La Mort est un jeu
276 pages
Français

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La Mort est un jeu , livre ebook

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Description

Il y a dix ans, dix adolescents se retrouvaient pour passer une partie de leur été ensemble. Leurs journées ne se résumaient qu'à une chose : jouer continuellement au même jeu. Tout allait pour le mieux jusqu'au jour où l'un d'eux s’est fait assassiner devant les yeux d'un de ses camarades pendant une partie de ce jeu. Aujourd'hui, dix ans après, les séquelles sont toujours présentes et jamais les neuf restant ne se seraient doutés de la suite des événements. Une lettre va bientôt les réunir dans un endroit d’où nul ne pourra s'échapper. Le seul moyen d'en sortir sera de finir le jeu qui avait pris fin prématurément dix ans auparavant. Cependant, les règles, comme les anciens joueurs, ont bien évolué et les mots « être éliminé » n'ont jamais aussi bien porté leur nom...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414436798
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-41186-3
 
© Edilivre, 2020
Prologue
Durant ce qui me semblait être ma tendre enfance, le temps d’un camp de vacances, à l’âge précisément de treize ans et cent seize jours, j’ai vu la mort de près, à seulement quelques mètres de moi. La mort de cette personne découle d’un jeu d’enfant qui, prenant des chemins de traverse, a mal tourné. À la suite de cet événement tragique, on a conseillé à mes parents de me faire consulter des psychiatres afin de m’aider à surmonter ce traumatisme, mais leurs psychanalyses étaient restées vaines. Après cette épreuve insurmontable, j’étais à mille lieux de m’imaginer ce qu’il allait arriver. En effet, l’horrible était hier mais le pire était encore à venir. Dix ans après, une lettre allait de nouveau bouleverser ma vie et provoquer un virage à 180°C dans celle-ci. Si toutefois j’avais pu savoir sur quoi allait mener cette lettre, ne serait-ce qu’une infime partie, je ne l’aurais sûrement jamais ouverte. Et pourtant sa couleur noire en disait long sur le destin tragique que nous allions vivre. En l’ouvrant, j’avais définitivement scellé mon destin et celui de plusieurs autres personnes, lié à la souffrance, lié à l’angoisse et lié par la mort. Malheureusement, le dénouement de cette histoire n’allait pas voir sortir tous ses protagonistes glorieux. Et j’ai enfin décidé de raconter mon histoire, même si à ce jour mon témoignage reste inutile.
Tout a commencé comme cela, un jour où le vent était réchauffé par le soleil d’été, un jour de vacances…
Chapitre 1
* *       *
– Je veux que tu ailles dans la forêt, me dit-il. Une fois là-bas, je veux que tu me récupères un champignon rouge… Avec des taches blanches.
– J’y cours, répondis-je inconscient.
A la fin de la partie, il n’en restera qu’un. Telle était la règle n°1 de ce jeu. J’étais si innocent. Quelques minutes auparavant, j’étais assis près du lac à observer les calmes rides qui se formaient à cause de la brise d’été sur l’eau. Exclu des autres depuis presque le début de notre arrivée dans cette colonie, Alicia, la plus gentille de tous, était venue me convier à leur jeu. Ainsi commença la dernière partie de « The Master » que le camp du lac allait connaître.
J’exécutais ainsi la mission que l’on venait de me donner, pour réussir la première manche du jeu, en m’exilant dans la forêt. En m’y enfonçant, les cris de leur inconscience m’enivraient, et pourtant, dans quelques minutes, l’un de nous dix allait mourir.
Je finis par trouver le champignon dans l’épaisse forêt et l’emportais avec moi dans un mouchoir que je sortis de ma poche. Je retrouvai le chemin pour sortir de l’immensité verte en me fiant à leurs cris. Et en les voyant, tout juste sorti de la forêt, je me demandai « Pourquoi joues-tu avec eux ? Ils te haïssent. Ils t’ont toujours rejeté et malmené. Ils t’ont humilié et t’ont fait passer pour un moins que rien », et pourtant, je continuai de jouer sans savoir que je me dirigeais tout droit vers ma perte.
J’avançais en direction de Garrett, l’adolescent qui m’avait donné la mission il y a quelques minutes, puisqu’il était le maître du jeu. C’était lui qui avait tiré au sort le papier le désignant comme « master ». Il avait alors cherché toutes les actions qu’il allait nous donner à faire en un nombre de tours limité. Quant à nous, nous avions pioché le rôle de « pion » et nous étions ainsi à sa merci. Il pouvait faire de nous ce qu’il voulait, et pour s’assurer que le travail était bien fait, l’un des pions avait pioché la carte du « pion incertain », qui n’était autre que le complice du maître et dont personne ne devait trouver l’identité.
En courant vers lui, il se mit à sourire, et même si je voulais me persuader que ce n’était pas pour se moquer de moi, une fois que mes pieds se mirent à trébucher sur quelque chose, je compris que son rire m’était bien destiné. Je m’effondrai avec fracas au sol et lâchai le mouchoir qui contenait le champignon en direction de Garrett. Je me retournai et aperçus le comique de la bande, Julian, qui venait de me faire un croche-pied, rire à s’en rouler par terre. Je me retournai en direction de Garrett qui lâcha brusquement le champignon que je lui avais envoyé en tombant. Il devint rouge et marcha dans ma direction, furieux.
– Non mais ça ne va pas ! me cria-t-il. Tu m’envoies un truc plein de poison en pleine gueule !
– Quoi ? Mais comment ça ? répliquai-je.
Il continua de s’approcher de moi furieusement, le regard noir, pendant que je reculai, totalement apeuré.
– Je vais t’apprendre à respecter les règles et les personnes qui sont au-dessus de toi ! T’es qu’une merde, et toute ta vie tu resteras plus bas que terre. Tu comprends ça ? Tu comprends le français ? Tu ne vaux rien ici, et ailleurs. De toute manière les gens comme toi ne méritent même pas de respirer le même air que nous.
Ces mots m’humiliaient devant tout le monde, et pour couronner le tout, il accompagna la fin de sa phrase par une gifle si forte que mon visage en suivit la trajectoire. Je restai là, quelques instants, totalement tétanisé, les yeux remplis de larmes, puis je finis par m’enfuir. Les larmes perlèrent sur mes joues rouges et je bafouillai quelques mots en demandant « pourquoi moi ? ». Je marchais sans savoir où aller et je me retournais toutes les dix secondes dans leur direction, le cœur serré. Ils riaient tous, et Alicia, mon amie, la plus gentille de tous, ne fit rien pour me défendre.
Je marchais pour m’éloigner d’eux, sans trop savoir où aller, et dans le seul but d’éviter toutes les personnes qui auraient pu m’arrêter. Je ne désirai qu’être seul et laisser mes pensées les plus profondes se morfondre. Et je trouvai l’endroit parfait, près des bâtisses de la colonie, là où deux petits murets se trouvaient. Je dépassai les grosses bennes à ordures, là où des morceaux de miroirs y étaient adossés, et finis par m’asseoir entre les deux murs en laissant ma peine s’écouler.
Mon chagrin disparut petit à petit avec les minutes et mes larmes finirent par s’évaporer sur mes joues. La mort n’allait pas tarder à débarquer devant moi.
La confiance en moi était revenue mais ce regain se brisa en un instant au moment même où j’aperçus le comique Julian s’arrêtant devant moi. Il ne m’avait pas encore vu mais ce fut sur mes derniers sanglots que notre vie bascula à tous les deux.
Il se tourna dans ma direction et se mit à rire en m’apercevant près des bennes à ordures mais mon regard était aspiré par un élément extérieur. « L’élément » qui allait déclencher la mort. La silhouette de cette personne se déplaçait dans notre direction, et innocemment, j’espérai que celle-ci était un responsable du camp de vacances et qu’il allait nous interpeller pour rentrer à l’intérieur des gîtes. Mais malgré cette innocence, mon cœur s’accéléra quand j’aperçus la silhouette de plus près, comme si je savais que rien n’allait plus jamais être comme avant. Elle s’approcha de Julian qui semblait, lui, ne pas l’entendre.
D’un bond, l’homme sauta sur lui et le poussa brusquement au sol. Apeuré de cet acte de violence imprévu, mon camarade tourna la tête et me regarda dans le blanc des yeux et je décelai dans le vert émeraude des siens un appel de détresse.
Et la violence commença.
Après l’avoir poussé au sol, l’homme au sweat-shirt le retourna sur le ventre et l’empoigna par les cheveux. Il frappa son visage frais contre le sol rugueux. Sa tête fit des va et vient sur le goudron si dur. J’entendais chaque impact résonner sur le sol jusqu’à moi. Chaque partie de son visage se brisa sous les chocs. J’entendais sa mâchoire se casser avant de voir qu’elle se désolidarisait du reste du visage. Des dents au sol glissèrent sur les coulures de sang.
Après ce qui me sembla être une éternité, il relâcha sa prise qui s’effondra dans ma direction. Une partie de son front était démunie de peau et laissait entrevoir une partie de l’os crânien. Le nez avait subi des dommages, le cartilage réduit en miettes reflétait un nez totalement aplati. Son visage était tout bonnement défiguré, ensanglanté, mais la bête noire n’avait pas fini et elle retourna le corps presque sans vie de Julian.
J’avais envie de crier jusqu’à ne plus avoir de voix, jusqu’à ce que mes cordes vocales se rompent, mais je restai tétanisé. Pas un mot ne s’échappait de ma bouche et l’homme en noir continua le massacre.
Il sortit un couteau sans que je ne puisse savoir d’où. Il leva l’arme le plus haut possible, la partie métallique m’éblouit un instant, avant de redescendre et de se planter dans le corps. Encore, encore et encore. J’entendis des sons inaudibles, des frissonnements de chairs qui me firent saigner des oreilles, des bruits semblables à des morceaux de chair transpercés par la lame. J’avais l’impression que tous ces coups m’étaient directement adressés. L’un après l’autre, je restai les mains sur mon corps comme pour me panser les plaies que je n’avais pas.
Après trente-cinq coups de couteau, l’homme laissa l’arme blanche sur place. Le couteau, immobile, planté dans la chair, me fit enfin réagir. Ma voix se mit à crier, mais je ne le voulais plus, je voulais qu’elle s’arrête. L’homme qui venait de commettre cette atrocité tourna sa tête vers moi. Son visage n’était pourtant pas visible. J’aperçus une auréole noire qui cachait son visage meurtrier. Il me regarda pendant quelques secondes, droit dans les yeux. Dans un moment où le temps et l’espace se mirent d’accord pour ne plus fonctionner, il s’en alla, sans même prendre la peine de me faire taire.
C’est bouche bée que je me dirigeai au plus vite sur le corps de Julian. Je ne savais pas quoi faire, je n’

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