Le coup d ongle
44 pages
Français

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Description

La vieille Madame Tourel a été assassinée à coup de matraque pour lui voler ses bijoux de valeur.


La suspicion se porte immédiatement sur Sylvia Darol, future belle-fille de la victime, qui après avoir dîné avec Madame Tourel, est montée dans la chambre de celle-ci pour admirer les fameux joyaux.


La jeune femme étant une joueuse invétérée, l’inspecteur Jouvin, chargé de l’enquête, voit là un bon mobile au crime.


Pourtant, au sortir de l’interrogatoire, le policier, devant l’assurance de son interlocutrice, a bien du mal à croire en sa culpabilité.


Mais, si toutes les réponses de Sylvia Darol semblaient sincères, il est un sujet sur lequel Jouvin est certain qu’elle a menti : l’origine de son égratignure au cou...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385011109
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR

Derrière le pseudonyme de Jean NORMAND se cache l'écrivain Raoul Antoni LEMATTE.
Né à Cherbourg (Manche) le 9 février 1885 et mort à Corbeil-Essonnes (Essonne) le 28 juillet 1956, Raoul Antoni LEMATTE suit des études en Droit à la Faculté de Caen avant de bourlinguer sur les mers.
Après la Première Guerre mondiale, il se rend en Guyane où il exercera, entre autres, dans l'administration pénitentiaire.
Cette expérience l'inspirera pour son premier livre « Les mystères du bagne ou 4 ans chez les forçats » (1924).
Son amour pour la Guyane et sa connaissance approfondie de la région nourriront par la suite sa plume tout au long de sa carrière, notamment dans ses nombreux récits d'aventures :
– « Le trésor des Oyampis » (1927),
– « Les vengeurs du Soleil » (1928),
– « Les Longues Oreilles » (1929),
– …
Jusqu'à la série de 14 fascicules « Inspecteur Doublet à travers le monde » (1945).
Tous ces textes sont signés Jean NORMAND, mais Raoul Antoni LEMATTE usa aussi d'autres pseudonymes tels Fernand PETIT, Jacques LIENART ou, probablement, Maurice DUBREUIL.
Cette collection regroupera d'abord quelques récits purement policiers de Jean NORMAND avant de s'ouvrir au genre qui fit le succès de son auteur : le récit d'aventures…
Bonnes lectures.
Jean NORMAND

LE COUP D'ONGLE
Récit policier
I
LA FEMME DE LA NUIT

Une heure du matin sonnait lorsque Maurice Brocard sortit du casino de cette grande plage de la Manche où son patron, le directeur du Grand Événement, l'avait envoyé avec mission de suivre la saison mondaine.
C'était pour le jeune journaliste un début inespéré qui l'arrachait à la fastidieuse besogne des « chiens écrasés », sous condition, bien entendu, qu'il justifiât, par des papiers éblouissants, la confiance que le maître de ses destinées avait mise en lui.
Sur la terrasse du casino, Brocard regarda la mer, écoutant d'une oreille distraite les flonflons de l'orchestre, murmurant à part soi :
— Une heure du matin !... Pas possible d'aller se coucher comme ça !...
Le hasard vint au secours de l'indécision de Brocard sous forme d'une voix connue, mais qu'il ne sut identifier dans l'instant et qui susurra aimablement à son oreille :
— Venez donc prendre un bol avec moi Chez Pépère, ça nous aidera à finir la nuit.
Brocard se retourna et reconnut l'inspecteur Jouvin, de la Brigade Spéciale de Paris, chargée de surveiller, pendant la durée de la saison, rats d'hôtel, pègre de dancings et de casinos. Les deux hommes s'étalent rencontrés maintes fois au cours de déplacements professionnels et nourrissaient l'un pour l'autre une cordiale amitié.
Le journaliste tendit la main au policier, avec une visible expression de satisfaction sur le visage, car celui-ci, en plus du plaisir que lui causait sa rencontre, faisait pour lui figure d'homme providentiel.
— Non seulement nous prendrons un bol Chez Pépère, mon cher, mais je vous invite à souper. La cuisine y est succulente, et on y voit, à visage découvert, les gens qui passent leur journée avec le masque de l'ennui et de la contrainte sur le visage, rançon inéluctable de la vie mondaine.
— Avec plaisir, mon cher, acquiesça Jouvin en passant familièrement le bras sous celui de son ami.
Chez Pépère, c'était tout au bout du pays, où se réunissaient les représentants de ce monde étrange qui vit de la fête. Les mondains y venaient s'encanailler de temps à autre, et ce avec d'autant plus de plaisir que le patron y cuisinait des plats du pays et servait des consommations de premier ordre. Chez Pépère on dansait aussi au son d'orchestre de musette, mené par un accordéoniste prestigieux.
Brocard et Jouvin, arrivés de bonne heure, purent choisir confortablement leur place et s'installer dans un coin d'angle, où ils pourraient jouir du spectacle de la salle et bavarder tout à leur aise.
Ils attaquaient les huîtres lorsque la porte s'ouvrit pour laisser passage à une magnifique créature vêtue d'un fourreau de satin noir qui moulait exactement des formes admirables.
— Eh ! Sylvia Darol, qui vient chercher son petit succès ici, remarqua Jouvin.
Sylvia Darol, c'était la danseuse étoile engagée à prix d'or pour la durée de la saison par le music-hall du Casino.
D'un pas nonchalant, sans même prendre garde aux regards fixés sur elle, Sylvia alla jusqu'au comptoir du bar, s'y accouda, et commanda une coupe de champagne qu'elle but à petits coups. Pendant ce temps, l'accordéoniste lançait les premières mesures d'une jota.
La danseuse leva la tête et lança vers le musicien un regard d'acquiescement. Aussitôt, les musiciens attaquèrent avec vigueur la danse espagnole.
Lentement, elle s'avança alors entre les tables et se mit à danser. Les mains croisées derrière la nuque, elle martelait le plancher de ses talons dont le roulement remplaçait celui des castagnettes. Sa danse terminée, Sylvia revint au comptoir sans se soucier des applaudissements, prit son sac, l'ouvrit et en tira un gros billet qu'elle lança à l'orchestre puis, majestueuse comme une déesse, partit comme elle était venue.
— Curieuse femme ! dit Brocard à son ami.
— Curieuse, oui, cette femme née à Montmartre, et qui, partie en Espagne comme figurante de music-hall, en est revenue au bout de deux ans danseuse accomplie et talentueuse.
L'inspecteur Jouvin prit un temps, vida son verre et reprit :
— Il y a une chose que vous ignorez, mon cher, et qui vous donnera l'occasion de faire un intéressant papier. À la fin de la saison, Sylvia Darol renoncera aux planches pour devenir M me Laurac.
— M me Laurac ! s'écria Brocard, stupéfait d'une telle nouvelle.
— Oui, Laurac, le sportsman archimillionnaire dont vous avez certainement vu le yacht à liston bleu dans le port. Il vit avec son frère Marcel, un garçon sérieux qui s'occupe d'archéologie, chez sa tante, une vieille dame fort riche, elle aussi, et qui ne semble pas voir ce mariage d'un si mauvais œil, puisqu'elle reçoit chez elle la danseuse de jota que nous venons de voir en action.
Brocard se renversa sur sa chaise, lança une bouffée de fumée au plafond, puis exprima ainsi son opinion :
— Reste à savoir comment tournera une pareille union.
— Ceci, mon cher, assura Jouvin avec le plus grand flegme, c'est une tout autre histoire.
Les deux hommes ne pouvaient se douter que, dans un laps de temps très rapproché, ils allaient avoir à s'occuper chacun en ce qui le concernait de l'étonnante danseuse.
PAR LE MÊME AUTEUR
 
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