Le trésor du proscrit
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Le trésor du proscrit , livre ebook

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Description

Dans une librairie de Maracaibo, l’inspecteur DOUBLET se procure un livre à propos du député Roger Collet déporté, sous le Directoire, en Guyane française.


Une trentaine d’années après l’événement, l’auteur du bouquin expliquait comment Roger Collet avait découvert un filon aurifère et négocié son retour au pays en échange de son trésor. Mais, la maladie l’ayant probablement emporté, l’exilé n’était jamais monté à bord du bateau et l’écrivain supputait que le magot devait encore se trouver dans le « Manoir », une propriété qu’il avait acquise au Venezuela en fuyant son lieu de détention.


Le « Manoir » situé à proximité, et étant désormais habité par un français, l’inspecteur DOUBLET décide de s’y rendre par curiosité.


Là, il apprend par le propriétaire qu’un homme d’affaires un peu louche insiste pour lui acheter son domaine à bon prix...

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Informations

Publié par
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EAN13 9791070035986
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INSPECTEUR DOUBLET
À TRAVERS LE MONDE

LE TRÉSOR DU PROSCRIT
Récit d'aventures

Jean NORMAND
I
LES DÉPORTÉS DU DIRECTOIRE
 
— C'est un curieux vieux livre français, señor, très intéressant, je puis vous l'assurer, car je l'ai lu moi-même. Par une coïncidence, la propriété « Le Manoir », dont il est question dans cet ouvrage, se trouve ici à la sortie de la ville, habitée par deux Français, ce qui augmente considérablement l'intérêt du volume.
— Oui, vraiment curieux, acquiesça l'inspecteur Doublet tout en feuilletant le livre qu'il venait de remarquer à la devanture d'un libraire de Maracaibo, où il était arrivé la veille.
Ce volume, qui portait la date d'édition de 1830, était couvert d'un cuir qui l'avait assez bien protégé. Il avait pour titre : « Les Déportés du Directoire », et était l'œuvre d'un certain M. de Saint-Alban qui, dans l'avant-propos, certifiait la relation des faits, des dessins, plans et cartes annexés à l'ouvrage, conformes aux documents consultés par lui aux Archives nationales en 1830.
L'inspecteur Doublet fit l'acquisition de l'ouvrage et quitta le libraire en lui promettant de revenir le voir.
Pendant la sieste, allongé dans sa « transatlantique », il commença la lecture de l'œuvre de M. de Saint-Alban et fut tout de suite empoigné par le sujet traité, et dont il nous faut, pour la clarté des faits qui vont suivre, donner un bref résumé.
L'auteur retraçait tout d'abord dans tous ses détails le complot du 18 Fructidor, an. V (1794), après lequel le Directoire vota la loi de déportation en Guyane française pour se débarrasser de ses ennemis en les condamnant à un exil lointain.
Il relatait ensuite l'embarquement des condamnés à bord de la frégate « l'Hécate », leur arrivée en Guyane et leur répartition dans les villages de la côte Kaw Kourou, Sinnamary, Counamana, Iracoubo et Organabo.
Les déportés étaient au nombre de cent quatre-vingt-treize, parmi lesquels on relevait particulièrement les noms de Pichegru, Lavilleheurmois, Ange Pitou le fameux chansonnier, Tronson du Coudray, Roger Collet, savant géologue.
Après cette exposition assez longue, l'auteur consacrait tout le reste de son ouvrage à Roger Collet qui, seul avec Pichegru, réussit à quitter un pays où il était voué à la mort, la fièvre jaune exerçant à l'époque des ravages qu'il était impossible d'enrayer.
Aidé par des colons hollandais, Pichegru réussit à passer la Guyane hollandaise, puis à gagner l'Europe.
Mais voyons ce qu'il advint de Roger Collet, et laissons la parole à l'auteur.
 
« Le ci-devant député Roger Collet, écrivait M. de Saint-Alban, fût débarqué sur la côte de la Guyane française à Sinnamary, qui lui avait été assigné comme lieu de résidence. Il habitait une sorte de ferme construite et exploitée par les pères jésuites au dix-huitième siècle.
Géologue éminent, il occupa son temps à étudier les terrains de la région où il se trouvait. Il fit part au Directoire de sa découverte d'un filon aurifère important, joignant à l'appui de ses dires des cartes, des plans, des relevés topographiques. Le Directoire versa les documents aux Archives nationales, sans plus y porter d'attention. »
 
Les derniers chapitres du volume étaient consacrés au récit de l'évasion de Roger Collet.
 
« Il réussit à s'embarquer à bord d'une tapouille qui l'amena au Venezuela. Ici, l'histoire se corse du fait qu'il pût emmener avec lui, dans les cales du petit bateau, plusieurs tonnelets contenant l'or récolté par lui au cours de ses prospections, et qui représentait une somme considérable.
Débarqué au Venezuela, Roger Collet acheta aux environs de Maracaibo une propriété qu'il appela « Le Manoir ». Un an plus tard, le ci-devant député mourait de la fièvre jaune. »
 
Et M. de Saint-Alban concluait :
 
« Il est hors de doute que le ci-devant député avait emporté avec lui, de Guyane, une quantité d'or importante. L'achat du « Manoir » et la vie aisée qu'il mena jusqu'à sa mort en sont une confirmation, mais ce qui est curieux, c'est qu'on ne découvrit chez lui après son décès que fort peu d'argent. Et il est permis de se poser cette question : Ce n'est pas en un an que Roger Collet a pu dépenser les sommes considérables que représentait l'or emporté par lui, et l'on se demande. Qu'est devenu le trésor du proscrit de Fructidor ? »
 
L'inspecteur Doublet lut avec un vif intérêt cet ouvrage et, le lendemain, vint revoir le libraire.
— Vous aviez raison, Monsieur, lui dit-il. Le livre de M. de Saint-Alban est parfaitement documenté et remarquablement intéressant. Aussi bien, serais-je curieux de voir ce « Manoir » où Roger Collet termina ses jours loin de sa patrie.
— Mais rien de plus facile, señor, déclara le bouquiniste, enchanté de l'opinion de son client qui concordait avec la sienne. Les propriétaires du « Manoir » sont des Français comme vous d'abord, et puis ce sont aussi des señores très aimables.
L'inspecteur Doublet quitta le libraire sur une cordiale poignée de main, loin de se douter que la curiosité éveillée en lui par la lecture des « Déportés du Directoire », allait le...

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