Le manoir aux sanglots
53 pages
Français

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Le manoir aux sanglots , livre ebook

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Description

En vacances à la campagne, au village des Menoux, le détective américain Ned BURKE entend parler du mystère qui entoure le château local habité par un étrange comte russe et dont, la nuit, s’échapperaient de lugubres cris glaçant le sang des autochtones qui n’osent plus s’approcher de la propriété.


Bien décidé à percer l’énigme du « Manoir aux Sanglots » comme le surnomment les paysans, Ned BURKE fait appel à son élève Romain FAREL afin de l’aider dans sa tâche...


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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373479133
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BURKE & FAREL
LE MANOIR AUX SANGLOTS
Roman policier
H.-R. WOESTYN
CHAPITRE PREMIER
OÙ LE LECTEUR APPREND DE CURIEUSES RÉVÉLATIONS SUR LE MANOIR AUX SANGLOTS
Sur le quai de la petite gare des Menoux, – qui n'é tait en réalité qu'une halte sur la ligne –, Ned Burke faisait les cent pas, tou t en fumant un cigare, dans l'attente du train qui allait arriver.
Vêtu d'un complet en tweed d'Écosse, de couleur cla ire, et coiffé d'une casquette de même étoffe, les jambes serrées dans d es « leggins » de cuir fauve, le vieux policier américain avait l'air de q uelque touriste égaré dans la solitude de ce tranquille coin de campagne.
Consultant sa montre du regard, il venait de consta ter que le train avait déjà un léger retard, quand celui-ci s'annonça soudain d 'un strident coup de sifflet.
Avec un calme très flegmatique, selon son habitude, Ned attendit l'arrivée, et bientôt son visage s'éclaira d'un bon sourire.
Dans l'un des rares voyageurs qui descendaient aux Menoux, il venait de reconnaître son ami Romain Farel, celui à qui il av ait inculqué sa science policière, son élève, qu'il avait prié de venir pas ser quelques jours auprès de lui.
Le jeune homme n'avait qu'un mince bagage à la main , une simple mallette de cuir, pouvant contenir juste le nécessaire pour un séjour de quelques jours à la campagne.
— Je vois, mon cher, fit Ned, en allant au-devant d e lui, que tu as adopté ma manière de voyager, et ne t'encombres pas inutileme nt.
« Et cette fois, tu as eu d'autant plus raison, qu' ici, il n'y a pas lieu de se mettre en grands frais de toilette...
« C'est bien l'endroit rêvé pour la plus paisible d es villégiatures, par le merveilleux temps que nous avons en cette fin d'été .
— Burke, répliqua Farel en lui serrant affectueusem ent la main, n'êtes-vous pas, comme toujours, l'homme des bons et sages cons eils ?
« Mais, j'ajouterai qu'en cette occasion, je ne mérite nullement vos éloges.
« Je n'avais vraiment pas besoin de grand-chose pou r le peu de temps que je viens passer ici.
Les deux hommes avaient quitté la station et s'étai ent engagés dans un chemin bordé de haies, de part et d'autre, décrivan t une courbe assez prononcée, en suivant une pente plutôt rapide.
Au moment où ils parvenaient au tournant du chemin, Burke, étendant la main, s'écria :
— Tiens, tu vois, là en bas, ce groupe de maisons q ui s'échelonnent dans la vallée ? C'est le village des Menoux, paisiblement campé au fond de la vallée où serpente le plus délicieux ruisseau qu'on puisse re ncontrer.
« La truite y abonde...
— Inutile alors de demander si vous êtes à votre af faire, en vous livrant à la pêche, votre sport favori...
— Certes, mon cher Romain... Et tu verras que tu n'auras pas à regretter ton séjour ici...
— La campagne semble, en effet, charmante...
— Oui, mais je crains bien que tu te sois trompé, s i tu penses, comme tu me le disais tout à l'heure, n'être ici que pour quelq ues jours...
— Qu'entendez-vous par là, Burke ? vous savez bien que d'importantes affaires nécessitent mon retour à Paris, dans un dé lai très rapproché...
— D'accord, Romain, reconnut le vieux détective, ma is toutes les excuses que tu invoqueras pour retourner à Paris tomberont d'elles-mêmes, crois-moi, quand tu sauras pourquoi je t'ai prié de venir...
— Y a-t-il donc anguille sous roche ? interrogea Fa rel, dont le flair de limier se sentait soudain éveillé...
Burke s'arrêta un instant de marcher, et, prenant f amilièrement Romain par l'oreille, il eut un sourire plein de malice, pour lui dire :
— Tiens, tiens ! Il paraît que cela t'intéresse ?
« Vois-tu, mon cher ami, s'il ne s'était agi que de respirer l'air pur de la campagne, et d'aller pêcher la truite en ma compagn ie, sois bien certain que je t'aurais laissé à tes occupations et aux diverses a ffaires qui t'intéressent pour l'instant.
« Non. Comme tu viens de le dire, il y a, en effet, anguille sous roche, mon ami...
— De quoi donc s'agit-il ? Est-ce ici ?
— Que te voilà donc pressé ! Un peu de patience, qu e diable !
« C'est ici, tu l'as deviné. Et je me trouve en pré sence d'une énigme qui n'est point aisée à déchiffrer.
— On vous a chargé de vous occuper de cette affaire délicate ?
— Moi ? Nullement. Et sois persuadé, mon ami, que c 'est en amateur que je m'en occupe, ma curiosité s'étant trouvée bizarreme nt éveillée.
« Mais le mystère qui entoure le « Manoir aux Sangl ots » m'intéresse à un tel point que j'ai décidé de le percer, coûte que c oûte. Aussi, ai-je besoin de ton aide et c'est pour cela que je t'ai fait venir.
Romain Farel eut un soubresaut du plus comique effe t, accompagné d'un bruyant éclat de rire.
car il était
— Le « Manoir aux Sanglots » ? Savez-vous bien que vous me feriez peur, si j'ignorais que vous avez parfois le sens de l'hu mour poussé à un point que nos meilleurs pince-sans-rire n'atteindront jamais.
Ned considéra quelques instants son ami en silence, et reprit bientôt :
— Je suis loin de plaisanter, Romain !
« Les Menoux ont leur maison hantée – car tel est l e manoir – et le mystère qui plane ici est plus profond que tu ne saurais le croire.
« Dans le village, on n'en chuchote qu'à voix basse , et les gens d'ici n'hésitent point à se déranger de leur chemin, en f aisant un long détour, pour éviter le lieu maudit.
Romain Farel allait poser encore quelques questions , qui lui venaient à l'esprit, mais l'Américain l'arrêta d'un geste, en disant :
— Nous voici presque arrivés chez le père Madoré, o ù j'ai élu domicile.
« Ce brave homme a bien voulu m'accommoder de la ch ambre de son garçon, mort à la guerre, et le bon curé des Menoux , avec qui je suis au mieux, m'a cédé un lit pliant que j'ai fait dresser pour toi dans la pièce que j'occupe.
« Tu ne trouveras certes pas, là, le luxueux confor t des grandspalaces, mais ces bonnes gens font tout ce qu'ils peuvent po ur rendre le séjour ici agréable et il faut savoir leur en être reconnaissa nt.
« Laisse-moi agir à ma guise, et tu verras que j'am ènerai le père Madoré à nous parler lui-même des choses étranges qui se man ifestent au manoir de la Croix-aux-Dames...
— Le manoir de la Croix-aux-Dames ? crut devoir int erroger Farel, un peu surpris.
— La maison hantée en question... ou plutôt le « Ma noir aux Sanglots », comme on l'appelle...
« Et tiens, ma foi, tu peux l'apercevoir d'ici, ajo uta Ned en s'approchant d'une des haies en bordure du chemin, où un espace vide donnait accès à un champ voisin.
— Vois-tu, là-bas, ces grands arbres, qui laissent apercevoir une maison de construction assez basse, se détachant d'un blanc g ris et sale, sur l'ensemble
vert sombre des bois ?
— Parfaitement, répondit Farel dont les regards s'é taient portés sur l'endroit indiqué.
« Il y a même d'autres corps de bâtiments tout proc hes.
— Oui. Quelques ruines, vestiges de l'ancien manoir , semble-t-il, et les communs.
« Eh bien, mon ami, c'est là la fameuse maison hant ée qui, tu le vois, est d'accès difficile, entourée qu'elle est d'un solide mur d'enceinte.
« C'est là aussi, qu'habite un assez énigmatique pe rsonnage : le comte Fédor Koumine...
— Un Russe ?
— Son nom l'indique, assura Burke. Mais les plus ét ranges histoires courent dans le pays sur le propriétaire du manoir de la Croix-aux-Dames.
« À en croire les uns, c'est un dangereux bolchevik se livrant à de mystérieux travaux, ayant pour objet la confection de terribles engins de mort.
« S'il fallait ajouter foi aux autres, ce serait un faux-monnayeur, qui procéderait la nuit à son criminel labeur.
« L'abbé Chenaux, le brave curé des Menoux, semble persuadé que le comte s'occupe de sorcellerie et met en pratique le s pires œuvres diaboliques...
— Et qu'y a-t-il de vrai dans tout cela ? demanda F arel, que tous ces détails commençaient à intéresser vivement.
— Heu ! heu ! c'est bien difficile à dire pour l'in stant, répliqua...
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