Le réveil du blockhaus de Sainte-Marine
111 pages
Français

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Le réveil du blockhaus de Sainte-Marine , livre ebook

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Description


Gwenn Rosmadec, écrivain public à Sainte Marine, a pour mission de rédiger les mémoires d’André Le Déan, un agriculteur à la retraite qui fut aussi résistant pendant la seconde guerre mondiale. Seulement voilà : ce dernier se fait assassiner dans d’étranges circonstances. Et d’autres morts vont suivre.


Quel rapport établir entre ces crimes, un blockhaus en ruines qui abrite des ossements, des vols de moteurs de hors-bord et un club du 3e âge en délire ? Voilà de quoi occuper les neurones de notre Breton préféré, efficacement secondé par son épouse Soazic.


Ce récit parsemé de dangers, mais aussi de cadavres, nous emmène de la Cornouaille, jusqu’en Suède en passant par la Bavière profonde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2018
Nombre de lectures 55
EAN13 9782374536071
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Gwenn Rosmadec, écrivain public à Sainte Marine, a pour mission de rédiger les mémoires d’André Le Déan, un agriculteur à la retraite qui fut aussi résistant pendant la seconde guerre mondiale. Seulement voilà : ce dernier se fait assassiner dans d’étranges circonstances. Et d’autres morts vont suivre.
Quel rapport établir entre ces crimes, un blockhaus en ruines qui abrite des ossements, des vols de moteurs de hors-bord et un club du 3e âge en délire ? Voilà de quoi occuper les neurones de notre Breton préféré, efficacement secondé par son épouse Soazic.
Ce récit parsemé de dangers, mais aussi de cadavres, nous emmène de la Cornouaille, jusqu’en Suède en passant par la Bavière profonde.


***




Comme beaucoup de Bretons, Alex Nicol a longtemps été un « expatrié ». La Bretagne, de ce fait, était un lieu magique, un fantasme d’autant plus rêvé qu’elle était difficile à atteindre. Et lorsqu’à quarante-cinq ans il a enfin pu poser son ancre sur la terre de ses ancêtres, il a mesuré à quel point vivre sur cette terre était un grand bonheur.
Après une carrière de chef d’établissements scolaires aux quatre coins du globe, il a envisagé de créer un cabinet d’écrivain public. Puis très rapidement l’idée d’écrire des romans s’est imposée. Il crée le personnage de Gwenn Rosmadec, Breton expatrié qui revient sur ses terres et va les célébrer. Profondément épris de son pays, de sa culture et de ses traditions, Gwenn Rosmadec, la quarantaine, roux, d’allure sportive, est Bigouden de cœur, et Quimpérois de racines. Ancien journaliste, il aspire à la paix, et pose ses valises à Sainte-Marine, petit port cornouaillais niché entre la forêt et l’Atlantique, en bordure de l’Odet. Il y développe une activité d’écrivain public...
C'est ainsi que nait la série de romans policiers Enquêtes en Bretagne , dont voici le dix-neuvième opus.
Alex Nicol a coutume de dire que le premier héros de ses romans c’est la Bretagne. La Bretagne et sa grande beauté, qui accompagne chacune des enquêtes de Gwenn Rosmadec et emporte le lecteur dans un parcours vivifiant, au son des cornemuses et du bruit du ressac.
Et le résultat final, c’est un chant d’amour de la Bretagne partagé par beaucoup de ses lecteurs.
Le réveil du blockhaus de Sainte-Marine
Alex NICOL
38, rue du Polar
Ce roman est dédié aux membres du jumelage de Penmarc’h avec Schierling, en particulier Florine, Sandrine, David, Klaus et Judith et mon compagnon de cornemuse Jeannot qui arbore avec fierté son kilt breton.
Chapitre 1
Gwenn Rosmadec jeta un œil par la large baie vitrée qui inondait de lumière son salon.
— Bon, ça va ! fit-il satisfait en auscultant le ciel. Il ne pleuvra pas ce matin.
— Où vas-tu mon minou ? demanda Soazic, son épouse et complice des bons et mauvais jours.
— J’ai rendez-vous avec un client.
— Dehors ?
— Oui, nos rencontres se font sur un banc dans l’Allée des Chênes.
Soazic avait de quoi être surprise. Son époux, écrivain public de Sainte Marine, avait plutôt l’habitude de rencontrer ses interlocuteurs dans son bureau, ou mieux, dans leurs demeures. Vieux réflexe de journaliste : l’analyse visuelle et olfactive de ces lieux donnait déjà des indications sur la personnalité du client et ouvrait la voie à des pistes intéressantes sur l’histoire que cet homme, ou cette femme, allait lui raconter. Devant la mine étonnée de son épouse, Gwenn crut bon de formuler une explication :
— C’est un vieux bonhomme ; il s’appelle André Le Déan. Il a connu la guerre comme résistant, mais n’en a jamais rien dit à personne jusqu’à ce qu’un vague cousin lui parle de moi et le convainque de me confier son passé pour que je rédige ses mémoires. Il a accepté à la seule condition que nos rencontres se fassent dehors.
— Un original ! fit Soazic.
— Peut-être pas. Je crois qu’il porte en lui des meurtrissures profondes et pense pouvoir les cicatriser en me les révélant.
— Très bien, fit la Bigoudène. Il est neuf heures ; je t’attends parce qu’ensuite nous avons promis à Gérard de passer pour la cérémonie de la première pierre du télescope.
— Tu fais bien de me le rappeler, j’avais oublié.
— Le maire compte sur nous ! À tout à l’heure !
Et elle déposa un baiser tendre sur la bouche de son Gwenn avant de filer vers la cuisine.

Septembre et l’automne avaient chatouillé les feuilles des grands arbres dont les couleurs vertes estivales allaient bientôt céder la place à ce puzzle bigarré de jaune, de mauve, de brun ou de rouge. Gwenn gagna rapidement l’Allée des Chênes, ce chemin piétonnier situé non loin de son domicile et s’y avança gaillardement. Outre les vieux chênes, d’imposants marronniers apportaient leur touche de sérénité à cet endroit. Dans le tunnel végétal, il distingua au loin la silhouette d’André. Assis sur le banc de bois, appuyé sur sa canne, son regard semblait se perdre vers les taillis de la forêt.
Lorsque Gwenn s’approcha, le vieux monsieur tourna sa tête, ornée d’un bonnet de laine bleu, et exhiba un franc sourire empreint de douceur, découvrant une rangée de dents déchaussées qui laissaient des espaces noirs entre les mandibules. Il redressa son buste en s’appuyant sur son pen baz , son bâton de marche, et lança :
— Bonjour Gwenn ! Je vous attendais !
Gwenn répondit au sourire du vieillard et prit place à ses côtés en déclenchant l’application Dictaphone de son téléphone.
— Alors André, hier nous avions parlé ici de votre enfance heureuse dans la ferme de vos parents. Vous deviez me raconter la chasse au furet !
Un éclat de bonheur s’alluma dans les yeux du vieux bonhomme.
— Ça, c’était quelque chose. On partait le matin avec un furet et on cherchait un terrier de lapin. Quand on l’avait trouvé dans la lande, on fixait un filet devant sur trois piquets et on laissait le furet filer à l’intérieur. Comme le lapin n’avait pas envie de se faire saigner, il détalait et se prenait dans les mailles.
Il partit d’un grand rire et ajouta :
— Qu’est-ce que j’ai pu manger comme lapins à l’époque !
Gwenn l’orienta doucement vers la suite des événements :
— Puis la guerre est arrivée. Racontez-moi cette époque !
André se plongea dans ses souvenirs en clignant les yeux. Gwenn nota une ombre d’émotion l’envahir. Il lui fallait rester délicat dans son questionnement pour aider son interlocuteur à exprimer ce passé. Au bout d’un moment, André libéra sa parole :
— Les Allemands sont arrivés à Quimper puis à Pont-l’Abbé où la Kommandantur avait été installée. Très vite le littoral devint une « zone noire » c’est-à-dire interdite d’accès. En fait, les Allemands craignaient un débarquement dans la baie d’Audierne et dès 1942 ils y avaient installé une série de blockhaus et de nids de mitrailleuses. Dans l’Odet, c’étaient des dragueurs de mines qu’ils avaient mouillés et pour les protéger, des bâtiments fortifiés avaient été érigés à l’embouchure.
— Celui qui est à moitié caché par la végétation à côté de l’ancien fort Napoléon ? s’enquit Gwenn.
— Oui, celui-là et un autre en contrebas ainsi qu’un poste de tir juste devant la guérite au bout de la Pointe.
— Et donc vous n’aviez plus accès à cette zone ? poursuivit Gwenn.
— En fait, répondit le vieux bonhomme, le site est noyé dans une épaisse forêt. Pour nous qui connaissions bien les lieux, c’était assez simple de se glisser jusqu’aux blockhaus et d’observer ce qui s’y passait.
— C’est comme ça que vous êtes devenus résistants ?
— Ça et aussi d’autres éléments qui sont venus alimenter nos possibilités d’espionnage. Le chef de la résistance à Quimper avait besoin de dresser la carte des fortifications le long de la côte pour la communiquer à Londres. Il a fait appel aux gens du quartier et a appris que certains disposaient d’un laissez-passer temporaire destiné à leur permettre d’apporter de la nourriture aux soldats de la Wehrmacht .
— C’était votre cas ?
— Mes parents avaient reçu l’ordre de fournir contre rétribution des œufs, du lait, des poulets et tout ce que la ferme pouvait produire et comme mon père était déjà assez âgé, c’est moi qui fus chargé de la distribution. Trois fois par semaine, je partais à vélo avec une remorque vers la route de la Pointe avec toutes les victuailles et un ausweis officiel. Il y avait deux contrôles à passer, mais à force de me voir, les soldats allemands avaient fini par me reconnaître et en général ça se passait bien.
— Et vous avez donc pu fournir les informations demandées ?
— Bien sûr ! Mais mieux encore : je suis devenu copain avec un des soldats en faction, un certain Martin Waldmann.
— Ça n’était pas dangereux ?
André se mit à rire.
— C’était un des aspects des missions de la Résistance : fraterniser avec l’occupant pour faciliter la recherche d’informations. J’avais seize ans à l’époque. J’avoue que je n’étais pas vraiment conscient du danger. Et en fait la plupart des soldats de l’armée d’occupation en Cornouaille étaient des Ukrainiens. Martin était le seul avec lequel je pouvais communiquer.
— Vous parliez allemand ? fit Gwenn, étonné.
— Pas du tout ! Pas plus qu’il ne parlait le français. Alors on baragouinait en anglais.
André resta un instant silencieux. Son esprit vagabondait sur les rives de cette époque. Puis il poursuivit :
— J’étais le cadet de la famille. Je tentais de découvrir le maximum de choses sans éveiller de soupçons puis, de retour à la ferme, je racontais à mon aîné, Erwan, ce que j’avais vu ou entendu. Lui, il notait tout dans un petit carnet caché sous une latte du parquet avant de communiquer l’information à un autre membre du réseau qui la remontait à Quimper…
André s’arrêta, comme si son esprit était parti se promener dans les méandres de ses souvenirs. Puis, après un nouveau long moment de silence, que Gwenn respecta, il reprit son monologue :
— Vous savez, quand j’y pense, ce soldat avait fini par m’être sympathique. Il s’était trouvé dans cette guerre par hasard et venait d’une ferme en Bavière. Il ne croyait pas aux rodomontades hitlériennes. Tout ce qu’il souhaitait c’était de rent

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