La faute de Charly Brixton
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La faute de Charly Brixton , livre ebook

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Description

Le détective Sébastien RENARD reçoit la visite d’une demoiselle attendant de lui qu’il enquête sur le mystérieux meurtre de son père.


Celui-ci, alors qu’il s’apprêtait à lui faire une révélation sur le frère né d’une précédente union qu’elle ne connaît pas et qui a été répudié pour une faute horrible, s’écroule soudainement.


Le vieil homme étant malade de longue date, la jeune fille imagine qu’il a succombé à une crise cardiaque. Mais le médecin appelé sur place découvre que la mort est due à un projectile reçu en plein cœur, probablement tiré avec une sarbacane.


Elle demande donc à Sébastien RENARD de retrouver son demi-frère et l’assassin, au cas où le premier ne serait pas le second...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070034248
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sébastien RENARD,
Détective

- 5 -

LA FAUTE DE CHARLY BRIXTON

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Les confidences de miss Edith
 
— Asseyez-vous, mademoiselle, dit aimablement Sébastien Renard, le détective privé, en avançant un siège à sa visiteuse.
Il regardait avec une sorte de curiosité intéressée sa cliente, une toute jeune fille de dix-huit ans, à peine vêtue d'une sombre toilette de deuil. L'immense baie de son bureau donnant sur le bourdonnement de la place de l'Opéra jetait dans la pièce une vive clarté mêlée d'un blond rayon de soleil, nimbant la jeune fille d'une lumière d'or vif ainsi que l'aurait fait un projecteur.
— Je vous écoute !... dit encore le détective en prenant place derrière son bureau, cependant qu'il ne quittait pas des yeux son interlocutrice.
Celle-ci paraissait légèrement intimidée, pourtant elle se ressaisit rapidement pour déclarer d'une voix ferme à l'accent anglais assez prononcé :
— Je ne suis pas française, M. Renard, mon accent doit suffisamment vous l'indiquer. Je suis originaire du Yorkshire où mon pauvre père possédait de très vastes propriétés. Si j'ai recours à vous aujourd'hui, dans une circonstance assez angoissante de mon existence, c'est qu'il m'est souvent advenu d'entendre prononcer votre nom et vanter vos capacités par les parents de mes amies de Cambridge-Collège, établissement des environs de Londres où j'ai été élevée.
Seb s'inclina en manière de remerciement.
La jeune personne poursuivit :
— Je ne viens pas précisément vous demander d'entreprendre une enquête, mais bien plutôt des recherches... des recherches assez difficiles, il me semble, à première vue... mais il importe que vous soyez au courant depuis le début, c'est-à-dire que je vous mette au courant d'une partie de ma vie !
« Je m'appelle Edith Brixton, je suis la fille du lord du même nom, Comte d'Armevell, je devrais dire, j'étais, car mon pauvre père est mort depuis deux semaines et, vous le voyez, je porte son deuil. Aussi loin que je puis me souvenir, je me suis trouvée en pension !... J'ignorai presque ma famille, ma mère était morte en me donnant le jour, et mon père, alors officier dans l'armée des Indes, ne s'occupait guère de mon existence, sinon pour payer royalement le collège, me faire tenir des chèques en blanc à l'usage de mes caprices, et quelques lettres très courtes à l'accent peu affectueux, toutes à peu près sur le même modèle : « J'espère que vous travaillez bien, que vous êtes raisonnable ; je désire que vos maîtres soient satisfaits de vous aux prochains concours, etc. »...
« Ce n'était guère là un langage bien tendre pour une jeune fille !... En l'espace de dix-sept années, je n'ai vu ce terrible père que deux fois, durant dix minutes ! Il venait entre deux permissions, m'en imposait par ses épaules larges, son teint brûlé, l'éclat de son bel uniforme rouge. La voix un peu rauque et autoritaire. À dire vrai, j'avais peur de ses visites, plutôt que je ne les souhaitais !... Il y a un an, j'appris par une lettre laconique, comme celles qu'il m'adressait, qu'une grave maladie le contraignait à quitter le service. Il avait résolu de s'établir en France, à Paris, où dans quelque temps je le rejoindrai. Cette perspective ne me réjouissait pas follement, pourtant je n'avais pas à discuter les ordres de mon père.
« Il n'y a pas trois semaines, il m'invitait à m'embarquer afin de venir m'installer près de lui.
« Ce ne fut pas sans un serrement de cœur que je franchis la grille de l'hôtel particulier de Neuilly St-James où désormais je devrais vivre. Mon père l'avait fait construire dans un goût bizarre et particulièrement mélancolique qui évoquait pour moi les vieux presbytères anglicans d'anciennes villes. Une grande cour fermée avec des arceaux voûtés en occupait le centre et les murailles de briques étaient toutes mangées de lierre et de plantes grimpantes, à tel point que les fenêtres enchâssées de petites vitres en étaient toutes envahies ; lorsqu'on pénétrait dans les pièces, à cause de cette végétation, on n'y voyait jamais complètement clair.
« Lord Brixton, mon père, occupait deux pièces au second étage, deux immenses chambres toujours cadenassées, hermétiquement closes où il s'enfermait des journées entières et où je l'entendais marcher tout le jour et souvent toute la nuit, car la chambre que j'occupais au premier se trouvait située juste en dessous. Je savais pourtant, pour l'avoir entraperçu furtivement, qu'il y avait là-haut un cabinet aux meubles sévères tapissé de panoplies, d'armes anciennes, de fanions militaires et de somptueuses peaux de tigre.
Miss Edith s'interrompit, puis reprit vivement :
— Mais il est temps d'en venir aux faits. Mon père m'avait accueillie à mon arrivée avec une sorte de bonne grâce bourrue qui lui était inhabituelle :
« — Eh bien, petite, avez-vous fait bon voyage ? J'espère que vous vous plairez ici, avec le vieil ours que je suis ?
« Je le trouvai changé, vieilli, son visage couleur brique avait étrangement maigri, creusait les joues...

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