Le Craquement des temps

Martial Heubert

Description

« J'étais passée par tous les caps qu'une femelle pouvait subir. Enfant bâtarde et abandonnée, ange fille de Dieu, humaine par désir, nonne par obligation, salope pour le plaisir du sexe, perverse criminelle pour le sang, femme par amour et mère pour mon enfant. » Dans son roman à l'érotisme sulfureux, Martial Heubert dessine le portrait fantasmé d'une femme aux pouvoirs enchanteurs. Pour assouvir son propre désir et celui qu'elle suscite autour d'elle, le corps d'Hélène se métamorphose et renaît continuellement de ses cendres. Blessée, violentée, assassinée, son enveloppe charnelle n'est pas une limite à sa jouissance physique et mentale qui se régénère sans cesse. Son histoire d'amour conjointe avec les puissances divine et diabolique s'inscrit dans le cycle de la vie, par-delà le bien et le mal.

Sujets

• Thriller psychologique
• Nouvelles de genre
• Romans de genre
• Sciences humaines
• Diabolique
• Moldovan wine
• Diable
• Sciences humaines et sociales
• Errance
• Jouissance
• Thriller
• Psychologie
• Dieu

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 17 novembre 2017
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782342157345
• Langue: Français

Extrait

Le Craquement des temps
Martial Heubert
Société des écrivains

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Le Craquement des temps

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Aliena angelus (Un ange étrange)
Dans les brumes de mon inconscience, j’entends résonner les cris d’une mère en souffrance et les pleurs d’un enfant déchiré entre deux mondes. Des images en flash apparaissent : un ange me porte dans ses bras, une femme inconnue donne le sein, des corps allongés sur des nuages noirs, des mains qui posent de temps en temps un linge humide sur mon front pour faire descendre la fièvre, une voix de femme qui me rassure.
 
Ce rêve sans cesse recommencé.
 
La voix de Marie qui me supplie d’aller me cacher dans le néant, le diable est sur mes traces depuis plusieurs nuits mais, cette fois, je ne peux lui échapper. Il me prend de force en me pénétrant comme une bête, j’ai mal, j’ai peur, j’ai honte, malgré cela, le plaisir intense que je ressens me fait hurler de joie.
* * *
« Sœur Hélène, que vous arrive-t-il ? Réveillez-vous ! »
J’ouvris les yeux, la bougie apportée par Sophie éclairait à peine ma geôle et je ne voyais pas son visage.
— Qu’avez-vous ? Vous êtes en transe et votre front est brûlant de fièvre !
— Ce n’est rien, j’ai rêvé.
— À entendre vos cris, c’était un cauchemar !
— Non, sœur Sophie, je rêvais que Dieu descendait sur terre pour me bénir.
— Il m’arrive aussi de rêver de cette apparition divine, mais elle ne m’a jamais fait crier autant, sœur Hélène ! Maintenant il faut vous reposer, ma sœur. Demain, nous avons l’escalier de la sacristie à nettoyer avant d’aller prier. Bonne nuit.
— Bonne nuit, sœur Sophie.
* * *
Cela faisait déjà un mois que j’étais là. J’avais déliré durant cinq jours avant de me réveiller dans ce lieu inconnu. Je ne me souvenais de rien, je ne savais pas qui j’étais et d’où je venais. C’était sœur Sophie qui m’avait parlé la première. J’étais dans un couvent habité par une centaine de nonnes et c’était elle qui m’avait trouvée, nue, allongée devant la statue de la Vierge Marie. Elle m’avait adoptée, baptisée et octroyé le nom de sœur Hélène.
 
Aujourd’hui encore, j’ai menti à sœur Sophie sur la nature de mes rêves.
Demain en fin de prière, j’irai au confessionnal. Il me faudra délivrer mon esprit de toutes ses pensées noires.
 
Je posai ma tête sur la pierre qui me servait de paillasse et mon sommeil ouvrit de nouveau la porte derrière laquelle se cachent mes rêves.
Confesse
Il était assis derrière la grille, quand j’entrai à confesse.
— Parlez, ma fille !
— Mon père, il faut que je vous dise, le diable me possède, il faut me délivrer.
Je racontai tout au père Jean en décrivant les actes et la jouissance que me donnaient ces rêves. Et durant mes explications imagées, je me surpris à prendre du plaisir à chaque mot interdit que je prononçais. Cette chose-là m’excitait, mais je ne lui dis pas.
— Ma fille, pour sauver votre âme et vous laver de vos péchés, il faut que j’en réfère à notre Seigneur. En attendant, allez dans la sacristie. Posez-vous sur un prie-dieu et relisez la Sainte Bible.
J’attendis quelques minutes à genoux sur mon prie-dieu, les yeux fixés sur Marie notre mère à tous. Il arriva et se positionna derrière moi.
— Ma fille, Dieu m’a investi pour me dicter votre pénitence. Il faudra vous y plier sans rechigner et accepter sa colère, et bien sûr cela devra rester muet de votre part, car si la mère principale en avait vent, elle vous ferait subir la douleur d’un exorcisme.
— Mon père, je suis heureuse qu’il vous ait guidé pour ma pénitence, je vous suivrai sans faiblir jusqu’à la rédemption.
Les yeux fermés, je priais. Le père Jean se cala contre moi et glissa autour de mon cou la corde qui lui servait de ceinture. Puis il souleva ma robe de nonne et se colla sur ma croupe.
— Sœur Hélène, notre Seigneur m’a ordonné de m’occuper de ce corps que vous avez souillé en rêve. Je vais le purifier comme il me l’a ordonné.
Je me suis accrochée au prie-dieu autant que j’ai pu quand il força mon orifice interdit.
— Cambre-toi et récite-moi Marie pleine de grâce.
 
Je vous salue, Marie pleine de grâce,
Le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes
Et  Jésus , le fruit de vos entrailles, est béni.
 
Sainte  Marie, Mère de  Dieu ,
Priez pour ...