Les Fauves
306 pages
Français

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Description

Ils avaient servi partout dans le monde au sein des meilleurs corps d'élite, avant de se recycler dans le convoyage de fonds. Et voilà que des hiérarques de la police décident de les sacrifier sur l'autel de leur ambition personnelle... Mais si ces mêmes hiérarques avaient pu prévoir ce qu'ils allaient ainsi déclencher, ils auraient envisagé une toute autre stratégie.

Un déferlement de violence d'une magnitude sans précédent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332851345
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-85132-1

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
A Mains Armées
La Manufacture de Livres 2012
sous le pseudonyme de Philippe Thuillier
Les Lions
Mon Petit Editeur 2014
Retrouvez search-and-destroy2.com
Citation


L’Evangile du pavé :
Œil pour œil
Coup pour coup
Mort pour mort
On cogne ta joue gauche,
Cogne la droite de l’autre
On te pique ta môme, frappe.
On te manque de respect, frappe.
On te bouscule, frappe.
On te double dans un partage, frappe.
On insulte les tiens, frappe.
On attaque tes amis frappe.
On te marche sur les pieds, frappe.
On cherche à te tuer, tue.
Les flics t’emballent, ferme ta gueule.
Les juges te condamnent, ferme ta gueule.
Et paie.
Encaisse.
En homme.
Et mort aux vaches.
AUGUSTE LE BRETON Du Vent… Et autres poèmes
« Un homme, quelle que soit sa popularité, vit d’abord avec lui-même.
S’il ne trouve pas la paix intérieure,
s’il est tourmenté par le regret d’un acte qu’il n’a pas accompli,
cet homme devient semblable à un démon désespéré,
condamné à l’exil, errant sans fin au dessus du monde des damnés. »
KOZINSKI
Dédicace


A la mémoire de mes maîtres :
Jean Pierre Melville
Auguste Le Breton
Jacques Risser
José Giovanni
Sans eux, ce livre n’aurait jamais vu le jour…
A Agnès
A mon pote Marco
Aux convoyeurs de fonds, et à leur courage de tous les instants.
Tout particulièrement aux « brebis » de Gentilly du 26 Décembre 2000
Sacrifiées sur l’autel de la « bonne cause ».
Première partie
2003
Le larbin, obséquieux, se pencha vers l’avant avec la même servilité que s’il avait eu en face de lui la reine d’Angleterre. Les deux arrivants accusaient chacun la cinquantaine légèrement dépassée et étaient vêtus de longs manteaux d’hiver, témoignant de leur goût pour le luxe et la respectabilité. Les bonnets d’astrakan qu’ils ôtèrent dévoilèrent aussitôt leurs chevelures grisonnantes.
Les deux hommes arboraient un visage fermé et comme légèrement agacé par on ne sait quel souci. Le serviteur les conduisit jusque vers le fond de l’établissement, qui n’était visiblement pas fréquenté que par des smicards…
La totalité des comptes en banque des clients du restaurant aurait en effet suffi à égaliser le P.N.B d’un pays africain en plein essor. Mais les deux arrivants les ignoraient, concentrés sur l’affaire qui motivait leur venue.
La salle, immense, éclaboussait de luxe. Des lambris en merisier en garnissaient les murs et grimpaient quasiment jusqu’au plafond, lui-même entrecoupé et soutenu par des poutres apparentes. Chacune des tables était éclairée par une petite lampe à abat-jour style rétro et isolée des autres tables par un boxe, accentuant ainsi l’impression d’intimité feutrée de l’endroit.
Les trois hommes descendirent quatre marches constituées de pierre rouge et accédèrent à une sorte de petit salon privatif dont le larbin referma aussitôt la lourde porte au capitonnage discret, dès que les deux invités eurent pénétré à l’intérieur de la pièce où trois autres hommes les attendaient.
Eux aussi avaient largement dépassé la quarantaine ; et la coupe de leurs vêtements, sans dégager de luxe ostentatoire, laissait deviner que les hautes responsabilités faisaient partie de leur quotidien. Leurs visages semblaient aussi hermétiques qu’une porte de coffre-fort. Ils se levèrent de suite des fauteuils recouverts de cuir où ils étaient assis. Une petite table basse en bois d’ébène se trouvait devant eux. On pouvait y voir quelques bouteilles de whisky, vodka et punch sans alcool côtoyer cinq verres en cristal. Trois seulement étaient à moitié pleins.
– Messieurs, nous sommes ravis que vous ayez répondu à notre invitation, commença le plus grand des trois hommes déjà présents.
C’était un gaillard à la forte carrure, mesurant pas loin de 1m 85 et dont la chevelure poivre et sel, associée à son collier de barbe sans moustache, encadraient un visage dur, au regard perçant. Il reprit :
– Je me présente : commissaire divisionnaire Lafarge ; je suis le responsable de la Brigade de Recherche et Intervention – brigade antigang, si vous préférez – et voici mon collègue, le commissaire divisionnaire Leprince, responsable, lui, de la Brigade de Répression du Banditisme. (Lafarge posa une main presque amicale sur l’épaule de Leprince, comme s’ils devaient poser pour une photo de pot de retraite).
Leprince était un homme de taille moyenne, au regard comme chafouin et qui lui donnait l’impression d’être continuellement à côté de la plaque. Son visage banal, quelconque, renforçait cette sensation : que l’homme ne recélait aucune consistance.
Mais ce n’était là qu’une illusion…
Lafarge reprit :
– Et voici enfin le directeur central adjoint de la Police Judiciaire : Bernard Janvion, qui est à l’origine de cette entrevue, même si cette idée vient aussi beaucoup de moi. (Lafarge glissa un sourire en coin à Janvion).
Celui-ci semblait être le prototype même du rond-de-cuir, du technocrate de ministère, à manœuvrer constamment en coulisse sur telle ou telle affaire, pour ensuite vilipender sur les fonctionnaires de terrain et les rendre finalement responsables de l’échec de ces mêmes affaires ; ce même hiérarque n’oubliant pas, en revanche, de s’attribuer tous les lauriers de victoire en cas de succès de l’entreprise. La parfaite gueule de premier de la classe, comme fabriquée par ordinateur, et qui dégageait autant de charisme, de chaleur humaine qu’une broyeuse à papier.
Lafarge ajouta :
– Cette entrevue, messieurs, devra rester strictement confidentielle. J’insiste… Elle ne revêt aucun caractère officiel. Nous pouvons même d’ors et déjà considérer qu’elle n’a jamais eu lieu…
Les deux arrivants, qui n’avaient pas encore retiré leurs manteaux de grand luxe, serrèrent les mains des trois caïds de la P.J avant de chercher des yeux l’endroit où poser leurs pelures, qu’ils ôtèrent avec délicatesse, comme religieusement. Un feu dont les bûches crépitaient réchauffait l’atmosphère de la pièce aux murs en pierres apparentes. La petite cheminée était située dans un coin, juste sous un tableau du XVIII ème siècle représentant une scène de chasse à courre.
Après qu’ils se soient tous assis, les flics d’un côté et les visiteurs de l’autre, le premier des deux nouveaux venus attaqua, le front traversé comme par une ride agressive :
– Nous sommes, mon collaborateur et moi, très pris par nos responsabilités ; alors, soyez brefs !
Lafarge le remit à sa place, d’une voix calme et déterminée :
– Mon cher Thibault, vous n’ignorez pas que vous et votre… collaborateur, depuis quelques mois déjà, faites l’objet de surveillance de la part de nos collègues des Renseignements Généraux ; notamment sur votre train de vie et autres « polissonneries »…
Thibault et son compagnon commencèrent à sentir leurs visages se décomposer, mais ils réagirent aussitôt, commençant à ouvrir la bouche. Levant la main, Lafarge les stoppa de suite :
– Je sais ce que vous allez avancer : atteinte à la vie privée des personnes, exercice illégal de certaines prérogatives, etc…
Il sourit, avant de reprendre :
– Nous disposons de dossiers conséquents sur vos frasques et autres fréquentations. Etant donné que vous dirigez, tous les deux, la plus importante compagnie de transports de fonds de l’hexagone, ou plus exactement la filiale française de SAFEGUARD, imaginez ce que penseraient vos partenaires d’outre atlantique, s’ils venaient à apprendre le détail de vos « loisirs » ; sans parler de la presse qui, elle, ne se priverait pas de vous faire gratuitement de la publicité… Cela la foutrait mal, non ?
Le patron de la fameuse B.R.I laissa alors entrevoir un sourire carnassier. Les deux patrons de SAFEGUARD – pour la France – étaient livides. Thibault attaqua bille en tête :
– Que voulez-vous ?!!
Les trois super flics le scrutèrent soudain avec intensité.
– Nous allons être aussi bref que possible, enchaîna le directeur adjoint de la P.J. Depuis quelques années, plusieurs équipes de braqueurs de haut vol – au moins deux sur Paris et sa région – semblent opérer trois fois sur cinq contre des bâtiments ou véhicules de votre société. Toujours avec brio, il est vrai, jamais de sang versé, des opérations commando orchestrées au millimètre… Ces équipes sont insaisissables, car ne fréquentant plus le milieu traditionnel et d’une prudence à toute épreuve ; ce sont des professionnels. Il nous est impossible de les faire tomber, ou bien pour simple possession d’armes de guerre ou de véhicules volés – et encore… Ils écoperaient alors simplement de quelques années de prison, dans le pire des cas. Cela ne nous intéresse pas. Nous désirons les décimer pour de bon. Qu’ils en prennent pour quinze ans, au moins…
« Heureusement pour nous qu’il existe de petites équipes toutes droit sorties de leur cités de banlieue et que nous pouvons de temps en temps nous mettre sous la dent, parce que sans ça, nous pourrions tous aller pointer à l’ANPE… »
Lafarge reprit le débat, coupant ainsi son supérieur hiérarchique :
– Ces nombreuses attaques, perpétrées contre votre société, nous laissent à penser que les truands bénéficient de complicités à l’intérieur même de l’entreprise ; cela semble évident. Et comme Janvion vient de le souligner, nous sommes confrontés à des braqueurs chevronnés qui nous ridiculisent tous : vous et nous !!
Lafarge parlait avec fermeté et conviction. Il vibrait.
– Qu’attendez-vous de nous, exactement ? questionna Thibault.
Silence. Pour la première fois depuis le début des entretiens, le commissaire Leprince intervint :
– Nous comptons vous demander votre participation. Afin de les piéger…
– …
– Vous n’ignorez pas que, de

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