La bande des foulards verts
66 pages
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La bande des foulards verts , livre ebook

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Description

Julius Brestown, reporter américain venu en France pour y lancer une édition du Daily News, trouve une motivation supplémentaire dans sa rivalité avec son confrère de l’Étincelle, Léonce CAPOULIN.


Aussi, quand il apprend qu’un meurtre étrange a eu lieu dans l’appartement au-dessus du sien, et que ce crime est imputable à la terrible Bande des Foulards Verts, Julius pense-t-il avoir une bonne longueur d’avance sur Léonce CAPOULIN.


D’autant que, aidé par son valet de chambre Prunier, Julius Brestown ne tarde pas à découvrir des pistes intéressantes.


Mais, quand affaire à sensation il y a, Léonce CAPOULIN, n’est jamais très loin.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070037867
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA BANDE DES FOULARDS VERTS


D'après le fascicule « La bande aux foulards verts » publié en 1933 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (réédition du fascicule éponyme publié en 1919 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi).
CHAPITRE I
 
Venu à Paris pour y lancer une édition française du New Daily, Julius Brestown, le célèbre reporter américain occupait, place de la Bourse, un petit appartement situé au troisième étage et composé de trois pièces en enfilade : un salon, un cabinet de travail, une chambre à coucher. Deux des pièces donnaient sur la place, la troisième aspectait la rue du 4 Septembre.
Ce matin-là, un chaud matin de juillet, Julius se réveilla de fort méchante humeur. Il avait passé une mauvaise nuit. Sans cesse l'avait hanté cette pensée que le climat de Paris ne convenait pas au jeu de ses facultés intellectuelles.
Comment, alors que son rival, Léonce Capoulin, reporter à l' Étincelle, avait, coup sur coup, mené deux brillantes enquêtes, lui, Julius Brestown, n'avait rien pu découvrir qui mérita de retenir l'attention ?
C'était inadmissible.
Campé devant une haute psyché, il s'examina avec inquiétude. La vie agitée qu'il avait menée jusqu'à ce jour l'avait peut-être trop fatigué ? Il sourit… Non, bien qu'il eût près de trente ans, il en portait vingt-cinq à peine.
Grand, svelte, front haut, œil clair, cheveu dru et blond, une fine moustache ombrant la lèvre supérieure d'une bouche au dessin ferme et meublée de dents d'une blancheur éblouissante, il respirait la force et la santé. Alors, seule la chance devait être rendue responsable de ses insuccès. Il saurait la mater, la réduire à merci, faire d'elle une esclave.
En monologuant, il s'était dirigé vers la fenêtre donnant rue du 4 Septembre et demeurée entrouverte, car la nuit avait été chaude, étouffante, même.
Près de cette fenêtre était une petite table sur laquelle s'entassaient les livres qu'il feuilletait, le soir, d'une main distraite.
Soudain, il tressaillit : entre les piles de livres une lettre était posée, dont l'enveloppe portait, tapée à la machine à écrire, cette suscription :
 
À Monsieur Julius Brestown,
Envoyé spécial du New Daily.
Dans sa chambre du 3 e  étage, place de la Bourse. – Urgent.
 
Julius s'étant penché au-dessus de la table, lut une seconde fois, et plus attentivement, cette étrange adresse ; mais, fidèle à sa méthode, il ne toucha point à l'enveloppe venue là si mystérieusement.
Un instant il songea : « Peut-être est-ce Prunier ? » et il sonna.
On entendit, dans la première pièce, un bruit de chaises qu'on déplace, des portes s'ouvrirent et se refermèrent avec fracas.
Prunier apparut enfin.
C'était le type accompli du gamin de Paris : un visage flétri, des yeux vifs, de longs cheveux dont une mèche lui cachait un œil, il parlait d'une voix traînante :
— B'jour, p'tron ! fit-il. Quoi qu'y a pour vot' service ?
— Quand vous a-t-on remis cette lettre ?
— Une lettre ! On m'a pas r'mis d'lettre ! Si on m'en avait r'mis une, j'l'aurais apportée sur un plateau ! J'connais ma consigne !
— Elle n'est pourtant pas venue là toute seule !
— Probable ! À moins qu'les facteurs se paient des apéros et déposent les lettres dans les chambres des clients !
Julius le regarda sévèrement. D'un ton sec, il remarqua :
— Prunier, je vous dispense de vos plaisanteries. Cette affaire est grave ! très grave ! Prunier, vous avez dû découcher cette nuit.
Prunier bondit. Énergique, il protesta :
— P'tron, à moins que j'soye somnambule et je l'saurais, j'vous jure que j'ai pas quitté mon lit… même que la porte d'entrée est encore bouclée et qu'mon lit est en travers. Il aurait fallu que l'particulier me passât sur le corps pour v'nir ici, et j'ai pas l'sommeil dur, vous savez ! Mais, sans vouloir vous vexer, c'est p't'être vous qui l'avez mise là sans faire attention, hier soir !
— Non, je fais toujours attention !
— Vous en avez une veine, vous ! Moi, j'mets un balai dans un coin en m'disant : Victor – c'est mon p'tit nom – tu l'retrouveras là, et puis… le dos tourné, j'ai oublié… Mais, au fait, si vous lisiez c'qu'y a dans l'enveloppe, ça vous renseignerait peut-être ?
— Très juste ! Je fais !
Ayant mis des gants de caoutchouc, ce qui fit ouvrir à Prunier de grands yeux, Julius Brestown prit la lettre ; avec un canif, il ouvrit l'enveloppe ; à l'aide d'une pince de typographie, il en retira une feuille de papier très mince.
Sur cette feuille, quelques mots seulement :
 
« Si Julius Brestown tient à la vie, il ne s'occupera pas de cette affaire. »
 
Et c'était signé :
 
« B. F. V. »
 
Prunier écoutait, ébahi, la lecture que lui en fit Julius. Au bout d'un instant, il observa :
— Pour du mystère, c'est du mystère, mais v'savez, p'tron, j'vous jure que j'suis pas sorti de la nuit. Si j'étais sorti, j'dirais, mais j'suis pas sorti. Alors, vous comprenez !
Julius ne prêtait qu'une oreille distraite aux protestations de son valet de chambre. Si brave qu'il fût, une vague inquiétude s'emparait de lui.
Une semblable aventure lui était arrivée, il y avait quelques années de cela, et il s'en était fallu de bien peu que son entêtement ne lui eût coûté la vie.
Pourtant les circonstances n'étaient pas les mêmes.
À cette époque, il poursuivait à travers l'Amérique les membres d'une redoutable association de malfaiteurs ; il avait, sur cette association, des détails précieux, il possédait, sur ses principaux membres, d'importants dossiers, tandis qu'aujourd'hui…
Au fait, à quelle affaire faisait allusion l'auteur inconnu de cette lettre ?
Julius n'avait de dossier sur personne, il ne menait aucune enquête…
En vain, il essayait de pénétrer ce mystère, il ne comprenait pas.
Prunier ne demeurait cependant pas inactif. Cette aventure le ravissait.
Prunier, dès son enfance, avait rêvé de se trouver mêlé à quelque grave affaire. Jusqu'à cette heure, le sort ne l'avait point favorisé.
On l'avait vu dans toutes les salles de rédaction de Paris ; il avait fait tous les journaux de la capitale, non en qualité de rédacteur, mais comme cycliste, garçon de courses, cireur, groom, huissier.
...

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