L eau de jeunesse
44 pages
Français

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Description

À la suite d’une panne mécanique, Claude PRINCE, le célèbre détective radiesthésiste, est obligé de passer la soirée dans une auberge de Jouvencia-les-Bains, station thermale prospère dont l’eau redonne la jeunesse à qui en profite.


Les autres clients de l’hôtel, intrigués par le pendule de Claude Prince, acceptent de se soumettre à des expériences.


Vient le tour de M. Vergne, un vieux médecin. Claude Prince lui annonce que sa vie sera courte, et lui conseille de renoncer à une démarche qu’il s’apprête à faire.


Quand M. Vergne disparaît quelques heures plus tard, l’inspecteur Bourganeuf, chargé de l’enquête, dirige aussitôt ses soupçons vers Claude PRINCE...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791070033326
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 16 -

L’EAU DE JEUNESSE

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Le voyageur nocturne
 
Depuis l'avant-veille la pluie tombait... cette douce, chaude, fluide et opiniâtre averse normande qu'on eut dit jetée des nues par une invisible pomme d'arrosoir !
Il pouvait être dix heures du soir environ, les voyageurs et estivants séjournant au « Cottage Normand » une pension de famille assez achalandée des environs, bois voisins de la célèbre ville d'eau Jouvencia-les-Bains (1) , aux confins de l'Orne, s'étaient réunis au salon, passant les loisirs mêmes de la soirée en de vagues occupations : une jeune fille s'exerçait maladroitement à déchiffrer au piano une polonaise de Chopin, cependant qu'autour d'un guéridon deux époux d'âge mûr s'éternisaient sur une partie de jacquet, un monsieur seul faisait des réussites, deux dames s'acharnaient à un ouvrage de tricot, un jeune garçon bâillait sur un journal de sport et sous le rayon jaune d'une ampoule mal éclairante, un vieux monsieur rasé au doux visage, le nez chaussé de lunettes d'or, lisait une revue scientifique avec un intérêt soutenu.
On se représente d'ici la tristesse de cette réunion muette sur laquelle pesait l'affreuse tristesse du mauvais temps. Soudain, l'ondée redoubla, les vitres de la baie crépitèrent sous l'avalanche d'eau.
L'une des dames releva la tête, lâcha ses aiguilles et dit d'une voix bâillante :
— Je crois que nous en avons pour la nuit ?
Le jeune homme acquiesça avec amertume :
— Oh ! ici, lorsque ça commence, on en a pour la saison...
Ce à quoi le monsieur aux réussites répliqua :
— Un beau pays pourtant...
— Et puis, reprenait le couple au jacquet, tomberait-il des hallebardes que les hôtels ne désempliraient pas... il y a la fontaine aux hormones vivantes, la source de jeunesse et cela explique l'encombrement qui sévit à Jouvencia...
— C'est la première fois que nous venons, dit le mari du couple, nous ne savons que penser de tout ce qu'on raconte des merveilleuses cures réalisées ici ? Nous sommes venus pour essayer, dame, nous ne sommes plus jeunes, alors... Qu'en pensez-vous ?
— Mon Dieu, fit le monsieur aux réussites, je ne viens pas à la station pour retrouver la jeunesse, je n'ai guère que quarante ans et me sens d'une vigueur enviable... j'ai toujours le temps d'en tâter...
Il ajouta avec un ton sous-entendu :
— J'attends un couple ami dont le mari n'est pas dans mon cas !
Un petit rire ponctua cette demi-confidence
Il reprit vivement comme pour effacer l'indiscrétion qui venait de lui échapper.
— Si j'en crois la publicité monstre, le battage à coups de millions, les foules ferventes qui se pressent à Jouvencia, il doit y avoir quelque chose de vrai dans tout cela !
La jeune fille qui, décidément, renonçait aux difficultés des polonaises ferma le piano avec un bruit sec, ce qui eut pour résultat de faire vibrer les bobèches de verre des fausses bougies.
— Le Docteur Farget est un grand homme ! déclara avec conviction, l'une des deux tricoteuses... oui, je dis que de toute façon c'est un bienfaiteur de l'humanité !...
— Vous êtes certaine de cela, Madame ? questionna brusquement le vieux monsieur aux lunettes d'or, en levant les yeux de sa revue.
— Certes, monsieur, reprit la dame avec conviction, j'ai des parents dans le pays-ci... Je connais cette contrée depuis mon enfance... Ah ! si vous aviez pu voir le petit village, qui s'élevait dans la plaine, il y a dix ans, trois bicoques, une méchante chapelle, cinq petites fermes dissimulées dans la campagne... et à présent, regardez... un coup de baguette de fée... deux casinos, une cathédrale somptueuse, des palaces, des jardins publics, un parc !... Et que dire des thermes...

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