Le Client de la dernière heure
166 pages
Français

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Le Client de la dernière heure , livre ebook

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Description

Dix-neuf heures quinze, la nuit est tombée sur Paris, Justine s'apprête à fermer son magasin. Perdue dans ses pensées, elle ne l'a pas entendu entrer. Elégant, distingué, il achète une écharpe de soie brodée. Deux heures plus tard, elle entend à la radio qu'une jeune femme vient d'être étranglée à l'aide d'une écharpe de soie brodée... Cette fois encore, Marie-Antoinette, avec émotion, nous fait entrer dans l'univers d'une famille durement touchée par le destin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 avril 2016
Nombre de lectures 5
EAN13 9782342050776
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Client de la dernière heure
Marie-Antoinette
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Client de la dernière heure
 
 
 
 
Ce livre est une fiction, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.
 
 
 
De fil en aiguille, avec patience et persévérance, les broderies comme les énigmes finissent par aboutir.
 
Pour obtenir le résultat escompté, il ne faut jamais baisser les bras.
 
 
 
I
 
 
 
La rue commençait à se vider de ses promeneurs. Justine regarda la pendule accrochée sur le mur et constata qu’il était déjà dix-neuf heures. Encore une journée où les clients qui franchissaient la porte se comptaient sur les doigts de la main. En achetant ce petit magasin de la rue de l’amiral Roussin, dans le quinzième arrondissement de Paris, quelques années auparavant, elle était pleine d’espoir en l’avenir.
 
Native de Concarneau dans le Finistère, elle était devenue orpheline à l’âge de six ans, suite à une forte tempête qui avait emporté ses parents. Jamais ils ne partaient ensemble à la pêche, mais ce jour-là, le jeune marin qui travaillait avec son père, était alité par la faute d’une mauvaise bronchite.
N’ayant personne pour le remplacer, ils unirent leur courage et partirent en mer, laissant leur petite Justine chez sa grand-mère.
Connue pour être la meilleure brodeuse et dentellière de Concarneau, cette adorable grand-mère éleva Justine et lui apprit le métier. À la fin de sa vie, ne pouvant plus se déplacer et voyant que Justine brodait aussi bien qu’elle, elle lui confia le magasin et tout le travail de broderie pour se consacrer à la fabrication de coiffes (domaine dans lequel elle excellait). La vie était paisible, les commandes arrivaient régulièrement et si elles n’étaient pas très riches, elles gagnaient suffisamment leur vie pour faire face à leurs besoins, voire un peu plus.
 
Au décès de sa grand-mère, Justine reprit tout naturellement le magasin. C’est à cette époque qu’elle fit la connaissance de Yannick, le fils du médecin, qui rentrait de Paris la tête pleine de projets.
Malheureusement, la guerre qui menaçait, éclata et Yannick n’eut pas le temps d’ouvrir la conserverie de poissons dont il rêvait depuis si longtemps.
Durant cette période difficile, Justine ne le vit pas beaucoup. Il arrivait, l’embrassait, la rassurait et disparaissait plusieurs semaines sans dire où il allait. Ses amis et lui refusaient de partir au front se battre et elle supposait qu’ils se cachaient dans un endroit tenu secret.
 
Un jour deux hommes coiffés d’un chapeau de feutre, arrivèrent chez Justine en hurlant.
 
— Vous êtes bien Justine Le Guélec ?
— Oui !
— Vous êtes fiancée à Yannick Le Goff ?
— En effet !
— Où est-il ?
— Je ne sais pas, il ne vit pas avec moi.
 
Les deux hommes se firent menaçants et commencèrent à la prendre chacun par un bras, pour l’emmener avec eux.
 
— Suivez-nous !
 
La pauvre Justine avait beau leur dire qu’elle ne savait rien, ils la tiraient hors de son magasin sans ménagement.
En arrivant au milieu de la place, elle entendit des balles siffler autour d’elle et les deux hommes s’écroulèrent à ses pieds.
Justine poussa un hurlement de terreur. Yannick se trouva face à elle accompagné d’un de ses amis. Il l’embrassa, la consola et la serra de toutes ses forces contre sa poitrine.
 
— C’est fini ma chérie… C’est fini !
 
Il passa la nuit chez Justine qui se réveilla seule. Elle resta sans nouvelle, jusqu’au jour où elle le vit monter dans un camion avec une dizaine de jeunes hommes parmi lesquels elle reconnut ses deux meilleurs amis. Lorsqu’elle l’aperçut, elle se dirigea vers lui. Yannick la regarda brièvement puis tourna la tête de l’autre côté comme s’il ne la connaissait pas.
Justine sentit de grosses larmes couler sur ses joues et son cœur se briser. Elle ne le revit jamais.

La guerre était terminée depuis trois ans. N’ayant plus d’espoir de le revoir, elle prit la décision de vendre son petit magasin et de partir tenter sa chance à Paris. Elle voulait s’éloigner de sa Bretagne natale qui lui avait pris ses chers parents et d’où elle avait vu disparaître celui qu’elle aimait.
 
Aujourd’hui, elle devait se rendre à l’évidence, son magasin ne lui rapportait rien. Peu de gens dépensaient pour des objets raffinés, exécutés à la main. La guerre avait appauvri le pays et à présent, tout le monde achetait des objets fabriqués en série, beaucoup moins chers et plus modernes. Les meubles en formica faisaient fureur et les napperons disparaissaient des appartements. Les femmes commençaient à travailler à l’extérieur et désiraient des intérieurs faciles à entretenir.
 
Justine songeait sérieusement à changer de profession, mais laquelle ? Ou peut-être retourner vivre en province, mais dans quelle province ? La vie à Paris ne lui apportait rien. Elle avait très peu d’amis et pour seul compagnon, un brave minou qu’elle avait récupéré alors qu’il cherchait pitance dans sa poubelle. Depuis le jour où elle l’avait fait entrer dans son magasin un trente et un décembre, le brave Sylvestre ne la quittait plus. Il passait son temps sur la table de couture ou dans la vitrine et le soir il la suivait jusqu’à son appartement, à deux cents mètres de là.
 
Prise dans ses pensées, elle n’entendit pas sonner le carillon de la porte du magasin et fut surprise en voyant un homme très distingué qui regardait une écharpe de soie blanche sur laquelle elle avait brodé « TS » un jour de cafard, comme « tristesse, solitude ». L’homme se tourna vers elle.
 
— Bonjour madame, pourriez-vous me montrer cette écharpe, s’il vous plaît ?
— Certainement !
 
L’homme la regarda avec attention.
 
— C’est vous qui avez fait cette broderie ?
— En effet ! J’ai quelques articles brodés dans le magasin et je fais sur commande des broderies personnalisées, telles que des initiales.
— Ces initiales me vont parfaitement. Ce sont celles de mon père à qui je désire offrir cette magnifique écharpe. Je vous félicite pour la qualité de votre travail, je me suis souvent arrêté devant votre magasin mais je termine si tard… Ce soir j’ai eu beaucoup de chance… Je la prends !
 
Justine se félicita d’être restée un peu plus tard qu’à l’accoutumée.
 
— Il est vrai qu’à cette heure-ci je devrais être fermée mais je suis heureuse de vous avoir permis de faire ce cadeau à votre père, je vais vous faire un joli paquet.
— Je vous remercie, ce cadeau va lui faire un très grand plaisir. Il aime porter une écharpe de soie blanche et la sienne est bien fatiguée.
 
Justine pendant ce temps avait confectionné son paquet cadeau qui sembla ravir son client.
 
— Voilà !
 
Justine tendit le paquet avec un grand sourire. Le client était vraiment charmant, elle avait plutôt l’habitude de voir entrer des clientes exigeantes qui lui faisaient tout sortir et bien souvent pour ne rien acheter.
 
— Merci beaucoup, je ne vais pas vous retenir davantage, je repasserai dans le milieu de la semaine prochaine, si je peux me libérer un peu plus tôt, pour vous passer une commande.
— Dans ce cas, je vais vous remettre une carte de visite, vous n’aurez qu’à me prévenir de votre venue, je vous attendrai.
— Merci pour votre gentillesse, au revoir madame, à très bientôt.
 
Justine pensait qu’elle n’avait fait preuve d’aucune gentillesse particulière. Elle avait surtout grand besoin de gagner de l’argent pour couvrir les frais de ce commerce bien trop cher pour elle. Elle fit sa caisse, ce qui lui prit peu de temps, compte tenu des ventes de la journée, éteignit la lumière et sortit suivie de son fidèle Sylvestre.
 
— As-tu faim Sylvestre ?
 
En guise de réponse, le brave minou se flatta le long de ses jambes et lui emboîta le pas.
Arrivée devant son immeuble, elle rencontra Geneviève, sa voisine de palier, qui rentrait également de son travail. Il leur arrivait souvent de rentrer ensemble. Geneviève travaillait dans un grand magasin et elle ne comprenait pas pourquoi Justine s’acharnait à garder cette boutique qui lui coûtait les yeux de la tête.
 
— Bonsoir Geneviève, comment vas-tu ?
— Fatiguée et toi ?
— Fatiguée mais heureuse ! J’ai fait une bonne vente à l’heure de la fermeture et sans faire d’effort.
— Formidable ! Tu viens prendre un petit verre avec moi ?
— Je te remercie Geneviève mais j’ai une broderie à finir sans faute. La cliente doit passer jeudi matin ce qui me laisse peu de temps.
— Dommage, bonsoir Justine, travaille bien.
 
Justine prit le courrier dans la boîte à lettres et monta l’escalier, Sylvestre était déjà devant la porte et miaulait avec impatience.
 
— Tu as de la chance toi, tu n’as pas de souci. Allez entre ! Nous allons faire un tour dans le garde-manger.
— Miaou… miaou…
 
Justine le regarda en souriant, il avait le don de lui remonter le moral.
 
— Une tranche de jambon et quelques pâtes, ça te convient ?
 
Une fois le chat rassasié par son repas, elle entreprit de lire le courrier. Une facture d’électricité, le loyer à payer, rien de bien particulier.
 
Elle alluma la radio, s’installa devant son dîner de célibataire identique à celui du chat et écouta les informations. Le journaliste parlait sur un ton monocorde. Il lisait son papier comme on lit un magazine sans intérêt. Justine ne faisait pas grand cas de ses paroles, quand soudain, elle entendit.
 
— Une dépêche de dernière minute nous apprend que le corps d’une jeune femme vient d’être découv

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