Maputo. Dans les ruines d’un bâtiment tout juste pulvérisé, est retrouvé le corps d’Emilio Mukasemba, haut gradé travaillant à la Force de Protection des Hautes Personnalités. Pour le vieil inspecteur João Alberto Manuel, ami de la victime, nul doute qu’il s’agit là d’un meurtre que l’on a voulu habilement dissimuler… Expatriée en France, la sœur d’Emilio, Ganeha, elle-même policière, est mise au courant de la disparition de son frère et prévenue de ses prochaines obsèques. Officiellement, son retour vers les terres natales se fait donc à titre familial et privé… Officieusement, la jeune femme s’implique immédiatement dans l’enquête, d’autant plus qu’elle apprend que son frère lui aurait envoyé, juste avant sa mort, un e-mail dans lequel il exprimait une certaine crainte quant à l’avenir du Mozambique et à sa stabilité. Trop tard pour reculer donc et Ganeha se voit happée dans une enquête qui la placera, elle et tous ceux qui l’assisteront, depuis Manuel à Irfan, l’ancien collègue du défunt, face à un complot aux ramifications ténébreuses et inouïes. "Lengalengá" désigne en langue changane l’idée d’un enfermement dans une situation oppressante, ardue à démêler. Un titre parfaitement pesé, qui illustre, avec exactitude, l’évolution précaire, dangereuse, vertigineuse, des investigations menées par Ganeha et ses compagnons. Qui colle aussi au plus près aux sensations que procure cette œuvre incroyablement dense, qui, au fil de ses retournements et rebondissements, réserve palpitations et sueurs froides. Trépidant, parvenant à équilibrer action et réflexion, le roman de José Da Costa a ainsi l’étoffe des grands polars, de ceux qui vous coupent le souffle par la maîtrise, millimétrée, de leur intrigue labyrinthique.
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