Les démons reviennent toujours
128 pages
Français

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Les démons reviennent toujours , livre ebook

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Description

L’arrivée d’une jeune femme énigmatique et l’apparition de phénomènes nocturnes étranges viennent perturber la vie des habitants d’un vieux bâtiment parisien, réveillant d’anciens souvenirs qu’ils croyaient à jamais oubliés.


La vérité qui refait surface va raviver des craintes, jusqu’à la révélation d’une inattendue réalité...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2023
Nombre de lectures 6
EAN13 9782383513803
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Déjà parus à Nombre7 Éditions
La Sensibilité du Lion , poésie, 2019
Les Labyrinthes du Destin , nouvelles, 2020
Disparu au Grau-du-Roi , roman policier, 2021
Cette histoire est une fiction. Toute ressemblance avec des faits, des lieux, des personnages ou des situations ayant existé serait fortuite et totalement due au hasard.
« Le démon du mal est l’un des instincts premiers du cœur humain »
Edgard Allan Poe
Prologue
Ils courent !
Effrayés, transpercés par des frissons de peur, inondés de douleurs. Les vapeurs blanches qui sortent de leur bouche à chaque respiration sont le signe qu’ils sont en vie dans le froid de cette nuit glaciale.
D’où viennent-ils ? Nul ne le sait !
Où vont-ils ? Le savent-ils eux-mêmes ?
Pourquoi se retrouvent-ils là ?
Au milieu de l’obscurité… ils fuient ! Le destin les entraine vers un avenir incertain. Mais le rejoindront-ils ? Combien d’obstacles vont-ils rencontrer dans cette course insensée qui les emmène vers l’inconnu ?
Le froid, le brouillard… et le silence. Ce silence oppressant… pesant, qui les enveloppe dans une bulle d’angoisse et d’anxiété.
Seuls quelques animaux font entendre leurs plaintes dans ce désert sombre. Mais personne n’est dehors à cette heure si tardive. Pourquoi sortir en plein milieu de la nuit, durant cette période risquée lors de laquelle la mort peut vous happer à tout moment ? Car l’ennemi rôde, sournois, pugnace. Il ne fait aucun sentiment, il n’a pas à en faire… c’est la guerre !
Et eux continuent de courir et de marcher. C’est risqué, mais ils savent très bien que c’est leur seule chance de survie. Ils doivent rester lucides dans la dangerosité de leur escapade. Vigilants et attentifs, afin de pouvoir réagir à la moindre suspicion de danger, mais le pourront-ils ? Ils évitent les rues trop éclairées, ne se parlent pas, évitent de taper trop fort le sol avec leurs pieds… et cela va encore durer longtemps… des heures ! Combien ? Ils ne le savent pas !
La petite fille serre fermement d’une main un papier plié dans sa poche, il y est noté des recommandations et une adresse, lieu final de leur marche. Ses parents le lui ont donné, en pleurs, souffrant de tous les maux que cette séparation à hauts risques engendrait. De l’autre main, elle tient un petit garçon qui n’a plus assez de larmes pour pleurer, mais qui trouve on ne sait comment, la force nécessaire pour continuer ce long chemin. C’est son petit frère !
Les deux enfants s’enfoncent dans la nuit avec un invraisemblable courage. Car une fuite à leur âge… c’est une vraie marque de courage !
Épisode 1
1
Septembre 1966
Elle franchit lentement le porche pour déboucher dans la petite cour de cet immeuble sans âge. De hauts murs la séparent des bâtisses voisines dont on ne voit que l’arrière. Immenses façades sans âme, dénuées de toute ouverture, qui tournent le dos à cette discrète construction de trois étages, hors du temps, semblant cacher sa vétusté dans cet espace restreint, à l’abri des regards qui pourraient l’apercevoir de la rue.
Prudemment, cherchant à maintenir un équilibre aléatoire, que les talons de ses escarpins pourraient lui faire perdre au contact des pavés inégaux rendus glissants par la pluie fine de cette fin de journée, elle s’avance vers l’immense porte à demi ouverte. Élégamment vêtue d’une robe bleue, que l’on devine sous un manteau imperméable de même couleur, mais un peu plus foncée, elle semble égarée. Une étrangère dans un pays inconnu.
Elle fait quelques pas, s’arrête, puis marche encore un peu, stoppe sa progression de nouveau, et cela plusieurs fois avant d’arriver près des marches qui l’attendent pour lui permettre de pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Lors de chaque arrêt, elle tourne la tête, à droite, à gauche, se figeant parfois comme pour chercher à fixer quelque chose. Mais que peut-elle bien voir, ses yeux cachés par des lunettes de soleil aux verres très teintés ? D’ailleurs pourquoi les garde-t-elle par un temps pareil ? L’obscurité se faisant de plus en plus présente. Avec la classe qu’elle dégage par son allure, on la devine charmante, mais de son visage on ne voit que ses lèvres fines valorisées par un rouge à lèvres discret. Quelques mèches, dépassant de son foulard blanc à fleurs en mousseline de soie qui lui couvre la tête, laissent juste apparaitre le brun profond de sa chevelure.
En s’approchant, elle entend Yellow Submarine sortant d’un poste de radio au son nasillard, cette chanson des Beatles arrivée sur les ondes françaises il y a quelques semaines apparait comme un échantillon de modernité dans cet environnement morose et lugubre.
Arrivée sur la première des deux marches, elle s’arrête, hésite, se retourne… va-t-elle repartir ?
Enfin, elle se décide, elle rentre. Son regard, derrière ses verres fumés, fait un tour visuel des lieux. Elle pose sur le sol, sa valise qu’elle a péniblement réussi à porter jusque-là. Puis elle se fige. Envahie par l’émotion, elle hésite encore, mais finalement elle ne repart pas. Pourtant à la découverte de ce vaste hall d’entrée, de cette montée d’escaliers vieillotte aux marches irrégulières, de ces murs décrépis et pas entretenus, son corps est soudain envahi d’une oppressante angoisse incontrôlable.
Dès ses premiers pas dans cette demeure, elle ressent une sensation intense, insoupçonnable, rien de commun, qu’elle ne pensait pas vivre, et pourtant… elle a un choc énorme !
2
Septembre 1966
Au moment où elle pose sa valise sur le sol, il apparait !
Sortant de son appartement, qui visiblement fait office de loge de concierge, l’homme qui soudain lui fait face déclenche en elle une forme de répugnance qu’elle se force à maitriser.
De taille moyenne, avec un embonpoint que sa tenue vestimentaire, d’un laisser-aller impressionnant, ne peut dissimuler, une vieille chemise à carreaux pas très propre par-dessus un « marcel » plus gris que blanc, et un pantalon froissé qu’une ceinture a du mal à maintenir sous un ventre proéminent, donne à cet individu une allure négligée. Le mégot éteint d’une Gitane maïs collé à sa lèvre inférieure, une faible chevelure désordonnée qui a du mal à masquer une calvitie naissante et une dentition amputée de quelques-unes de ses membres alors que d’autres laissent apparaitre un manque de soins évident, rien chez cet individu ne peut dégager le moindre embryon d’attirance. Immonde ! C’est le mot qui lui vient à l’esprit pour définir ce qu’elle ressent en le voyant.
Elle lui répond d’un mouvement de tête positif quand il lui demande, avec un accent espagnol, qui ne masque rien de ses origines, si elle est bien la nouvelle locataire, mais elle empoigne très vite ses affaires qu’il s’apprête à saisir. Il lui est impossible de laisser cet homme toucher la moindre chose qui lui appartient.
Puis il la précède dans l’escalier qui les emmène jusqu’à la porte de l’appartement qu’elle va désormais occuper au premier étage. Elle remarque qu’il boite sérieusement. Alors qu’il souhaite, comme il le fait depuis des années, ouvrir la porte et lui faire visiter les deux pièces qu’elle va désormais habiter, elle lui prend le trousseau de clés, rentre à l’intérieur de son logement et referme aussitôt, non sans lui dire un merci très discret.
Surpris, le Boiteux descend lentement jusqu’à son logement, dans lequel Le jouet extraordinaire de Claude François s’échappe de son vieux poste TSF.
Il s’assoit à la table usagée, qui occupe une large place dans la pièce qui sert à la fois de cuisine tout autant que de salle de séjour, pour y boire un verre de Margnat village. Les yeux dans le vague, la mine renfrognée, la sueur envahissant son corps de manière insoupçonnée, les questions tournent dans son cerveau. Qui est-elle ? Pourquoi est-elle venue habiter là ? Pourquoi est-elle si mystérieuse ? Il est gagné par la crainte. « Non, ce n’est pas possible ! » pense-t-il soudain, « non pas maintenant ! ».
3
Septembre 1966
Le plafond céleste est bas en cette fraiche nuit du début de l’automne. Si la pluie a cessé depuis plusieurs heures, les nuages sont toujours aussi présents, prêts à déverser encore leur cascade de gouttes.
Prenant le temps entre chaque bouffée, adossée au mur à côté de la porte d’entrée de l’immeuble, la Concierge fume sa Royale calmement.
Depuis des nuits… des centaines de nuits… des milliers de nuits, ce rituel occupe ses insomnies passagères entre une heure et deux heures du matin. Ce moment privilégié qu’elle s’accorde à profiter du silence, du calme et de la tranquillité. Cette cour, ce hall d’entrée, ce bâtiment ancien, tout cet environnement passablement délabré qu’elle connait par cœur est son domaine. Malgré toute la décrépitude du lieu, elle ne partirait d’ici pour rien au monde… elle est chez elle !
Elle a enfilé une veste en laine par-dessus sa chemise de nuit moulante qui laisse deviner un corps encore orné de belles courbes. Les bras croisés contre sa poitrine, elle dompte la température. Personne ne peut contester qu’à plus de cinquante ans… elle est encore belle. Séduisante et sensuelle malgré une évidente désinvolture et un certain laisser-aller, elle en impose par sa taille et sa prestance. Ses cheveux mal coiffés, d’une blondeur naturelle encore intense, surplombent un visage sur lequel les premières rides n’altèrent en rien son charme de femme mûre.
***
Née au tout début de la première guerre mondiale en 1914, elle n’a pas connu son père mort au combat dès les premiers mois du conflit. Elle a grandi aux côtés de sa mère, qui tenait à bout de bras le magasin d’outillage

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