Le masque des vivants
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le masque des vivants , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les rêves se créent dans les esprits, mais sont-ils vraiment illusoires ? Esmeralda se réveille une nuit à la suite d'un cauchemar trop réaliste pour être dû au fruit de son imagination.



Marquée à jamais, elle apprend trois ans plus tard la disparition de sa cousine Anna et se lance dans une enquête, coopérant avec la police sans appréhender une seconde ce que lui réserve cette investigation.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414469529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-46951-2
 
© Edilivre, 2020
Prologue
Paris, 9 ème Arrondissement, 108 rue d’Amsterdam, 7 avril 2012, vingt-trois heures trente et les paupières d’Esmeralda finissent enfin par s’embrasser après une heure et demie d’hésitation, de battements de cils et de réflexions entremêlées. Le silence se pose enfin dans la légèreté d’un voile opalescent et la chambre qu’elle partage avec sa cadette Santana se retrouve plongée dans un abyme indistinct pénétré par d’infimes rayons de lune dessinés par le labyrinthe de façades emprisonnant la cour intérieure, s’infiltrant timidement à travers les quelques millimètres offerts entre chaque latte de volets.
Un calme épais. Presque trop.
Esmeralda refoule enfin l’insomnie qui la taraudait davantage que ses propres pensées pour s’abandonner à un sommeil profond, laissant son inconscient perturber la douane des rêves.
Elle en verra plusieurs cette nuit-là. Un. Un seul retiendra son attention. Un seul au réalisme dépassant ce que son imagination se limiterait à produire. Un seul qui changera sa vie à tout jamais.
Minuit quarante-cinq. Esmeralda dort. Les rêves bourdonnent dans sa tête mais elle n’en voit pas un seul en entier. Chacun s’accouple avec l’autre, rompant le fil conducteur du scénario produit indépendamment. Puis l’un
d’eux se détache, prend le premier tournant du rond-point et laisse les autres vaquer à leur chaos absurde. Il aspire au vrai, au concret, et pire encore, au sang.
Esmeralda ne sait plus si elle dort ou si le sommeil l’a quitté à moitié. Mais ses yeux sont trop appesantis pour s’ouvrir et la paresse la renfonce dans son matelas.
Trois coups de feu atténués au silencieux giflent les murs. Elle sursaute, mais c’est un rêve pas d’inquiétude, il avance pas à pas dans ses pensées.
Maintenant ce sont des chuchotements qu’elle entend. Ils se rapprochent, s’amplifient, puis s’éloignent, toujours pour revenir quelques secondes après.
— Elle respire encore ?
— J’sais pas, échangent deux voix. Un dernier choc s’enfuit de l’arme.
Mon bras ! On sent la douleur dans un rêve ? Se questionne Esmeralda. Ses yeux baignent dans un flou humide. Des cascades se précipitent sur son visage. L’une sur ses joues, l’autre tarde un peu sur la montagne nasale. Mais ses yeux restent clos.
— Y’a du sang… elle va clamser bientôt si c’est pas déjà fait. Aller on s’casse, discutent les voix s’éloignant en hâte.
Une porte claque, imprimant sur les lieux un doute infini.
Minuit cinquante-huit. Esmeralda demeure immobile. Le sang s’écoule sur les draps, puis sèche en les imprégnant d’une odeur ferreuse. Le silence hésite à ressortir des coulisses, interrompu par les reniflements du triste public improvisé et la prégnance du récent concurrent cauchemardesque.
— Santana ? SANTANA ? Tu dors ? Les poings moites, elle serre les plis des couvertures à s’en affliger les mains de ses ongles tranchants, sa bouche expulse un cri sourd puis transpirante elle se lève, ses bras et ses jambes collent à son pyjama, elle se dirige vers l’interrupteur, chancelant sur ses membres qui lui échappent presque.
Ses doigts épousent enfin le carré de plastique accroché au mur, humant l’objet d’un liquide fluide et effrayant. Elle répète cette action plusieurs fois, irrésolue de savoir s’il faut appuyer ou non.
Après une quinzaine de minutes rythmées par des hoquets de craintes, de détresse et d’incertitude insupportable pendant lesquelles ses doigts oscillent entre ce bouton bien trop facile d’accès, ses dents prises d’une incontrôlable envie de ronger quelque chose et ses yeux ouverts mais aveuglés par le refus d’apprendre les faits, la lumière s’allume enfin.
Chapitre 1
Bègles, 95 rue de Verdun, 30 janvier 2015, dix-huit heures vingt-trois. Les pneus de la voiture crissent contre le gravier du garage des Martinez. Julia et Miguel claquent les portes avant, pressent le bouton de la clé enclenchant le cliquetis de chaque portière, gravissent les cinq marches menant à l’intérieur de la maison les bras encombrés de multiples sacs tous plus remplis les uns que les autres des réserves de courses pour la semaine, dans l’apparence plutôt parés pour un mois complet en cas d’apocalypse.
— Anna, c’est nous ! C’était bien l’anniversaire chez Cécile ? Anna ?
— … Peut-être qu’elle est restée un peu plus longtemps, je lui ai dit d’aider les parents à ranger avant de rentrer.
— Mais ça finissait à quelle heure ?
— 17h30… Je vais remonter la rue en voiture et si je ne la vois pas je sonnerai chez eux.
Les sacs de courses claquent au sol et Julia se précipite dans la voiture. La porte du garage s’ouvre de nouveau et elle en sort, remballant la scène de leur arrivée à la façon d’un film accéléré retranscrit en arrière.
Les secondes s’écoulent rapidement et immortalisent leur passage dans d’infimes traces laissées par les roues sur le béton, tandis que le volant en mains, Julia investigue chaque coin de la rue refusant de déroger du chemin qu’aurait pris sa fille pour rentrer.
Dès qu’une jeune adolescente brune apparaît plus loin, Julia se sent immergée d’un espoir qu’elle sait tristement éphémère. Trop grande, trop petite, la plupart de ses instants d’optimisme n’a même pas le temps de naître, détruit en un clignement d’œil par le gouffre qui écarte la morphologie de sa fille de celles qu’elle croise.
La voiture se gare réticente devant la porte blindée où deux ballons encore gonflés gigotent à la levée du vent, tambourinant à la porte dans une symphonie désordonnée comme pour prévoir une tempête en approche. Le ciel décoloré surplombant la ville se retrouve peu à peu caché par des nuages aux couleurs moins rassurantes encore, estompant des traînées d’encre cendrée sur la page blanche.
— Salut Cécile, Anna est avec toi ?
— Non elle n’est pas venue.
La mère de Cécile paraît derrière sa fille.
— Je t’ai laissé un message sur ton répondeur pour savoir si tout allait bien…
— Merde ! Merde ! Bon, merci quand même.
— On peut t’aider pour quelque chose ?
— Non merci je vais rentrer et prévenir la police.
Avec l’agilité d’une athlète Olympique, Julia se jette dans sa voiture, démarre et s’efface de leur champs de vision en l’espace de vingt secondes, conduisant hâtivement comme si les rails d’un manège hanté dédaléen régissaient sa panique.
Chapitre 2
Paris, Jardin du Luxembourg, 7 avril 2012, dix-sept heures trente six. Un soleil de fin d’après-midi printanière enfièvre doucement les passants en promenade dans le parc, réverbérant les taches de rousseur et les reflets blonds des enfants s’agitant autour de la grande fontaine. La plupart s’évadent dans une folie enfantine, fantasmant d’un avenir sur les eaux en suivant des yeux leur bateau de bois emporté par l’eau cristalline, dont le naufrage un mètre plus loin est chaperonné de doux rires flairant les beaux jours. Le ciel d’un bleu céleste lorgne les sourires des Parisiens, des touristes Anglais ou Hispaniques, Asiatiques ou Africains, de Russie ou simplement de province.
Puis ce cocktail de bonheur et de bonne humeur commence à fondre doucement sous cette lampe astrale, enflammant le dôme infini d’un spectacle aux teintes mandarines, mauves et citronnées, aspirant avec elles le bleu lagon dans un abyme crépusculaire.
— Esmeralda, tu vas chercher ta sœur ? Elle joue à cache-cache derrière les pots de lilas !
...

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents