L assassin opère le samedi
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'assassin opère le samedi , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
48 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un assassin terrorise Paris en tuant des personnes au hasard le samedi soir.


Le commissaire Garnel chargé de l’enquête peine à trouver des indices et les victimes se succèdent au grand dam de ses supérieurs et du public.


Bientôt, un témoignage vient le guider : une jeune fille a surpris le criminel et l’a suivi jusqu’à un immeuble abritant une ligue de vertu.


Le bâtiment est habité par une femme et quatre hommes parmi lesquels, le commissaire Garnel en est certain, se cache le coupable...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mai 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782385011581
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

I
L'ASSASSIN DU SAMEDI SOIR
 
À vrai dire, M. Papamidès était loin d'être un personnage intéressant. En d'autres temps, sa mort eût été contée aux foules en trente lignes de fait-divers et M. Papamidès eût débarrassé sans bruit la société de sa néfaste présence.
Si la presse de ce 2 novembre consacrait de si longues colonnes à la fin d'un Grec habile à faire sauter la coupe et expert en escroqueries diverses, ce n'était pas parce que la personnalité du défunt lui paraissait digne de passer à la postérité, mais pour deux raisons : la première, parce que M. Papamidès, ayant été assassiné, méritait le titre de victime ; la seconde – et péremptoire, celle-là – parce que ledit Papamidès prenait place parmi les victimes de L'assassin du samedi soir, ainsi que l'avaient surnommé les journaux.
En fait, M. Papamidès était le quatrième promeneur nocturne que l'on retrouvait sur le trottoir avec une longue aiguille dans le cœur et un feuillet de calendrier dans la poche.
Quatre meurtres en quatre semaines, chacun constituant la répétition identique du précédent, commis à peu près aux mêmes heures, avec la même arme et toujours un samedi soir.
Quatre meurtres revêtus de la même signature : une feuille froissée, arrachée à une éphéméride et portant la date du crime, glissée dans une poche.
L'assassinat de M. Papamidès avait déchaîné l'affolement, Paris comprenait que le mystérieux tueur semblait décidé à employer ses premières soirées de week-end à transpercer ses semblables.
On calcula qu'il fallait au monstre cinquante-deux cadavres par an. À la condition, encore, qu'il se contentât de travailler un jour sur sept !
Cinquante-deux cadavres par an ! C'est beaucoup. L'opinion publique le fit savoir au Gouvernement par la voie de la presse. Une campagne d'affiches épaula l'action des journaux et une interpellation violente faillit abattre le ministère...
Alors, la Préfecture de Police annonça des mesures énergiques pour assurer la protection des Parisiens. Les rondes d'agents furent multipliées ; on épura les bouges ; on appréhenda les mauvais garçons...
N'empêche que le samedi 8 novembre...
 
* * *
 
M. Papamidès gisait étendu sur le trottoir, les bras en croix, à dix mètres d'un réverbère. Les éclairs de magnésium des hommes de l'identité judiciaire faisaient briller un léger trait d'acier qui tranchait sur le noir de la pelisse, au milieu du dos, à la hauteur du cœur. Du travail bien fait. Pas une goutte de sang sur le sol. L'homme avait quitté ce monde sans s'en apercevoir. Avait-il seulement eu le temps de pousser un râle ?
Les photographes en ayant terminé, le médecin légiste se pencha sur le cadavre qu'il examina avec soin avant de le retourner.
— La mort a été instantanée, évidemment ! L'arme a été enfoncée avec tant de violence qu'elle a traversé le corps de part en part.
Ce disant, le praticien montrait du doigt une pointe qui s'échappait de la poitrine grasse du Grec.
— Une arme terrible, ajouta-t-il, à condition toutefois de posséder une habileté peu commune.
Il se releva, adressa un signe à deux hommes en blouse blanche.
— À la morgue ! Autopsie demain matin à huit heures.
La foule, dans un reflux bruyant, livra passage à l'ambulance qui s'en fut au son lugubre de son timbre.
— Et voilà, fit simplement le docteur, encore un !
— Encore un, répéta le commissaire Garnel qui, songeur, suçait une vieille pipe éteinte. Encore un, et ce n'est pas le dernier ! La comédie recommencera samedi prochain... Bouleversant ! C'est le quatrième bonhomme que l'assassin du samedi soir descend en quatre semaines et nous ne sommes pas plus avancés qu'au premier jour...
— Bah, notre type se fera bien pincer... Il n'est pas d'exemple qu'un tel boucher ait réussi à échapper à la justice. Ne vous en faites pas trop, celui-là y passera !
— Peut-être, mais quand ?... Votre examen ne vous a rien révélé de particulier ?
Le médecin haussa les épaules.
— Mes conclusions de demain seront celles de mes précédents rapports. Même blessure, même arme ; même façon de procéder par surprise et avec la rapidité de la foudre... Hélas, mon vieux commissaire, ne comptez pas sur moi pour vous aider à éclaircir le mystère ! Allons, bon courage ; demain, vous aurez mon rapport.
Garnel se retourna alors vers les deux agents qui avaient trouvé le corps.
— Il était un peu plus de onze heures, expliqua l'un d'eux avec emphase, nous regagnions le poste pour y terminer notre service lorsque mon collègue buta contre quelque chose de lourd... Il faisait si noir qu'il dût allumer sa lampe pour examiner l'obstacle. À la vue du corps, nous pensâmes qu'il s'agissait d'un ivrogne. Voyant, en nous baissant, que l'homme était mort, nous avertîmes le poste. En attendant Police-Secours, nous avons fouillé le cadavre et nous avons appris que c'était encore un coup de l'assassinat du samedi soir... Dans la poche du veston, à la place du portefeuille, j'ai trouvé ceci...
L'agent tendit du bout des doigts une page extraite d'un calendrier-bloc : « Samedi 1 er  novembre » ...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents