Léa de Longvalle, c est moi !
164 pages
Français

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Léa de Longvalle, c'est moi ! , livre ebook

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Description

Léa, courtisane en vue, emménage sur la Côte d’Azur pour donner naissance à un enfant. Elle ne l’a pas voulu mais elle choisit tout de même de le garder et part pour Antibes. Cette maternité va humaniser cette âpre fille de la campagne réaliste et égoïste. Elle part donc, accompagnée d’Irma, sa femme de chambre et de l’enfant naturel de cette dernière, Louiset.

Cette histoire est inspirée des nativités de Berthe Morisot. C’est le roman tel qu’en lui-même ; les péripéties s’enchaînent à un rythme effréné et c’est là toute l’originalité de cette écriture au ton résolument badin, où la psychologie des personnages se lit en filigrane au travers de l’action et des dialogues.

Voici donc l’histoire de Léa, de sa splendeur et de sa tragique déchéance, avec tambours, et trompettes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334167437
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-16741-3

© Edilivre, 2016
Quelques mots de l’auteur

Quelques mots de l’auteur
J’ai toujours aimé peindre, mais c’était difficile, c’était une lutte. Quand j’ai découvert l’écriture, j’ai découvert mon bonheur.
Marianne Astruc, écrivain, peintre et poète est née en 1925. Son père est ‘inventeur du mot « anticonstitutionnellement ». Il est journaliste et conservateur du musée Cognac Jay, puis Galierra. Sa mère est rédactrice en chef du « jardin des modes » anciennement Vogue. Fait suffisamment rare à l’époque pour le noter, elle a comme ambition pour ses enfants « Qu’ils réussissent dans les arts ». Marianne Astruc, dans cet univers privilégié découvre sa vocation de peintre en admirant les Gauguin et les Van Gogh qui illuminent la salle à manger du prieuré où elle joue avec son amie, la fille du peintre nabi, Maurice Denis, dont la propriété jouxte la demeure de ses parents à St Germain en Laye. Elle est la sœur d’Alexandre Astruc, cinéaste, précurseur de la nouvelle vague et d’Alain Astruc, comédien, metteur en scène, auteur, théoricien du théâtre, bien connu des étudiants de toute une génération du département théâtre de Paris VIII.
Pendant la guerre de 40, je marchais à pied dans la neige. Dans la rue du dragon, je longeais les galeries. Au moment du choix d’une profession, je passais à l’orientation professionnelle, on me trouva si nulle qu’on me bombarda étudiante aux Beaux-arts.
Après avoir fréquenté les Beaux-Arts et l’école des arts appliqués, Lisa Lemonier, Marianne entre à la maison Kings et dessine pour les soyeux de Lyon et la Haute couture. Elle est peintre dans les années 50. « Un Watteau déguisé en Gavroche » dira d’elle Edouard Boubat, photographe célèbre pour ses portraits radieux de Leïla, la très célèbre jeune fille des cartes postales au corsage blanc transparent et au soutien-gorge noir, sa camarade et collègue de travail.
Tout à son art. Très peu opportuniste dans un Paris qu’elle ne fréquente pas, son travail de peintre restera confidentiel. Son frère, Alain Astruc parlant de la renommée dit pourtant de cette époque en évoquant son frère et la caméra stylo « Tout allait très vite, on avait une idée, on convoquait la presse et tout de suite on existait, on était du tout Paris »
Après un mariage, des enfants, un divorce et une longue maladie, Marianne commence à écrire à l’âge de 66 ans. En tout elle écrira cinq romans, de nombreuses nouvelles, et deux recueils poèmes. « Marianne où les Parfums de la Vie » ; Roman important par la taille (de plus de six cent pages), raconte l’épopée parisienne d’une jeune provinciale poursuivant sa vocation littéraire dans les années trente. Léa de Lonvalle, c’est moi ! est sa première œuvre publiée.
Géraldine Lagadec
Léa de Longvalle, C’est moi !
 
Le pain noir
Irma Raquelin naquit à Saint Priest, village de l’Ardèche. Je ne me lancerai pas dans le récit de son enfance, ce serait trop long ; elle fut séduite, eut un « éfant », comme on dit à la campagne et entra au service des époux Follet, aubergistes. Ils l’aidèrent à élever son fils. Le gosse fut d’abord mis en nourrice. Il grandit. Bien sûr, elle payait tout, ça n’était pas gratuit ; c’était bien trop cher pour la malheureuse. Madame Follet, un matin lui conseilla de quitter le village pour monter à Paris.
– On y est mieux payé, tu trouveras du travail. Il paraît que la vie y est plus agréable qu’ici. Avec papa on te paie ton voyage. Ce n’est pas pour te mettre à la porte, c’est pour t’aider. On en aura gros sur le cœur de te voir partir.
Irma vint à Paris. Au village, elle travaillait dur. La grande ville la faisait rêver ; elle acheta des cartes postales chez la mercière. Follet l’installa en troisième avec son ballot. Les banquettes étaient en bois. Son fils l’accompagnait.
– Tu vas avoir mal aux fesses, ma belle.
Il riait pour se donner une contenance en embrassant Irma et l’enfant.
– Adieu, fi-fille. Dis-toi, si tu as des ennuis, les Follet sont là pour m’aider.
Il lui remit l’adresse d’un hôtel.
– Il paraît que c’est bien. Des cousins y ont passé deux jours. Ecris-nous.
– Adieu, père Follet.
Ça y était, elle partait pour Paris. La locomotive se mit en route. L’aubergiste agita la main, Saint Priest s’éloigna, puis disparut au loin.
* *       *
Le voyage fut long. L’enfant dormait, s’éveillant pour manger, puis se rendormait. Irma rêvassait, coincée entre un militaire et une paysanne.
Une fois à Paris, elle prit le gosse d’une main, son ballot de l’autre et sautant sur le quai, regarda autour d’elle. C’était Paris, cet écoulement de voyageurs qui se bousculaient. Dans un nuage suffocant de fumée et de poussières, ne sachant que faire, elle longea le quai. Perdue, elle s’affolait. Un homme s’approcha. C’était un employé.
– Monsieur, je viens de Saint Priest. Pourriez-vous m’indiquer le chemin de mon hôtel, s’il vous plaît ? Mon enfant est fatigué, je ne sais plus quoi faire.
– Madame, je vous conduis à l’accueil. On vous renseignera.
Elle suivit cet homme. On la dirigea vers l’hôtel, on lui indiqua le bus et l’emplacement de l’arrêt.
– Pour la cohue, on n’y peut rien. Soyez ferme, jouez des coudes, madame.
Munie de ces indications, Irma se fraya un chemin. Concentrée sur son but, en nage, elle parvint boulevard Diderot
Les carrosseries
Louiset ne pleurait plus. Il s’intéressait aux voitures.
– Maman, regarde les autos. C’est une Peugeot. Là, c’est une Renault. C’est mieux qu’au village. Là bas, il n’y a rien.
Il trépignait.
– Tais-toi, tu me tues. Suis-moi, ça vaut mieux que de brailler.
Elle se demandait, intriguée, comment cet enfant pouvait connaître toutes ces voitures. Il n’était jamais sorti de son village et n’en avait jamais vu une seule de toute sa vie. Irma comprit rapidement que son enfant s’adapterait facilement à cette ville qui lui paraissait à elle, si étrange et si inhospitalière.
L’hôtel de France
Essoufflée, elle parvint à l’arrêt. Louiset s’agitait sans cesse. Elle était sur le point de lui en coller, quand elle vit l’autobus arriver. Ce fut la ruée. Sans réfléchir, elle attrapa le gosse, comme une furie, elle sauta sur le marche pied ; le contrôleur l’empoigna et la hissa à l’intérieur.
– Bravo, Madame vous êtes bonne pour le saut à la perche sur dix mètres de hauteur.
Elle chercha à s’asseoir. Des quidams occupaient les sièges, elle resta debout, tremblante de fatigue. « Ces Parisiens, des malotrus. Je n’ai jamais vu ça, c’est trop dégoûtant. »
Le réveil
Dans ses bagages, elle avait emporté un réveil. L’objet sonna bruyamment comme agité de spasmes nerveux. On la regarda. Confuse, elle stoppa la machine. C’était un vieux réveil matin en métal, ancien modèle qu’elle avait acheté à la foire d’Aurillac. Ils arrivèrent enfin rue de l’Alouette, elle descendit, le bus s’éloigna. Pas un passant. La rue montait, bordée des deux côtés par des maisons grisâtres, lézardées et couturées d’humidité, il pleuvait. Des feuilles mortes, soulevées par le vent, heurtèrent la joue de l’enfant. Il ne réagit pas, il venait de la campagne. Désorientée, Irma cherchait l’hôtel, il se faisait tard.
Le pot au feu
Les Follet lui avaient indiqué l’hôtel de France, 36 rue des Alouettes. Elle y était, dans cette rue. Cherchons l’hôtel. Il était à deux pas. Elle appuya sur un timbre.
– Vous désirez ?
– Une chambre pour la nuit et un repas.
Elle se trouva dans une pièce accueillante. Ça sentait le pot au feu. N’en pouvant plus, elle se laissa tomber sur une chaise.
– Courage, vous allez manger un morceau, ça ira mieux.
– Louiset a faim. Louiset veut de la soupe et du pain.
– Allez, madame, une cuillerée après l’autre, il ne faut pas vous laisser aller.
Irma était inerte. La patronne lui versa du vin. Une gorgée, puis une autre. Les couleurs lui revinrent aux joues.
– Essayez d’ouvrir les yeux.
Elle les ouvrit.
– Regardez votre gamin, il mange bien. C’est sa deuxième assiette de soupe.
Ce fut son troisième contact avec ce Paris qu’elle trouvait si chaotique.
L’édredon
Epuisée, elle s’enquit de la chambre. Elle fut obligée de s’informer du prix.
– A un lit, c’est moins cher.
Louiset tapait dans le pot au feu. Ils montèrent. La chambre était confortable et le lit lui tendait les bras. Elle eut à peine la force de s’y laisser tomber. Elle s’allongea tout habillée, s’endormit sous l’édredon de plumes, son enfant blotti contre elle.
Monsieur Duby
Le lendemain, elle serait bien restée couchée. Il fallait discuter du prix de la pension. La patronne entra.
– Vous avez bien dormi ? Voyez le temps. A Paris, il pleut toute l’année.
– Le petit est réveillé.
– Ne vous inquiétez pas, la maison est tranquille. Mes clients ne sont pas bruyants. Si vous voulez me voir, je suis à la cuisine. A tout à l’heure, je me sauve.
L’hôtel s’animait. Irma entendit des portes claquer. On parlait dans le couloir.
– Vous avez reçu vos impôts, Duby ?
– L’état exagère. On a bon dos, les petits. Il y aurait de quoi monter à l’Elysée.
– Vous avez vu la dernière ? Otéro fait un procès à son amant.
Qui était Otéro ? Pour Irma, c’était du chinois. Elle débarbouilla Louiset, l’habilla, descendit à la cuisine. On prit le café, on s’informa.
– C’est monsieur Duby et le greffier de la préfecture, ils causent tous les matins, ils sont voisins.
Irma se plut dans cette pièce accueillante. Le café au lait lui paraissait délicieux.
La pause café
Irma devait chercher du travail. Elle était à Paris pour ça. Elle s’interrogea. La patronne me donnera peut-être une idée.
La cuisine est évidemment la pièce principale d’une maison, le quartier général des forces armées, Air Terre Mer. Clothilde était à son poste, elle supervi

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