L Homme au bandeau noir
63 pages
Français

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L'Homme au bandeau noir , livre ebook

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Description

Appelée à l’aide par une ancienne connaissance de pensionnat tombée dans la misère et sur le point de mourir en laissant son enfant en bas-âge derrière elle, Madame Lambelle embarque son amie la comtesse d’Estray dans un quartier malfamé afin d’apporter assistance à la moribonde.


Mais, sur place, elles apprennent que la malheureuse, du fait de la dégradation de sa santé, a été conduite à l’hôpital.


À la sortie de l’hôtel borgne, la comtesse d’Estray est bousculée par un malandrin qui lui vole son réticule contenant un bien précieux aux yeux de son mari.


Prête à tout pour récupérer son aumônière, sur les conseils de sa camarade, elle va faire appel à Romain FAREL, un enquêteur privé sous l’égide du célèbre détective américain Ned BURKE.


Ce dernier reconnaît immédiatement la façon de procéder d’un bandit auquel il a déjà eu affaire dans le passé : le machiavélique Homme au bandeau noir !...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479010
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
L’HOMME AU BANDEAU NOIR
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
UN CRI DE DÉTRESSE
Sur une petite table de bois de fer, finement incru stée de nacre et d'un me merveilleux travail japonais, M Lambelle posa la tasse de thé qu'elle achevait de prendre, se laissa tenter par une dernière frian dise à croquer et revint me brusquement au sujet qui l'intéressait, l'objet mêm e de sa visite à M d'Estray.
— Je te laisse à penser, fit-elle avec un léger mou vement des yeux qui dénotait son étonnement, combien je fus surprise, e n recevant cette lettre, à laquelle j'étais loin de m'attendre.
« Après avoir lu les premières lignes, vite je cour us à la signature et tout d'abord ce nom, Georgette Perrin, je dois l'avouer, ne me dit rien du tout... Georgette Perrin ? pensais-je... Connais pas... Pui s, à la réflexion des souvenirs vagues, encore imprécis me revinrent à l'esprit... Et soudain, en rapide succession, ils se pressèrent dans ma mémoire qui, cette fois, ne me faisait plus défaut... Un visage aussi se rappelait à moi... Vis age d'enfant, d'abord, de jeune fille ensuite... Oui, c'était bien cela... Une amie de pension... Au temps, si lointain déjà où nous étions chez les demoiselles Ruffier... L'institution Ruffier, là-bas, au fond de Passy, près de la Muette, le pensionnat, av ec son jardin derrière, ses grands arbres et la belle pelouse verte où nous pre nions nos jeux...
— Georgette Perrin, murmura à son tour Gina d'Estra y qui avait, elle aussi, cherché à fouiller dans ses souvenirs de jeunesse.. . Mais certainement, je me la rappelle fort bien... Un peu plus jeune que nous, d e deux ans je crois, mais dans la classe des grandes tout de même. Une belle fille , très blonde avec des yeux bleus, pleins de douceur...
— Oui... C'est cela même... Ah ! que veux-tu !... Q uatre années se sont écoulées depuis et ma foi, quand on se perd de vue, l'oubli vient bien vite... puis, tout d'un coup, le hasard de quelques lignes griffo nnées par la main tremblante d'une pauvre malade, achevant ses jours dans la mis ère, fait renaître en nous la vision d'un passé qui semblait riant de bonheur... Pauvre petite Georgette !...
me — Voyons, interrompit M d'Estray, laisse-moi relire encore ce qu'elle t'écrit.
— Tiens, répliqua son amie, en lui tendant un papie r qu'elle venait de lui lire à haute voix, quelques instants auparavant.
La lettre était bien faite pour éveiller un profond sentiment de pitié.
Georgette Perrin s'excusait, tout d'abord, de venir troubler Suzanne Lambelle qu'elle avait pu autrefois compter au nombre de ses amies
d'enfance, et jamais, probablement elle n'aurait os é s'adresser à elle, au milieu même des plus grands malheurs qui l'avaient accablé e, et qu'elle ne pouvait lui détailler en quelques mots.
Mais il s'agissait aujourd'hui d'un pauvre petit êt re qui venait de naître et allait tantôt se trouver seul au monde, car Georget te, sa mère, à bout de forces, épuisée par des privations de toute sorte, et aband onnée dans la misère la plus atroce par le père même de son enfant, sentait bien qu'elle n'avait plus que quelques jours à vivre.
C'était donc, en souvenir de leurs relations du pas sé qui les avaient jadis liées d'amitié, qu'elle venait demander à Suzanne L ambelle, la supplier au nom de ce qu'elle avait de plus cher au monde, de se re ndre auprès de la mère et de l'enfant.
La malheureuse, avant de rendre le dernier soupir, aurait donc ainsi la consolation suprême de savoir que quelqu'un voudrai t bien venir en aide à ce pauvre petit innocent, dont le seul crime était d'ê tre le fruit d'une faute...
Et la lettre était signée de son nom : Georgette Pe rrin, au-dessus de l'adresse :Hôtel de la Félicitérue Gît-le-Cœur.
me — Rue Gît-le-Cœur ! murmura M d'Estray en rendant le papier à son amie, ajoutant avec un hochement de tête, plein d'a mère tristesse : Il y a des noms qui sont d'une ironie cruelle...
— N'est-ce pas ? Et l'Hôtel de la Félicité,encore ! répondit Suzanne, que ce rapprochement entre les noms et la pénible situatio n de cette pauvre femme abandonnée avait également frappée.
— Et que comptes-tu faire ? interrogea Gina d'Estra y, devenue soudain soucieuse.
— J'ai tout d'abord pensé à venir te voir et te fai re part de cette affreuse détresse. Je sais que tu es bonne aux malheureux et qu'on ne s'adresse jamais à toi en vain, quand il y a œuvre charitable à faire.
« Ici, le cas est doublement intéressant, puisqu'il s'agit d'une de nos anciennes compagnes d'enfance.
« Peut-être s'exagère-t-elle l'état de son mal et p eut-on encore la sauver... Qui sait ?... En tout cas, ne serait-ce que pour l'innocent petit être, je trouve qu'il y a là œuvre pie à faire et dont nous ne saurions n ous désintéresser.
— Tu voudrais aller voir Georgette ?
— Qu'en penses-tu ?
Gina demeura quelques instants rêveuse, puis demand a :
— Rue Gît-le-Cœur, où est-ce, cela ? Dans quel coin perdu de Paris ?
— Moins loin que tu sembles croire... Tout à côté d e la place Saint-Michel... Elle prend sur le quai...
— La Seine est tout auprès... La Seine, que Georget te a peut-être regardé couler, avec un morbide désir d'en finir avec sa vi e de misère... Ah, c'est vraiment horrible... Pauvre femme !...
— Allons, je vois bien que je n'aurai pas plaidé en vain pour elle et te voilà gagnée à sa cause.
— Que veux-tu !... N'est-il pas de notre devoir, à nous autres les favorisées de la fortune, de venir en aide aux malheureux quel s qu'ils soient...
— Ah ! si tout le monde partageait tes idées, ma bo nne Gina...
— Mais tout cela ne nous dit pas ce que nous allons faire pour me Georgette Perrin, interrompit M d'Estray.
— Le mieux serait d'aller la voir comme elle le dem ande, mais je ne te cache pas que la chose me tracasse quelque peu.
— Pourquoi ? Que peut-il nous arriver là-bas ? Ce n 'est pas un quartier tellement désert...
— D'accord, Suzanne... Mais ce que j'en dis, c'est à cause de Maxime.
— Ton mari ? Je suis certaine que s'il était au cou rant de cette infortune, il serait tout le premier à te conseiller de venir en aide à une ancienne amie.
— Je n'en doute pas... Il me dirait de lui faire pa rvenir le nécessaire, de lui faire donner les soins que peut nécessiter son état et de m'occuper de placer l'enfant... Je connais son bon cœur... Mais il ajou terait qu'il ne tient nullement à me voir me fourvoyer dans des milieux crapuleux, où pourraient m'arriver les pires aventures...
— Maxime ?
— Mais oui, Maxime. Je sais bien les reproches qu'i l m'a déjà faits dans des circonstances analogues. Des filles-mères en couche que j'avais été visiter à domicile... D'autres infortunes qu'on m'avait égale ment signalées... Bref, il m'avait formellement défendu d'aller en personne po rter des secours aux malheureux...
Suzanne Lambelle pinça légèrement les lèvres et ave c un imperceptible mouvement d'épaules reprit aussitôt :
— Enfin, chacun comprend la charité à sa façon. Apr ès cette lettre, je crois de mon devoir de me rendre au chevet de Georgette, dût-elle être dans un taudis, comme tout me le laisse supposer. Libre à t oi, si tu ne veux lui venir en aide que d'une aumône, de me donner ton obole que j e lui remettrai en ton nom...
— Tu peux encore moins aller là-bas toute seule...
— Et pourquoi pas ? Je n'ai plus, fort heureusement pour moi, de mari qui vienne me dicter ce que j'ai à faire, en matière de charité... Le divorce a su me rendre une liberté que je n'ai pas à regretter, sur tout en des occasions comme celle-ci...
— Allons, à quoi bon te monter la tête ainsi, Suzan ne ? Je n'ai pas refusé de t'accompagner. Je t'ai simplement fait part des dif ficultés que j'éprouve à faire le bien, selon mon gré...
— Ah, voilà une bonne parole, alors, nous irons ens emble ?
— Oui, je te le promets... Mais il faut que Maxime ignore tout, car avant tout, je tiens à avoir la paix dans mon ménage... Je n'en suis pas à espérer le divorce, Dieu merci !...
— Laissons ce sujet pénible de côté, veux-tu Gina, et ne songeons qu'à notre escapade de charité...
— C'est bien simple. Viens me prendre ici, vers qua tre heures. Je donnerai des ordres. L'auto nous conduira place Saint-Michel et nous attendra. De là, nous irons à pied rue Gît-le-Cœur, qui est toute proche, m'as-tu dit... À l'heure où nous serons là, le jour baisse très rapidement et p ersonne ne pourra nous reconnaître... D'ailleurs, emmitouflées dans nos fo urrures, ce serait assez difficile. Tout se prête donc à nos projets et nous serons de retour ici, sans avoir éveillé le moindre soupçon, même dans l'esprit de J ean, mon chauffeur, car j'ai horreur des confidences que les domestiques peuvent se faire entre eux, à l'office, sur le compte des maîtres.
— Tu as bien raison. Mais nous n'aurons rien à crai ndre de ce côté.
— Alors, je t'attends à quatre heures ?
— À quatre heures. C'est, convenu.
— Et pas un mot à Maxime, je t'en prie, si tu le vo is.
— Tu peux compter sur moi.
CHAPITRE II
L'HÔTEL DE LA FÉLICITÉ
me À l'heure dite, M Lambelle, tenant parole, était venue retrouver Gin a rue de la Tour-des-Dames où les d'Estray occupaient une somptueuse demeure, qu'entourait un assez grand jardin, chose rare en p lein Paris remuant, bruyant et affairé, à deux pas de la Trinité.
Maxime d'Estray, peu avant son mariage qui remontai t à près de quatre ans maintenant, avait hérité d'un sien oncle de cet hôt el particulier, où le jeune couple s'était, de suite, installé avec tout le lux e que lui permettait une fort belle fortune.
On recevait beaucoup chez les d'Estray, mais Gina, entre toutes les personnes de son entourage avait réservé sa plus pr ofonde amitié pour Suzanne Lambelle, compagne de sa jeunesse, qui vena it de voir une union malheureuse brusquement se terminer par un pénible divorce.
Sans être riche, cette dernière, largement à l'abri du besoin, savait apprécier l'accueil charmant que lui avaient fait les d'Estra y, dans la situation délicate qu'elle venait de se créer et c'était avec une joie où se mêlait beaucoup de reconnaissance aussi, qu'elle avait accepté de deve nir l'amie la plus sincère, comme la confidente de Gina.
Si le mariage de Suzanne avait été entouré de chagr ins intimes, il était loin me d'en être de même de celui de M d'Estray, car aucun nuage n'était jamais venu encore troubler ce ménage étroitement uni.
Maxime, qui ne s'occupait de surveiller ses capitau x engagés dans des affaires industrielles, que pour ne point rester oi sif, laissait sa jeune femme entièrement libre de diriger son existence comme el le l'entendait.
Il la savait foncièrement bonne et s'il était...
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