La porte
146 pages
Français

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Description

Ville de Dabort, de nuit.L’inspecteur Otten dresse le périmètre de sécurité tout en se remémorant ce qu’il vient de voir à l’intérieur de la maison. Cuisine : sécateur, traces de sang et bougies consumées sur le plan de travail. Collier de serrage et amas de cheveux blonds près du radiateur. Hypothèse : crime rituel. Corridor : hache de cuisine à côté du premier cadavre. Traînée de sang sur le sol jusqu’à la porte du salon. Hypothèse : corps transporté. Bureau : carcasse d’oiseau. Fauteuil sali d’excréments. Taches blanchâtres sur le sol. Hypothèse : sperme. Le bruit d’un moteur déchire le calme de la nuit. Le véhicule des experts scientifiques entre dans la cour.Ville de Dabort, de jour - Quelques mois plus tôt.La voiture de Léo Versari entre dans la cour. Il vient de s’installer avec sa famille dans la maison dont il vient d’hériter. Sa compagne Anaëlle et leur fils Martino ont quitté Paris à contrecœur pour le suivre. Quelques jours plus tard, en nettoyant la cave, il découvre une porte cachée dans un des murs en brique. Lorsqu’il l’ouvre, les comportements de chaque membre de la famille changent.Vous ne tenez pas en main un livre, mais une porte donnant accès à un monde de terreur. Oserez-vous l’ouvrir ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782365388429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA PORTE
Samuel PALLADINO
 
www.rebelleeditions.com  
À Jef et Elsa, mes grand-parents de cœur. L’imaginaire prend sa source dans les bercements de l’enfance, vous êtes donc un peu responsable des lignes qui suivent. Marleen, ma presque grande sœur, prends soin de tes parents pour qu’ils restent à nos côtés encore longtemps.
Merci de faire partie de notre vie.
Samuel.
Préface
Nous ne sommes pas pleinement conscients de ce qui nous entoure. Notre regard, occupé par les banalités du quotidien, oublie la plupart du temps d’aller faire un tour dans les coins moins éclairés de ce que nous pensons être la réalité. Il en est de même lorsque nous fermons les yeux. Qui peut être certain, une fois les paupières closes et la conscience au repos, que rien ne rode aux alentours, dans le placard ou sous le lit ? Lorsque nous étions enfants, nos parents nous rassuraient en nous expliquant que les grincements et les coups que nous entendions étaient naturels et explicables. La charpente en bois du toit qui travaille, les branches d’un arbre heurtant la vitre, mais avaient-ils raison ? En étaient-ils bien certains ? Avaient-ils vraiment vérifié ? Ou était-ce simplement ce quotidien embouteillant leur esprit qui les empêchait de voir ce qui se cachait derrière ?
Avant de poursuivre, je me dois de vous prévenir, vous qui vous êtes aventurés dans l’histoire de ce livre. En tournant la prochaine page, vous allez ouvrir une porte. Si vous sentez un souffle froid vous fouetter le visage, ne vous enfuyez pas, il ne s’agit là que de l’air brassé par les mots pour vous emmener dans un monde où la folie de l’homme côtoie l’énergie du monde. Laissez le bruit des gonds s’enfoncer dans votre esprit et pénétrez dans l’atmosphère de cette maison et des secrets qu’elle cache. Je serai votre guide.
S.P.
Liège, le 21 septembre 2019.
Chapitre un

1
Pièce un : corridor. Hache de cuisine à côté du premier cadavre. Traînée de sang sur le sol jusqu’à la porte du salon. Hypothèse : corps transporté. Pièce deux : salon. Second cadavre. Gorge tranchée. Couteau ensanglanté à quelques mètres. Pièce trois : bureau. Carcasse d’oiseau. Fauteuil sali d’excréments. Taches blanchâtres sur le sol. Hypothèse : sperme. Pièce quatre : cuisine. Amas de cheveux blonds, sécateur et bougies consumées sur le plan de travail. Traces de sang sur le carrelage. Collier de serrage près du radiateur. Hypothèse : crime rituel. Pièce cinq : cave. Revolver sur le sol. Réfrigérateurs basculés contre le mur.
L’inspecteur Otten termina de placer le périmètre de sécurité autour de la maison tout en se remémorant ce qu’il avait observé à l’intérieur. Repérer des indices potentiels sur une scène de crime faisait partie de ses aptitudes. C’était plus fort que lui. Ils lui sautaient aux yeux comme des bêtes immondes. Il ne s’était pas encore décidé à passer le concours pour intégrer la police technique et scientifique, mais il savait qu’il y viendrait tôt ou tard. On ne peut rien contre son destin. C’était ce qu’il se répétait chaque jour pour continuer à avancer. Ce qu’il venait de voir le confortait dans l’idée qu’il ne voulait plus faire partie du corps des patrouilles de police. Lorsque le central les avait avertis de la situation, il avait pressenti qu’il allait atterrir dans un sacré merdier, mais ce qu’il venait de vivre dépassait l’entendement. L’image de son collègue lui revint à l’esprit. Il serra les poings. Le bruit d’un moteur déchira le calme de la nuit. Il leva la tête et vit le véhicule des experts scientifiques entrer dans la cour.  
2
Quelques mois plus tôt
La berline entra dans la cour. Léo coupa le contact, puis en sortit, suivi par le reste de la famille. La maison était semblable à ses souvenirs. Ses grandes fenêtres aux châssis croisés, sa large porte dont les vitres fumées dévoilaient le couloir la traversant de part en part, mais aussi les parterres de fleurs disposés devant la façade. Depuis quand n’était-il plus venu ici ? Deux ans ? Peut-être trois ? Il avait pensé à plusieurs reprises y faire un saut, mais ses obligations professionnelles l’en avaient empêché. Du moins, c’était ce dont il s’était convaincu pour se donner bonne conscience. Il savait à quel point papy Jep et mamie Elsa auraient été heureux de les voir, Martino, Anaëlle et lui. Après tout, cela faisait partie des obligations d’un petit-fils de rendre visite à ses grands-parents, même si aucun lien de sang ne le liait à eux. Papy Jep, de son vrai nom Jef Smolders, et son épouse Elsa Winters le portaient dans leurs cœurs. L’héritage qu’ils venaient de lui léguer le confortait dans cette idée. Il avait reçu un choc en apprenant leur décès, surtout dans de pareilles circonstances. Il était rare qu’un couple s’éteigne à quelques jours d’intervalle durant leur sommeil et de cause naturelle. Il avait accusé le coup lorsque le secrétariat du bureau notarial de la ville de Dabort l’avait appelé pour l’avertir de leur mort. Rien n’avait laissé présager un décès aussi soudain. Il avait appelé papy Jep il y avait à peine un mois et ce dernier s’était vanté des bons résultats de leur prise de sang annuelle. Léo se tourna vers Anaëlle. Elle était allée chercher une des valises dans le coffre et l'avait déposée à ses pieds.
— Ça va ?
— Oui, ça va.
Elle répondit tout en forçant un sourire de circonstance, mais son non verbal en disait bien plus long que les quelques mots qu’elle venait de prononcer. Léo s’en aperçut, mais préféra ne pas lui faire remarquer. Il savait qu’elle l’avait suivi à contrecœur et il n’avait pas envie de gâcher avec de nouvelles discussions stériles les retrouvailles avec sa vieille amie de pierre. Il jeta un regard en direction de Martino.
— Alors, fils, qu'est-ce que tu en penses ?
— C’est toujours aussi grand.
Martino regardait la façade de la maison, tandis que Bravo s’amusait à courir dans la cour en aboyant.
— J'ai hâte de voir si l'intérieur est resté le même, poursuivit Léo.
Il ouvrit la porte. Anaëlle le suivit. Martino resta quant à lui encore un instant à observer le décor dont il allait devenir un des principaux acteurs. L’endroit contrastait avec l’appartement parisien dans lequel ils avaient vécu jusque-là. Il avait eu beaucoup de mal à quitter ses amis, son quartier et la vie citadine rythmée par les pulsations de la capitale. Il jeta un œil en direction de la rue. Personne. L’étau autour de son cœur se resserra encore un peu plus. Il n’avait qu’une hâte, que la connexion Internet soit installée pour communiquer avec ses amis laissés à plus de quatre cents kilomètres de là. L’opérateur prévoyait au minimum deux semaines de travail pour l’activation. Sa seule consolation était ce qu’avait dit son père à propos des vastes campagnes s’étendant de part et d’autre de la ville. Mais pour juger si elles étaient à la hauteur de ses espérances, il allait devoir attendre l’arrivée du camion de déménagement dans lequel se trouvait son vélo. Ses parents n’avaient pas encore dit oui pour qu’il puisse s’y rendre seul, mais il savait que sa mère était sensible à son mal-être. Certainement parce qu’elle le partageait. Alors qu'il était perdu dans ses souvenirs, son regard fut attiré par le bloc de pierre accolé à la façade de la maison. Il s'agissait d'une ancienne grange qui avait servi de garage aux Smolders. Les hautes portes en bois peintes d'un vert terne étaient grandes ouvertes. Martino remarqua une tache sur le mur devant lequel la voiture du couple était garée. En cette journée maussade et grise, la lumière s'était faite discrète et il n'aperçut pas tout de suite que cette forme sombre était en fait une ouverture. Elle doit donner accès à une autre pièce , pensa-t-il. Il plissa les yeux. La tache ondula. Il perçut sa profondeur. Il avança vers le garage improvisé. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, l'ouverture grandissait. Bien que ce changement de forme ait dû l'inquiéter, il se sentit calme et détendu, comme s’il rêvait. Aucune clarté n’émanait du trou, juste les ténèbres et le monde qu'elle abritait. L’ombre prenait à présent presque la

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