Les enquêtes de Samuel Berthier 2
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Français

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Les enquêtes de Samuel Berthier 2 , livre ebook

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Description

Saint-Vincent : une maison de retraite cossue et paisible jusqu’à ce qu’un meurtre y soit commis. La victime est un des résidents. Une seule certitude, l’assassin est dans la place. L’enquête piétine. Le témoignage d’un vieillard et l’étrange apparition nocturne observée par une religieuse vont mettre Berthier et Jaffar sur la voie.

Quel est donc ce lourd secret que cachait si bien la victime ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782819104643
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Laura Elia
 
LE CRIME DE SAINT-VINCENT
 
 
LES ENQUÊTES DE SAMUEL BERTHIER
 
 
 
 
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »




©2019 Les Editions Sharon Kena
www.skeditions.fr
Je demande aux personnes qui croiraient se reconnaître,
Ou reconnaître des proches dans le récit de cette histoire,
De bien vouloir voir en ces récits une œuvre de pure fiction.
Table des matières
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Remerciements à :
Prologue
Il neige sur le domaine de Saint-Vincent en cette nuit de décembre. Un grand immeuble d’architecture art déco trône au milieu d’un immense parc, comme un joyau enchâssé dans son écrin. C’est une partie des jardins de Bagatelle. L’institution religieuse s’est transformée en maison de retraite dans les années soixante-dix. L’endroit est tranquille et cosy, il jouit d’une excellente réputation.
Il est près de minuit lorsque Madeleine Pinson et Lucienne Gérard, les deux dames chargées de changer et coucher les résidents, qui sont appelées les veilleuses, terminent leurs tâches. Comme chaque soir, elles reprennent l’ascenseur pour rejoindre le rez-de-chaussée. Elles s’installent dans une pièce de repos, où elles seront à la disposition des pensionnaires jusqu’à cinq heures du matin. Madeleine s’assoit confortablement dans un fauteuil avec un bon roman policier, tandis que Lucienne s’allonge sur le sofa avec une couverture.
Le silence règne, entrecoupé de temps en temps par des ronflements sonores.

Soudain, une apparition spectrale sort d’une chambre et s’avance d’un pas hésitant dans le couloir du troisième étage. Il ne s’agit pas d’un revenant, mais d’une vieille femme, Alice Duchemin, qui n’a plus toute sa raison depuis longtemps. Les religieuses l’ont surnommée le fantôme . Presque toutes les nuits, elle déambule dans Saint-Vincent, seulement vêtue de chaussettes et d’une paire de gants. Elle a la fâcheuse habitude de pénétrer dans les chambres qui ne sont pas fermées à clé. Souvent, le personnel de garde tente de lui enfiler une chemise et de la recoucher, mais c’est peine perdue.
Quelques minutes plus tard, Alice recommence son errance. Ce soir-là, elle s’arrête devant le n° 68, sur laquelle on peut lire « Bienvenue à Monsieur Lehmann ». Elle ouvre doucement la porte et se fige soudain. Le vieil homme parle dans son sommeil. Après une série de sons inarticulés, il se met à chantonner. Alice est tétanisée. Le clair de lune éclaire son visage déformé par la terreur. Profondément perturbée, elle ne s’est pas aperçue qu’une ombre l’observe, tapie dans le couloir.
Quelques secondes plus tard, un hurlement strident réveille tout l’immeuble. La sœur supérieure, Sœur Bénédicte, et quelques religieuses, qui dorment à cet étage, sont les premières à se précipiter. Elles ont alors la vision d’Alice, dans son plus simple appareil, secouée de tremblements, qui ouvre la bouche sur une longue plainte suraiguë. Une infirmière se court à la pharmacie pour préparer un calmant. Les autres s’emparent d’une couverture et vont tenter de réchauffer et rassurer la pauvre vieille folle. Cependant, elles ne sont pas au bout de leur surprise. Alice pointe un doigt vers la chambre qu’elle vient de visiter. Sœur Bénédicte y entre et ressort aussitôt en poussant un cri d’effroi : Monsieur Lehmann gît sur son lit, le visage et les épaules couverts de sang, le crâne défoncé par son téléviseur.
Il s’ensuit une véritable panique. Les résidents débraillés, en pyjamas ou chemises de nuit, échevelés et hagards, sont sortis dans le couloir. Certains, dans leur hâte, ont perdu leurs pantoufles. Il faut absolument les empêcher de découvrir l’affreux spectacle. Ils se pressent déjà autour de la porte n° 68, entourant Alice, toujours tremblante. Sœur Bénédicte leur intime :
– Retournez dans vos chambres ! Il n’y a rien à voir ! Alice est très agitée cette nuit. Nous allons lui faire une injection, et tout rentrera dans l’ordre.
C’est alors que Roger Maurin, un octogénaire plus curieux et indiscipliné que les autres, réussit en poussant sans ménagement les deux religieuses à pénétrer dans la chambre n° 68. Il revient aussitôt en hurlant :
– Quelle horreur ! Georgess Lehmann a été assassiné ! Nous ne sommes pas en sécurité ici. Retournez tous vous enfermer.
– C’est intelligent, s’insurge la sœur supérieure. Vous vous croyez malin, n’est-ce pas ? Triple idiot ! Maintenant, ils vont tous paniquer.
Le vieil homme répond :
– C’est normal, nom de Dieu ! Qu’est-ce que vous attendez pour appeler Madame la Directrice et la police ?
Sœur Bénédicte lève le bras de façon rigide pour exprimer sa colère et le laisse retomber bientôt dans un geste d’impuissance. Puis, elle court vers l’ascenseur pour rejoindre le standard, situé au rez-de-chaussée de l’immeuble.
Alice, alanguie sous l’effet du tranquillisant, est ramenée dans son appartement, tandis que les résidents, très perturbés, poussent des clameurs d’effroi. Beaucoup retournent se barricader dans leurs chambres. Une des religieuses, sur les consignes de Sœur Bénédicte, est allée chercher la clé du n° 68, et verrouille la porte à double tour.
Pendant ce temps, la sœur supérieure s’est chargée de prévenir la directrice, Madame Martine Audepin. Réveillée en sursaut, elle jure qu’elle arrive immédiatement. Puis Sœur Bénédicte compose le numéro du commissariat central du XVI e arrondissement.

***

Je sais tout ! J’ai tout vu ! J’étais là et j’ai assisté à toute la scène. Je connais l’assassin ! Cette nuit-là, comme beaucoup d’autres, je ne pouvais pas dormir. Je souffre depuis déjà très longtemps d’insomnies chroniques. J’avais décidé de sortir dans le couloir, et j’ai aperçu Alice, nue et tremblante devant la porte de Georges Lehmann. La venue de cette pauvre vieille folle n’a pas dû le troubler. A posteriori, je me dis que j’aurais pu devenir une seconde victime. Heureusement, j’ai eu le réflexe de me cacher dans l’entrée d’une des chambres, dont la porte était restée entrebâillée. Alice, fascinée par l’horrible spectacle, n’a rien vu. Personne ne sait que je suis au courant.
Même si j’avais pu anticiper ce crime, je n’aurais pas fait le moindre geste pour l’empêcher. Mon Dieu, pardonnez-moi, mais je crois bien que j’éprouve de la sympathie pour l’assassin. Pourtant il ne faut pas que je craque, il ne faut pas ! Rappelle-toi, n’oublie jamais ! Je n’ai pas le droit de parler ni celui de me plaindre. Il ne faut pas me trahir ! Une lourde responsabilité pèse sur mes épaules comme une chape de plomb. Je connais la raison pour laquelle Monsieur Lehmann a été tué. Le meurtrier et moi avons une chose en commun : nous avons vécu la même histoire. Nous partageons un terrible secret… je devrais dire un cauchemar. La seule différence entre lui et moi est que ma volonté aurait sans doute été assez forte pour m’interdire de commettre ce crime. Celle de l’assassin a été aveuglée par la furieuse envie de tuer.
Depuis toujours la foi m’a souvent été d’un grand secours tout au long de ma jeunesse fort mouvementée. Je vais essayer de trouver les mots justes pour adresser une prière à notre Seigneur pour le salut de l’âme du meurtrier. Pourquoi donc le destin s’acharne-t-il parfois sur ceux qui ont déjà été si tourmentés ?
Chapitre 1
Il est déjà cinq heures du matin, et l’aurore commence tout juste à pointer le bout de son nez rose dans le ciel blanc de neige. Samuel Berthier, emmitouflé dans un duffle-coat, une écharpe couleur laine vierge enroulée deux fois autour de son cou, sonne à l’entrée du parc de l’institut Saint-Vincent. Il remarque une caméra qui pivote vers lui puis, quelques secondes plus tard, les grilles s’ouvrent pour laisser passer la Citroën noire. Il a prévenu Jaffar, qui était en planque cette nuit, et qui arrivera sans doute dans quelques minutes, l’air hagard et les cheveux ébouriffés. Il gare sa voiture dans le parking visiteur et s’avance d’un pas rapide pour tenter d’atténuer la morsure du froid, dans l’allée bordée de cèdres neigeux, jusqu’à l’entrée du bâtiment. Il n’a pas fait dix mètres qu’il entend le rugissement d’une moto derrière lui. Il se retourne, aperçoit une grosse cylindrée rouge montée par un homme, coiffé d’un intégral à vitre opaque, en combinaison de cuir et parka sombres. Il reconnaît son fidèle inspecteur.
Jaffar cale la machine, retire son casque qu’il passe sous son bras, et se dirige vers le commissaire.
– Bonjour, Chef ! Fait pas chaud dans c’pays pourri ! Ça va pas être une partie de plaisir. D’habitude, on meurt tranquillement de vieillesse dans ce genre d’endroit. Un meurtre, c’est plutôt rare. Heureusement, on va avoir une alliée dans la place.
– Qu’est-ce que tu veux dire par là ? le questionne Samuel Berthier.
– Ma cousine, Djamila, est psychologue dans cet établissement. Elle pourra nous aider à cerner la personnalité des résidents. Bien qu’à l’heure où s’est produit le crime, elle n’était sûrement pas présente. Je crois qu’elle commence ses journées vers dix heures.
– Eh bien, en attendant, tu vas vérifier s’il y a d’éventuelles empreintes sur le toit et en bas des balcons. Tu vas aussi jeter un coup d’œil à la chambre. Puis on questionnera le personnel de nuit et le directeur.
– C’est une directrice, Chef.
– Comment

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