Le retour du Calù
148 pages
Français

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Description

Pour tenter de relancer la vie économique et sociale de leur village, le maire et les habitants vont se lancer dans la grande aventure d’un show historique. La machine va s’emballer jusqu’au jour où le « phénomène » animant ces soirées disparaît. La rumeur enfle, qui sont les responsables de cette disparition qui conduit jusqu’à l’insurrection les habitants du petit village de Peirégous . Le commissaire Pérutti est chargé de l’enquête.

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312030845
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le retour du Calù
Barbajohan
Le retour du Calù















LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. Cette œuvre n’est que pure fiction imaginative à la manière d’un conte dont l’auteur est familier. Peiregous est une synthèse de nombre de petits villages de notre arrière-pays du Countea de Nissa.
Ce roman, écrit en 2008 est le premier de la saga des « Commissaires Pérutti »



Remerciement :
Un grand merci à Georges Bonaldi, pour son travail de correcteur.










© Les Éditions du Net, 2015
ISBN : 978-2-312-03084-5
Chapitre I
U N VILLAGE ENDORMI
Tout le monde vante la beauté de l’arrière-pays niçois, et surtout ses petits villages que l’on voit au loin perchés sur un piton rocheux ou à flanc de montagne.
Mais l’on aperçoit toujours ces villages soit depuis une nationale, soit depuis une départementale qui traverse dans le sens des vallées nos massifs de moyenne montagne pour aller soit vers une station de sport d’hiver (ou d’aventure d’été), soit vers un col qui permet de quitter le pays.
Aussi, passe-t-on, souvent devant le panneau indicateur dudit village au bord de la route. On regarde la petite route qui escalade en longs lacets le flanc de la montagne et qui conduit là-haut, et l’on se dit qu’on irait bien faire un tour à ce village, un de ses jours.
Mais le un de ces jours ne se produit jamais.
Même si en été, la population de ces villages double, c’est souvent le cas d’une estive familiale et souvent régionale ; il s’agit la plupart du temps des enfants, petits-enfants, cousins, neveux ou nièces de la dernière génération d’agriculteurs, d’artisans ou de commerçants qui d’année en année ont rejoins le cimetière. Et encore, lorsque les enfants grandissent et deviennent ados ou jeunes adultes célibataires, passer une semaine au village, où il n’y a rien, devient une corvée.
L’économie de survivance passant par le tourisme, c’est en effet la seule voie pour recueillir les subventions du Conseil Général ; il faut désenclaver et créer des animations pour faire venir le touriste.
L’histoire que je vais vous raconter se passe quelque part entre le Haut Var (Gorges de Daluis) et la Vésubie.
C’est un petit village arrimé sur un piton rocheux à 15 minutes en voiture d’un axe routier qui conduit aux sports d’hiver dans une usine à neige.
Ni son église, ni son lavoir, ni les quelques pierres de ce qui reste de son château médiéval et encore moins sa mairie ou son école communale (fermée en 1962), ne le distinguent des autres villages.
Aucun envahisseur historique, roi, prince, grand capitaine, n’a fait le détour pour s’y arrêter.
Aucun grand homme (ou femme) qu’il fût scientifique, romancier, peintre, sportif, voire comédien ou pire présentateur de télé, n’a daigné y voir le jour.
Et malgré quelques équipements touristiques récent, terrain polyvalent tenis-minifoot, pataugeoire, aire de pique-nique avec table, banc et poubelle plus éclairage de nuit, réhabilitation de l’auberge, restaurant, dépôt épicerie, boulangerie, toujours pas de touriste.
Aussi, les élus municipaux se réunirent-ils pour trouver « la solution ».
Mais la solution, n’était pas facile à trouver….
La Via Ferrata : « il y en a déjà une à P… et machin ne votera pas les crédits pour lui faire concurrence. »
Le parcours d’aventure dans les arbres : « Il y en a déjà une à B… et truc ne votera pas les crédits pour lui faire concurrence.
Le festival de…… : Ici, l’énumération est trop longue,
« Et s’il pleut, on n’a même pas eu les crédits et la subvention pour racheter un chapiteau pour le festin…. »
Bref, un véritable casse méninges.
Jusqu’au moment où du fond de la salle, parvinrent quelques paroles. « Ieu me remembra d’ou temps d’Ernest ». (Je me souviens du temps d’Ernest.)
« Parlez plus fort Mestre Guidje, dit le maire, Ici c’est un débat démocratique, si vous avez quelque chose à dire, dites-le, le temps des critiques en messe basse est terminé. »
« Ben, je voulais dire qu’on a même plus de Calù (Fada en provençal) au village, que quand on avait encore le pauvre Ernest, à la fin des années 50, il y avait même des gens qui montaient du littoral ou de la ville pour voir son cinéma. »
« E alura ! » s’exclama le premier adjoint.
« Oui, dites en nous plus », poursuivit le secrétaire de Mairie.
« Comme je suis un des plus vieux, et que cela fait des dizaines d’années que je le regarde mourir le village, je me suis dit, d’abord il y a ceux qui quittent les métiers de la terre pour aller travailler en ville, après il n’y a plus assez de monde pour pouvoir tenir ouvert plusieurs bistrots, après c’est le tour du commerce, après l’école, après l’église, après la poste… même des calus, des ravis, des fadas, des simplets, il n’y en a plus dans nos villages. Eux aussi sont partis ou se sont éteints.
Tout le monde dit un village sans école, sans auberge, sans restaurant, sans boulanger, sans curé, ce n’est plus un village. Mais un village sans calù, non plus c’est plus un village, le calù c’était aussi l’âme du village… Et puis, je me suis souvenu d’Ernest…. »
« Parce qu’il n’y en a pas assez de détraqués, de fous, de camés en ville. Tu veux qu’on les fasse monter ici pour faire de l’animation ? », éructa le président de l’amicale des boulistes.
« Ne nous embilons pas. Je ne me rappelle guère d’Ernest, j’étais trop petit à l’époque, mais quel est le rapport avec le tourisme ? », temporisa le maire.
« Eh bien, le Ernest était un gamin réfugié de la débâcle de 40, et qui avait été placé par l’assistance publique chez Ernestine. Il avait récupéré, on ne sait où une tenue d’aviateur anglais avec le casque de cuir et les écouteurs, un harnais de parachute, et quelques horions de la toile d’un parachute d’un container du maquis.
Avec ça, deux planchas et quelques cagettes, il construisait sa cabine d’avion sur la place, en face le restaurant de Toine, et il inventait tout un tas de scènes de mitraillages, de bombardement, de DCA, en refaisant tous les bruits avec sa bouche.
Il baragouinait un sabir avec des mots anglais, allemands, français, bref à l’écouter et à le voir, on avait l’impression d’être au cinéma paroissial à regarder « Raid sur Berlin » avec Tyrone Power. Bref, à l’heure de l’apéro sur la terrasse du Toine, c’était les premières loges pour le spectacle, jusqu’au jour où ça s’est su, un journaliste de Nice-Matin était là, il a fait une photo et un article et c’est parti.
À partir de ce jour, le Toine, il a viré les quatre joueurs de belotte habituels et les trois buveurs de ballon vin limonade de la terrasse et il a mis des tables de restaurant avec nappe…
Des gens pour voir le numéro de l’aviateur, il y en avait tous les jours de la belle saison, même qu’une fois, il est venu des Belges et une fois des Anglais, et même que le Monsieur, il riait et il disait qu’il comprenait l’anglais de l’aviateur.
Voilà comment le Calù ; il en faisait venir des touristes au village jusqu’au jour où……
Le jour où son parachute, il n’a pas dû s’ouvrir…
. Bref, il a disparu, d’aucuns disent qu’il aurait sauté du promontoire de la grande balme. On a retrouvé des bouts de son parachute accrochés à la paroi, mais de l’Ernest pas de trace.
Ben, voilà, je m’étais dit que peut être la solution pour faire venir du monde, ce serait de retrouver un autre calù…… »
« Ce ne serait peut-être pas une aussi mauvaise idée que ça ! », dit le premier adjoint.
« Non mais, vous nous voyez passer une annonce de recrutement : Village Haut Pays Niçois cherche Calù pour spectacle vivant : écrire Mairie de… », dit le président du Comité des fêtes.
« En plus, cela ne marcherait pas, les gens veulent de l’authentique et un emploi de Calù même saisonnier, il y en a au village

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