Les aventures d un détective amateur - L intégrale
176 pages
Français

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Les aventures d'un détective amateur - L'intégrale , livre ebook

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Description

M. Mirmac est un trentenaire, riche et sportif, que la vie ennuie à mourir. Il a pour domestique un Américain de son âge, Harry Wilson, un homme intelligent et dévoué. Tous deux sont blasés jusqu'au jour où Mirmac décide de mettre du piment dans son existence en embrassant la carrière de détective. Il en profite pour exhorter Harry à jeter son uniforme de domestique pour qu’il devienne son aide, son acolyte, son partenaire...


Dès lors, le privé investit son argent au service de son métier, et lui et son compère vont retrouver le goût de l’existence et prouver leurs qualités d'enquêteurs. Car, c’est lorsque l’on frôle la mort que l’on mesure la beauté de la vie, c'est là tout le sel d'un destin fait de péripéties et de dangers.


« Les Aventures d'un Détective Amateur » furent publiées, quotidiennement, en 1908, dans un grand journal de l'époque et qui étaient annoncées ainsi :


« Ces aventures intéresseront les lecteurs par l’intensité des scènes et la variété des milieux où elles se passent. C’est un véritable kaléidoscope de types étranges, bien vivants. C’est une succession de récits rapides et vibrants avec une ombre de mystère planant sur le tout qui en doublera le charme. » L’auteur en est, malheureusement, inconnu, mais le plaisir de lecture de ces récits est, lui, bien présent. Après plus d’un siècle, les voilà enfin exhumés, pour la plus grande satisfaction de tous.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782373471816
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Aventures d'un Détective Amateur
Auteur inconnu
D’après les textes publiés journellement à partir d u 17 octobre 1908 dans LE FEUILLETON du « MATIN ».
COMMENT ME VINT MA VOCATION
Tout le monde a remarqué que dans les crimes sensationnels, même lorsque les assassins sont arrêtés, que les débats en cour d'assises ont eu lieu avec toute la publicité possible, il reste toujours un point à éclaircir. À plus forte raison, lorsque les auteurs de l'attentat sont demeurés inconnus.
Il y a quelques années, un crime épouvantable a été commis. Tout se trouvait réuni pour qu'il passionnât le public : l'atrocité du forfait, la personnalité de ceux qui en avaient été les victimes, et qui étaient des Parisiens très connus, très élégants et très riches, dont la chronique avait eu à s'occuper déjà à plusieurs reprises.
Dans le public pourtant, à différentes reprises, de s noms avaient été prononcés, des noms de gens connus aussi, mais jama is, malgré des présomptions qui semblaient des plus sérieuses, une arrestation n'avait été opérée.
On prétendait que les assassins étaient connus de l a police, mais que de hautes influences empêchaient qu’on ne sévisse contre eux.
La curiosité qui s'était emparée de moi à cette occ asion fut si intense que je me dis que jamais crime ne parviendrait désormais à ma connaissance sans que j'en eusse le fin mot.
J'étais jeune. J’avais trente ans à peine. J'étais riche, j’étais vigoureux, agile, m’étant fait remarquer dans tous les genres de sports : tir, natation, courses à pied, etc. J’avais épuisé toutes les jouissances de la vie. Une femme que j'adorais venait de me trahir lâchement. Je m'ennuyais terriblement. Je songeais à la morphine, à l’opium, au suicide et tout à coup je me dis :
— Je vais me faire policier !
J’espérais ainsi donner un intérêt à ma vie et je m 'aperçus bientôt que je ne m'étais pas trompé.
J’avais, à ce moment, un valet de chambre américain qui était plutôt pour moi un compagnon et un aide qu’un domestique. Il m'était extrêmement dévoué. C'était un personnage froid, flegmatique, à figure glabre, qui était aussi fort que moi à tous les genres d’exercices auxquels je m'adonnais et qui, souvent, m'avait vaincu.
Il avait mon âge, et sa vie était sans passion.
Il se nommait Harry Wilson, un nom très commun en Amérique.
Je lui dis un matin, une fois ma résolution prise :
— La vie t'embête, Harry ?
— Yes, sir !
Bien qu'il parlât très bien le français, il avait l'habitude, que je n'avais pu encore lui faire perdre, de m'appeler sir et de répondre par « yes » et « no » à ce que je lui disais.
Du reste, il était extrêmement peu bavard, et il ét ait rare que je puisse lui arracher autre chose que des monosyllabes.
Il avait des traits assez fins, des yeux qui ne man quaient pas de malice, et il n'était pas dénué d'intelligence. Il était doué d’un sang-froid imperturbable. Rien ne l'étonnait, rien ne le démontait.
Il ne fut donc pas du tout étonné quand je lui dis :
— Sais-tu ce que nous allons faire, Harry, pour nous distraire ?
— No, sir !
— De la police !
— Yes, sir !
Quelques Jours après, nous nous mîmes en campagne.
Je devais débuter par l’affaire la plus étonnante, la plus mystérieuse qu'il fût possible d'imaginer, et qui était bien faite pour me mettre en goût.
I
me Par une brumeuse nuit de novembre, une riche bourge oise, M Mélanie Martinet, qui vivait séparée de son mari, rentra ch ez elle, rue du Havre, vers une heure du matin.
Elle venait de passer la soirée chez des amis. Ces amis l'avaient accompagnée jusqu'à sa porte. Elle avait sonné, était entrée, et ses amis l'avaient quittée après lui avoir souhaité le bonsoir une dernière fois.
C'était une femme de quarante-cinq ans environ, enc ore jolie, ayant la taille élégante, l'aspect timide.
Dans la maison, le gaz était éteint, et quand elle se vit seule dans le vestibule obscur, elle eut un peu peur.
Heureusement, elle avait une boîte d'allumettes bou gies. Elle en enflamma une et se dirigea vers la loge de la concierge, pou r dire son nom comme le faisaient tous les locataires. Puis, elle monta l'escalier en s'éclairant de temps en temps avec une allumette.
Elle habitait le troisième étage et, dans l'antichambre, sa femme de chambre, Joséphine Mouret, devait l'attendre. Cette pensée la rassurait, mais, quand elle fut sur son palier, elle ne vit aucune lumière filtrer sous la porte et une frayeur la saisit.
Elle hésitait à entrer, mais elle pensa que la bonn e se trouvait peut-être dans l'appartement et elle se décida à franchir la porte.
Tout était obscur. Le silence profond.
Aucune trace de Joséphine. Elle n'osa pas refermer la porte sur elle et appela, d'une voix qui tremblait :
— Joséphine ! Joséphine !
Elle ne reçut aucune réponse.
Elle enflamma une allumette, chercha un bougeoir dans l'antichambre et n'en trouva pas.
Joséphine avait éteint le gaz et ne lui avait même pas préparé son bougeoir me comme d'habitude. M Martinet se dirigea vers sa chambre, où elle trouv erait une lampe. Mais, comme elle en ouvrait la porte, son allumette s'éteignit et elle se retrouva plongée dans l'obscurité.
Elle eut un petit cri involontaire, fit quelques pas dans la pièce, mais ses pieds s'embarrassèrent dans quelque chose de gros et de l ourd qui la fit trébucher et tomber à demi. Ayant baissé les mains pour retrouve r son équilibre, ses doigts
touchèrent un objet très froid et très velu, qui lu i donna la sensation d'une tête humaine.
La pauvre femme se redressa violemment et poussa un cri si effrayant qu'il s'entendit dans toute la maison, à ce qu'on raconta ensuite, et qu'il réveilla en sursaut tous les locataires endormis. Puis elle roula à terre évanouie.
En un clin d'œil, toute la maison fut sens dessus dessous. Les voisins étaient sortis sur leur carré, à demi vêtus, se demandant ce qui se passait. Ils avaient des me lumières, et, en voyant la porte de M Martinet toute grande ouverte, ils eurent l'impression qu'il s'était passé là quelque drame. Mais ils n'osaient y pénétrer, et l'un d'eux courut en toute hâte prévenir le concierge.
Celui-ci se montra bientôt, à demi vêtu, l'air effaré :
me — Un drame chez M Martinet ? disait-il tout essoufflé. Cette dame vient de rentrer ! Elle a dit son nom en passant devant la loge !
Le concierge entra vivement et revint en arrière, l es traits bouleversés, semblant en proie à une terreur folle !
Il bégayait des mots sans suite :
— À moi !... Au secours !... Un drame ! Deux cadavres !
Dans la chambre à coucher, on se trouva en présence d'un étrange spectacle. me Un homme était à terre, étendu, et sur son corps ét ait tombée M Martinet, qui semblait morte aussi.
Il n'y avait sur les deux corps aucune trace de blessure. Pas la moindre goutte de sang.
Le premier moment de stupeur et d'émotion passé, on se décida enfin à s'assurer si l'homme et la femme étaient morts.
me Le premier était froid, mais M Martinet semblait respirer encore. On s'empressa de la relever et de la transporter dans une pièce voisine, où on l'étendit sur un canapé, pendant qu'un des locataires courait chercher un médecin et prévenir le commissaire de police.
me Deux voisines restèrent auprès de M Martinet pour lui donner leurs soins, pendant que les hommes revenaient dans la chambre o ù gisait le cadavre de l'inconnu.
C'était un homme d'une cinquantaine d'années vêtu d 'un complet d'étoffe anglaise de bonne coupe, chaussé de bottines améric aines. Il était de forte corpulence, portait toute sa barbe, une barbe rouss e très épaisse, et avait le visage balafré de cicatrices. L'apparence était cossue. On remarqua qu'il avait au doigt un brillant de grande valeur et une perle de prix étoilait sa cravate de soie noire. Quel était cet homme ? Il avait l'apparence d'un étranger, l'air d'un Américain
récemment débarqué. Le teint était basané. C'était le teint d'un homme habitué à vivre au grand air, dans des pays brûlés de soleil ou desséchés par les vents embrasés.
On ne trouva dans les poches aucun papier, mais dan s l'une d'elles un portefeuille, contenant huit billets de banque de m ille francs et la photographie du mort. Dans une autre poche, il y avait une bourse en argent pleine de pièces d'or et de menue monnaie.
Le commissaire se tourna vers le concierge.
— Vous ne connaissez pas cet homme ?
— Je ne l'ai jamais vu.
— Comment était-il entré ?
— Je ne sais pas, monsieur le commissaire, je n'étais sans doute pas dans la loge.
me À ce moment, on vint prévenir que M Martinet avait repris ses sens.
Le commissaire s'approcha, se fit connaître, et dit :
— Voyons, madame, tâchez de vous remettre un peu et de nous donner quelques explications sur ce qui s'est passé.
La pauvre femme parut chercher un instant et murmura :
— Ah ! oui, j'ai eu bien peur !
— Vous avez trouvé un homme dans votre chambre à coucher ?
— Je ne sais pas, monsieur ; Joséphine n'était pas là, je n'avais pas de lumière. Je suis tombée, j'ai touché quelque chose de froid.
— Ainsi, dit le commissaire, l'homme était mort déjà ?
Elle murmura, l'air hébété :
— Un homme !
— Oui, dit le Commissaire, un homme qui avait pénétré chez vous et dont je vais vous montrer l'image.
me Il sortit la photographie prise sur le cadavre et la présenta à M Martinet.
— Je ne connais pas cet homme.
— Que venait-il faire chez vous ?
— Je ne sais pas.
— Comment y a-t-il pénétré ?
— Je ne sais pas !
Le mystère devenait de plus en plus effarant, mais le commissaire n'insista pas.
Voilà ce que j'appris le lendemain par les journaux.
Ils ne donnaient pas d'autres détails que ceux que je viens de rapporter. Ils ne savaient rien de plus. Personne ne savait rien.
Quel étrange et angoissant problème !
Je m'y attelai tout de suite avec une ardeur extrême et je me sentis un tel désir d'en trouver la solution que l'ennui qui m'accablait disparut tout à coup et que je trouvai qu'il faisait bon de vivre. Harry était auprès de moi. Il m'avait apporté tous les journaux que je lui avais lus ; il m'avait écou té avec une attention extrême. Je dis, quand ce fut fini :
— Il faut que j'interroge cette femme, que je sache quel est cet inconnu, que je retrouve la bonne, que j'aie l'explication enfin de cette extraordinaire aventure.
Et je partis comme un fou.
II
L'affaire de la rue du Havre fut vite abandonnée par la police. Il avait été avéré que l'inconnu dont le cadavre avait été trouvé dans la chambre à coucher de me M Martinet était mort de la rupture d'un anévrisme.
Donc, il n'y avait pas eu crime, et le chef de la Sûreté, par ce temps d'apaches, avait autre chose à faire que de rechercher l'identité d'un homme qui n'avait pas commis de délit, et d'éclaircir le mystère d'une av enture qui ne pouvait plus l'intéresser.
Mais le problème n'en était que plus attachant pour moi. Je ne dormais plus, je ne pensais plus à autre chose. Il fallait que j'eusse à tout prix le mot de l'énigme, que je susse quel était cet homme, ce qu'il était v enu faire chez cette honnête femme.
Je voulais interroger à ce sujet et celle-ci et sur tout sa bonne, sa femme de chambre, cette Joséphine Mouret, qu'on ne retrouvait pas, et qui devait avoir pour moi la clef du problème.
Mais où la retrouver ? Était-elle morte ? Était-elle vivante ? Voilà ce qu'il fallait savoir à tout prix. Si elle était morte, il n'y aur ait plus de doute pour moi que me l'homme qui s'était introduit chez M Martinet était un malfaiteur venu pour faire un mauvais coup. Si elle était vivante, peut-être a rriverais-je à la faire parler et à tout me dire.
Cela me préoccupait à un point que je ne saurais exprimer.
Je me réveillai un matin, la tête pleine de projets , dont les uns étaient très sages et les autres complètement insensés. Mais je n'avais pas le loisir de faire un choix.
Ne pouvant contenir l'agitation qui s'était emparée de moi, je me dressai sur mon lit et, sans me lever, je tirai le cordon de ma sonnette.
Je voulais voir Harry. Harry pouvait me servir beaucoup. Mais il fallait que je lui fisse la leçon, et c'est pour cela que je l'appelais. Il parut bientôt, tenant à la main un plateau sur lequel était mon déjeuner.
Je lui dis tout de suite :
— Pose ça là ! Tu n'es plus à mon service !
Il me regarda d'un air plein de stupeur et d'inquiétude.
— Comment ? bégaya-t-il.
— Non ! fis-je avec vivacité, tu n'es plus mon serviteur, mon domestique. Tu es
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