Le fils prodigue
179 pages
Français

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Description

Chez Thomas Fiera, collectionner les emmerdes, c’est dans les gènes. Aussi, quand un de ses vieux amis, longtemps perdu de vue, fait appel à lui pour sortir son fils de prison, accepte-t-il la mission sans se douter qu’elle va le mener beaucoup plus loin qu’il ne l’imaginait.
Thomas, avec l’aide de sa fine équipe et d’une bande d’écowarriors déjantés, va devoir affronter des avocats véreux, des assassins psychopathes et des savants fous à l’éthique dévoyée pour mener à bien une enquête pleine d’action et de rebondissements qui sera aussi pour lui l’occasion d’une réflexion sur la paternité, l’amour et la transmission.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme… et de la santé, quand c’est Thomas Fiera qui s’occupe de l’ordonnance !

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9782374533179
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Chez Thomas Fiera, collectionner les emmerdes, c’est dans les gènes. Aussi, quand un de ses vieux amis, longtemps perdu de vue, fait appel à lui pour sortir son fils de prison, accepte-t-il la mission sans se douter qu’elle va le mener beaucoup plus loin qu’il ne l’imaginait.
Thomas, avec l’aide de sa fine équipe et d’une bande d’écowarriors déjantés, va devoir affronter des avocats véreux, des assassins psychopathes et des savants fous à l’éthique dévoyée pour mener à bien une enquête pleine d’action et de rebondissements qui sera aussi pour lui l’occasion d’une réflexion sur la paternité, l’amour et la transmission.
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme… et de la santé, quand c’est Thomas Fiera qui s’occupe de l’ordonnance !


***





Jean-Baptiste Ferrero :
Alors voilà.
Je suis plutôt un gars du Sud. Pas le sud pastaga, le sud navaja si vous saisissez la nuance. De là une très légère tendance à l’excès, une infime propension à l’exagération et une hypersensibilité glandulaire qui n’autorise guère de monde à me courir sur le haricot.
J’écris des polars parce qu’il y a déjà bien assez de goitreux qui se répandent dans des autofictions et de gnomes qui commettent de la fantasy… Des polars plutôt noirs parce que ça soulage la bile qui me vient quand je vois comme on maltraite les pauvres gens ; et des polars plutôt comiques aussi, parce qu’au fond, tout ce vaste merdier n’arrive même pas à être réellement tragique. Au mieux tragicomique et plus généralement, seulement grotesque.
Un jour, quand tout le monde sera heureux et que la concorde régnera, j’écrirai des histoires d’amour.
C’est pas demain…

BIBLIOGRAPHIE

Mourir en août , roman, Les éditions du 38, 2015
Antithèse , novella, Les éditions du 38, 2015
Heureux les élus , recueil de 4 novellas, Les éditions du 38, 2016
Le fils prodigue
Les enquêtes acides de Thomas Fiera
Jean-Baptiste Ferrero
38, rue du Polar
Pour mes fils
Les pères mangèrent du raisin vert et les fils en eurent les dents agacées. Livre de Jérémie Non seulement Jésus était fils de Dieu, mais encore il était d’excellente famille du côté de sa mère. Monseigneur de Quélen
Prologue
La neige tombe. Des flocons plus larges que des pétales de rose. Colorés de reflets rouges et mordorés par les lueurs de l’incendie, ils se détachent sur le ciel nocturne comme une pluie d’or. C’est beau.
Suspendu dans le vide par un câble de nylon renforcé, je tournoie très lentement tandis que les flammes dévorant le laboratoire grondent et ronflent en crachant des gerbes d’étincelles qui viennent parfois me roussir les cheveux.
Le labo est détruit, mes amis sont sans doute morts ou grièvement blessés et quant à moi, ma vie ne tient plus que par un fil que lèche le feu de l’enfer.
Difficile de parler de bilan globalement positif.
Pourtant, si je fermais les yeux et me laissais bercer par la rassurante et virile chanson du feu je pourrais presque m’endormir. Le brasier me souffle sa brûlante haleine de four, la nuit rougeoie et je suis seul, balancé doucement au-dessus du gouffre.
Juste un petit somme. Quelques minutes. Juste quelques minutes. Suffisamment pour que ma ligne de vie finisse de se consumer en me laissant choir au fond de la crevasse qui s’ouvre sous mes pieds comme la gueule d’ombre d’un monstre affamé.
Dormir…
Quelques minutes…
La neige tombe…
Première partie
L’évasion
Chapitre 1
Trois mois auparavant j’avais encaissé simultanément le décès de ma femme bien-aimée – plongée dans le coma depuis 7 ans – et le largage en règle par ma jeune et jolie amante du moment, Cassandre, qui avait assez mal vécu le fait d’être kidnappée, droguée et malmenée par une bande de fachos déjantés avant de se retrouver ligotée à poil au milieu d’un massacre homérique 1 .
Nous avons tous nos petites faiblesses.
Depuis ces jours funestes, je traversais ce que j’appellerais une dépression à bas bruit. Rien de violent ou d’insupportable ; aucune irrépressible envie de me balancer par la fenêtre ni de faire des trous dans les gens avec des armes de fort calibre. Juste un gros désir de rien porté à son plus haut niveau et le sentiment diffus, mais néanmoins tenace, d’être une énorme bouse inutile et malséante.
Je traînais ce genre d’ennui vague, de désespoir poli et discret qui, s’il ne vous pousse pas forcément au suicide, a de fortes chances de vous encourager à tout un tas de mauvaises décisions. Plus facile, dans cet état, de dire oui aux choix qui se présentent, de suivre la pente de moindre résistance et d’éviter cet acte de volonté épuisant qui consiste à dire : non !
Bref, j’étais dans l’état d’esprit rêvé pour me laisser embarquer dans la première embrouille venue. Celle-ci prit les apparences d’un pauvre jeune homme boutonneux qui me filait le train avec la discrétion d’un camion de pompier. Il s’était attaché à mes semelles depuis que j’étais sorti de chez moi et il suffisait que je fasse un demi-tour intempestif, pour que je le retrouve planté connement sur le trottoir, feignant d’admirer les immeubles comme s’il venait de découvrir la preuve définitive de l’influence gréco-byzantine sur l’architecture Bellevilloise.
Cette totale incompétence en matière de filature était de nature à me rassurer : il ne s’agissait ni d’un flic, ni d’un malfrat, ni d’une barbouze. Dans ces honorables corporations, même les grands débutants manifestent davantage de talent et Dieu sait pourtant que les critères de recrutement n’y sont guère sélectifs. Ma vie sexuelle étant au point mort, il ne pouvait s’agir d’un rival jaloux et un client mécontent serait venu directement à mon bureau pour me casser la gueule.
Continuant la comédie du gars qui n’a rien remarqué, je l’entraînai à ma suite jusqu’à l’Église Saint Jean-Baptiste où je n’entrais que par temps de pluie ou, à l’extrême rigueur, pour écouter un concert d’orgues. Les habitants du quartier ayant la fibre religieuse assez peu développée, je savais que j’y serais tranquille. Là, je me planquai derrière une colonne et guettais le Buster Keaton de la filature afin de le choper au colback quand il passerait à ma portée.
Mon nouvel ami devait avoir l’instinct cynégétique d’une gerboise suicidaire car il donna dans le panneau sans l’ombre d’une hésitation et se retrouva plaqué contre une colonne avec mon flingue sous le pif avant que d’avoir pu dire ouf.
Ouf, dit-il.
Je me sentis soudain très con : mon filocheur n’excédait pas les quinze piges. Je n’avais pas réellement prêté attention à son apparence jusque-là et ce n’est que maintenant que je le voyais en gros plan, que je m’avisai de son jeune âge. Il avait une bonne gueule de premier de la classe, des épis pleins les cheveux et une acné envahissante qui lui donnait un faux air de pizza trois fromages. En sus de cette référence culinaire, son visage me rappelait un lointain, très lointain souvenir, comme une ombre fugitive à peine entrevue du coin de l’œil.
Je lâchai le gamin et rangeai mon flingue. Je n’ai aucunement le droit de porter une arme, mais en dépit de mes préventions initiales à l’égard de l’artillerie, je ne sortais plus, depuis quelques mois, que sévèrement enfouraillé. Durant l’été, j’avais eu maille à partir avec de remarquables spécimens de la racaille brune qui avaient bien failli avoir ma peau. Ces malades n’étaient pas tous en cabane et s’il leur prenait l’envie de se venger, je ne tenais pas à me retrouver sans défense en face de ces doux poètes. Ce n’est pas que je tienne tant que ça à la vie mais je n’aime pas l’idée d’être suicidé malgré moi par un quelconque butor sans éducation.
Question de principe.
Bref.
Le petit gars en face de moi n’avait toujours rien dit et me regardait avec des yeux de cocker orphelin dans une toile de chez Disney.
Ça fait une plombe que tu me suis. Qui es-tu et qu’est-ce que tu me veux ?
Me llamo Manuel. Quiero hablar con usted. 2
Un espingo ! Il ne manquait plus que ça. Je rassemblai à grand-peine les lambeaux de la langue de mes aïeux qui pouvaient encore traîner dans un coin de ma mémoire.
¿Porqué quieres hablar conmigo? No te conozco. 3
Gé chouis lé fisse dé Dchaque.
Le fils de Jacques ? C’était supposé me bouleverser d’émotion ? Je fus tenté de lui dire, que pour ma part, j’étais le fils de Pablo et que tout le monde s’en battait les choses. Mais je m’en abstins car un déclic se fit dans ma caboche.
Tu veux dire le fils de Jacques Melchior ?
Il hocha la tête avec un enthousiasme qui faisait plaisir à voir.
¡Si! ¡Si! ¡Es mi padre! Pero ahora,

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