Le mort du Vendredi saint
158 pages
Français

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Description

Ce matin-là, mercredi 28 mars 1934, M. Normand, commissaire central de Marseille, avait fait appeler son collaborateur, Maurice Levert, muté depuis peu dans la cité phocéenne, « pour le mettre au courant d’une affaire ».


Depuis cinq ans, le jour du Vendredi saint, un personnage important est mystérieusement assassiné.


Le meurtrier fixe une carte sur la poitrine de ses victimes, à l’aide d’une épine de rosier, sur laquelle est inscrit : « JE VENGE MON DIEU ».


Les martyrs viennent d’horizons divers et ont pour seul point commun leur décès brutal.


Jusqu’ici, aucun indice n’a permis de comprendre de quelle façon le coupable avait agi et encore moins de trouver son identité.


Crimes mystiques ? Crimes de psychopathe ? Toujours est-il que le commissaire Levert n’a que quarante-huit heures pour éviter un nouveau drame et pour mettre la main sur le tueur des « morts du Vendredi saint »...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385011048
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA COLLECTION
Laïus possiblement rébarbatif pour une partie des lecteurs, mais nécessaire pour situer le contexte de la Collection « Commissaire LEVERT » .
Si vous n'êtes pas curieux, vous pouvez passer, mais ce serait dommage d'ignorer les informations fournies.

Commissaire LEVERT
De
Jean-Toussaint SAMAT

Jean-Toussaint SAMAT (1891 ou 1892 – 1944) fait partie de la longue liste des auteurs qui ont participé grandement à l'essor de la littérature populaire au début du XX ème siècle et qui faute de chance ou d'une meilleure mise en valeur de leurs personnages récurrents ont, peu à peu, sombré dans l'oubli.
Jean-Toussaint SAMAT est issu d'une vieille famille provençale. Ancré corps et âme dans la région marseillaise, il est le petit-fils du fondateur du journal « Le Petit Marseillais » pour lequel il travaillera à son retour du service militaire.
Il servira dans l'aviation pendant la Première Guerre mondiale, sera réformé en 1917 à la suite de plusieurs blessures, puis sera chargé de mission en Guyane et à Madagascar dans les années 20.
Il n'y a, alors, rien d'étonnant de retrouver tous ces éléments dans ses romans : la région marseillaise, les avions, l'aventure et l'exotisme.
Comme beaucoup d'auteurs de sa génération, Jean-Toussaint SAMAT œuvre dans différents genres (terroir, espionnage, policier, aventures...) n'hésitant pas, pour cela, à se cacher parfois derrière le pseudonyme de Jean-Marie Lecoudrier .
Jean-Toussaint SAMAT est très vite récompensé par le « Prix du roman d'aventures » en 1932 pour le roman « L'horrible mort de Miss Gildchrist » . C'est l'occasion, pour l'auteur, de mettre en scène, un personnage qu'il réutilisera souvent par la suite : le Commissaire Levert .
Par la suite, Jean-Toussaint SAMAT recevra, également, en 1937 le « Prix de la littérature régionaliste » pour ses romans se déroulant en Camargue.
Malgré le succès et les distinctions de l'époque, ni la notoriété de l'auteur ni le charisme de ses personnages ne demeureront dans l'esprit des lecteurs.
Arthur Conan Doyle est resté dans la mémoire collective grâce à son Sherlock Holmes. Tout d'abord publiées dans un magazine, les aventures de son héros ont très vite été regroupées et canalisées.
Georges Simenon doit grandement sa notoriété à son commissaire Maigret. Si le célèbre policier est déjà esquissé à travers les traits de l'inspecteur N° 49 dans « les aventures de Yves Jarry » – une série de romans signés Georges Sim, un pseudo évident de l'auteur – et si Maigret apparaît nommément, de façon très secondaire, dans « Train de nuit », toujours signé Georges Sim, la toute première enquête officielle de Jules Maigret, « Pietr le Letton », a d'abord été proposée aux lecteurs du magazine « Ric et Rac » le 19 juillet 1930 avant de débuter la série des « Maigret », aux éditions Arthème Fayard, qui fit la renommée planétaire du personnage.
Frédéric Dard, tout comme Jean-Toussaint SAMAT , a débuté en tant que journaliste avant de se lancer dans l'écriture de romans. Contrairement à Simenon, dont l'éditeur était, au départ, sceptique quant aux qualités de son héros, le succès de San Antonio s'est fait lentement grâce à l'insistance de l'éditeur de Frédéric Dard, et ce malgré l'échec commercial du premier roman de la série : « Réglez-lui son compte ! ».
Léo Malet, qui a également beaucoup écrit sous pseudonymes (Franck Harding, Léo Latimer, Omer Refreger, Lionel Doucet…) a eu plus de chance avec son détective fétiche, Nestor Burma, car sa toute première aventure, « 120 rue de la gare », fut un succès immédiat.
Pourtant, en 2002-2003, l'Académie de Marseille rendra hommage à l'écrivain en créant un prix à son nom pour récompenser des romans policiers.
Il était donc temps qu'un éditeur permette aux lecteurs d'aujourd'hui de redécouvrir quelques romans de Jean-Toussaint SAMAT .
Pour l'occasion, un personnage était tout indiqué : le Commissaire Levert , policier qui apparaît dans « L'horrible mort de Miss Gildchrist » avant d'occuper totalement le devant de la scène dans six autres romans dont la première particularité visible est d'intégrer le mot « mort » dans son titre. La seconde particularité est que le dernier titre « Le mort et sa fille » est paru à titre posthume et achevé par la propre fille de l'auteur, Maguelonne Toussaint-Samat .
Pour être complet sur le sujet, voici la liste non exhaustive des premières éditions des titres à venir dans la collection :

N° 1 : « L'horrible mort de Miss Gildchrist »
- 1932 : sous le titre « L'horrible mort de Miss Gildchrist », Éditions « Le Masque ».
- 1947 : sous le titre « L'horrible mort de Miss Gildchrist », collection « La Cagoule », Éditions La Bruyère.
N° 2 : « Le mort à la fenêtre »
- 1933 : sous le titre « Le mort à la fenêtre », collection « À ne pas lire la nuit », Éditions de France.
- 1946 : sous le titre « Le mort à la fenêtre », collection « La Cagoule », Éditions La Bruyère.
N° 3 : « Le mort trop tôt »
- 1932(?) : sous le titre « Le mort trop tôt », collection « La Tache de Sang », Éditions La Baudinière.
- 1937 : sous le titre « Le mort trop tôt », collection « Sur la piste », Éditions La Baudinière.
N° 4 : « Le mort du vieux chemin »
- 1934 : sous le titre « Le mort du vieux du chemin », collection « À ne pas lire la nuit », Éditions de France.
- 1946 : sous le titre « Le mort du vieux chemin », collection « La Cagoule », Éditions La Bruyère.
N° 5 : « Le mort de la Canebière »
- 1934 : sous le titre « Le mort de la Canebière », collection « À ne pas lire la nuit », Éditions de France.
- 1946 : sous le titre « Le mort de la Canebière », collection « La Cagoule », Éditions La Bruyère.
N° 6 : « Le mort du Vendredi saint »
- 1938 : sous le titre « Le mort du Vendredi saint », collection « À ne pas lire la nuit », Éditions de France.
- 1946 : sous le titre « Le mort du Vendredi saint », collection « La Cagoule », Éditions La Bruyère.
N° 7 : « Le mort et sa fille »
- 1949 : sous le titre « Le mort et sa fille », collection « La Main rouge », Édition des Deux Mondes.
Commissaire Levert
LE MORT A LA FENETRE
LE MORT
DU
VENDREDI SAINT
Roman policier

par Jean-Toussaint SAMAT

D'après la version publiée sous le titre « Le mort du Vendredi saint » aux éditions La Bruyère, dans la collection « La Cagoule » en 1946.
À MON AMI MAURICE LEVERT
COMMISSAIRE DE POLICE


En fidèle affection de son parrain
J.-T. S.
CHAPITRE PREMIER
ÉVIDEMMENT

Alors, mon cher ami ? Qu'allons-nous faire ?
À cette question du commissaire central, M. Levert, commissaire de la Sûreté à Marseille, se renversa dans le confortable fauteuil où il était assis.
Appuyant les deux coudes sur les bras de son siège, il joignit les mains, les doigts opposés symétriquement, toussa légèrement et fixa le calendrier sans répondre à son chef.
Le commissaire central suivit le regard de son silencieux collaborateur.
Il jura assez discrètement, se leva et commença d'arpenter son cabinet.
Il n'était pas content, mais là, pas content du tout, et ne se gênait guère pour le laisser voir. Cependant, le commissaire de la Sûreté n'en paraissait point troublé pour cela.
Cessant de contempler le calendrier, il regarda paisiblement le va-et-vient courroucé de son chef. Il paraissait prendre un certain plaisir à observer la déformation des couronnes de lauriers, figurées en camaïeu sur le tapis vert Empire, à chacune des brusques voltes du chef de la police marseillaise.
Celui-ci, maintenant, gardait le silence et arpentait son bureau d'une marche rapide et saccadée.
Évidemment... concéda, à mi-voix M. Levert.
Quoi ?... Évidemment, quoi ? lança l'autre d'un ton hargneux.
L'ancien commissaire de police des Martigues leva les yeux sur le Central. Il n'était pas ému le moins du monde.
Je disais, Monsieur, que si le tapis se déforme ainsi, c'est que, évidemment, il n'est pas assez tendu. Il se plisse à chaque fois que vous faites demi-tour dans votre promenade.
Le tapis ?... ma promenade ?... Je m'en fiche, du tapis... Je m'en fiche, m'entendez-vous ?... C'est d'ailleurs exact : il n'est pas assez tendu !... François !... appela M. Normand en ouvrant la porte qui donnait sur l'antichambre, François, viens ici...
« Tu vois, continua-t-il, lorsque l'huissier eut pénétré dans le cabinet, ce tapis n'est pas assez tendu. Il faut le faire retendre... Tu diras à M. Mouton qu'il le fasse retendre au plus tôt. Ça le regarde, qu'il s'arrange... Il faut que ce soit fait avant Pâques, tu m'entends ?
Avant Pâques, parfaitement, monsieur le commissaire central.
Où en étions-nous, Levert ? demanda M. Normand aussitôt que François eut refermé la porte sur lui.
Un imperceptible éclair de malice passa dans l'œil du commissaire de la Sûreté.
Il releva la tête, regarda son chef et répondit paisiblement :
Au mercredi saint, Monsieur.
Au mercredi saint ?
Excusez-moi, Monsieur. Je voulais dire : à aujourd'hui 28 mars 1934, un mercredi, veille du jeudi 29 mars, lequel se trouve être le jeudi saint, et avant-veille du Vendredi saint ; le jour de Pâques, pour l'an de grâce 1934, se trouvant tomber le premier avril.
Le premier avril ?
Le premier avril, oui, Monsieur...
Il y eut un moment de silence pendant lequel le commissaire central, arrêté au milieu de la pièce, les mains aux hanches, fixait M. Levert.
Levert, mon ami, dit-il enfin, figurez-vous que j'ai eu... que je viens d'avoir quelques doutes sur vous... Parfaitement, j'ai eu, quelques instants, l'idée que vous vous fichiez de moi,
Oh ! Monsieur ! Loin de moi cette pensée ! s'étonna correctement le placide commissaire de la Sûreté.
N'est-ce pas ?... Mais, en y réfléchissant, je m'aperçois que vous êtes loin de vous moquer de moi et que c'est vous, une fois de plus, qui avez raison. Après la tragique histoire que je viens de vous conter, à la question que je vous ai posée : qu'allons-nous faire ?... Où en étions-nous ? Vous ne pouviez me faire que cette réponse : au mercredi saint... l'avant-veille du vendredi, d

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