Les Bras sans montre
264 pages
Français

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Description

— Max, Max, réponds nom d’un chien ! Johan appelait son pote plus pour se rassurer que dans l’attente d’une réponse et tentait ainsi de reculer le plus possible l’inéluctable réalité... Toujours pas de réponse. Ne restait plus qu’une pièce dont la porte était fermée. La chambre. Il hésita une fraction de seconde, se gratta la tête, puis sans plus attendre, décida qu’il était temps, quoi qu’il se tramât derrière cette porte, de l’ouvrir et de pénétrer dans la pièce. Il entra donc et ne fut pas surpris de trouver Max sur le lit, allongé sur le dos. Il paraissait dormir, mais à mieux y regarder, il constata qu’il ne respirait pas. Habillé comme s’il allait sortir, Max ne semblait pas avoir souffert lors de son dernier voyage... Au contraire, il avait l’air de quelqu’un voulant faire une dernière blague. Une blague un peu lourde comme il aimait les faire ; une de ces blagues qu’il affectionnait mais dont le principal défaut était de manquer de finesse, de subtilité... Max était parti, avec un petit sourire – un rictus ? – qui lui donnait l’air de dire à celui qui le découvrirait : « Je t’ai bien eu ! ». Appelé à enquêter sur la mort de Max, Rémi Dutel, inspecteur de police, est persuadé qu’il va boucler rapidement cette affaire qui lui semble somme toute banale. C’est sans compter sur la découverte d’un tueur en série dont les agissements ressemblent à s’y méprendre à ceux d’un justicier. Devancé à plusieurs reprises par le vengeur, Rémi parviendra-t-il enfin à stopper le tueur fou et à élucider du même coup la mort de Max ? Le coupable est-il toujours celui que l’on croit ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 septembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748390834
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Bras sans montre
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Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Bras sans montre
 
 
 
Les lecteurs rompus au commerce des hommes reconnaîtront la justesse de mes propos ; tous les autres les trouveront excessifs, jusqu’au jour où l’expérience de la société humaine leur ouvrira les yeux à leur tour.
J’affirme que le monde n’est que l’association des coquins contre les gens de bien, des plus vils contre les plus nobles.
Giacomo Leopardi
 
 
 
1
 
 
 
— Max ! Max ! bon sang, Max, réponds !
Cela faisait maintenant une bonne vingtaine de minutes qu’il tambourinait en vain à la porte de l’appartement du quatrième étage de l’HLM.
Et cela faisait bien dix minutes qu’il joignait la parole au geste, hurlant le nom de son pote de beuverie, sans succès… Enfin, sans succès auprès de Max, parce que au niveau des voisins on pouvait dire qu’il en avait. Toutes les personnes présentes à cet instant dans l’immeuble étaient venues à tour de rôle pour savoir « ce que c’était encore que ce raffut ! ».
L’expression « ameuter tout le quartier » prenait là tout son sens, et pour une fois qu’il n’était pas saoul à rouler par terre, Johan trouvait que les voisins avaient raison d’intervenir.
Bien sûr ils n’étaient pas tous « bienveillants », et il pouvait les comprendre tous ces gens qui ne connaissaient Max que par ses frasques et ses tapages fréquents. Mais aujourd’hui, tous avaient l’air inquiet et beaucoup se demandaient si cette fois, il ne s’était pas passé quelque chose de grave.
— Max ! c’est bon, on a bien rigolé, tu nous as bien eus… Réponds maintenant !
Quand même, Max exagérait. Il avait dû continuer à picoler après leur séparation le lundi précédent et était allé trop loin.
Pourtant, quand Max, William et lui s’étaient quittés l’avant-veille, ils étaient déjà bien imbibés. Aucun d’eux n’avait été capable de raccompagner l’autre, et chacun était rentré au bercail tant bien que mal (et dans son cas, il pouvait dire qu’il était rentré plus mal que bien). Une chose était sûre : aucun des trois ne se rappellerait un jour comment, l’avant-veille, il était arrivé à bon port.
Mais, bon sang, cela faisait déjà presque quarante-huit heures. Une biture comme celle-là n’était pas pour eux un coup d’essai… et encore moins pour Max. Il aurait déjà dû avoir dessaoulé.
Décidément, il commençait à avoir un mauvais pressentiment.
Déjà la veille au soir, William et lui s’étaient étonnés de ne pas le voir au comptoir du Cheval Blanc. Et sur les coups de vingt et une heures, après avoir tenté à plusieurs reprises et sans succès de le joindre au téléphone, ils avaient fini par lui laisser un message sarcastique lui disant qu’il vieillissait mal et qu’il ne tenait plus le coup. Ils avaient continué à boire jusqu’à vingt-trois heures, heure à laquelle ils s’étaient quittés juste assez grisés pour ne plus s’inquiéter.
Mais ce matin, ils trouvaient déjà moins drôle l’attitude de leur pote et commençaient à se dire qu’il était peut-être temps d’aller chez lui voir dans quel état il était.
À l’heure de l’apéro, ne le voyant pas au comptoir et n’arrivant toujours pas à le joindre par téléphone, ils prirent la décision que Johan irait chez Max, après le déjeuner.
Bien sûr, un verre chassant l’autre, ils s’étaient mis à table à quatorze heures passées… Le temps d’un café et d’une petite gnole il était déjà quinze heures trente quand Johan tint sa promesse et se dirigea vers l’immeuble de Max. Il n’était pas encore vraiment ivre, juste un peu éméché, quand il arriva devant la porte de l’appartement de Max. Cela faisait maintenant vingt bonnes minutes et Max ne répondait toujours pas.
Non décidément, il ne trouvait pas ça normal et puis tout ça ne ressemblait pas à son pote, qui ne se faisait remarquer que quand il était rond à rouler par terre.
Soit il n’était pas chez lui, et ça, c’était peu probable car Max ne faisait rien sans ses acolytes, soit il était dans son appartement mais très mal en point car aucun son ne parvenait de derrière cette porte à laquelle il tambourinait.
Bon, c’était décidé, il fallait s’y résoudre et entrer dans l’appartement.
— Quelqu’un peut-il aller chercher le gardien pour qu’il vienne ouvrir cette satanée porte avec son passe ? demanda Johan en se tournant vers le petit groupe de voisins toujours présents.
— Moi, M’sieur, j’y vais !
Moins de cinq minutes plus tard, le gamin était de retour, flanqué d’un petit bonhomme grommelant que celui qui l’avait dérangé avait intérêt d’avoir une bonne raison de l’avoir fait.
À peine sorti de l’ascenseur, José Da Silva, le gardien, demanda à tous les locataires présents de rentrer chez eux.
— Je n’ouvrirai cette porte que lorsque vous serez tous dans vos appartements ! dit-il en croisant les bras après avoir rangé ses passes dans la poche de sa combinaison de travail.
— Circulez, y’a rien à voir ! Vous saurez bien assez tôt ce qu’il se passe dans cet appartement, ajouta-t-il.
C’était sans appel.
Il ne vint à l’idée de personne de remettre en question l’autorité de José Da Sylva et chacun rentra chez lui y allant de sa petite idée quant à ce qui se tramait derrière la porte de l’appartement du quatrième étage.
Seul Johan put rester. Derrière son air tranquille et sûr de lui, José Da Silva était très inquiet. Il connaissait le locataire depuis maintenant trois ans et jamais il ne s’était fait remarquer. Certes, quelques voisins s’étaient déjà plaints du tapage résultant de certaines beuveries, mais en général Max finissait par s’endormir tout habillé sur le canapé du salon, n’entendant même pas les reproches des autres locataires.
Non, cette fois c’était plus grave et c’est empreint de cette certitude qu’il ouvrit la porte fermée à double tour (!?), de l’appartement.
Tout était étrangement bien rangé dans l’entrée. Là où souvent Max lançait une chaussure puis l’autre, laissant ainsi la trace de sa progression dans le couloir, il n’y avait, aujourd’hui, rien qui ne traînait. Après tout, il était peut-être tout simplement ressorti, sans que quiconque l’ai vu. Si c’était le cas, il allait dès son retour leur dire ce qu’il pensait de cette intrusion chez lui. José s’attendait déjà à le voir arriver derrière lui et à l’entendre bougonner quand il vit les clés de l’appartement dans un cendrier posé sur un petit meuble. Si Max était sorti, c’était sans ces clés. Pourtant, la porte était fermée à double tour : Max était bel et bien là.
— Max, Max t’es là ? appela Johan, plus pour se rassurer que dans l’espoir d’avoir une réponse.
Depuis la veille il avait un pressentiment, qui à ce moment précis devenait une certitude : il était arrivé quelque chose à son pote.
Il était passé devant le gardien dès que celui-ci avait ouvert la porte et avait aussitôt remarqué l’état de propreté du couloir. Il s’engagea dans le salon : là aussi tout était minutieusement ordonné… comme si Max s’était attendu à une visite. Car enfin, d’ordinaire, on ne pouvait pas dire que c’était une fée du logis, et si son logement n’était pas une porcherie, ce n’était pas non plus l’exemple du rangement… du moins jusqu’à aujourd’hui !
Johan était maintenant au milieu du salon. Debout, les bras ballants, il décida d’aller d’abord dans la salle de bains : si Max était malade, c’est là qu’il se trouverait. Personne. Là encore, la pièce était minutieusement lavée et rangée. La cuisine était tout aussi impeccable, pas de vaisselle sale – à part deux verres laissés dans l’évier – pas même quelque chose à essuyer. Le sol était irréprochable. Johan s’étonna de ne pas avoir perçu chez son pote ce côté fée du logis avant aujourd’hui.
— Max, Max, réponds nom d’un chien ! Johan appelait son pote plus pour se rassurer que dans l’attente d’une réponse…
Pas de réaction. Ne restait plus qu’une pièce dont la porte était fermée : la chambre. Il hésita une fraction de seconde, se gratta la tête, puis sans plus attendre, décida qu’il était temps, quoi qu’il se tramât derrière cette porte, de l’ouvrir et de pénétrer dans la chambre.
Il entra donc et ne fut pas surpris de trouver Max sur le lit, allongé sur le dos. Il paraissait dormir, mais à mieux y regarder, il vit qu’il ne respirait pas. Habillé comme s’il allait sortir, Max ne semblait pas avoir souffert lors de son dernier voyage… au contraire, il avait l’air de quelqu’un voulant faire une dernière blague ; une de ces blagues qu’il affectionnait mais dont le principal défaut était de manquer de finesse et qui, lancée à la cantonade, ne faisait rire personne sauf peut-être un pauvre bougre comme lui empreint de maladresse et de grossièreté.
Max était parti, avec un petit sourire – un rictus ? – lui donnant l’air de dire à celui qui le découvrirait : « Je t’ai bien eu ! ».
Tout en gravant pour toujours la scène dans sa mémoire, Johan appela Da Silva qui le rejoignit aussitôt.
Il fallait dès à présent prévenir un médecin qui établirait, certainement sans difficulté, la cause et l’heure de la mort.
Le gardien retourna dans sa loge pour attendre le docteur et le guider jusqu’à Max. Johan retourna au Cheval Blanc certain d’y retrouver William à qui il ferait le récit de sa macabre découverte.
 
 
 
2
 
 
 
Rémi ne comprenait pas pourquoi on l’avait chargé de cette affaire. La mort d’un poivrot ne relevait pas de la criminelle. Tout au plus, une enquête était-elle envisageable pour mieux comprendre les circonstances exactes de la mort de ce malheureux, mais cela ne pouvait justifier son intervention.
Cela sera ra

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