Les Deux Maris du Docteur Marchadier
112 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Deux Maris du Docteur Marchadier , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
112 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

"Ce n'est pas un suicide"


Dans le grand salon écrasé de silence, le docteur Axelle Marchadier s’interroge sur les raisons qui ont pu pousser son mari, également médecin, à se tirer une balle dans la tête un beau dimanche de mai.
Mais il apparaît vite que le suicide apparent de Francis Marchadier dissimule en réalité un meurtre déguisé. La police investit les lieux, le cabinet médical est cambriolé, l’existence de la maison et de ses familiers se trouve bouleversée.

Avec l’aide de son premier mari, réapparu inopinément à quelques pas de chez elle après une séparation de plus de dix ans, Axelle poursuit ses recherches sur la vie et le passé de Francis et elle va de surprise en surprise. « La chance ne repasse pas deux fois les plats », avait coutume de dire à Axelle sa grand-mère. Et si, pour une fois, cette inconstante déesse venait de faire une exception à cette règle en sa faveur ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 août 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368324561
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les DeuxMaris du
DocteurMarchadier
La SAS 2C4L - NOMBRE 7, ainsi quetous les prestataires deproduction participant àla réalisation de cet ouvrage nesauraient être tenus pour responsable de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent àla demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Florence LEVET


Les DeuxMaris du
DocteurMarchadier


Roman
Chapitre I


Le coup de feu avait éclaté au milieu de l’après-midibref, sec, incongru…
Et à présent Axelle, demeuréeseule dans le grand salon écrasé de silence au milieudes meubles massifs qui paraissaient encore plus lourds dans lapénombre de la nuit tombante, essayait en vain de reconstruireun univers rassurant à l’intérieur de cette vastedemeure qu’elle n’avait jamais vraiment reconnue commesienne.
Un peu plus de huit mois seulement qu’elle avait épouséFrancis Marchadier et elle était déjà veuve !Veuve ? Elle ne ressentait rien en prononçant le mot enelle-même. S’était-elle jamais vraiment considéréecomme la femme de Francis ou bien plutôt n’étaient-ilspas depuis longtemps des associés ? Il y avait des annéesqu’ils se connaissaient, ils avaient mené ensembletoutes leurs études de médecine et, pourtant, quesavait-elle de lui au juste ? Elle n’avait pas la moindrepetite idée de la raison pour laquelle il venait de la quitterainsi, brusquement, un beau dimanche ensoleillé de mai, en setirant une balle dans la tête !
Le printemps s’avançait, on allait vers l’été,Axelle commençait juste à s’habituer à lanouvelle résidence et aux nouvelles conditions de travailqu’elle venait d’adopter pour – lui semblait-il –une bonne partie de sa vie. Et maintenant ?
Avec Francis, c’était un mariage deraison, le choix d’une vie tranquille, l’appui d’unevieille amitié d’étudiants. A l’issue deleurs études, le hasard des stages les avait séparésquelque temps et ils s’étaient retrouvés sansl’avoir cherché, précisément au moment où,l’un et l’autre, ils se sentaient las du milieuhospitalier et souhaitaient s’établir quelque part, pourtenter de se constituer une clientèle privée.
« Pourquoi ne pas nous associer ? » :ils ne savaient pas lequel avait le premier lancé cette idée,mais ils y avaient repensé maintes fois chacun de son côtéet, peu à peu, ils s’étaient mis àélaborer des projets communs. C’était alors quele destin s’en était mêlé pour leur donnerce petit coup de pouce dont tout un chacun a besoin dans sa vie unjour ou l’autre. Le père de Francis, le vieux docteurMarchadier – enfin, vieux, pas tellement, il n’avaitguère plus de soixante-cinq ans, mais Axelle avait l’habituded’entendre les gens de Martel dire « le jeunedocteur » en parlant de son mari, pour le comparer avec le« vieux docteur », son père –, sonbeau-père donc, avait fait un premier infarctus, puis unsecond en quelques mois. Dès lors, sa décision étaitprise, il allait se retirer et laisser le cabinet à son fils.
Dans un premier temps, cette circonstance avait un peu dérangél’édifice que les deux jeunes gens étaient entrain de construire. Axelle n’avait nulle envie de s’enaller vivre seule dans ce coin perdu du Lot, à l’écartdes grands axes routiers, pour le seul plaisir d’y partager uncabinet qui, jusque là, bien que la clientèle fûtimportante, avait parfaitement fonctionné avec un seulpraticien. Non pas que la jeune femme eût beaucoup d’amisà laisser derrière elle : dans ce métier,en dehors des confrères avec lesquels on travaillequotidiennement, on ne rencontre pas grand monde et on ne peut pasappeler ces rapports professionnels, plus ou moins teintés decamaraderie selon les affinités personnelles qu’on aavec tel ou tel, de véritables liens amicaux.
Avec sa propre famille aussi, le temps passant,les relations s’étaient progressivement relâchéesdepuis des lunes, surtout après un premier mariage qui avaitlaissé à Axelle, outre des souvenirs cuisants, unprofond sentiment d’incompréhension totale de la part deson entourage. Sans parler de son père qui avait, dèsle départ, désapprouvé cette union et nemanquait pas de le lui rappeler à chacune des entrevues,brèves et de plus en plus éloignées les unes desautres, qui les réunissaient, sa mère elle-même,qui avait à l’époque fait effort pour accepter cegendre, lequel était loin de combler ses vœux, l’avaitlaissée bien isolée et sans soutien lorsqu’elleavait dû se résoudre à prendre l’initiativede la séparation et pendant toute la douloureuse périodequi avait suivi.
De cette brève union, donc, elle avait longtemps gardéune impression d’échec et d’incommunicabilitéet, seule, l’exigeante vocation qui la poussait en avant dansses études l’avait aidée à la surmonterdéfinitivement.
Elle s’interrogeait encore sur la conduite àtenir, lorsque Francis avait évoqué devant elle lapossibilité d’une association plus durable et conjugale.Sur le coup elle avait refusé, ses souvenirs, pour estompésqu’ils fussent après dix ans de quasi-célibat,avaient tendance à remonter bien vite à la surface et,si toute amertume l’avait quittée, faisant place àune sorte de regret difficile à cerner et plus encore àformuler, certaines scènes, lui revenant en force, étaientencore malgré tout présentes à son esprit.
« — Je ne me sens pas faite pourle mariage », avait-elle objecté à Francis,avec toute la sincérité dont elle étaitcapable. 
« — Qu’est-ce que tu ensais ? », avait-il répliqué, rieur.« Après tout, nous avons pas mal de points communs,non ? Tu ne me déplais pas et moi, je n’ai pasl’impression non plus de t’être si antipathique queça ».
Bien sûr, pendant la période de leursétudes, il leur était déjà arrivéde passer de temps à autre une nuit ensemble et l’expérienceavait été, somme toute, plutôt agréable,bien que sans suites sérieuses. Des goûts communs, unmême métier, une attirance physique réciproque,cela faisait-il des conditions suffisantes à un bon mariage ?Malgré elle, Axelle ne pouvait s’empêcher de s’enréférer à sa première tentative, cetteunion trop hâtive avec un garçon si jeune et sidifférent d’elle. Et si, entre eux, la troisièmecondition avait plus que largement été remplie,l’absence des deux autres en revanche avait entraînédes conséquences trop graves. Mais par ailleurs, laperspective de trouver enfin une position stable, tant dans ledomaine familial que social, était bien tentante.
Et Axelle avait épousé Francis, àla fin de l’été, dans l’intimité,au milieu du cercle restreint de leurs quelques camarades communs. Ledocteur Marchadier, que la chaleur estivale finissait de fatiguer,n’avait pu effectuer le déplacement et avait envoyéà sa place son fils cadet, Philippe, d’un an plus jeuneque Francis et qui, d’ailleurs, formait avec son aînéun contraste frappant. Aussi blond que celui-ci était brun, ledominant de presque toute la tête, il était beaucoupplus calme et flegmatique, avec une irrésistible mine de petitgarçon sage malgré ses trente-trois ans. Pharmacien deson état, il avait épousé la fille d’unconfrère avec lequel il se trouvait désormais associédepuis des années. Au mariage il était venu seul, sanssa femme ni les deux petits garçons qu’il avait eus aveccelle-ci, et Axelle avait cru comprendre qu’une mésententediscrète mais latente régnait dans le ménage deson beau-frère, impression qui n’avait fait d’ailleursque se fortifier par la suite, bien qu’elle ne les eûtjamais entendus se disputer ni même s’adresser une paroledésagréable.
Quant aux parents d’Axelle, ils n’avaientpas non plus jugé utile de se déplacer alors qu’ilne leur restait plus que trois jours de vacances pour profiter de lavilla qu’ils louaient, au bord de la mer, sur le bassind’Arcachon, tous les ans au mois d’août depuis plusd’un quart de siècle…
En fait de voyage de noces, un congrès demédecins, au début de septembre, les avait menésà Vienne, leur permettant de découvrir une partie del’Autriche. Toutefois leur séjour s’étaittrouvé brutalement écourté par un nouvelinfarctus fatal au docteur Marchadier père. Retour encatastrophe pour l’enterrement, formalités, remise enroute du cabinet après quelques aménagements defortune, tout cela ne leur avait guère laissé de répitpour profiter pleinement de leur nouveau statut de jeunes mariés.L’hiver était arrivé dans la foulée,relativement précoce, faisant découvrir à Axellela rudesse du vent sur le Causse, les petites routes tortueusesmenant aux fermes isolées, le manque d’hygiène etde confort de cette campagne dont sa naissance, puis son éducationl’avaient jusqu’ici tenue éloignée.Loyalement, sans chercher d’échappatoires, elle avaitaccompli tous ses efforts pour s’y adapter malgré lesdifficultés supplémentaires que lui valait sa conditionde femme. Combien de fois ne s’était-elle pas entendurépliquer « Mais je voulais voir le docteur ! »,lorsqu’elle accueillait un patient ?
Petit à petit, elle avait fini par se faire accepter. Lesfemmes venaient plus volontiers à elle et ne répugnaientplus à lui confier leurs enfants. Seuls les plus âgés,spécialement du sexe masculin, refusaient systématiquementde la consulter.
Pris chacun par une tâche absorbante et sans limites, les deuxépoux se voyaient finalement assez peu, même pastoujours à l’heure des repas. Seuls les dimanchesétaient relativement calmes, le cabinet étantofficiellement fermé et n’assurant que les urgences.Mais il n’était pas rare qu’un coup de téléphonepressant vînt arracher l’un ou l’autre à lapaix dominicale.
Après avoir consacré ces raresloisirs, pendant un certain temps, à divers aménagementsde la maison et du cabinet, Francis et Axelle avaient cherchéà établir quelques liens avec leurs semblables. Franciss’était rapproché de son frère et avaitrenoué avec quelques relations de jeunesse et Axelle n’avaitpas tardé à s’intégrer à ce cercle,comme si elle en avait toujours fait partie.
Le plus dynamique, le boute-en-train infatigablede leurs réunions, était sans c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents