La faute du Mondain
44 pages
Français

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Description

Par une nuit pluvieuse, après une journée harassante, le commissaire BENOIT est accosté par un jeune homme.


Celui-ci réclame son assistance, car des faits étranges se produisent dans la propriété familiale, vers La Rochelle, depuis la mort de son père.


D’après la justice, le patriarche s’est suicidé. Le fils, lui, est persuadé qu’il s’agit d’un crime.


Le policier s’apprête à refuser l’invitation de son interlocuteur – comment pourrait-il justifier d’un déplacement aussi lointain sans raison solide ? – quand ce dernier lui tend une lettre. Elle émane d’un ancien coéquipier de BENOIT qui a pris récemment sa retraite pour aller se reposer sur la côte rochelaise.


À la lecture de la missive, les yeux du commissaire BENOIT s’illuminent : il assure son solliciteur qu’il se rendra chez lui dès le lendemain...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070031681
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ENQUÊTES DU COMMISSAIRE BENOIT
- 6 -

LA FAUTE DU MONDAIN

de
Robert et Jean GRIMEY
I
 
Il n'était pas tout à fait onze heures du soir, lorsque le commissaire Benoit quitta la P. J. D'un geste frileux, il serra son manteau autour de lui. Dans son bureau un poêle ronflait, mais dehors une pluie fine tombait depuis le matin. Pas un taxi en station sur le quai.
La journée avait été rude, le commissaire aidé de ses deux adjoints inséparables, l'inspecteur Tolday et Pierre Lissier, le jeune secrétaire, venait d'arrêter « Banco l'Hercule ».
Un moment, le commissaire avait eu l'espoir que ce personnage était tout simplement son vieil adversaire l'avocat Gaulduys, appelé dans un certain milieu « le Mondain ». Lorsqu'il le vit, il constata avec regret que ce n'était pas lui, mais ce « Banco l'Hercule » pouvait être un de ses lieutenants. C'est pourquoi il l'avait tenu dans son bureau une partie de la soirée lui posant des tas de questions les plus embarrassantes. Il obtint enfin la certitude que le nouveau détenu ne connaissait absolument pas Gaulduys et ne pouvait donc pas travailler pour son compte.
Le commissaire eut un frisson ; le changement de température était trop brutal et la pluie transperçait l'étoffe de son pardessus de demi-saison. Il pressa le pas.
Soudain, alors qu'il venait de passer sous un réverbère, une silhouette sortie de l'ombre se précipita vers lui.
— Qu'est-ce que c'est ?
Déjà Benoit posait la main sur la poche qui renfermait son revolver. Il n'avait pas peur, bien sûr, mais cet homme le guettant sous la pluie l'intriguait étrangement.
— Pardonnez-moi, Monsieur. Vous êtes bien n'est-ce pas le commissaire Benoit ?
— Oui, pourquoi ?
— Oh ! Monsieur le commissaire, j'ai essayé plusieurs fois de vous voir cet après-midi. Mais d'abord vous n'étiez pas là et ensuite, vous n'avez pu me recevoir étant trop occupé.
Benoit distinguait mal le visage tourné vers lui, mais, d'après la voix, il eut l'impression d'avoir affaire à un tout jeune homme.
— Vous avez donc quelque chose de tellement urgent à me dire ? Vous risquez une pneumonie sous cette pluie pour le seul plaisir de me voir !
— Si vous saviez ce qui m'amène vers vous.
Le ton était tellement angoissé que le commissaire se sentit de plus en plus intrigué.
— Nous ne pouvons rester ici. Venez avec moi, nous allons nous abriter dans un café que je connais du côté du boulevard Saint-Michel.
Sur le pont, Benoit enfonça son chapeau d'un coup de poing, le vent menaçait de l'envoyer dans la Seine. Près de lui, son compagnon faisait effort pour le suivre et régler sa marche sur la sienne. Enfin, ils arrivèrent à un petit bar de la rue Racine, tenu par un vieux camarade du commissaire.
— Fais-nous deux bons grogs, lui demandait-il, et tâche de sécher ces deux manteaux.
Devant une glace, l'inconnu épongeait avec un mouchoir ses cheveux trempés. Benoit le voyait en pleine lumière maintenant.
— Il doit avoir un peu plus de vingt ans, estima-t-il. D'après sa voix, je l'aurais cru plus jeune.
Et il le détailla. Grand et mince, il passait à ce moment un peigne dans ses longs cheveux d'un blond délicat. Ses yeux étaient bleu pâle et laissaient deviner tout à la fois un tempérament de timide et d'inquiet.
Le garçon vint apporter deux verres dont le contenu fumait. Une mince tranche de citron dansait à la surface. L'odeur du rhum parfumait agréablement la pièce.
— Eh bien, dit le commissaire après avoir goûté au liquide bouillant, nous voilà mieux. Causons.
Un client tardif et également mouillé jusqu'aux os entra dans le bar et commanda une liqueur. Discrètement il s'installa à une petite table, tout contre le radiateur.
— Je voulais absolument vous voir aujourd'hui, Monsieur, car je n'habite pas Paris et je dois retourner en province demain matin, de très bonne heure. D'autre part, je ne veux pas laisser ma famille trop longtemps seule, j'ai tellement peur qu'il lui arrive malheur.
— Malheur ? Et pourquoi donc ?
— Je vais peut-être vous sembler ridicule, mais je ne peux pas vous préciser mes craintes. Mon père est mort il y a un an d'une façon assez mystérieuse. Les médecins appelés pour constater le décès ont déclaré qu'il s'était suicidé. Et cela, je suis sûr que ce n'est pas vrai. Il était trop courageux et il nous aimait trop pour faire une chose pareille. D'autre part, il n'avait aucune raison de désirer la mort. Ses affaires marchaient bien et nous étions heureux.
— Quel est donc votre sentiment ?
— Mon père a été assassiné.
— Avez-vous des soupçons précis ?
— Hélas, non. Aucun.
— Avant de continuer, dites-moi votre nom.
— Renaud Maulouédec.
— Et vous habitez ?
— Aux environs de La Rochelle, dans un petit village qui porte le nom de notre domaine Lachenellet.
— Quels sont les parents qui vous restent ?
— Maman qui est tombée malade depuis la mort de mon père, et ne quitte plus guère sa chambre. Et ma sœur Antoinette qui a trente-huit ans.
— C'est tout ?
— Pour ce qui va suivre, je dois vous parler également de Geneviève Grécourt qui vit à quelques kilomètres de chez nous et qui est ma fiancée.
— Vous me disiez tout à l'heure que des événements récents vous font supposer que votre père avait des ennemis ?
— Oui, monsieur le commissaire, et voici pourquoi.
« Nous possédons à La Rochelle une usine de conserves de poissons. Mon père, excellent organisateur, avait pleinement développé cette affaire qui fonctionnait admirablement bien. Depuis qu'il n'est plus, c'est Bernard Hamelin, notre gérant, qui fait marcher l'usine. Ma mère et moi avons toute confiance en lui. Cependant les recettes se mirent à baisser sans raison. Que pouvait-il bien se passer ? On examina les comptes sérieusement. Et tout à coup on obtint l'explication : une bonne partie des commandes était enlevée du courrier, avant que celui-ci arrive au bureau.
— Avez-vous fait ouvrir une enquête ?
— J'ai demandé à la police locale ; son action fut sans succès. Je crois même que je dois passer pour un exalté pas très bien équilibré. Et pourtant je ne suis pas le seul à avoir l'impression d'être suivi, espionné. Souvent ma sœur me dit éprouver une gêne inexplicable pendant certaines de ses promenades. Enfin, une nuit, ma mère se réveilla en sursaut. Il lui sembla que quelqu'un était dans sa chambre et essayait de forcer son secrétaire. Elle tâtonna un peu pour trouver des allumettes. Lorsque la lumière se fit dans la pièce, elle vit distinctement un individu s'enfuir par la fenêtre ouverte.
— Tout cela est bien curieux en effet. Mais comment puis-je vous rendre service ?
— Venez seulement passer quelques jours là-bas, monsieur le commissaire, vous nous direz ce que nous devons faire.
— Mais c'est impossible. Je n'ai pas...

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