La grande colère du chief-inspector Fox
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La grande colère du chief-inspector Fox , livre ebook

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Description

Branle-bas de combat à Scotland Yard !


Mister NOBODY, l’insaisissable gentleman cambrioleur n’en finit plus de faire parler de lui.


Cette fois, c’est le Premier ministre d’un état du Moyen-Orient venu à Londres pour signer un important traité qui en est pour ses frais : sa bague dont l’émeraude enchâssée vaut une fortune lui a été dérobée.


Scotland Yard promet une récompense de mille livres à qui aidera à l’arrestation de Mister NOBODY.


Pourtant, celui-ci est innocent du vol pour lequel il est accusé. Et, vexé que sa tête soit mise à prix pour une peccadille, mais aussi choqué qu’un individu se serve de son nom pour commettre ses larcins, l’homme au masque de satin est bien décidé à se venger de la police et de son « remplaçant ».

Sujets

Informations

Publié par
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EAN13 9791070036464
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GRANDE COLÈRE DU CHIEF-INSPECTOR FOX

Par
Edward BROOKER
CHAPITRE PREMIER
LE DILEMME
 
Dès le matin, le chief-inspector Howard Fox pressentit que sa journée serait mauvaise. D'abord, il s'était levé du pied gauche. Comme il était très superstitieux, il avait horreur de sortir de son lit du faux côté, funeste présage selon lui. L'avenir devait lui confirmer sa prévision matinale. Le café du breakfast était dix fois trop chaud, en plus il s'était mis en colère contre sa femme qui était la créature la plus douce que l'on puisse imaginer. Ensuite, il rata l'autobus qui, chaque matin, le transportait à Scotland Yard.
Arrivé dans son bureau, il fut demandé, d'urgence, auprès de son supérieur, le commissaire Lawrence, lequel lui passa un magistral savon à cause d'une futilité. Et, comme si tout cela n'était pas suffisant, voilà qu'il trouvait de nombreux dossiers sur sa table, et tous signalaient cet être insaisissable, ce Nobody de malheur qui recommençait à donner du fil à retordre à la police.
D'un air las et désabusé, Mr. Fox jeta un coup d'œil sur le calendrier. C'était un vendredi aujourd'hui, et les vendredis lui avaient toujours été néfastes. Celui-ci ne ferait pas exception.
Il n'y avait, à coup sûr, dans tout Scotland Yard, un personnage plus curieux que lui. Lorsqu'il avait, vingt-cinq ans auparavant, débuté dans la carrière, comme simple policeman, il était bien loin de se douter qu'il arriverait un jour à un grade aussi important et aussi rémunéré que celui qu'il occupait actuellement. Le hasard avait voulu qu'il ne se débrouillât pas mal. D'autre part, il avait toujours été très consciencieux dans son travail, zélé, ponctuel, aimant son métier. Rapidement, il avait gravi les échelons les uns après les autres pour atteindre aux hautes fonctions de chief-inspector.
Au physique, Fox n'avait rien, mais là vraiment rien pour plaire ou en imposer. Il était plutôt petit, avait un ventre bedonnant qu'il trimbalait devant lui comme un ballon gonflé à bloc, et une figure toute joufflue dans laquelle on ne remarquait, au premier abord, que l'épaisse moustache de phoque, déjà légèrement grisonnante, et les sourcils très fournis, aux poils démesurément longs, couleur poivre et sel. Son crâne, rond comme un globe, était dépourvu de tout cheveu et luisait davantage qu'une boule de billard. Ajoutons qu'il avait un petit nez pointant en l'air et nous aurons un portrait à peu près complet du brave homme.
En dépit de son titre, le chief-inspector Howard Fox ne pouvait nullement en imposer par sa prestance. Il n'avait rien d'un solide gaillard et, l'âge venant, il commençait à se ratatiner tous les jours. Il prenait l'aspect d'un vieux monsieur inoffensif. D'où lui venait donc le crédit que lui accordaient ses chefs et l'insistance qu'ils mettaient tous pour le faire renoncer à sa retraite et le garder avec eux ?
Sans doute du fait qu'ils le connaissaient comme un homme en qui ils pouvaient avoir entière confiance. En outre, ils l'estimaient beaucoup, en raison des grands services qu'il avait rendus au cours de longues années d'un travail dur, loyal, irréprochable. Ils le respectaient aussi parce qu'ils le jugeaient intelligent, sobre, honnête.
Le passé de Fox lui attirait la considération de tous et il aurait pu, légitimement, s'en enorgueillir, s'il n'avait été trop modeste pour cela.
Mais aujourd'hui, le chief-inspector n'était pas bien luné. Cette histoire du pied gauche mis le premier sur sa carpette, ce matin, le tracassait ainsi que tous les ennuis qu'il avait eus depuis. Le pire de tout était, parmi ses nombreux dossiers, cette plainte pour vol contre X, plainte provenant d'une haute personnalité, appartenant à la meilleure société londonienne.
— X !... grommela le policier, X !... il s'agit encore de ce Mister Nobody, certainement. Tous les dossiers contiennent des rapports contre X... et portent en marge : « Peut-être Nobody ? » Eh bien oui, c'est lui, toujours lui.
En effet, l'ombre de Mister Nobody hantait ses rêves la nuit, ses méditations le jour. Il le voyait participant à toutes les affaires de vol soumises à sa sagacité, et il enrageait de n'avoir jamais pu encore mettre un nom sur l'anonymat du célèbre voleur.
Ah ! on en parlait beaucoup, à Londres, de cet énigmatique personnage ! On le décrivait comme très élégant, toujours vêtu d'un frac impeccable, un gardénia à sa boutonnière, portant des gants clairs et une canne au pommeau d'or. En un mot, il représentait, dans toutes les imaginations populaires, le type le plus parfait du gentleman-cambrioleur. Cependant, personne ne l'avait jamais vu sous son vrai jour. En ce qui concernait son identité, les opinions différaient toutes. Tandis que les uns prétendaient qu'il était un beau jeune homme, d'autres estimaient qu'il devait être dans la maturité de l'âge. Enfin, bon nombre juraient qu'il n'existait pas. Il n'était que la fictive création d'un auteur en mal de publicité autour de ses livres, ou, mieux encore, un alibi inventé par la police pour couvrir son incapacité de découvrir les auteurs des plus sensationnels cambriolages.
Cette dernière invention plaisait à beaucoup. On chuchotait que le nom de Nobody, qui signifie « personne », avait été trouvé par Scotland Yard qui essayait ainsi de blanchir ses subordonnés en laissant accroire qu'ils avaient affaire à un être-fantôme, par conséquent, quasi imprenable.
Toutes ces rumeurs étaient connues du chief-inspector, mais il ne se laissait pas influencer par elles. Il avait la certitude que Nobody existait et cachait sous son nom d'emprunt un des plus habiles malfaiteurs qu'il lui avait été donné de rencontrer. Plus que jamais, il était résolu d'en finir avec lui, une fois pour toutes, fermant ainsi la bouche à tous les raconteurs d'histoires plus ou moins ineptes — il s'agissait, bien entendu, dans son esprit, de celles qui attaquaient directement la police. Néanmoins, Mister Nobody continuait impunément ses méfaits, la preuve en était encore dans les feuilles du rapport qu'il feuilletait d'une main agitée.
Bredouillant un juron étouffé dans sa grosse moustache, Fox appuya sur un bouton électrique placé devant lui. La porte s'ouvrit quelques instants plus tard et l'inspecteur Goodborn fit son apparition.
Chaque fois que le chief-inspector apercevait son collaborateur, il ne pouvait s'empêcher de songer à un canard. En effet, Goodborn se dandinait de droite à gauche à la façon de ce volatile. Cette démarche était due à une grave blessure reçue pendant la dernière guerre et l'on ne pouvait donc en rire. Malheureusement, il louchait un peu et cela ne contribuait pas à rehausser sa beauté. En dépit de tous ses avatars, il était estimé par son chef. Ils travaillaient, d'ailleurs, depuis de longues années ensemble et s'entendaient fort bien en toutes choses.
Les colères de Howard Fox étaient aussi redoutables que redoutées dans tout Scotland Yard, parmi ses subordonnés. Il lui était arrivé de crier et de trépigner si fort que les vitres en tremblaient, moins, sans doute, que les...

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