Le Groupe du Serpent Noir , livre ebook

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À Londres, le détective John Armstrong est sollicité par Minh-Yô pour protéger son petit-fils que « Le Groupe du Serpent Noir » cherche à enlever pour l’échanger contre une forte rançon.


Selon Minh-Yô, la bande s’est récemment alliée à une organisation criminelle internationale dirigée par un homme de race blanche.


Aussi, quand Armstrong voit débarquer chez lui son ami Daniel MARSANT, agent du Deuxième Bureau, il comprend immédiatement que le nouvel associé du Groupe du Serpent Noir n’est autre que le Grand Maître, l’ennemi juré de Daniel MARSANT, et qu’ils vont devoir faire à nouveau équipe pour contrer les plans du redoutable génie du mal...

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5

EAN13

9791070037980

Langue

Français

- 14 -

LE GROUPE DU SERPENT NOIR
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
L'APPEL SECRET
 
John Armstrong, qui avait terminé son petit déjeuner, passa dans son cabinet de travail. Comme chaque matin, il y avait une pile de lettres sur son bureau.
Le fameux détective privé londonien commença par extraire de sa poche sa vieille pipe fidèle. Mais la blague à tabac n'y était pas et il se souvint qu'il l'avait laissée sur un petit meuble, près de la fenêtre, la veille au soir.
Il la voyait de sa place et s'en fut la quérir.
Au moment de commencer à bourrer sa pipe, il sentit sous ses longs doigts quelque chose d'inhabituel parmi les brins odorants de tabac.
Et il ramena, entre le pouce et l'index, un morceau minuscule de papier parchemin qui était roulé à la manière d'une cigarette.
N'importe qui aurait jeté cette trouvaille inopportune au panier. Mais John Armstrong, de par sa profession même, était curieux. Il examina le papier et le déroula.
I s'aperçut de la présence de certains caractères peints en bleu très pâle, l'un au-dessous de l'autre. C'était du chinois.
Et l'homme, qui parlait couramment cette langue, déchiffra tout de suite un signal qu'il reconnaissait parfaitement. Il resta pensif.
On lui demandait de bien vouloir se mettre en communication avec un personnage qui avait choisi ce moyen étrange et confidentiel pour lui faire parvenir un appel urgent.
Armstrong chercha à comprendre comment on était parvenu à introduire le message dans sa blague à tabac.
Il se souvint d'avoir travaillé assez tard la nuit précédente et il sourit. Oui... Il avait beaucoup fumé. Aussi, avant de se coucher, il avait ouvert la fenêtre durant quelques minutes, était passé dans la chambre voisine et n'était venu la refermer que juste au moment de se retirer pour son repos nocturne.
Ce court délai avait suffi à un messager habile — un Chinois — pour grimper adroitement jusqu'au premier étage le long d'une gouttière. La vue de la blague à tabac avait inspiré à l'inconnu la décision d'y cacher là le petit parchemin.
Armstrong savait qui était l'auteur de l'appel. La signature était révélatrice. Elle représentait une fleur de lotus, artistement dessinée.
— Minh-Yô... marmonna-t-il.
Que pouvait avoir à lui dire le richissime Minh-Yô, un négociant chinois dont les entrepôts couvraient une vaste surface dans le quartier de Limehouse ?...
Une solide amitié existait entre le détective et l'Oriental depuis une certaine affaire qu'Armstrong avait réussi à démêler, avec sa maestria classique, pour le compte de l'autre.
Il quitta son bureau à l'instant, dédaignant le volumineux courrier.
La manière dont Minh-Yô le mandait était suffisamment secrète en elle-même pour suggérer que le Chinois désirait ne pas éveiller l'attention et, en même temps, les termes de sa communication révélaient une anxiété certaine.
À peine dans la rue, Armstrong vit passer lentement un taxi qui frôla le trottoir. À peine devant le détective, la voiture stoppa une seconde, une portière s'ouvrit et, sans hésiter, Armstrong sauta à l'intérieur. Il avait reconnu, sous la capote à boutons, un homme tout dévoué à Minh-Yô.
Le chauffeur était resté en permanence, guettant la sortie d'Armstrong et le drapeau du compteur abaissé le prouvait surabondamment.
Une demi-heure plus tard, la voiture s'arrêtait au fond d'une cour et le détective pénétrait dans un bâtiment où régnaient des odeurs fortes et variées d'épices, de fruits exotiques, de bois de santal...
Un petit homme jaune aux yeux bridés paraissait attendre et, silencieusement, trottina devant lui dans l'étroit couloir que laissaient les énormes ballots entassés.
Après de nombreux détours, on atteignit un escalier qui menait à une pièce que connaissait le détective. Il savait que le bureau officiel du négociant se trouvait au rez-de-chaussée, mais que Minh-Yô allait le recevoir dans un petit salon privé.
Il pénétra dans cette pièce confidentielle.
Elle était sobre. Une table grise laquée au centre, deux chaises massives au dossier haut et droit. Le sol recouvert d'une natte, les murs laqués de bleu pâle, et une simple ampoule électrique brillant au plafond, car il faisait sombre, la fenêtre étant garnie d'un vitrail épais aux dessins compliqués.
Minh-Yô était là, vêtu à l'européenne. Son sourire de bienvenue était cordial, mais il y avait dans son regard une expression d'amertume.
Poignée de main silencieuse. Le négociant désigna une chaise et prit l'autre. Il allongea ses mains étroites aux doigts couleur d'ambre sur le bureau.
— Vous êtes venu très vite, Armstrong... Je vous remercie...
Sa voix était grêle, mais son accent anglais presque parfait.
— C'était la moindre des choses... répliqua le visiteur. J'ai compris que l'appel du Lotus signifiait : urgence...
— Oui, soupira Minh-Yô... Urgence et détresse…
— Qu'y a-t-il ? Un danger vous menace ?
— Mon cher ami Armstrong... En vérité, si je m'étais adressé à Scotland-Yard, on m'aurait ri au nez... Car, l'affaire dont je veux vous entretenir n'aurait, aux yeux de la police officielle, aucune importance. Un coolie en a assassiné un autre... Une dispute banale... Mais y a quelque chose de redoutable derrière cet événement. Et c'est pourquoi j'ai songé à vous...
— Très honoré de cette confiance, Minh-Yô...
— Vous êtes le seul Blanc à qui je n'hésiterai jamais à me confier entièrement, Armstrong.
De la même voix grêle, il poursuivit :
— Hier soir, dans un restaurant du quartier chinois, chez Chung-Li, il y a eu, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire, une querelle entre deux coolies. L'un a été tué d'un coup de couteau...
« L'autre s'est enfui. Je pourrais, en levant le petit doigt, le faire retrouver sans peine et le livrer à la police. Et j'agirai ainsi, sans doute, quand le moment sera venu, et si vous le conseillez... Car...
Il émit un bref soupir.
— Ce crime, en réalité, est une exécution... Il s'agit d'un traître.
John Armstrong laissa comprendre qu'il attendait des explications plus précises.
— Vous vous souvenez des événements de Tien-Tsin, il y a quelques mois ? commença Minh-Yô... Je vois que votre mémoire est bonne... Parmi les différentes tragédies qui furent enregistrées, il y eut l'assassinat d'une dame anglaise.
— Oui. La femme du directeur d'une manufacture de coton...
— C'est cela. L'homme qui profita de la nuit de terreur à Tien-Tsin pour la poignarder a payé son crime... C'est lui qui a été exécuté dans le restaurant de Chung-Li...
Armstrong resta silencieux. À vrai dire, il ne voyait pas, dans tout cela, quel était le rôle qu'on lui demandait de remplir.
— L'assassinat de cette Anglaise, reprit Minh-Yô, avait pour but d'enlever chez elle quelqu'un qu'elle abritait... Mon propre petit-fils... L'être que je chéris le plus au monde et en qui tous mes espoirs, toutes mes ambitions sont encloses...
Armstrong fit un signe de tête. Il connaissait l'existence de l'enfant, un garçonnet de neuf ou dix ans... Il savait que l'héritier de Minh-Yô représentait une proie extraordinaire, car on pouvait exiger des millions pour sa rançon.
— Mais, murmura-t-il, vous avez les moyens de le protéger efficacement, Minh-Yô...
— En temps ordinaire, oui... Actuellement, dans l'état de bouleversement où se trouve la Chine, j'en doute. La preuve en est que, malgré les murs épais de ma maison, à Tien-Tsin, on avait déjà tenté de l'enlever... Et il y avait des gardes armés jour et nuit pour surveiller...
« L'homme qui a été tué la nuit dernière était un de mes serviteurs et il avait déjà trahi... À ce moment-là, les miens ne le savaient pas encore... On lui faisait confiance...
« Toutefois, devant le danger grandissant, mon fils décida de confier l'enfant à quelqu'un qui habitait la concession britannique... Le soir même, la pauvre Mrs Friming, qui l'avait accueilli, périssait sous le couteau du félon…
— Et l'enfant a été enlevé ? s'exclama Armstrong.
— Non, corrigea le Chinois. On avait été averti à temps... Et il se trouvait déjà ailleurs... C'est alors que Mrs Friming fut massacrée par le bandit, furieux de sa déconvenue... Il s'était vendu par ce geste sanglant, et le châtiment le poursuivit jusqu'à ce qu'il l'eût atteint à Londres même...
— Qu'est devenu votre petit-fils ?
— La sœur de Mrs Friming, qui s'appelle miss Gaites, a réussi à l'emporter à bord d'un navire qui quittait Tien-Tsin pour l'Europe. Elle est rentrée en Angleterre... Elle a communiqué avec moi...
— L'enfant est chez vous, par conséquent ?
— Non... Il est caché chez miss Gaites. Quelque part dans la campagne. Je vous...

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