La mémoire du Dragon Rouge
157 pages
Français

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La mémoire du Dragon Rouge , livre ebook

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Description

lles sont belles, talentueuses, fusionnelles et ce depuis toujours. Mais une terrible maladie menace l’avenir du couple, une affection soudaine et incurable.
La mort arrive à grands pas...
Elles vont alors tout tenter pour rester ensemble. Tout, même l’impensable.
Un grimoire est trouvé, un pacte est passé. Mais peut-on réellement choisir son destin ? Quel est le véritable prix de l’amour éternel ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 avril 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9780244578404
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La mémoire du Dragon Rouge
 
 
Marcia gary

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN : 9798629220626
 
 
DÉDICACE
 
 
à C.,
à toi et à ta ville éternelle
TABLE DES MATIÈRES
 
 
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
PROLOGUE
1 – LA MALADIE
2 - L’AMOUR
3 – LA VIE
ÉPILOGUE
BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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  PROLOGUE
 
 
Lucifuge s’ennuyait. Être le Premier ministre des Enfers apportait bien la gloire d’un titre honorifique, mais cela n’empêchait pas la routine. La proximité redondante de tous ces résidus de semi-hommes commençait à le lasser. Les râles, la souffrance, la boue et l’infamie se répandaient partout autour de lui, la lie de toute la race humaine se prosternait à ses pieds, mais lui n’en avait que faire, il rêvait de chair fraîche et de sentiments bouillants. Des nouveaux arrivants, ça, il en venait tous les jours, des êtres cupides et malfaisants, mais on ne pouvait là décemment pas parler de chair « fraîche », tant les vices et la méchanceté puaient et transpiraient par tous les pores de leur épiderme. Le Premier ministre avait envie d’enveloppes neuves, de peaux douces, qu’il pourrait avec délectation transformer en coque miasmatique et putride. Ici, tout était bien trop facile. Les êtres ou sous-êtres qu’il avait à sa disposition étaient déjà tellement écœurants… Il rêvait de beauté à détruire, de pureté à corrompre, d’amour à salir et d’espoir à réduire en cendres. Il lui fallait du bon à souiller, des humains heureux à pervertir.
 
 
 
 
 
  1 – LA MALADIE
 
 
« Ce qui est d’une rare beauté, c’est cet amour passionné. Rien n’existe pour eux que leur amour. Mais il n’est pas éternel. Ils ne le savent pas encore, les ténèbres les guettent de tous côtés. Cet amour disparaîtra tragiquement un jour ou l’autre. Rien ne dure jamais. »
Valérie Trierweiler, Le Secret d’Adèle
 
Mercedes sortit du lit moelleux encore toute ensommeillée. Elle était tombée comme une masse hier soir, noyant dans une longue nuit réparatrice tous les problèmes et difficultés qu’elle avait vus durant son travail au centre social de Villeurbanne. Tous ces gamins défavorisés demeuraient insouciants et jouaient au foot en riant et hurlant à chaque but marqué. Mais leurs parents, arrivant vers dix-sept heures pour les récupérer, arboraient des yeux cernés par l’angoisse et des traits tirés par les ennuis d’argent. Certains avaient passé des heures à arpenter la ville à la recherche d’un emploi sous-payé, d’autres sortaient d’une dure journée de labeur à faire des ménages, le dos cassé en deux et les poumons remplis de produits corrosifs. Certains venaient à peine de s’extirper péniblement de leurs canapés, le visage encore bouffi par la dépression. Ils remerciaient d’un air morne et coupable la directrice du centre pour avoir si bien occupé leurs enfants en cette belle journée de vacances. Ceux-là n’avaient même plus la force d’y croire, d’essayer, ou de donner le change. Ils étaient nés du mauvais côté de la planète, et ils pensaient que personne dans cette immense ville de Lyon ne leur laisserait l’occasion de prouver qu’ils valaient autant que les autres. Les journées de Mercedes se déroulaient ainsi, du moins les mercredis et pendant les périodes de vacances scolaires. Du matin jusque dans l’après-midi à s’occuper des gamins des quartiers pleins d’énergie à ne plus savoir comment la canaliser et le soir, soutenir leurs parents, déjà bien usés par la vie malgré le jeune âge de certains. Ce contraste entre l’innocence de ces enfants et la fatalité des adultes lui prenait toute sa force. Cela la vidait. Après le travail, quand elle rentrait dans son immense appartement quartier Saint-Jean, elle n’aspirait qu’au calme de son foyer et à la douce présence de sa femme. Bien souvent, après un film humoristique ou un documentaire sur la beauté des étoiles lointaines, Mercedes allait s’écrouler sur son lit au milieu des coussins et dormait tout d’un bloc pendant les longues heures de la nuit.
Soledad, elle, profitait du repos bien mérité de sa moitié pour s’affairer. Bien qu’elle ait un atelier à elle plus bas dans la ville, elle exploitait ces heures nocturnes et créatives pour griffonner dans son bureau quelques esquisses, noter des idées ou retravailler le descriptif d’une des œuvres qu’elle allait présenter au public. C’est que Soledad était une grande artiste peintre, déjà reconnue par ses pairs malgré son statut de novice. Sûrement son nom de jeune fille, le même que celui de sa mère bien connue du milieu, lui avait fait gagner de nombreuses années auprès des critiques et des galeristes, néanmoins son talent restait indéniable, et son ardeur à la tâche était bien souvent récompensée lors de diverses ventes ou expositions.
Farfouillant ses doigts tout engourdis dans son indomptable tignasse brune, Mercedes savait que sa femme serait partie à son atelier. Il en était ainsi quand elle ne travaillait pas, elle se retrouvait seule le matin et en profitait pour se réveiller tranquillement. Posant la main sur la porte de sa chambre qu’elle allait ouvrir, elle remarqua un petit carré jaune fluo collé sur le montant en bois couleur pâle. C’était sa Sole qui avait refait toute la décoration, enfin, elles l’avaient fait à deux, riant à gorge déployée en se balançant de la peinture l’une sur l’autre à travers les pièces, mais c’était elle qui avait choisi les tons : chocolat pour les murs et clair pour les portes. Simple, sobre et classe. Seule leur chambre, immense pièce quasiment vide de tout mobilier, étonnait par sa couleur bleu roi, recouvrant les quatre côtés et rehaussant un plafond crème comme le reste des boiseries de l’appartement. Saisissant le post-it fluo, elle déchiffra l’écriture chaloupée de sa belle et y lut un «  bonjour » rempli d’amour. Reportant son attention sur le lit d’où elle sortait, elle distingua un autre petit carré jaune trônant sur l’oreiller bombé à côté du sien. À moitié endormie, elle ne l’avait pas remarqué en se levant. En trois pas francs, elle attrapa le papier et vit un «  je t’aime  » en majuscules appuyées. Mercedes, le visage fendu d’un immense sourire, repartit avec ses trophées vers la salle de bain. Sur le miroir au-dessus du lavabo, elle découvrit un «  bien dormi ?  » griffonné en diagonale. Puis, arrivée dans la cuisine, elle chercha du regard le prochain caillou du petit Poucet et retrouva le carré fluo collé sur la cafetière avec un «  coffee is ready darling  », lui arrachant cette fois-ci un gloussement de bonheur. Elle se demanda alors si elle n’en avait pas caché un dans son short de nuit… D’un coup d’œil furtif, elle vérifia en tirant sur l’élastique de son tour de taille, et se remit à pouffer en constatant que non, quand même, elle l’aurait senti celui-là ! Un jour, se rappelait-elle, elle lui en avait glissé un dans une de ses chaussettes, un de ces petits post-it affectueux. Elle ne l’avait vue qu’une fois rendue au travail, éclatant de rire, car elle avait passé quarante-cinq minutes dans les embouteillages en direction de Villeurbanne à s’interroger sur ce qui pouvait bien lui grattouiller ainsi le dessous du pied…
Mercedes s’installa à la table de cuisine, sa tasse de café chaud à la main. Elle ferma les yeux, sereine face au soleil entrant par la fenêtre de la pièce. Il y avait encore cette bonne odeur de pain grillé, seul petit-déjeuner qu’enfournait tôt le matin Soledad. Dans un profond soupir, elle se remémora la joie qu’elle avait de cette vie-là, cette vie avec cette femme qu’elle adorait. Elles étaient jeunes, vingt-huit ans toutes les deux, avaient un emploi qui les passionnait l’une et l’autre, aucun souci d’argent grâce aux multiples et fréquentes ventes de tableaux de Sole. Mercedes n’avait aucun problème à se regarder dans le miroir de leur salle de bain luxueuse, car elle se savait totalement dévouée aux enfants qu’elle aidait quotidiennement, avec un amour sincère et une patience sans bornes. Leur santé était bonne, leur famille - d’origine espagnole à toutes deux - résistait au temps qui passe et s’entendait à merveille. Elles avaient pu le constater lors de leur récent mariage, une noce célébrée en toute simplicité et entre intimes, malgré la renommée internationale frappant la mère sculptrice de Soledad. Son travail comme responsable du centre d’accueil social la confrontait certes à des sentiments souvent durs, mélangeant injustice et impuissance, mais en douce rêveuse qu’elle était, une rêveuse active, elle espérait à sa petite hauteur pouvoir participer à l’agencement d’un monde meilleur. Oui, conclut Mercedes en amenant la tasse de café fumante à ses lèvres, oui, elle était heureuse.
Une fois bien réveillée, lavée et habillée, Mercedes enfila sa grosse doudoune à capuche toute molletonnée et se prépara à affronter le froid hivernal de la ville, ses courants d’air piquant l’extrémité du nez, l’engourdissement programmé de ses mains, bien que profondément engoncées dans ses poches doublées… Alors qu’elle s’apprêtait à franchir ainsi équipée la porte de l’appartement, elle repéra un dernier post-it jaune fluo, un autre petit bout de sa femme, un carré de trois centimètres sur trois représentant toute l’affection et l’attention qu’elle lui portait au quotidien. Sur ce bout de papier se trouvait un grand cœur marbré dessiné en quelques coups de crayon talentueux. Au centre de ce beau cœur trônait un «  bonne journée mon amour  » : simple, efficace, et lui réchauffant déjà merveilleusement son âme.
***
Le jour pointait à peine le bout de ses rayons quand Soledad arriva à son atelier. Son espace de travail quotidien résidait en une pièce mansardée au dernier étage d’un immeuble classé du deuxième arrondissement lyonnais. L’escalier y menant partait d’une courette privée attenante à un hôtel luxueux, le Grand Hôtel de la Paix, et Soledad était la seule à avoir la clef de la grille barrant la mo

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