Le Roi est vaincu
222 pages
Français

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Description

Un polar à la française, où le jeu de l’assassin constitue le piment de l’intrigue. Il se joue de la police et s’amuse avec le lecteur, en l’aiguillant vers de fausses pistes. Le génie du criminel aura eu l’audace de sévir pendant cinq ans, de semer derrière lui le doute permanent, trompant ainsi le lecteur jusqu’à l’épilogue. De longues enquêtes, des rebondissements dans cette célèbre affaire criminelle, un suspense difficile à contenir, et une incertitude jusqu’à son terme...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332953773
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright

Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-95375-9

© Edilivre, 2015
Dédicace

À Christine,
À David, Stéphanie
À Gwenaëlle, Olivier
À Mathéo, Pauline, Marin et Noémie
Citation

Ne regrette pas les rencontres que tu fais dans la vie ; Les bonnes personnes te donneront du bonheur ; les mauvaises personnes te donneront de l’expérience ; les pires personnes te donneront des leçons ; et les meilleures seront à tout jamais dans tes meilleurs souvenirs.
Cherry Blossom
1
23 mars 1995 – Le Lac du Der
Il était sept heures du matin et le brouillard s’épaississait au fur et à mesure du jour qui apparaissait. L’air humide pénétrait le corps, ce qui était sans effet sur celui d’Alexandra, qui s’adonnait à son jogging matinal. Alexandra, une jeune femme de vingt et un ans, émaciée, et quelque peu musclée, allongeait sa foulée, à proximité de son objectif. Son souffle s’accélérait, au même rythme que son adrénaline, ce passage très bref que connaissent bien les coureurs de fond, une sorte de jouissance qui captive votre corps et l’envahit un court instant.
Elle parvenait à un stade de sa course à partir duquel, lors de la foulée des jambes, on se sent emporté à ne presque plus sentir son poids, une sorte d’envolée. Les joggeurs apprécient bien ce passage vif, durant lequel l’effort n’est plus ressenti, après des étapes de souffrances. Elle était presque au terme de son entraînement qui durait environ une heure.
Personne à l’horizon en apparence, et pourtant elle ressentait l’impression d’une présence, comme si un rôdeur l’observait, ne la scrutait, la déshabillait du regard. Le brouillard mélangé à ce silence matinal, autour d’un lac, était pour beaucoup dans cette atmosphère un peu brouillée. Elle avait déjà ressenti ce même malaise, à l’occasion de son dernier voyage londonien, lors de la traversée un soir du quartier de Whitechapel, au cœur de la City. Mais Alexandra eut vite fait d’écluser cette impression fugace, à cet endroit qu’elle fréquentait souvent lors de son jogging.
Elle n’avait pas repéré un véhicule en stationnement le long du lac, du côté contraire au sens de sa course. Le moteur tournait au ralenti et les codes étaient allumés.
Le chauffeur avait laissé la vitre avant droit ouverte, afin de pouvoir interpeller la jeune femme et l’interrompre dans sa course. La sueur coulant sur ses cils lui picotait les yeux et l’empêchait de bien identifier son interlocuteur, dont la voix était quelque peu douce et rassurante. Visiblement, il semblait égaré et cherchait sa route, une carte routière dans les mains.
Il déroula cette carte sur son volant, de sorte qu’elle ne voyait plus que son visage souriant, qui n’inspirait pas particulièrement la crainte, voire plutôt le contraire. Elle se disait en elle-même que dans le cas inverse, elle aurait apprécié qu’un quidam vienne la dépanner, embarrassé comme il semblait l’être à retrouver sa route. Alexandra avait reçu cette éducation, qui vous apprend à être courtois et altruiste quand l’instant l’exige.
– Mademoiselle, excusez-moi d’interrompre votre sport favori, mais je crois que je suis perdu, et je ne parviens pas à retrouver la route départementale. Il se déplaça côté pilote, pour tendre sa carte routière à Alexandra. Il portait des gants, et un bonnet, et la jeune femme connaissait par cœur les lieux qu’elle fréquentait assidûment.
– Attendez, je pense qu’il va m’être impossible de lire votre carte routière à travers cette purée de pois.
– Puis-je vous inviter à vous asseoir à ma place, je vais reprendre la mienne au volant, et peut-être qu’avec la lumière du plafonnier vous allez pouvoir m’aider ?
– Pas de souci, je vais vous dépanner.
Tandis qu’Alexandra prenait place en fermant la portière avant, le chauffeur démarrait sur les chapeaux de roue, et lui suggérait de fermer la porte et la vitre restée ouverte. Un ton sec avait remplacé un visage souriant et une frayeur soudaine venait de l’envahir un court instant.
– Arrêtez immédiatement, vous allez en sens contraire de mon objectif ! Qui êtes-vous, que me voulez-vous ?
– Pas de panique Alexandra, je ne vous veux aucun mal, si vous restez tranquille.
– Comment connaissez-vous mon prénom, où m’emmenez-vous, vous êtes cinglé ou quoi ?
– Calmez-vous, j’appartiens à la police, et j’enquête sur les lieux d’un vol. Je me suis adressé à vous, car je sais que vous connaissez bien les lieux. Je suis pressé d’arrêter un voleur qui pratique toujours à la même heure en rôdant autour du lac.
Il se trouve que j’ai cru l’apercevoir à une distance assez courte, là où le brouillard est levé. Regardez mon doigt, vous le voyez, il se trouve à l’entrée boisée, vers cet endroit où vous êtes sûrement passée tout à l’heure en courant. Peut-être n’y était-il pas à votre passage, mais cette fois je le tiens.
Les protagonistes parvenaient à l’orée d’un bosquet dans la forêt domaniale du Der, un endroit complètement désertique à cette heure matinale. Le chauffeur s’arrêta brusquement, contourna son véhicule jusqu’à la porte avant de sa passagère. Son déplacement avait été furtif, son agilité surprenante, mais tout en lui paraissant particulièrement inquiétant.
Il l’obligea à sortir de sa voiture, lui enlaça le cou d’une corde, en formant un nœud coulant serré, une corde de celle avec lesquelles on se pend, et lui glissa sous le menton un cutter.
Il la jeta ventre à terre, et lui menotta les mains derrière le dos avec une ficelle en acrylique.
– Si tu sors le moindre son de ta bouche, je t’égorge comme une truie, c’est bien compris ?
Alexandra était foudroyée de peur, les yeux exorbités, et tremblait de tout son corps, encore humide de la transpiration de son jogging. Elle ne pouvait même pas sortir un son tellement sa gorge était nouée. Elle réalisa soudain qu’elle était en danger et qu’elle ne pouvait appeler de l’aide. Tout s’était déroulé si vite qu’elle perdait tout le contrôle de son corps, comme endolorie, probablement par la violence du choc.
Il dépeça son survêtement d’un seul coup de lame de cutter de haut en bas. Avec la même gestuelle, il sectionna un mouchoir, tiré de sa poche, qu’il saisissait pour lui enfourner dans la bouche.
La scène avait duré trente secondes, tout au plus, un scénario qui paraissait avoir été méticuleusement préparé, pensé.
Alexandra en était au début de son calvaire, son bourreau agissait avec un calme remarquable, une maîtrise de soi effroyable, continuant la conversation comme s’il allait se mettre à table.
Il extirpa de sa poche une pipette de laquelle il sortit du sperme, l’introduisant dans son vagin, après lui avoir lacéré ce dernier. Un geste chirurgical, d’une précision incroyable qui aurait laissé pantois un médecin légiste.
Puis dans une rage démoniaque, il asséna des coups de cutter dans le ventre d’Alexandra, qui agonisait dans des souffrances indescriptibles.
Il l’acheva en l’égorgeant de ses mains gantées durant trente secondes jusqu’au dernier souffle. Dans un élan de folie inutile, il lui creusa une croix religieuse au niveau du nombril.
Avec délicatesse, il recouvra le corps de feuilles et de branchages, comme s’il eût voulu terminer son œuvre avec talent. Un cérémonial funéraire durant lequel il s’assurait ne rien abandonner sur place.
Le sol était sec ne laissant aucune empreinte de ses chaussures, et son véhicule avait été soigneusement placé sur le bitume, sans aucune trace de pneus dans la terre ou sur le bas côté.
Il venait de tuer cette jeune femme avec un sang froid remarquable et s’assurait sur tous les lieux du crime qu’il n’avait oublié aucun indice de son passage. Elle était encore visible à l’œil nu et il rajouta de ce fait, par précaution, plus de feuillages et de branchages.
L’assassin avait repris sa route sur la D2, après avoir commis son acte odieux, sans témoin, et s’était débarrassé de son véhicule, à cinquante kilomètres du lieu de son forfait, au bord d’un fossé, non loin de Colombey les deux Eglises.
Ainsi débuta en 1995, la célèbre affaire du « joueur criminel », dont toute une génération allait être profondément marquée. Elle allait suivre le sentier du crime pendant de nombreuses années. Une affaire à plusieurs chapitres dont les médias se firent l’écho, mais sur le tard, à un moment où elle prit des proportions insoutenables au regard de l’opinion publique.
Mais au début de cette affaire, les journaux et la télévision avaient vraiment passé sous silence ce meurtre pour une raison que les enquêteurs étaient les seuls à connaître.
2
Personne ne s’était inquiété de la disparition d’Alexandra, sauf ses parents qui la déclarèrent le lendemain matin à la gendarmerie de Saint-Dizier, qui prenait ainsi l’affaire en mains.
Cette unité était composée d’un lieutenant, âgé de cinquante trois ans, une moustache style Errol Flynn, cet acteur australo-américain des années 1930-1940, et d’une équipe de cinq gendarmes. Ce n’était pas des débutants puisque la plupart avaient au moins dix ans d’ancienneté.
Alexandra ayant effectué une fugue deux ans auparavant dans le cadre d’une crise d’adolescence, aucune enquête ne fut ouverte immédiatement. Les gendarmes attendirent avec une certaine circonspection, le surlendemain pour entreprendre une annonce de sa disparition dans le journal de la Haute Marne.
Les habitants de Giffaumont-Champaubert, dont était originaire Alexandra, entreprirent de leur propre initiative une battue de solidarité, à travers la forêt du domaine du Der, en appoint des recherches des gendarmes.
Alexandra était bien connue dans son village et tout le monde lui vouait beaucoup d’affection. C’était une jeune fille dévouée, bien sympathique, qui ne faisait pas parler d’elle, tout simplement parce qu’elle avait reçu une b

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