Le Prix des erreurs
160 pages
Français

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Le Prix des erreurs , livre ebook

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Description

Après une enfance difficile, Jérémy avait réussi à se construire une vie bien remplie auprès de Mélina son épouse. Avec elle il connaît des hauts et des bas, de la joie et de la tristesse, un monde instable qui bascule après le décès de sa mère. Tout ce qu’il avait mis des années à construire disparaît alors sous ses yeux sans qu’il ne puisse rien faire. Dans sa déprime, la mort se révèle à ce moment être son seul allié, sa seule porte de sortie, mais le destin en décide autrement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332989864
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-98984-0

© Edilivre, 2015
Le prix des erreurs
Tout au long d’une route
Parsemée de déroutes,
Submergé par le doute
Il connut la banqueroute.
Du bas de son échelle,
Pour son esprit rebelle
Atteindre l’arc-en-ciel
N’avait rien d’irréel.
Mais devant ces sommets
Qui de lui s’éloignaient,
Il plongeait en secret
Dans l’ombre de ses regrets,
D’un parcours plein de haies
Et d’une vie de plaies,
De peut-être à souhait
Qu’il trainait en boulet.
Il perdait la raison
En touchant les bas-fonds,
Quand colère et haine
S’adonnaient dans ses veines.
Tant de fois, résolu,
Il n’a jamais vraiment pu,
Tout clôturer sur terre
Quitte à rejoindre l’enfer.
Ces idées dans sa tête
Reflétaient en défaite,
Comme le prix à payer
Pour ses erreurs passées.
1
Ainsi fut la vie qu’il mena, passant souvent du rire au désespoir, une vie où les obstacles se comptaient au quotidien, où les couleurs de l’arc-en-ciel n’annonçaient pas toujours le retour du soleil.
Après dix-huit ans passés dans cette île où il a grandi au sein d’un foyer modeste, Jérémy avait tout connu des joies de la vie aux plus grands des désespoirs. Issu d’une famille de huit enfants, quatre filles et quatre garçons, il était l’avant dernier. On pouvait dire qu’à ce niveau-là ses parents n’avaient pas chômé. Son père était fonctionnaire auprès d’une compagnie de transports maritimes alors que sa mère elle s’occupait du foyer. Ils vivaient tous ensemble dans une petite maison située dans un quartier de la capitale à quelques kilomètres du centre-ville. Contrairement à beaucoup d’habitant, ils avaient la chance d’avoir une école à seulement quelques pâtés de maison. Tous les matins ils y allaient à pieds son petit frère et lui, parfois accompagnés de sa sœur Sandrine plus âgée que lui d’un an, ou en voiture avec son père quand celui-ci partait travailler plus tard. Ils étaient propriétaire d’un bus dont sa mère était la gérante, qui desservait une ligne de la capitale dirigée par une compagnie de transport. Le matin, ils croisaient le chauffeur quand il passait récupérer les clés et les papiers du véhicule avant de commencer sa journée. En plus de la gestion du foyer, sa mère s’occupait de la comptabilité des fonds que rapportait le bus ainsi que des différentes dépenses qu’il occasionnait. Malgré la complexité de cette tâche, elle l’assurait avec brio comme une vraie petite femme d’affaire sans jamais se plaindre. Tous les soirs elle comptait la recette que lui ramenait le chauffeur à la fin de son service et mettait sous rouleaux dans des papiers prévus à cet effet les pièces de monnaie avant de les déposer à la banque. Parfois pour lui faciliter la tâche, Sandrine et Jérémy l’aidaient en faisant des petits tas avec les pièces et elle se chargeait de constituer les rouleaux. Il leurs suffisait après d’y joindre les quelques billets pour avoir le montant de la recette du jour. C’était pour eux une expérience enrichissante, car cela leur permettait d’apprendre à compter l’argent, mais aussi à réviser leurs tables de multiplication. A la fin des comptes pour les récompenser, sa mère leur laissait une ou deux petites pièces ou parfois tout ce qui n’avait pu constituer un rouleau qu’ils s’empressaient de glisser dans leur tirelire. Tous les deux ou trois jours, elle déposait les recettes sur un compte prévu à cet effet avant de passer à la compagnie acheter des rouleaux de tickets qui servaient de titre de transport aux passagers. Quand le bus était immobilisé pour des raisons techniques ou autres, elle faisait son possible pour trouver une solution afin qu’il reprenne au plus vite du service. Les week-end d’astreintes, en l’absence de chauffeur comme c’était souvent le cas pour des raisons superficielles, son père se retrouvait à assurer lui-même la permanence sur la ligne, car deux bus à tour de rôle selon un planning établit par la compagnie devaient circuler. Les jours où celui-ci n’était pas de service, il leurs servait de moyen de transport vu leur grand nombre pour se rendre tous ensemble à la plage. C’était pour eux de bons moments de délire qu’ils vivaient tous ensemble. Malgré la quantité de places disponibles dans le bus, Jérémy et son frère Paul se querellaient toujours avec les autres pour occuper les sièges surélevés placés au-dessus de l’essieu arrière. Pour tous, cela paraissait enfantin, mais pour eux assis dessus, ils avaient l’impression d’être plus grands et de dominer les autres. Pendant tout le trajet c’était la fête, ça chantait, ça dansait. Une fois sur place, les plus jeunes s’empressaient de se déshabiller et de se jeter à l’eau, pendant que les autres aidaient leur mère à décharger et à installer les affaires. Au premier contact, on les entendait souvent hurler à cause de la température assez froide de celle-ci, mais après quelques minutes, plus personne ne semblait s’en soucier. Une fois installés, tous se retrouvaient à patauger sous le regard de leur mère qui veillait de la plage car elle n’aimait pas se baigner. Son père lui était un excellent nageur, une fois qu’il les rejoignait, il s’enfonçait dans l’eau et ne réapparaissait qu’à quelque cent, deux cents mètres du rivage. Sandrine et Jérémy impressionnés par sa façon de nager, partaient souvent à sa rencontre pour tenter d’en faire autant. Sous ses encouragements, ils parvenaient parfois jusqu’à lui, mais une fois à sa hauteur, épuisés, ils se reposaient dans ses bras. Après qu’ils aient récupéré, il les raccompagnait jusqu’au rivage et repartait vers le large. Il avait pour habitude de se mettre le plus loin possible de façon à avoir une vue d’ensemble sur tout ce qui se passait afin de palier à d’éventuels accidents. Sa mère de son côté gardait en permanence un œil sur eux, car elle craignait toujours qu’il leurs arrive quelque chose. En période sainte, leur passe-temps était d’attraper des crabes pour préparer pour les fêtes de Pâques le fameux « matoutou » que chacun attendait impatiemment. Toute la famille s’y mettait pour en attraper un maximum. Les leurs n’étaient pas aussi gros que ceux vendus dans le commerce, mais suffisamment pour qu’ils y trouvent de quoi se régaler. Pour se faire, ils repéreraient dans le sable les plus gros trous et les remplissaient d’eau de mer jusqu’à les immerger complètement ce qui faisait remonter à la surface leurs occupants qui les trouvaient en sortant, prêts à les cueillir. C’était un véritable travail à la chaîne car ceux qui craignaient de se faire pincer les doigts se chargeaient du ravitaillement en eau pendant que les autres s’occupaient de les attraper. Malgré son caractère assez rebelle, Jérémy était loin d’être des plus téméraires, alors il se contentait de ramener l’eau et de les regarder faire. Quand il arrivait qu’ils tombent sur un crabe récalcitrant qui refusait malgré tout de montrer le bout d’une patte, de colère Jérémy s’amusait à détruire son trou pour l’obliger à sortir. Une fois que celui-ci daignait se montrer et qu’il se réfugiait de panique dans le trou d’un autre, il était plié de rire quand celui-ci se faisait refouler par son véritable occupant et qu’il se faisait finalement attraper. C’était pour eux de grands moments de plaisir, car ils sortaient parfois de là avec pas loin d’une vingtaine de crabes « touloulous » qu’ils gardaient en vie jusqu’au jour J. Sur le chemin du retour, après ces journées bien remplies en émotion, c’était le chaos, plus personne ne parlait. Il leurs restait malgré tout en rentrant à nettoyer le bus pour qu’il soit propre et opérationnel avant de reprendre du service . Les plus grands s’occupaient de laver la carrosserie pendant que les petits se chargeaient de dépoussiérer l’intérieur. Une fois terminé, chacun se repenchait sur son travail d’école pour réviser et préparer la reprise du lundi. Ces week-end de sortie, le temps passait si vite qu’ils n’avaient pas toujours le temps de faire tout ce qu’ils avaient prévu.
Pendant les vacances scolaires, quand Jérémy et son frère n’étaient pas sages, son père les emmenait à son travail pour éviter qu’ils ne se bagarrent à la maison. Il pensait les punir en agissant ainsi, mais loin de tout ça, ils se faisaient tous les deux une joie d’y aller pour admirer les bateaux qui accostaient dans le port. Toutes ces lumières qui se déplaçaient dans la pénombre étaient pour eux une source de satisfaction que nul ne comprenait. En attendant ce grand moment, ils s’amusaient le long du port pendant que leur père lui vaquait à ses occupations dans son atelier.
A l’approche des bateaux, c’était l’effervescence, chaque employé se tenait à son poste et veillait à ce que tout se déroule sans incident. Obligés de se tenir en dehors d’un périmètre de sécurité, Jérémy et son frère admiraient ébahis, ce qui à leurs yeux était un véritable spectacle. Une fois à quai et correctement arrimés, les équipages qui ramenaient du poisson pêché au petit jour, les revendaient le long du port à une clientèle conquise auparavant. « Par ici du bon poisson frais » s’écriaient-ils. « Bels coulirous, belles dorades, vini ouè manmailles ! », (de beaux coulirous, de belles dorades, venez voir les enfants). Une fois le feu vert donné, le son des cornes de lambis retentissait dans le port comme le chant des sirènes dans le détroit de Messine en Sicile. Tous répondaient à l’appel pour s’offrir les plus belles pièces, c’était impressionnant. Ça se bousculait devant car chacun voulait être le premier à être servi. Le père de Jérémy lui ne se précipitait pas car étant employé du port, il connaissait pratiquement tous les bateaux qui y accostaient et avait droit à certains petits privilèges. Une fois leurs achats

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