Le mort vivant
62 pages
Français

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Description

Première Guerre mondiale !


Julius Himmelfeld, le fils de Karl Himmelfeld, l’ennemi juré que Thérèse ARNAUD alias C. 25, l’espionne française, a eu tant de mal à vaincre, est, lui aussi, mort. Son corps a été retrouvé broyé aux abords d’une ligne ferroviaire alors qu’il essayait d’échapper aux agents du Deuxième Bureau.


Pourtant, il se chuchote qu’un homme, ressemblant trait pour trait au défunt, hante les soirées mondaines parisiennes.


Sous couverture, Thérèse ARNAUD va tenter d’approcher l’énigmatique personnage afin de vérifier l’identité du mort vivant...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782373477573
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVIS AU LECTEUR
***
Nous commençons, aujourd’hui, la publication des :
EXPLOITS EXTRAORDINAIRES DE THÉRÈSE ARNAUD
Le meilleur agent du Service de contre-espionnage français. *
Les espions sont généralement des êtres vils, des ê tres décriés qui pratiquent la délation dans le but unique de servir leurs appétits de lucre et de débauche.
Il n’en est pas de même deTHÉRÈSE ARNAUD dont la conduite pourrait servir d’exemple à bien des hommes et des plus courageux.
Au début de la guerre, ayant assisté au meurtre de son père commis par les Allemands, elle avait, tout naturellement, comme el le le dit,« pris du service».
Trop vaillante pour jouer le rôle effacé d’infirmiè re, le cœur gonflé d’un trop profond amour pour la France, elle avait consacré s on intelligence, sa connaissance des langues, sa beauté, sa force, son dévouement, son courage et, il faut le dire, son génie à une besogne plus d irecte.
THÉRÈSE ARNAUD NE PEUT ÊTRE COMPARÉE À AUCUN AUTRE AGENT SECRET.
Toujours sur la brèche, toujours en plein danger, s on cœur jamais ne faiblit, même durant les interrogatoires les plus dangereux. Bien au contraire, elle ne cessa de se jeter audacieusement au plus fort du pé ril. Cent fois, elle se trouva en pleine bataille ; non pas dans des batailles d’o ù l’on ressort chargé d’honneurs et de gloire, mais dans des batailles an onymes, contre des ennemis invisibles, inconnus et, par là même, d’autant plus à craindre.
THÉRÈSE ARNAUDla plus noble figure de la Grande Guerre. est NOUS DEVONS À SA BRAVOURE, À SON HÉROÏSME, PLUSIEURS MIL LIERS DE VIES HUMAINES.
D’une modestie aussi grande que son courage, elle n ’a pas voulu que ses exploits fussent publiés de son vivant.
« Plus tard, disait-elle,plus tard... quand, dans ma Terre de France, je dormirai mon dernier sommeil, il sera bien temps... »
THÉRÈSE ARNAUDlemaintenant, dans le cimetière d’un minuscu  repose,
village de l’Est. Tous ceux pour qui elle s’est sac rifiée sans compter doivent, désormais, savoir comment et dans quelles épouvanta bles conditions, cette grande Française a magnifiquement combattu pour sa Patrie.
Puissent lesEXPLOITS DE THÉRÈSE ARNAUDun écho attendri trouver dans l’âme de ce Peuple de France à qui elle avait voué son plus fervent Amour et son incomparable Loyauté !
THERESE ARNAUD - 16 -
LE MORT VIVANT
De
Pierre YRONDY
CHAPITRE I
L'HOMME TRAQUÉ
Le soleil commence de tomber sur la forêt rousse d' automne qui se noie lentement dans les grisailles du crépuscule.
Sur la Route Nationale N° 7, deux autos roulent. El les ont quitté Paris il y a environ une demi-heure. Elles roulent à environ deu x cents mètres l'une de l'autre.
Et, malgré les efforts du conducteur de la seconde voiture, la distance qui sépare les deux véhicules ne diminue pas.
C'est la poursuite folle. Côtes gravies à toute vit esse. Tournants pris à la corde. Coups de klaxon impatients. Autos dépassées en une seconde.
Des deux côtés, les arbres défilent, vertigineux. L es maisonnettes des villages barrent un instant le cadre des fenêtres, comme des gros plans de cinéma. Des églises, en un éclair, apparaissent et tombent, hachées, dans le passé.
De temps à autre, le pilote de la première voiture jette un rapide regard derrière lui, sans cesser d'écraser l'accélérateur d'un pied large.
Constatant toujours la présence du second véhicule, il rage :
— Pas moyen de les semer !
Dans la seconde auto, six hommes sont entassés. Ils ne perdent pas de vue l'auto qui les précède. Ils encouragent le chauffeu r. Et leur déception s'exhale :
— Impossible de le rejoindre.
Tout à coup, alors que les deux voitures, après avo ir traversé en trombe le petit village de Chailly-en-Bière, roulaient vers F ontainebleau et approchaient du carrefour du Grand-Veneur, un cri joyeux sortit des gorges des poursuivants :
— Hardi, nous l'avons..., se réjouirent-ils.
En effet la seconde auto se rapprochait sensiblemen t de la première.
— Plus que cent cinquante mètres entre nous ! Hardi ! À fond ! encourageaient-ils.
Dans la première voiture, le pilote – qui était seu l – rageait :
— Ça y est ! Le moteur s'essouffle !
Et d'un regard anxieux, il suivait l'aiguille du co mpteur de vitesse qui, maintenant, après avoir longtemps dépassé le cent, oscillait entre quatre-vingt-dix et quatre-vingts.
Le conducteur se retourna pour évaluer la distance qui le séparait de ses poursuivants.
— Dans un quart d'heure, maximum, ils m'auront rejo int.
Il fit un effort désespéré. Son pied bloquait l'acc élérateur à fond. Ses mains se cramponnaient sur le volant.
— Même plus le soixante-quinze ! jeta-t-il en jetan t un coup d'œil sur le compteur.
Déjà dans la seconde voiture, les six hommes avaien t tiré leurs revolvers.
Les deux individus qui se trouvaient placés près de s portes avaient passé leur bras par la fenêtre.
— Dans les pneus..., avaient-ils dit.
Mais, aucune détonation ne retentit.
Soudain, un cri de joie fusa.
La seconde voiture, élan dompté, s'arrêta à quelque s mètres de la première.
Avant même qu'elle eût stoppé, les six hommes avaie nt sauté sur le sol.
Et, sans perdre une seconde, ils s'élançaient à la poursuite du pilote de la première voiture qui s'enfuyait dans la forêt.
Mais, le fugitif disparut rapidement dans l'enchevê trement des taillis.
Des indications brèves troublèrent le silence :
— À gauche ! Il a filé à gauche !
— Tâchons de l'encercler !
— Mort ou vif, tant pis ! IL NOUS LE FAUT. LES INST RUCTIONS SONT PRÉCISES.
La nuit qui s'épaississait rendait plus difficile l a poursuite.
Dans les sentiers, dans les buissons, les lampes él ectriques des sept hommes piquaient leurs lueurs clignotantes.
À mesure que le temps passait, les poursuivants se rendaient compte que le fugitif avait les plus grandes chances de leur écha pper.
Celui qui semblait être leur chef donna quelques in structions. Il donna ordre au conducteur de poursuivre sa route jusqu'à Fontai nebleau et d'alerter la police locale.
Ainsi, si le fugitif tentait de passer par cette vi lle, soit pour louer une autre voiture, soit pour prendre le train, il aurait de g randes chances d'être appréhendé.
Une photo de l'homme fut confiée au chauffeur, ains i que tous les détails d'un signalement complet, pour être remis à la poli ce de Fontainebleau.
En même temps, ordre serait donné à celle-ci d'aler ter les gendarmeries environnantes et de faire entreprendre des recherch es et des battues en forêt.
De plus, afin d'éviter que le fugitif n'arrive à s' échapper en employant quelque déguisement, ordre serait donné à toutes le s gendarmeries, dans un rayon de trente kilomètres, de rafler tous les chem ineaux, tous les errants, les romanichels, et de se livrer aux plus sérieuses vér ifications d'identité avant de les remettre en liberté.
D'heure en heure, les résultats des recherches deva ient être communiqués à Fontainebleau qui centraliserait ainsi les rensei gnements obtenus et, le cas échéant, pourrait donner toutes les indications uti les pour guider les nouvelles opérations.
Après une heure de poursuite vaine, le chef de l'ex pédition rassemblait ses hommes.
— Inutile de nous obstiner ici, dit-il. La nuit et la forêt rendent nos recherches impossibles. Rejoignons Fontainebleau. E t attendons... !
Et, dépités, les six hommes montèrent de nouveau da ns leur auto qui, après avoir donné l'alerte à Fontainebleau, était revenue s'arrêter auprès de la voiture du fugitif.
— Minute ! Une dernière précaution, au cas où il lu i prendrait fantaisie de revenir chercher sa voiture, dit le chef.
Quelques instants plus tard, la voiture du fugitif était dans l'impossibilité d'avancer de la longueur de son ombre.
À Fontainebleau.
***
Les six hommes sont rassemblés et commentent les re nseignements reçus... ou plutôt l'absence de tout renseignement.
Parfois, une indication reçue par téléphone fait su rgir quelque rayon d'espoir. Mais, bientôt, un nouvel appel téléphoniq ue vient effacer toute espérance.
Dans les environs, quelques chemineaux, quelques tr imardeurs, ont été arrêtés. D'aucuns ont même été amenés à Fontaineble au afin d'être examinés par les poursuivants.
Et chaque fois, une déception plus forte a suivi le s moments d'espoir.
À dix heures du soir, les six hommes recevaient, de Paris, des instructions spéciales.
Il leur était ordonné de demeurer à Fontainebleau, de faire continuer les recherches, et de prendre toutes dispositions pour empêcher que l'homme parvienne à fuir.
De plus, des ordres avaient été donnés pour que tou t voyageur arrivant et demandant une chambre dans un hôtel soit immédiatem ent signalé à la police.
À minuit, malgré l'exécution scrupuleuse de toutes ces mesures, aucun résultat acquis. Aucun renseignement n'était recuei lli qui pût guider les recherches.
Les six hommes avaient envisagé toutes les hypothès es possibles.
Qu'avait pu faire le fugitif ?
Les précautions pour sa capture avaient été prises en temps voulu. Et, il lui avait été MATÉRIELLEMENT IMPOSSIBLE, même en automo bile, de franchir la zone de surveillance de trente kilomètres.
En admettant qu'il connût la forêt, à quelle soluti on s'était-il résolu ? Gagner Fontainebleau ? Au contraire : éviter les centres h abités où il était aisé de prévoir que l'alarme avait été donnée ? Ou, encore : troisième solution, tenter de...
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