L’Énigme du Sépher
482 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L’Énigme du Sépher , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
482 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Embarqué à bord du Sépher, un paquebot de luxe, un détonnant duo d'enquêteurs se lance sur la piste de trois affaires particulièrement difficiles à résoudre. Parmi les passagers se trouvent quatorze scientifiques de renom qui sont les victimes d'un insaisissable criminel. Après la spectaculaire disparition d'une précieuse bague, deux personnes sont assassinées successivement dans des circonstances des plus rocambolesques. Cette intrigue en huit clos au milieu de la mer méditerranée ménage de bout en bout un suspense haletant. Inspiré par les univers originaux d'Agatha Christie et de Gaston Leroux, Cyrille Lachevre compose un savoureux roman policier qui se lit d'une traite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414180042
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-18002-8

© Edilivre, 2020
Chapitre 1
En entrant dans le café, Oswald Atiaug se précipita sous le ventilateur au centre de la pièce, espérant profiter enfin d’un mince filet d’air frais. Midi venait de passer, le soleil brûlait les corps autant que les langues. Mais à l’intérieur, il faisait simplement plus sombre. Les vieux pals en bois qui penchaient tristement leurs bras vers le sol noir et blanc n’avaient plus la force d’étreindre les clients d’un souffle rafraichissant.
Le « café du Krach », situé au cœur de Saint Jean d’Acre, n’offrait d’autre refuge que le décor poussiéreux d’un vaste bistro aux allures européennes, meublé de tables légères et de chaises métalliques posées en désordre sur un sol damé noir et blanc.
Le jeune homme souffrait de la chaleur autant que du manque de sommeil. Il avait quitté Paris à l’aube, après deux nuits blanches passées enfermé dans son bureau à répéter inlassablement un rôle auquel il était le premier à ne pas croire. Dans quelques minutes, il monterait sur scène pour de vrai. La vedette qui le conduirait à bord du Sépher devait le récupérer à quatorze heures, pour un embarquement dans l’inconnu, seul face à un adversaire dont il ignorait tout, y compris le visage.
Pour être parfaitement honnête il savait une chose sur lui : c’était un être redoutable. Et pour être complètement sincère il en savait une autre : il n’était pas de taille à l’affronter. L’inspecteur Atiaug de la police criminelle était jeune et sans expérience. Arrivé là sur un malentendu, par effraction.
Malentendu ou effraction ? Quand il s’agissait de trouver le meilleur qualificatif pour se définir, Oswald hésitait toujours entre ces deux termes. Mais s’il avait dû n’en choisir qu’un, il aurait plaidé pour « effraction ».
Longtemps, il s’était émancipé de la moindre culpabilité se persuadant qu’après tout la vie ne lui ayant fait aucun cadeau, il n’y avait pas de honte à la tordre à sa façon. Mais depuis six mois il avait changé de dimension et de petit arriviste s’était mué en véritable imposteur, mentant ouvertement à ses collègues de la brigade.
Un mensonge né à l’instant précis où il avait frappé trois coups sur la lourde porte d’entrée de l’hôtel d’Alteville.
A l’époque, c’était l’automne, Paris s’enveloppait d’une froide couverture.
Oswald marchait vite, passant tête baissée devant les deux tours de l’imposante basilique Saint Sulpice, jusqu’à la rue Servandoni. Franchissant un porche étroit sous un petit immeuble situé au numéro 12, il déboucha dans une vaste cour. Le soleil dardait ses faibles rayons au-dessus de trois marronniers plantés au centre. Au fond, se dressait l’hôtel d’Alteville, un imposant hôtel particulier du 18ème siècle aux volets entièrement clos, soigneusement caché à l’abri des regards extérieurs.
Il gravit le petit perron et frappa trois coups secs à l’aide d’un heurtoir en cuivre qui résonna lourdement sur l’épaisse porte en bois sombre. Le judas s’entrouvrît.
« Qui va là ? C’était une voix grave au débit lent et marqué.
– Inspecteur Oswald Atiaug, brigade criminelle.
– Que désirez-vous ?
– Mon chef, le commissaire Adam Barabbain, m’envoie auprès de monsieur Stanislas de Galia. Je dois lui remettre un dossier relatif à une affaire extrêmement urgente. Nous avons besoin que Monsieur de Galia l’examine pour nous donner son avis ».
Le jeune policier avait appris par cœur son texte de présentation.
– Prouvez-moi votre identité.
L’homme avait une manière particulière de rouler les “r” en buttant sur chaque syllabe, comme s’il était originaire d’Europe de l’Est. Oswald sortit sa carte de police et la glissa devant le judas.
– Vous semblez dire vrai…
La haute porte s’entrouvrit lentement. D’épaisses ténèbres surgirent de l’intérieur de la maison et s’engouffrèrent dans la cour abandonnée. Oswald frissonna tandis qu’un géant aux cheveux blancs et à la peau burinée se planta devant lui, le dévisageant durement avant d’avancer une main énorme pour récupérer l’imposant dossier rouge que le policier tenait sous le bras. Instinctivement, il recula.
– Je dois m’assurer que monsieur de Galia accepte de l’étudier avant de lui laisser ces documents. Ils sont confidentiels.
L’homme hésita, n’ayant pas pour habitude de laisser des inconnus entrer dans la maison.
– Je suis policier, vous n’avez rien à craindre.
Le regard de l’autre se durcit. Au lieu de le rassurer, cette précision suscita davantage de réserve encore.
– Vous êtes envoyé par le commissaire Adam Barabbain ?
– Oui, c’est mon chef, je vous l’ai déjà dit.
– Alors entrez puisque c’est votre chef, dit-il finalement en s’effaçant à moitié.
Sitôt la porte franchie, il poussa sans ménagements l’inspecteur dans un étroit réduit, juste à droite de l’entrée.
– Je vais soumettre votre requête à mon maître. Ne bougez pas d’ici.
Le policier s’assit sur une chaise fragile tandis que le cerbère disparaissait dans les ténèbres aveuglantes au fond de la maison. Une poussière suffocante régnait dans le petit vestibule, pesant sur Oswald en le mettant de plus en plus mal à l’aise. Le géant revint finalement au bout de quelques minutes, toujours aussi impassible.
– Monsieur de Galia n’est pas en mesure de vous recevoir aujourd’hui, car il est très occupé par ailleurs sur une question grave et ne souhaite pas réfléchir à autre chose pour le moment. Mais puisque vous êtes envoyé par Adam Barabbain, il consent à se pencher sur votre affaire extrêmement urgente dès qu’il le pourra.
Le commissaire avait prévu cette réaction : « surtout n’insistez pas ! Ne cherchez sous aucun prétexte à le rencontrer coûte que coûte. Stanislas de Galia n’aime pas les inconnus. Le plus important est qu’il prenne le dossier ».
Oswald obéit donc. Se levant en silence, il remit au majordome la lourde pochette rouge contenant une dizaine de photos et d’innombrables comptes-rendus d’audition.
– Faites en sorte que monsieur de Galia consulte ces documents au plus vite. Ce monstre a déjà assassiné cinq femmes en un an et il y aura bientôt d’autres victimes si nous ne l’arrêtons pas.
– Justement, mon maître m’a chargé de vous poser une question : êtes-vous le neveu de Barnabé Atiaug ?
– C’est mon oncle, en effet. Comment le sait-il ?
Il détestait qu’on lui parle de son oncle, cela le rendait immédiatement vulnérable.
– Dans ces conditions, monsieur accepte de vous recevoir demain à la même heure. Il vous transmettra sa réponse au commissaire.
Puis il guida le jeune homme jusqu’à la porte d’entrée et le poussa imperceptiblement dehors.
– Un conseil : lorsque vous reviendrez, ne remettez pas ce parfum. N’en portez aucun, d’ailleurs. Evitez également d’entrer dans un café juste avant. Monsieur de Galia possède un odorat particulièrement sensible. Ce parfum et l’odeur de tabac froid qui flotte autour de votre manteau pourraient grandement l’incommoder.
– Il doit souvent être incommodé, alors, car mon eau de Cologne est absolument classique et le quart des hommes marchant dans la rue sortent d’un café, répondit Oswald, vexé par cette remarque.
– Monsieur ne sort jamais dans la rue, murmura le géant sans sourciller.
Puis il referma la lourde porte laissant le jeune homme seul dans la triste cour, en proie à une forte colère et à une sourde angoisse.
Chapitre 2
Oswald Atiaug termina son maigre thé à la menthe sous le regard immobile du ventilateur mort. Assis au fond du « café du Krach » il ressentait la même angoisse qu’en quittant l’hôtel d’Alteville, six mois plus tôt. La peur de l’inconnu, celle de défaillir et de manquer de courage au moment où il faudrait prendre ses responsabilités.
Sa mission consistait à embarquer à bord d’un petit paquebot de luxe, le Sépher, pour arrêter un redoutable voleur nommé Séraphin Zapris. Le Sépher qui achevait une croisière sur la Méditerranée par une escale à Saint Jean d’Acre devait appareiller dans l’après-midi pour une traversée de deux jours à destination de Naples. Là-bas, tous les passagers débarqueraient et Séraphin Zapris qui s’était glissé parmi eux disparaitrait à nouveau. Cela laissait à peine quarante-huit heures à Oswald pour le démasquer.
Depuis deux décennies les meilleurs policiers du monde avaient tenté de l’arrêter, des hommes bien plus expérimentés et aguerris que lui. Pourtant, malgré son jeune âge ses chefs l’avaient aussitôt désigné sans hésitation. Il était considéré comme un héros au sein de la brigade depuis qu’il avait démasqué six mois plus tôt le « maquilleur », un terrible tueur en série qui terrorisait Paris. Cet exploit lui avait valu les honneurs des journaux, de ses collègues et de ses supérieurs.
Les premiers jours, il avait allègrement profité de cette gloire injustifiée jusqu’à ce que du fond de son inconscient ne remonte une angoisse terrible. En regardant la vérité en face, Oswald n’était pour rien dans la résolution de cette énigme : Stanislas de Galia avait tout découvert seul, depuis le fond de sa maison. Personne n’en avait jamais rien su, à l’exception du commissaire Adam Barabbain qui avait gardé le silence le plus absolu, laissant Oswald s’attirer seul tous les lauriers.
Cette fois, une telle chance ne se reproduirait pas. Enfermé chez lui, dans son hôtel près de Saint Sulpice, Stanislas ne monterait pas à bord du Sépher et ne lui serait d’aucune aide au milieu de la Méditerranée. Oswald devait affronter Séraphin Zapris seul.
* * *
En ce court après-midi d’automne, à la même heure que le jour d’avant Oswald Atiaug traversa pour la seconde fois la cour déserte de l’hôtel d’Alteville.
Le commissaire Barabbain lui avait téléphoné la veille pour savoir comment s’était déroulée sa rencontre avec

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents