Les pirates de la route
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Les pirates de la route , livre ebook

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Description

Pressé par un rendez-vous urgent avec un investisseur, Jacques Daubray, un industriel, laisse dans sa villa l’argent de la paie de ses ouvriers qu’il vient d’encaisser à la banque.


Pendant son absence, un individu tente de pénétrer chez lui, mais, surpris par Madame Daubray, il la poignarde avant de s’enfuir.


Malgré ses blessures, Madame Daubray est en état de décrire son agresseur, d’autant plus qu’elle le connaît : il s’agit de M. Talmont, l’homme que devait rencontrer son époux.


Jacques Daubray, clamant vengeance, fait appel à son ami Luc HARDY, le fameux détective millionnaire.


Tous deux vont se lancer sur la piste de Talmont sans se douter que celui-ci est un rouage de la terrible bande des « Pirates de la route » dont les méfaits ensanglantent la région...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070037225
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES PIRATES DE LA ROUTE


D'après le fascicule « Les pirates de la route » publié en 1920 dans la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi.
CHAPITRE I

— Alors, tu vas me laisser tout cet argent ici ? interrogea Huguette en indiquant la lourde sacoche que son mari, rentré de la banque une heure auparavant, avait accrochée à l'espagnolette de la fenêtre.
Jacques Daubray se mit à rire gaiement.
— Comment, tu as peur ? En voilà une petite fille, qui s'effare à la pensée de garder les cent mille francs de mitraille dont son mari a besoin pour payer ses ouvriers demain.
Huguette était une ravissante blonde au visage doux et mélancolique, aux grands yeux noirs pleins de flamme. Fille d'un gros négociant du Sentier, à Paris, elle avait quitté la grande ville, deux mois avant, pour venir s'enterrer à Francourt, près de Rouen, où Jacques Daubray exploitait une importante filature qu'il tenait de son père.
Le sacrifice avait été pénible pour la jeune fille, mais que n'eût-elle pas supporté pour être avec son Jacques !...
Il est vrai de dire que ce dernier, un beau et solide garçon de vingt-sept ans, à la physionomie intelligente et respirant l'énergie, rendait à sa chère Huguette toute l'affection que celle-ci lui prodiguait ; c'était bien le plus joli couple d'amoureux qu'on put voir, que ces mariés en pleine lune de miel.
Tant que Jacques restait à la villa élégante que les époux habitaient aux portes du village et qu'un grand parc séparait des bâtiments de l'usine, la jeune femme ne pensait point à l'isolement de la cage, mais, lorsque Daubray s'éloignait, appelé au dehors par ses affaires, la pauvre petite femme se sentait prise d'une peur intense, irraisonnée, qui faisait rire, bien haut, Margot, la forte servante normande composant uniquement la domesticité du jeune ménage.
Très actif, Daubray rêvait d'étendre ses affaires et c'est pour cela justement que, ce soir, il ne passerait point la soirée près de sa chère Huguette.
Le mois précédent, il avait fait la connaissance d'un propriétaire récemment établi à Francourt où il venait seul en une minuscule villa, dénommée « Les Roses », laquelle, à vrai dire, lui servait plutôt de pied-à-terre, car M. Lucien Talmont voyageait beaucoup.
Amateur de belles choses, il suivait attentivement les grandes ventes qui, périodiquement, mettent en émoi les principales villes d'Europe et d'Amérique et, parfois, il rapportait, à Francourt, quelque toile de maître ou quelque bibelot rare.
Bien qu'on le dît fort riche, M. Talmont déplorait volontiers de ne pas l'être davantage afin de pouvoir satisfaire ses goûts dispendieux de collectionneur et c'est dans cette intention qu'il avait proposé à Jacques de placer une centaine de mille francs dans son usine. Avec ses bénéfices, il pourrait faire des folies à la table des enchères.
Daubray, qui rêvait d'organiser le travail de nuit, chez lui, avait accepté et, ce soir, les deux hommes devaient se retrouver au laboratoire de l'usine afin d'expérimenter un nouveau métier de l'invention du jeune homme.
Cependant, tout en plaisantant sa chère Huguette, Jacques achevait de vider la tasse de café que Marguerite venait de placer devant lui, après quoi, se levant, il mit un baiser rapide au front de la jeune femme.
— Tu te sauves déjà ?
— Mais oui, il est plus de neuf heures et Talmont doit m'attendre. Enferme-toi et couche-toi, car, sans doute, ne rentrerai-je pas avant minuit.
— N'ayez crainte, Monsieur, on ne nous enlèvera pas ! s'exclama gaiement la servante, et, demain, vous nous retrouverez toutes les deux !
La minute d'après, le sourd fracas de la grille que Jacques tirait derrière lui apprenait à Huguette qu'elle était seule. Alors, poussant un gros soupir, la jeune femme prit la sacoche contenant l'argent de la paye du lendemain et, ayant souhaité le bonsoir à Margot, elle gagna sa chambre située au premier étage.
Une nuit de mars, obscure et froide, régnait au-dehors, faisant paraître plus douillettement tiède la pièce tendue de soie bleue et où les meubles de citronnier mettaient une note joliment claire. Durant quelque temps, Huguette, assise au fond d'une bergère, tout près du grand feu de souche flambant dans la cheminée, écouta Margot aller et venir à l'étage supérieur ; puis tout bruit cessa, la servante s'était couchée et devait déjà dormir du bon sommeil des gens de la campagne.
À ce moment, un bruit léger montant du jardin l'immobilisa ; quelqu'un montait dans l'allée, sous la fenêtre.
— C'est Jacques qui revient, se dit Huguette en courant à la croisée qu'elle ouvrit vivement.
Mais l'appel qu'elle se disposait à proférer s'étrangla dans sa gorge ; au milieu du pan de clarté que sa croisée mettait sur le sol, un homme venait d'apparaître : ce n'était point Daubray.
Presque aussitôt, la jeune femme se rassura à demi, car, dans ce personnage de haute taille, aux épaules larges et puissantes, elle venait de reconnaître, en dépit du chapeau mou lui ombrant le visage, M. Lucien Talmont, le futur commanditaire de son époux. Sa première pensée fut qu'il était survenu un accident à Jacques et que Talmont, muni de la clef du jeune homme, avait pu entrer dans la maison ; mais elle n'eut pas le temps de s'attarder à cette idée, car, au bruit qu'elle avait fait, le visiteur avait laissé échapper une sourde exclamation ; d'un bond, il se rua vers la muraille tapissée de pierre dans l'évidente intention de monter jusqu'à Huguette.
— Monsieur Talmont, que faites-vous ? balbutia la malheureuse plus morte que vive.
— Silence, coupa-t-il durement ; un mot, un cri, et vous êtes morte !
La voix était si menaçante qu'il n'y avait pas le moindre doute à avoir sur les intentions du bandit. Brusquement, certains détails revinrent en mémoire à M me Daubray qui, déjà, à plusieurs reprises, avait trouvé étranges les allures du collectionneur et, soudain, la vérité lui apparut : Talmont n'était qu'un voleur !
Sans doute, avait-il guetté Jacques, tapi derrière quelque haie ; l'ayant vu passer et sachant la jeune femme seule au logis, il venait pour s'emparer de la sacoche dont il n'ignorait pas l'existence, ayant accompagné l'industriel à Rouen durant l'après-midi.
Cette nette perception du péril eut un singulier effet sur Huguette ; elle qui, jusque-là, avait tremblé devant des dangers imaginaires, se trouva calme et froide.
Déjà, Talmont n'était plus qu'à quelques mètres du rebord de la fenêtre. Appeler au secours ? Le village était distant de près d'une demi-lieue ; nul ne percevrait les cris de la malheureuse ! Un instant, ses yeux virèrent autour d'elle, cherchant un moyen de salut puis, tout à coup, elle bondit vers l'armoire dressée au fond de la chambre et, s'armant du revolver d'ordonnance que Jacques portait à l'armée, elle revint vers la croisée.
La main de Talmont frôlait presque le zinc du rebord ; alors, froidement, résolument, Huguette déchargea au hasard, sur le bandit, les sept coups de l'arme.
Talmont ne fut pas touché, car, Huguette, tireur inexpérimenté, eût manqué une porte à trois pas ; mais, connaissant le caractère timide de la jeune femme, le bandit fut tout d'abord stupéfait de recevoir semblable accueil.
— Ah ! gueuse, gronda-t-il, les dents serrées, tu vas me payer cela !
Et, s'enlevant d'un effort, il sauta dans la chambre, un poignard à la main.
À la même seconde, une voix vibrante, celle de Jacques, montait du jardin.
Le jeune homme, revenant de l'usine où, comme de juste, il n'avait pas trouvé Lucien Talmont, avait entendu les coups de revolver et distingué les silhouettes des deux adversaires se découpant sur le carré illuminé de la fenêtre. Alors, précipitant sa course, il s'était élancé au secours de celle qu'il adorait.
— Courage, Huguette, me voilà !
Cet encouragement arracha à la jeune femme un cri de joie qui s'acheva en une plainte désespérée ; voyant son coup manqué, le bandit venait de se ruer sur elle et, sauvagement, il la frappa à deux reprises.
L'infortunée s'écroula sur le tapis tandis que le forban se précipitait vers la fenêtre et disparaissait dans le jardin.
Lorsque Jacques qui, durant ce temps, avait gravi l'escalier quatre à quatre, arriva dans la chambre, il y trouva la pauvre Huguette baignant dans son sang ; là-bas, sur la route, le meurtrier ayant enfourché une bicyclette détalait à toutes pédales.
— Mon Dieu, le misérable me l'a-t-il donc tuée ! gémit Daubray, désespéré, en se précipitant vers le corps inanimé.
CHAPITRE II
 
Quinze jours s'étaient écoulés depuis l'audacieuse tentative d'assassinat commise à Francourt, sur la personne d'Huguette Daubray.
Quoique les blessures de la jeune femme fussent des plus graves, elles ne mettaient pas sa vie en danger.
Bien mieux, on avait pu la transporter à Paris, et Jacques, sachant sa tendre aimée en sûreté, près de ses parents, était revenu à Rouen.
En effet, l'industriel avait juré de découvrir le misérable qui, abusant indignement de sa confiance, avait failli mettre le deuil en son cœur et, pour cela, il ramenait avec lui un de ses amis d'enfance, le détective Luc Hardy.
De fait, la présence du grand policier n'était pas inutile ; l'enquête judiciaire, confiée à un membre du Parquet rouennais, M. Verdier, n'avançait guère et, en dépit des plus actives recherches, Lucien Talmont demeurait introuvable.
Une perquisition opérée chez lui, à la villa des Roses, permettait d'affirmer que le prétendu collectionneur appartenait, en réalité, à une bande d'habiles cambrioleurs qui s'était spécialisée dans le pillage des banques et des musées de province.
Dans les terrains vagues avoisinant la gare, à Sotteville, près de Rouen, on avait retrouvé la bicyclette sur laquelle le bandit s'était enfui. Mais, depuis, aucun indice capable de guider la justice n'avait surgi.
Au début...

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