Le Sang des rêves
240 pages
Français

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Le Sang des rêves , livre ebook

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Description

Eugène est un quadragénaire qui vit dans une banlieue parisienne anodine. Il assume une vie de célibataire un peu compliquée, notamment avec la terrible maladie de sa mère.

Depuis peu, il fait des cauchemars d’une incroyable cruauté, et se rapportant toujours aux esclaves noirs de la traite négrière... Il pense que ce sont des messages qui lui sont adressés, et qu’il existe un lien avec sa vie réelle...

Raymond Procès nous détaille une histoire qui paraît coller à une réalité sans démesure, mais qui, à un moment inopportun, prend une tournure pour le moins stupéfiante...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334019118
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01909-5

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
– H.A.R.M. : (Roman)
– Kévin (Nouvelle)
– Nuances terriennes (Poésie)
– Vertiges d’amour : (Poésie)
Retrouvez toute l’actualité et tous les ouvrages de Raymond Procès sur le site :
www.raymondproces.com
Chapitre I
Caché au milieu du champ de cannes à sucre, il espérait surprendre ses poursuivants. « Jamais ils ne penseront me trouver ici » se disait-il. Le vent faisait fléchir les plumets des cannes qui paraissaient bien juteuses à souhait. C’est d’ailleurs une idée qui lui traversa l’esprit. Cela faisait si longtemps qu’il courait, la soif le terrassait. Manger une canne à sucre était une façon d’étancher sa soif et se redonner un peu de force grâce aux divers minéraux qui composaient le végétal au liquide rafraîchissant. Il entreprit la coupe et avec l’aide de ses dents éplucha la canne pour en mâcher avec une belle avidité la chair porteuse de tant de réconfort.
Pour se sentir plus à l’aise, il s’assit et profita de ce moment de répit pour réfléchir à sa situation. Il avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait. En un instant, il s’était retrouvé dans un environnement inconnu et comble de surprise, des hommes en armes et accompagnés de chiens l’avaient pris en chasse. C’était une histoire de dingue ! Qu’est-ce qui lui arrivait ? Son cerveau eut beau ressassé les événements dans tous les sens, aucune solution ne se révéla. À force de courir à travers champs et parmi les feuilles effilées et coupantes des cannes, ses vêtements étaient découpés et ressemblaient à des bandelettes pendantes de momies égyptiennes.
Alors, qu’il était tout à ses vaines réflexions, il sentit une odeur de brûlé. Dans le ciel, il vit passer des nuages de fumée poussés par le vent. Il entendit d’innombrables crépitements et l’espace qui se réchauffait peu à peu. Il comprit que ses poursuivants avaient mis le feu au champ de cannes. IL ne lui restait qu’une seule alternative, c’était de courir droit devant lui. Cependant, il devina que cette initiative le menait directement à un piège, l’unique issue où l’attendaient, certainement, les hommes armés. Pour autant, il n’avait guère le choix, à part celui de finir, griller comme une saucisse.
Après une course rapide, il sortit du champ. En effet, une dizaine d’hommes en armes le mettait en joue avec des fusils qui lui paraissaient très antiques. De plus, des molosses, fermement maintenus, lui aboyaient dessus avec un secret désir de l’étriper. Il s’arrêta net, ne cherchant pas à faire un geste qui susciterait un tir inconsidéré. Il remarqua que les individus étaient habillés d’une drôle de façon. Leurs vêtements ressemblaient à tout l’accoutrement des militaires du XVIII siècle à l’époque de la Révolution française de 1789. Et fait, d’autant plus bizarre, ils s’exprimaient d’une façon étrange et le traitaient de sale esclave en fuite. Il avait vraiment du mal à suivre le film de cette étonnante histoire.
Deux hommes vinrent vers lui et sans ménagement, ils l’obligèrent à marcher devant eux. Il n’osa prononcer un mot, ses assaillants montraient une telle violence qu’ils ne voulaient pas les contredire de peur de se faire arracher la jambe par un des chiens aux crocs non engageants. Ils marchèrent longtemps et se retrouvèrent dans une clairière au milieu d’une profonde forêt. Les lieux paraissaient sauvages et inhospitaliers.
On le fit asseoir un moment, sous la garde d’un soldat tenant un énorme chien. Il crut comprendre, par l’agitation des autres membres de la troupe, qu’ils ne se sentaient pas en sécurité dans ces bois. Aussitôt ce sentiment constaté, des bruits suspects s’élevèrent des divers fourrés qui les entouraient. Les chiens se mirent à japper d’une manière tonitruante. Les hommes armés se regroupèrent prêts à faire face à un ennemi invisible pour le moment. Lui, ne sachant pas à quoi ou à qui, il avait à faire. Il se dissimula derrière un gros tronc d’arbre.
Il n’était plus la préoccupation première de ses ravisseurs. Plus les choses avançaient et moins, il comprenait sa présence en ces lieux. Soudain ! Des dizaines hommes noirs à moitié dévêtus sortirent des bois et encerclèrent la petite troupe armée. Les nouveaux-venus étaient armés de fusils, de sabres, de bâtons et toutes sortes d’instruments tranchant et coupant. Ils avaient tous des physiques d’athlètes avec des carrures plus impressionnantes les unes que les autres. Leur peau couleur d’ébène les rendait presque invisibles dans la pénombre maintenue par les énormes branchages des grands arbres. Ils étaient trois fois plus nombreux que le groupe d’hommes qui l’avait fait prisonnier. Pourtant, c’est une considération qui importait peu à un des soldats qui semblait être le chef. Il ordonna à ses hommes de tirer dans le tas. À la première salve, les guerriers noirs se mirent à couvert dans les bois, et pendant que les soldats rechargeaient leurs fusils, ils revinrent à la charge. L’attaque fut rapide et d’une rare violence. Plus que les fusils, ce sont les machettes qui jouèrent un rôle déterminant. En effet, les assaillants noirs possédaient une dextérité impressionnante pour s’en servir.
De sa petite planque, il assista à une scène tragique, digne des plus grands films d’horreur. La petite troupe d’hommes, dont, désormais, il était devenu l’ex prisonnier, gisait par terre, la tête décapitée et certains membres en morceaux. Pour comble de terreur, même les chiens avaient subi ce funeste sort. Une fois la boucherie terminée, la terrible tribu de guerriers, à la stature de colosse, se retourna en sa direction. Il n’osa bouger de son tronc d’arbre, une bien pâle protection ! Il pensait qu’il allait subir la même fin que ces malheureux soldats. C’est alors que le groupe d’hommes noirs s’écarta pour former un couloir. À cet instant, il vit apparaître un individu exceptionnel. Il dépassait de plus de deux têtes les guerriers présents qui devaient déjà mesurer plus d’un mètre quatre-vingt-dix. Sa musculature était prodigieuse, et sa démarche souple et tout autant puissante. Il avançait vers lui comme s’il venait vers quelqu’un qu’il connaissait.
– Eugène ! Eugène !
Il se réveilla en sursaut, ne sachant pas encore déterminer dans quel univers où il se trouvait.
– Eugène ! Eugène !
À ce moment, il se rendit compte que la voix était réelle et qu’elle lui était familière. Il se leva de son lit et alla ouvrir la porte d’entrée de son appartement.
– Alors, lui dit un homme qui se tenait à l’entrée, tu viens juste de te réveiller, à ce que je vois !
C’était son voisin de palier.
– Oui, balbutia Eugène, nageant encore dans un épais brouillard.
– Excuse-moi de te déranger, mais ta voiture gêne et j’ai l’impression que la fourrière ne va pas tarder à venir l’enlever.
– Je vais la déplacer, merci de m’avoir prévenu, répondit laconiquement Eugène.
– De rien ! Mais tu as une sale mine. Tu devrais dormir la nuit ! lui balança le voisin avec un petit sourire aux coins des lèvres.
Eugène n’eut pas la présence d’esprit de lui répondre. Un grand trouble l’agitait. Ce rêve était si présent encore dans les moindres parcelles de son esprit. Il avait beaucoup de mal à faire la part des choses. C’est à croire qu’il naviguait dans une réalité connue et un monde parallèle qui le laissait perplexe. Au moins la mise à la fourrière de sa voiture faisait partie de sa réalité du moment et il fallait qu’il réagisse assez vite, car il avait absolument besoin de son véhicule pour la journée du lendemain. Cependant, tout en se préparant pour sortir, il se remémorait la scène violente qui habillait ce rêve étrange qui l’habitait encore. Il se posait des questions sur la nature de ce cauchemar. Il est vrai, dit-on, que les rêves sont prémonitoires, mais la vision de telles atrocités, seraient les prémices à quel funeste événement dans sa réalité ? Ces successions de réflexions le troublaient, voire l’inquiétaient.
Chapitre II
La porte claqua d’un bruit discret longuement étudié par les spécialistes du marketing pour plaire à l’oreille humaine. Il réajusta son manteau et releva le col pour se protéger du vent et d’une pluie battante. L’eau froide déferlait du ciel et s’échouait sur les verres de ses lunettes, ce qui perturbait sa visibilité. Un sac en bandoulière, il se mit en marche. Il avait roulé durant une heure sur le périphérique partiellement encombré. La porte de Versailles était un lieu privilégié pour bien des manifestations en tous genres : plusieurs halles d’expositions couvraient un large site parisien et donnaient à l’endroit une exclusivité connue de la France entière.
C’était le salon du livre de l’an 2001, il y était convié en ce début de printemps. Le temps maussade et froid ne s’accordait pas avec la saison mentionnée sur le calendrier. Il marchait à grands pas, essayant, tant bien que mal, d’éviter les flaques d’eau. Il sentait les gouttes s’installer sur son crâne. La nature de ses cheveux frisés facilitait le maintien de l’eau, comme un réservoir improvisé. Il était originaire de la Guadeloupe qu’il avait quittée à l’âge de sept ans pour s’établir avec ses parents dans une de ces banlieues parisiennes. Il était, comme certains disent, un métis, puisque ces deux grands-pères furent de purs marins bretons. Bien que sa peau soit bronzée, il avait un faciès de type européen et une chevelure semblable aux indiens coulis vivant aux Antilles. De petits yeux noisette brillaient sur un visage d’agréable moulure. Il possédait une silhouette athlétique et une démarche empreinte d’élégance. Il mesurait un mètre quatre-vingt et portait l’habit avec une classe naturelle. Même sous une pluie sans nom, il d

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