raison Bob, intervient Jimmy, enfin c’est son problo, du moment qu’il a encore de quoi nous payer une tournée c’est le principal… »
Francis sourit, c’est vrai qu’il est assez démerdard. Il se targue même d’être le meilleur “pick” de la bande. Il préfère ça aux braquages, la violence, il s’en méfie. La tôle, il connaît déjà un petit peu, les séjours, non merci… Il est bien ici, ce n’est pas l’extase mais il s’y sent presque chez lui. Il aime bien ses copains, ils ne sont pas toujours très futés mais l’important c’est de bien se marrer, on n’est jeune qu’une fois…
« Ça y est, il est encore reparti dans ses rêves, oh Jeannot, cette tournée elle arrive ou pas ?? »
Cette fois c’est Sam qui a pris la parole, petit, fluet même, il est le cerveau. Tous les coups, il les imagine tout seul. Ils sont pour la plupart foireux mais Jimmy lui fait confiance alors…
« Ok, je vais vous chercher les demis. »
Francis se lève et retraverse la salle enfumée. À côté du bar, dix à quinze personnes sont regroupées autour d’une table : quelqu’un leur parle et, événement exceptionnel, apparemment tous les mecs écoutent. D’où il est Francis ne voit pas l’orateur.
Il s’approche encore et reporte son attention sur sa commande :
« Hep Jojo, quatre demis… Il est obligé de crier pour se faire entendre.
– C’est en route… Lui répond le patron.
– Hé dis donc, quel attroupement ce soir, on enrôle dans l’armée ou quoi… Plaisante-t-il.
– Non, mais je préfèrerais presque, elle est en train de mettre de drôles d’idées dans leurs petites têtes cette nénette là, j’aime pas. Je n’apprécie pas trop ces révolutionnaires en herbe. Tu t’exaltes et puis tu te retrouves un flingue à la main sans t’en rendre compte, c’est dangereux tout ça.
– C’est une greluche “révolutionnaire” alors qui fait tout ce raffut. Se marre Francis, tu crois pas que tu pousses un peu loin non ? Remarque, elle doit être culottée car se risquer ici pour une frangine c’est un peu branque. »
Jojo hausse les épaules :
« T’as qu’à écouter, tu verras bien, mais je te dis, moi, j’aime pas ça… »
Francis, plus intrigué qu’intéressé, apporte les bières à ses copains :
« Hé les gars, il y a une attraction ce soir !! »
Mais ils n’écoutent pas. Sam est en train d’expliquer à Jimmy comment, en piquant puis en repeignant de vieux meubles, ils peuvent se faire un max de blé.
« Bon, tant pis pour vous, mais vous ne viendrez pas vous plaindre, vous allez manquer le match de l’année. Moi, je cours voir ce qu’elle a dans le ventre cette gamine… »
Il rafle son verre et s’éloigne, se glisse jusqu’au bar et, en bousculant un peu, vient se placer le plus près possible de la petite réunion improvisée. La fille est assise en bout de table, elle porte une veste “cuir” parsemée de quelques badges, sa chevelure noire lui tombe sur les épaules et le tout réuni forme un beau petit brin de fille. Un des mecs de l’assistance vient de se lever :
« Je comprends pas tout, d’accord tout est pourri mais je ne vois pas ce que nous pouvons y faire. Moi je ne participe pas à ce merdier, c’est déjà bien je trouve. Que veux-tu faire d’autre ? Que je me trouve un beau bourgeois plein de fric, que je le bute. Et après ? Les flics, ils ne sont pas aussi cons que ça, je finirai en taule. Et j’aurai tout gagné…
– Comme tu le dis, tu n’as rien compris, coupe-t-elle, je ne parlais pas de tuer ni de voler quelqu’un, tu l’as dis toi-même, il n’y a rien a y gagner. Moi, je ne te propose rien de tel : il faut s’attaquer à la société elle-même, lui faire cracher son blé, montrer qu’on existe et que… »
À ce moment son voisin l’interrompt et lui chuchote quelque chose à l’oreille, elle approuve de la tête.
Francis est déjà plus qu’intéressé, visiblement cette fille n’est pas de leur milieu, elle s’exprime plutôt bien et a un aplomb certain. Les nanas dans les bandes, elles servent plus de décoration qu’autre chose, alors celle-là détonne un peu, il interpelle son voisin à voix basse :
« Dis donc, comment ça a commencé ce petit spectacle ?
– Bizarre, je te dis pas, la nénette et le brun à côté d’elle, ils sont rentrés ici il y a une heure à peu près. Déjà une frangine comme ça ici, c’était bizarre alors Pat…
– Pat, le gorille de la bande à Gégé ?
– Lui-même, il s’est approché et lui a dit des trucs, je sais pas, j’étais pas à côté, mais enfin ça faisait bien marrer ses copains. Elle n’a pas apprécié et le Pat, il s’est pris un max d’injures dans la gueule, elle l’a traité de tous les noms et puis est passée à tous les autres. Evidemment personne n’a apprécié alors elle s’est justifiée, tout le monde s’en est mêlé et voilà ce que cela donne. Elle a cloué le bec à toute l’assistance. »
Francis se marre, il aurait bien voulu voir tout ça. Il la distingue bien maintenant, elle est très jolie bien qu’un peu marquée, visiblement elle a déjà “vécu”. À la table, la discussion s’enlise, les gars ont bu pas mal de bières et ils commencent à délirer. Son voisin, apparemment, veut se tailler et tente de le lui faire comprendre. Mais visiblement elle refuse de partir sur un échec :
« Finalement, vous n’êtes que de petits minables, vous vous contentez de vivre comme des chiens, vous refusez de vous redresser : la chance dans la vie, ça se provoque. Vous faites dans votre culotte, tant pis pour vous, restez dans votre merde, personne ne viendra vous y chercher.
– Alléluia, gueule un mec dans l’assistance et tout le monde se marre. Un peu forcé quand même le rire : il y a des vérités qui sont dures à entendre. »
Après cette dernière déclaration, les deux orateurs se lèvent et quittent la salle et il facile de discerner comme un soupir de soulagement lorsque la porte se ferme.
Il se sent mal à l’aise Francis, quelque chose l’a troublé dans cette nana.
« Allez je me jette à l’eau, se dit-il, on ne risque rien à bavarder un peu. »
Il fait très froid dehors, il remonte le col de son blouson et se met à courir. En deux cents mètres, il rattrape le couple.
« Vous permettez qu’on parle cinq minutes, je n’ai pas bien écouté ce que vous avez raconté tout à l’heure mais il y a quelque chose de bizarre et d’intéressant en vous deux, j’aimerais vous connaître un peu mieux, c’est possible non ??
Ils se sont arrêtés et le regardent. La fille esquisse un drôle de petit sourire :
– Ecoute, si c’est pour tirer un coup tu repasseras. Par contre si tu veux vraiment parler, discuter de choses sérieuses, t’as qu’à passer chez nous n’importe quand. Voilà l’adresse, lui dit-elle en lui tendant un bout de papier. Et maintenant tchao il nous reste du chemin à faire. »
Sur ces mots, ils s’éloignent et disparaissent dans une bouche de métro.
« Ils m’ont vraiment pris pour un con, se dit-il en regagnant le bistrot, après tout, je m’en fous de ces guignols », remâche-t-il en se frayant un chemin autour des tables.
« Alors Jeannot, t’as raté le ticket… À ta gueule, je vois bien que tu t’es fait rembarrer sec. »
Se marre Sam, bientôt imité par tous ses compagnons. Il rit avec tous les autres mais le cœur n’y est pas. C’est bizarre quand même, le bar lui semble sinistre, ses copains lourds, très lourds. Et cette histoire de meubles à maquiller, il s’en fout, mais il s’en fout… Décidément, dans sa tête, tout ne tourne plus rond. Mais toute maladie a son remède et Francis en connaît un bon

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