L esprit a parlé
40 pages
Français

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Description

L’inspecteur principal François PESSART est invité par une connaissance à une soirée de spiritisme entre amis.


Quelque peu sceptique, le policier assiste néanmoins à divers exercices de table tournante durant lesquels chacun et chacune cherche à contacter un cher disparu.


Soudain, les pieds du meuble se soulèvent pour une ultime « conversation » avec une étrange entité qui dit s’appeler, dans l’au-delà, « Lis Rouge ».


Ce dernier, par le truchement du guéridon, prévient ses interlocuteurs « qu’un crime est en train de se commettre dans la maison voisine... »

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9791070039564
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Inspecteur PESSART

- 18 -

L’ESPRIT A PARLÉ

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
 
— Ma fille, dit M me  Mercier en s'adressant à sa jeune servante, ma fille, voici la demie de neuf heures qui sonne, nos amis ne tarderont pas, car nous avons séance ce soir, comme d'habitude ; il serait donc prudent de mettre de l'eau sur le feu pour le thé et de disposer les petits fours dans les compotiers… Ah ! n'oubliez pas les petits verres pour le Cointreau et les coupes pour les cerises à l'eau-de-vie.
— Bien sûr, Madame, je sais… Mais, Madame a-t-elle pensé que la pendule du salon avance ?
— Oui, oui… je sais, mais mieux vaut être en avance qu'en retard !
Sur cette phrase, M me  Juliette Mercier passa dans son salon et se mit en devoir de dresser la table à thé.
C'était une bonne petite bourgeoise que cette M me  Mercier, veuve d'un droguiste qui, dans son métier, avait amassé une certaine fortune et lui avait laissé en mourant une large aisance.
Depuis la mort de son mari qu'elle aimait tendrement, elle avait glissé vers le spiritisme, dévorant les livres d'Allan Kardec, de Gabriel Delanne, de Léon Denis, cherchant, dans cette science mystérieuse et souvent discutée, une possibilité de correspondre avec son mari défunt. Or, des amis, des gens paisibles, à son image, s'étaient joints à elle, attirés, eux aussi, pour diverses raisons, par les possibilités psychiques.
Ils avaient formé un groupe et ce groupe se retrouvait ponctuellement tous les samedis, dans le salon de M me  Juliette Mercier, jusqu'à minuit (personne ne se souciait de manquer le dernier métro), on invoquait les esprits en faisant tourner le guéridon.
Il y avait là, réunis en ce petit pavillon de la rue de l'Assomption à Passy, six personnes en comptant la maîtresse du logis.
C'était d'abord, un ancien ami de la famille, M. Gustave Pature, un vieux rentier d'une soixantaine d'années, bon vivant, ayant toujours le mot pour rire, le boute-en-train de la société.
Puis c'était le couple Itier, deux personnages neutres, entre deux âges, pharmaciens tous deux à Vincennes et leur préparateur, un grand garçon maigre, la face couverte de boutons et portant des longs cheveux blonds, à la mode romantique. Il y avait aussi mademoiselle Amélie Perceval, une amie d'enfance de l'hôtesse, une vieille fille à l'air chafouin, employée au Crédit Lyonnais.
Tous ces gens-là se réunissaient le samedi entre neuf et dix heures pour faire parler les esprits de l'au-delà, car chacun, pour diverses raisons, s'intéressait aux manifestations supranormales.
M me  Mercier espérait avoir une communication de son défunt mari, M. Victor Mercier, et croyait bien l'avoir reconnu dans l'entité qui se manifestait presque régulièrement et qui s'annonçait sous le nom de Nabab. « Je reconnais sa tournure de phrases », disait-elle.
Les Itier, eux, avaient perdu, à cinq ans, un petit garçon nommé Roger et tentaient d'en avoir des nouvelles par-delà le monde.
M. Gustave Pature, on ne savait trop pourquoi, s'intéressait aussi aux sciences occultes ; la bonne prétendait que c'était pour faire la cour à Madame, mais chacun savait que la domestique était une mauvaise langue.
M lle  Perceval ne désespérait point d'avoir sa mère « au bout du fil ». Quant à Virgile Poiriot, il expliquait simplement que les sciences psychiques l'intéressaient.
Quant à M lle  Perceval, mon Dieu, bien qu'elle eût atteint la quarantaine passée, l'idée d'un mariage possible la tracassait encore et son plus grand souci était de questionner les entités se présentant dans la table, sur son bonheur futur.
...

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