Le dernier train de Canfranc
186 pages
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Le dernier train de Canfranc , livre ebook

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Description

Canfranc, village pyrénéen espagnol abritant une immense gare internationale, abandonnée depuis un demi-siècle. Et pourtant... c’est de là que partira un train, emmenant Richard, gendarme de profession, vers un voyage qui lui permettra d’obtenir les indices nécessaires à la résolution de deux enquêtes ; mais aussi et surtout de découvrir son passé, dont il n’a aucun souvenir. Il échappera plusieurs fois à la mort, grâce à des aides providentielles placées sur son chemin. Imaginaire et réalité se mélangeront et s’associeront. Croire au paranormal, ou du moins faire confiance au surnaturel seront les maîtres mots de ce roman captivant, teinté de séparatisme basque. La clef ne sera pas forcément là où la logique le voudrait. Les thèses cartésiennes de la rationalité ne feront pas long feu et voleront en éclats. Après tout, la vérité est, sans doute, ailleurs...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414447978
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson - 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-44829-6

© Edilivre, 2020
Dédicace
À Cathy avec qui je partage ma vie,
À Jean-Louis qui partage ma passion littéraire.
Photo de couverture : © Depositphotos n° 3191426
Avant-propos
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? La science est-elle vraiment fiable ? Le rationnel, l’esprit cartésien est-il notre seul moyen de raisonner ?
Il y a des moments dans la vie où on choisit de croire en quelque chose qui serait, normalement, considéré comme absolument irrationnel. Cela ne veut pas dire que c’est réellement irrationnel, mais ce n’est certainement pas rationnel. Peut-être existe-t-il le concept de supra-rationalité, un raisonnement au-delà des définitions normales de la logique basée sur des faits ou des données ? Quelque chose qui n’a du sens uniquement si l’on peut y voir une image élargie de la réalité ? Peut-être est-ce là où se situe la notion de foi ?
Pour le confort de lecture, les nombres ont été écrits sous leur dénomination suisse : septante, huitante et nonante pour soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix. Les repas sont aussi décrits sous leur dénomination d’usage en Suisse, Belgique et Canada, soit dîner pour le repas de midi et souper pour le repas du soir.
Chapitre premier
— Mais quand avez-vous vu Monsieur Caria pour la dernière fois ?
— Trois jours avant sa disparition. Il venait parfois boire un verre ici, avant de repartir pour Mataró.
Richard Martin était attablé dans le bar du casino du Boulou, dans les Pyrénées-Orientales, à quelques jets de pierre de la frontière espagnole. Il discutait avec la gérante de l’établissement, Adeline Vidal. Son enquête n’avançait pas. Cette disparition était un véritable casse-tête.
Cela faisait au moins huit mois que la disparition de Carlos Caria avait été signalée. Un matin, il ne s’était pas présenté à son travail. Après de vaines recherches, force était de constater qu’il n’était visible nulle part ; ni dans sa chambre, située dans les baraques de chantier qu’il utilisait durant la semaine, ni au foyer familial, à Mataró, en Catalogne espagnole, durant le week-end. Aucun corps n’avait été retrouvé.
Ce fut d’abord la Guardia Civil espagnole qui avait été prévenue. Étant donné que Carlos travaillait dans la zone frontalière avec la France, l’enquête fut reprise par le CCPD, le Centre de Coopération Policière et Douanière, appelé plus communément le Centre commun, un organisme binational franco-espagnol chargé de favoriser l’assistance, la coopération policière et l’échange de renseignements entre les deux pays. Le CCPD avait été inauguré le 25 novembre 2002 et avait démontré son utilité, dans diverses affaires, allant du simple larcin de contrebande au crime organisé. Son siège se trouvait dans un ancien bâtiment de la douane française, sur la route reliant Le Boulou au Perthus, au lieu-dit Perdigueres. Richard y travaillait depuis deux ans. Auparavant, il était fonctionnaire de gendarmerie à Béziers, jusqu’à ce qu’on lui propose cette nouvelle affectation, comme une sorte de promotion.
Il adorait les Pyrénées, y retrouvant une énergie propre très stimulante. À chaque fois qu’il arpentait les contreforts montagneux de ce massif, il pouvait ressentir les ondes extrêmement positives créées par la chaîne pyrénéenne. Cela en devenait presque une drogue ; lorsqu’il se retrouvait ailleurs, comme par exemple à Paris, cette énergie lui manquait terriblement. Il n’avait alors qu’une envie, celle de revenir, dare-dare, à la maison.
Adeline lui parla encore de choses et d’autres, qui sortaient du sujet. Tout en parlant, elle faisait tournoyer ses longs cheveux noirs entre l’index et le majeur de la main droite. Très BCBG, dans son tailleur bleu marine, elle se fondait idéalement dans le personnel du casino. Elle ne portait pas d’alliance au doigt, mais Richard savait que cela ne voulait rien dire. De toute façon, même s’il appréciait la présence d’Adeline, il n’était pas attiré par elle.
Elle était soucieuse quant à une certaine insécurité qui régnait certains soirs autour de son établissement. Elle exprima le désir d’avoir une présence policière plus importante ces soirs-là. Richard répondit vaguement qu’il transmettrait sa demande. Adeline lui répondit :
— Pourtant, Monsieur Martin, c’est fou ce que la situation s’est détériorée en quelques années. Avant que vous n’arriviez dans la région, on vivait beaucoup plus en sérénité.
— Oui… peut-être.
— Et encore, avant, lorsque les contrôles aux frontières existaient, il me semble qu’il y avait encore plus de garde-fous et moins de délinquance. Même de l’autre côté, à La Jonquera 1 , en Espagne, le village a fondamentalement changé, avec tous leurs bars à danseuses nues et lieux de prostitution.
— Ah ?
— Mais oui, vous ne vous souvenez plus de l’avant-Maastricht, des années soixante-dix et quatre-vingts ?
Richard répondit da manière vague. Il était bien emprunté face à Adeline. En effet, il ne se souvenait de rien. Il était parfaitement incapable de se souvenir de son enfance, de son adolescence, des études qu’il avait faites pour entrer dans la police. Comme s’il avait été subitement pris d’une amnésie totale. Il ne connaissait pas sa famille, pensait que ses parents — dont il n’avait aucun souvenir — étaient décédés. Ses premiers souvenirs remontaient à seulement huit ans plus tôt, lorsqu’il se réveilla, le matin du 17 avril 2012 pour, tout naturellement, se rendre à sa caserne de gendarmerie biterroise. Il possédait bien une carte d’identité française et une légitimation de gendarme, celles-ci indiquaient Montauban comme lieu de naissance et confirmaient qu’il avait 46 ans, mais Richard n’en avait aucun souvenir. En outre, il possédait un signe distinctif : en effet, entre l’annulaire et l’auriculaire, il avait l’ébauche d’un sixième doigt à la main droite.
Rien n’expliquait son amnésie. Pourtant, il n’avait jamais eu d’accident, ni de traumatisme. Comme si sa mémoire avait été subitement effacée…


1 . La Junquera en castillan.
Chapitre 2
Huit mois plus tôt.
Richard versa machinalement une rasade de crème dans son café. Il n’arrivait pas à s’habituer au café français, résolument noir et particulièrement amer. Lorsqu’il se rendait en Suisse, en Belgique ou même en Espagne, il trouvait, beaucoup plus facilement, des cafés crème ou au lait, voire le cortado en Espagne. Certes, la France faisait des cafés au lait, mais là, c’était souvent de grands bols avec plus de lait que de café, à l’image du lait russe proposé en Belgique. Or, ce n’était pas ce qu’il recherchait. Il avait juste besoin d’une goutte de crème ou de lait, uniquement pour pâlir un peu la couleur du breuvage et adoucir son amertume. Les Français avaient même un nom pour ce breuvage : le café noisette. C’est pourquoi il avait son propre stock de godets de crème, dans le tiroir de son bureau.
Ce jour-là, il recevait ses collègues de la douane française, pour un débriefing de l’opération conjointe qu’ils avaient accomplie, la nuit précédente, sur l’autoroute A9. Les Pyrénées étaient, depuis de nombreux siècles, une porte privilégiée pour toutes sortes de passeurs et de contrebandiers. Aujourd’hui, les douaniers n’étaient plus à la recherche de Monsieur et Madame Tout-le-Monde qui osaient importer une ou deux bouteilles d’alcool non déclarées ; on jouait dans une autre cour ! Là, on cherchait à intercepter les go-fast avec leur trafic de drogue, les passeurs pouvant transporter aussi des migrants clandestins en provenance d’Afrique via le Maroc et l’Espagne, les passages d’armes non déclarées et tous autres jeux plus dangereux les uns que les autres. En raison de la configuration montagneuse des Pyrénées, les passages officiels n’étaient pas extrêmement nombreux. Le Centre commun s’occupait essentiellement des points de franchissement situés sur l’autoroute A9, entre Le Perthus et La Jonquera, son homologue sur la route nationale en contrebas, le col de Banyuls, le col des Balistres entre Cerbère et Port-Bou et le Col d’Ares près de Prats-de-Mollo. Ses collègues de Bourg-Madame s’occupaient des passages plus à l’ouest, jusqu’à la Principauté d’Andorre.
En outre, il fallait également surveiller la frontière « verte », les passages sauvages dans la montagne, entre les deux pays. Il y avait donc du pain sur la planche !
Alors qu’il prit sa première gorgée, il reçut un fax signalant la disparition d’un ouvrier travaillant sur le chantier du nouveau tunnel ferroviaire, situé sur la LGV, la ligne à grande vitesse entre Perpignan et Figueras. Il prit donc rendez-vous avec les responsables du chantier, pour le lendemain matin.
Il fut accueilli dans les locaux de l’autoroute ferroviaire du Boulou par les représentants de RailBTP , le promoteur de la LGV. L’autoroute ferroviaire était une superbe invention, permettant le transport des remorques de camions sur des trains effectuant, plusieurs fois par jour, la liaison entre Le Boulou et Bettembourg, au Grand-Duché de Luxembourg. C’était autant de camions de moins sur les routes, le fret avançant ainsi à 140 km/h entre l’Espagne et le nord de l’Europe. Cette autoroute ferroviaire avait été créée en mars 2007, sans aucune garantie de succès. La compagnie ferroviaire CFL Cargo se lançait dans l’inconnu, mais heureusement le succès fut rapidement au rendez-vous, au point de devoir ajouter des rotations et agrandir le terminal ferroviaire luxembourgeois.
Les responsables de RailBTP ne purent, hélas, que confirmer la disparition de leur employé. Il n’était pas revenu de son week-end à Mataró, le lundi matin. Par ailleurs, sur la route, aucun accident n’avait été signalé. Le mystère restait entier…
Carlos avait

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