La Brigade Noire
78 pages
Français

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Description

Michel VAUDREUIL, le meilleur agent secret du Deuxième Bureau, est envoyé en Hongrie afin de mettre un terme aux activités d’une cellule terroriste nommée la « Brigade Noire ».


Celle-ci désire s’attaquer à un souverain étranger lors de sa visite en France.


Mais, au bout de quelques jours, Michel VAUDREUIL prévient l’ambassadeur de France qu’il retourne à Paris toutes affaires cessantes...


Comment Michel VAUDREUIL baisserait-il les bras devant l’énormité de sa tâche ? Ce serait mal le connaître.


Parfois, pour avancer, il faut savoir reculer pour mieux sauter...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782385010386
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MICHEL VAUDREUIL
- 4 -
LA BRIGADE NOIRE
Récit d'espionnage
Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
À L'AMBASSADE DE FRANCE DE BUDAPEST

L'homme était jeune, élégant. D'une taille un peu au-dessus de la moyenne, il était extrêmement bien proportionné. Ses larges épaules étaient compensées par une taille étroite. On le devinait vigoureux et souple.
Il avait un visage sympathique aux traits fins et cependant remplis d'énergie. L'intelligence et la vivacité d'esprit se lisaient dans ses yeux fort expressifs.
Il venait de quitter un grand hôtel sis sur le quai splendide qui longe le Danube, à Pest, en Hongrie. De l'autre côté du fleuve, c'était la ville de Buda. Il passa devant le pont suspendu et continua jusqu'au pont Marguerite, dans le haut de la ville, près de l'île Sainte-Marguerite qui forme comme une oasis de verdure.
Là, il traversa le Danube et s'engagea dans une série de rues qui le menèrent jusqu'à un bâtiment au fronton duquel flottait le drapeau tricolore français.
Il escalada le perron et pénétra dans les bureaux de l'ambassade. Un huissier assis près d'une petite table se leva.
— M. Duroux est là ? demanda le visiteur.
François Duroux était le chef de cabinet. Il reçut le jeune homme sans tarder. Un secrétaire installé dans un renfoncement, à une petite table, travaillait à compulser des dossiers.
— Bonjour, mon cher Vaudreuil ! s'exclama Duroux. Vous êtes matinal... Quel bon vent vous amène ?
L'employé s'attardait sur ses documents. Michel Vaudreuil s'assit dans le fauteuil qui se trouvait devant le bureau du chef de cabinet.
— Je quitte Budapest cet après-midi... annonça-t-il.
— Comment ! Déjà ?
— Oui... Mes affaires me rappellent à Paris... Je me vois obligé d'écourter mon séjour... Et je suis venu vous serrer la main.
— Vous ne serez donc resté qu'une dizaine de jours parmi nous... Dommage... Mais, vous reviendrez ?
— Je ne puis rien dire encore... Tout dépend de ce qui m'attend en France. En tout cas, si je me retrouve dans cette ville, ce sera avec le plus grand plaisir que je vous serrerai de nouveau la main.
Les deux hommes échangèrent encore quelques paroles, puis le secrétaire parut se décider à quitter la pièce. On le vit se lever, saluer discrètement et emporter les papiers qu'il avait sans doute enfin trouvés après de laborieuses recherches.
La conversation entre Duroux et Vaudreuil prit alors un tour plus confidentiel. Après s'être assuré qu'ils étaient bien seuls et qu'une fois fermée la porte capitonnée qui donnait sur la pièce des secrétaires, ils ne pouvaient être entendus par des oreilles curieuses, les deux hommes se mirent à parler à mi-voix, sur un ton très animé.
Michel Vaudreuil, l'un des meilleurs agents secrets appartenant au service du 2 e Bureau français, avait été appelé en Hongrie par notre ambassadeur lui-même.
Il s'agissait de démêler ce qu'il pouvait y avoir de vrai ou de faux dans les rumeurs mystérieuses qui circulaient sur l'organisation d'une association de terroristes d'origine yougoslave, dont on soupçonnait le lieu de réunion des chefs de se trouver dans la capitale hongroise.
Certains éléments suspects avaient déjà été surveillés à Paris, mais ces enquêtes partielles ne donnaient rien de précis et, finalement, le capitaine Lhomet, supérieur direct de Vaudreuil, avait demandé à son collaborateur de se rendre sur place, surtout après la requête de notre ambassade.
C'est qu'on ne se souvenait que trop d'un drame tragique ayant eu pour théâtre notre sol et au cours duquel un souverain étranger, ami de la France, avait été mortellement frappé.
On voulait éviter, à tout prix, le retour de pareils événements, car un nouveau voyage diplomatique se préparait. Il était hors de doute que, malgré les rigoureuses sanctions qui avaient frappé les auteurs de l'assassinat — arrêtés, fort heureusement, et ce, après un chef-d'œuvre de patience et de stratégie de Michel Vaudreuil, — les têtes de l'hydre avaient repoussé.
François Duroux n'ignorait aucunement les raisons de la présence de l'agent secret à Budapest.
Le brusque départ de ce dernier était déconcertant. Que pouvait-il y avoir derrière ?...
Officiellement, le jeune homme, ingénieur dans les usines de son père — les fameux établissements Vaudreuil — se trouvait en Hongrie pour un voyage de plaisir. Il était tout naturel que, évoluant dans une société choisie, il eût des relations à l'ambassade. N'avait-il pas assisté à la soirée récemment offerte par le corps diplomatique ?
Michel s'était créé en quelques jours des amitiés assez agréables parmi la haute finance et l'industrie au pays des Magyars. Il était d'un abord très sympathique, et chose peu commune chez nos compatriotes, parlait à la perfection les langues allemande et hongroise, parmi celles qui composaient son bagage linguistique.
Il possédait du reste une affinité extraordinaire pour apprendre les idiomes étrangers. Le peu de temps passé à Budapest lui avait permis de cueillir de nombreuses expressions locales qui rendaient sa conversation encore plus attrayante pour les Hongrois.
Michel quitta l'ambassade pour retourner à son hôtel. Sa note réglée, il fit porter ses bagages à la grande gare où sa place était déjà retenue dans l'Orient-Express.
Lorsque le train s'ébranla, peu après l'heure du déjeuner, on pouvait le voir, confortablement assis dans le wagon-salon, plongé dans la lecture d'un journal.
À la même heure, dans son bureau à l'ambassade, M. Duroux regarda sa montre et songea que Michel Vaudreuil devait être en route vers la France. Il étouffa un bref soupir de nostalgie. Ah ! quand aurait-il la joie de fouler, lui aussi, le sol du pays !...
Il se plongea avec fougue dans le travail pour chasser ces pensées. Des lettres à dicter, des rapports à fournir... La besogne ne manquait pas. Son secrétaire particulier allait et venait, tournant et virevoltant sous ses ordres.
Ainsi s'acheva la journée de labeur.
Lorsque sonnèrent six coups à l'horloge-cartel du cabinet de travail, M. Duroux prononça :
— Monsieur Guillot, vous pouvez vous retirer... Moi, je reste encore un peu, mais je n'ai plus besoin de vous...
— Merci, monsieur Duroux... À demain matin.
— À demain, mon ami...
Le secrétaire rangea ses papiers, donna un tour de clef à son tiroir, et de même que ses collègues qui s'apprêtaient, fut bientôt en mesure de quitter le bâtiment.
Il sortit en flânant. La journée avait été belle et le soleil commençait à décliner. L'air devenait plus frais. Il marcha d'un pas de promeneur jusqu'au Danube et s'accouda un moment au parapet, regardant passer les bateaux à vapeur faisant le service entre différents points de la ville.
À l'heure du dîner, il entra dans le restaurant où il prenait ses repas de célibataire, puis sans s'attarder, il prit résolument le chemin de Schwanenberg, une colline à l'ouest de Buda où l'on trouve de nombreuses villas et résidences d'été, parmi les arbres florissants.
Il utilisa le chemin de fer à crémaillère qui le conduisit en vingt minutes au sommet. Dans le crépuscule grandissant, l'ascension était délicieuse. Il y avait foule pour monter au Schwanenberg. On traversa des vignes, puis un grand bois de chêne. Quand le train s'arrêta au point terminus, les premières lumières de Budapest commençaient à scintiller en bas et au loin.
Des cafés offraient leurs salles grandes ouvertes. On entendait les accents des violons. Rhapsodies et czardas...
Guillot eut un sourire d'aise et s'installa près d'une large baie, devant une consommation. Le garçon le servit avec affabilité, et lui adressa quelques mots de bienvenue. Le secrétaire était un habitué de l'endroit, où il se rendait souvent après son travail.
Des gens allaient et venaient. Les conversations bruissaient joyeusement. Il y avait une atmosphère agréable et il était parfaitement compréhensible que Lucien Guillot aimât cette ambiance.
Il se mit à rêvasser et, d'un geste qui paraissait absent, tira un porte-mine de sa poche pour crayonner au hasard sur la carte des consommations sur sa table.
Comme si ce jeu le lassait subitement, il cessa son gribouillage et rangea son crayon. Au même moment un consommateur voisin lui adressa la parole, désignant la carte :
— Vous permettez un instant ?...
L'inconnu choisit, commanda et rendit la liste. Guillot acheva son verre, paya et se leva. Auparavant, il avait eu, sans doute, un scrupule d'avoir abîmé la carte et s'était mis à gommer soigneusement ce qu'il avait tracé. Il quitta sa place qui fut immédiatement prise d'assaut par un couple.
Peu après, celui qui avait été son voisin sortit à son tour. Sans se préoccuper du secrétaire, il prit une direction diamétralement opposée. Mentalement, il se répétait ce qu'il avait lu. Guillot avait, en effet, écrit ces deux simples mots :

« Bonne nouvelle. »

Avant de repartir, il avait adressé un signe de tête très bref, comme s'il saluait l'autre. Tous deux s'étaient compris.
Guillot chemina à pied durant quelque temps et atteignit un endroit en terrasse d'où il y avait un panorama grandiose. Là aussi, il y avait de nombreux promeneurs à la recherche de la fraîcheur nocturne. Il était maintenant dix heures du soir.
Après un quart d'heure de contemplation, le secrétaire parut se décider à regagner ses pénates et se dirigea vers la station du chemin de fer à crémaillère qui le redescendrait dans la vallée.
Mais, il bifurqua dans un petit chemin, coupa à travers un jardin abandonné dont il franchit aisément les clôtures, et arriva dans un autre enclos. Des troènes soigneusement taillés indiquaient que la propriété était entretenue.
Il gagna une pelouse du parc, suivit une allée sablée et vit la maison qui découpait sa silhouette sur le ciel piqueté d'étoiles. Une lumière brillait au rez-de-chaussée.
Le rire aigre d'une corneille traversa le silence. De la cachette qu'il avait choisie, Guillot aperçut une silhouette se profiler derrière la fenêtre. Les battants s'ouvrirent et le corps se pencha.
Guillot s'approcha sans hésiter.
Dix minutes plus tard, il s

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