Les Vieux maudits ou La Dictature du hérisson
250 pages
Français

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Les Vieux maudits ou La Dictature du hérisson , livre ebook

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Description

Paul et Sophie acceptent avec enthousiasme de signer un bail leur offrant un appartement de 120 m2 avec terrasse à 600 m de la plage dans une maison possédant un jardin. Cependant, avant eux et en vingt-trois ans, dix-huit locataires se sont déjà succédés tour à tour au 6 de la rue du Reich d’Escartefigues-lez-Bains. Ils ne le savent pas encore.
Ils devront apprendre à cohabiter avec un couple de gens âgés occupant l’appartement du rez-de-chaussée. Le cours des choses va très rapidement prendre un virage des plus inattendus... Ils en viendront, entre autres et malgré eux, à enrichir leur vocabulaire de mots grossiers et iront de surprise en surprise... Il faut bien avouer que dans un monde « hérissonnien » – puisque tel est le cas – tout semble apparemment possible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332816320
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-81630-6

© Edilivre, 2014
Du même auteur

Du même auteur :
– Rendez-vous manqués , recueil de poésie, Éditions IchraQ, Tunis, 2011
– Le cœur d’Ana , recueil de poésie, Éditions Mille-Poètes en Méditerranée, 2013
– Délices , recueil de poésie grivoise, Éditions Mille-Poètes en Méditerranée, 2013
– Mythomania sur le Net , roman, Éditions Edilivre, 2013
– Bellucio , roman , Les Éditions du Net, 2014
Citation


« Un voisin est un animal nuisible assez proche de l’homme 1 . »
1. Pierre Desproges
Chapitre 1 Installation
1 Escartefigues-lez-Bains
Le soleil du Midi dispensait ses bienfaits sur la promenade d’Escartefigues-lez-Bains. On pouvait apercevoir dans le ciel des mouettes valser allégrement, puis plonger soudainement dans l’étang de Thau à la vue d’une proie facile. Quelques passants promenaient leur solitude bienheureuse sur l’allée le long de laquelle des massifs colorés exhalaient des senteurs printanières sereines. On voyait poindre timidement sur les frêles tiges des mûriers quelques feuilles graciles d’un vert tendre. Le printemps s’installait paisiblement à deux pas de la plage, et les grands palmiers veillaient du haut de leurs palmes majestueuses sur les promeneurs de l’après-midi.
Quelques centaines de mètres plus loin, dans la rue du Reich, deux couples de voisins faisaient connaissance ; l’un imposait les marques de son pouvoir à mesure que l’autre découvrait un monde, qui jusque là, lui était on ne peut plus étranger…
« Mais pourquoi vous mettez vot’poubelle dans vot’coffre ?
Je pensais avoir agi à découvert, mais il n’en était rien, notre nouveau voisin veillait sur nos allées et venues. Depuis quelques jours, je ne pouvais pas bouger le petit doigt sans qu’il se manifeste et commente tous mes faits et gestes ; je m’évertuais donc à l’éviter autant que faire se peut.
– Je n’ai pas eu la présence d’esprit de la sortir hier soir, alors je vais la déposer dans une poubelle du village voisin, voilà, c’est tout simple.
– Vous êtes tarée ou quoi, j’vous ai dit que j’allais m’en occuper… Ici, c’est moi qui m’occupe des poubelles depuis toujours, il faudra vous y faire !!!
2 Le vieux Jeun’S
Le voisin, que nous avions surnommé en désespoir de cause le « Hérisson », portait un pyjama bleu et délavé. Il semblait fort contrarié par mon attitude. Sous l’effet de sa mauvaise humeur, ses cheveux coiffés en brosse se hérissèrent davantage, puis retombèrent aussitôt dans une platitude molle peu avantageuse. De toute évidence, ce malotru de nonagénaire à la coiffure en brosse ne devait manifestement pas connaître cette nouvelle marque de gel que les Jeun’S de la publicité pratiquant la planche à roulette sur le petit écran utilisent pour décaper efficacement les murs des garages avoisinants.
– Donnez-moi ça tout d’suite que je la remette dans vot’ bac !!! Sur ce, Giorgio Lespinasse dit « le Hérisson » empoigna mon sac poubelle avec une telle force qu’il s’ouvrit partiellement et faillit se répandre à mes pieds…
– J e vous demande pardon, vous avez proposé à mon époux de vous charger de nos poubelles alors que vous aviez déjà commencé à le faire sans nous demander notre avis. Mon mari qui est un homme conciliant, n’a pas osé vous en faire la remarque et s’opposer à votre comportement intempestif. Quant à moi je peux vous dire que je ne suis pas vraiment d’accord au sujet de vos agissements. Nous avons toujours pris en charge nos ordures ménagères jusqu’à présent et nous sommes bien capables de continuer de la sorte !
– J’comprends pas bien c’que vous dites PUTE À LA CON. Moi j’voulais juste pour rend’service. D’habitude on m’obéit sans broncher je vous f’rais remarquer ! Les dix-huit locataires qui étaient là avant vous ont toujours fait ce que je leur ai demandé.
– Cela partait d’une bonne intention monsieur Lespinasse ; je n’en doute pas une seconde. Je tentais de me pas m’emporter et de rester polie, mais ce n’était pas simple. Ce vieux commençait à m’ennuyer. De plus ce chiffre de « dix-huit » m’intriguait outre mesure je dois bien l’avouer. J’avais hâte de me débarrasser de cet énergumène, je lui tournai le dos et commençai à charger le coffre de ma voiture.
– Vous voulez que j’vous aide à charger votre voiture ?
Je décidai de ne pas répondre . Ce vieil abruti dans son éternel pyjama délavé malodorant n’avait jamais levé le petit doigt pour nous aider à porter jusqu’à présent un seul carton. Voyant que je n’avais, mis à part ma poubelle, que des cartons vides à loger dans mon coffre, il se proposait enfin de m’aider ! J’étais en face de l’archétype évident du parfait glandeur. Bon, je reconnais à sa décharge qu’il était un peu faiblard pour pouvoir m’apporter de l’aide ; je n’en exigeais pas tant. S’il avait exprimé dès le départ des bons sentiments à notre égard, je me serais bien évidemment empressée de répondre par la négative.
Je n’avais en réalité pas besoin que l’on m’aide dans mon déménagement. Le problème était en fait tout autre. Depuis que nous avions commencé à emménager dans cette maison, nos allées et venues constituaient son unique spectacle. Dès qu’il y avait quelque chose à voir, le locataire du dessous s’installait en effet dans un fauteuil confortable devant notre garage en compagnie de sa triste et lamentable épouse, et ils nous regardaient en chœur charger et décharger nos affaires avec une curiosité malsaine. Les commentaires allaient bon train. Nos meubles ne semblaient pas leur plaire, notre abat-jour non plus. De plus, l’anonymat qu’exhibaient nos cartons finissait par les agacer, à tel point qu’un beau jour ils en vinrent à exiger qu’on leur dise ce qu’ils contenaient un par un…
Je venais tout juste de régler cette affaire de poubelles poliment, mais à vrai dire avec ce manque de tact caractéristique que j’arbore inconsciemment avec les gens qui outrepassent les règles de la bienséance ; c’était trop tard, le mal était fait.
« ELLE dit QUOÎ la PUTE D’EN HAUT ? »
…Avais-je bien entendu, ou était-ce une hallucination ?
3 Le hérisson et l’ennui
Je me réveillai en sursaut et pris conscience que je venais tout juste d’émerger d’un rêve. Tout était donc à refaire et ce problème bien réel de monopole hérissonnien des poubelles n’était pas encore réglé. Il me vint à l’idée que je chargerais Paul de cette affaire à son retour de voyage. Son habituelle délicatesse saurait nous tirer avantageusement de ce petit problème de voisinage à première vue sans importance.
Ce « Hérisson » avait tout d’un boulet par excellence. Je trouvais que ce sobriquet de mammifère à la frange agressive lui allait décidément comme un gant. Cet abruti était en fait à première vue un type du genre qui semble ne servir strictement à rien sinon à vous empêcher d’évoluer comme bon vous semble dans un monde ne pouvant manifestement pas être meilleur en sa présence… Dans quel but ? Juste parce qu’il s’ennuyait semble-t-il, à ne rien faire de ses journées d’ancêtre retraité et désœuvré. Un con s’emploie toujours à occuper ses journées au détriment de son entourage, c’est bien connu. C’est effectivement bien long à gérer la retraite lorsque l’on n’a ni occupation, ni compassion, ni passion apparente, ni le moindre soupçon d’humour. Alors on observe les gens, ou mieux, on les épie ; de plus, on s’introduit chez eux et on essaie de tout savoir, on fouille tant et plus, on… Pour le reste, nous nous demandions jusqu’où cet énergumène était capable d’aller. Mais nous pensions toutefois qu’il allait sans doute se lasser.
Parfois, nous nous disions que nous avions affabulé et que la porte du vaisselier ou bien la porte d’entrée avaient bien pu être laissées ouvertes par inadvertance par l’un ou l’autre d’entre nous. Paul et moi planions tellement que tout semblait possible de ce côté-là aussi. Mais bon, ces phénomènes étranges se renouvelaient de plus en plus souvent et nous avions décidé d’être très attentifs à ce sujet afin de savoir ce qui se passait réellement au 6 de la rue du Reich d’Escartefigues-lez-Bains et qui ne s’était jamais produit dans l’ancien appartement que nous occupions précédemment.
Le soleil s’évertuait toujours à briller dans cette belle et agréable région de l’Hérault. Je m’étais petit à petit rendormie. Sur le cadran de l’horloge, l’heure n’avait pas attendu la fin de mes réflexions en cours et continuait parallèlement sa course folle. Il fallait que je m’active. Si je n’y prenais pas garde, j’allais vraiment manquer mon rendez-vous en ville.
« ELLE est LÀ ou pas la SALOPE DU PREMIER ? J’ne l’ouïs PAS. T’as mis où mon sonotone MACHIN TRUC MUCHE ? »
Heu… Il me semblait avoir réellement entendu le mot « salope » cette fois…
4 Premier délit
J’étais montée sur une chaise, j’avais escaladé l’évier de ma cuisine et venais tout juste de couper le fil d’alimentation de la télévision de ma nouvelle voisine… Cela avait été si facile et, comment dire ? Ça m’avait procuré une joie intense, c’était un genre de sensation frôlant l’extase que l’on n’éprouve à vrai dire que trop rarement.
Ce qui en revanche m’inquiéta, c’est que je n’avais pas rêvé et je m’étais cette fois vraiment rendue coupable d’un délit pour de bon, et ce pour la première fois de ma vie… ! Après tout, on me donnait depuis quelque temps des noms d’oiseau de toutes sortes, il était temps que je fasse honneur à cette réputation toute nouvelle. Puisque j’étais une « salope », je me devais d’assurer grave ! Si aller mettre ses poubelles dans un conteneur d’une commune voisine n’était jusqu’à présent pas répréhensible, en revanche, sectionner volontairement le câble de la télévision d’une vieille dame grincheuse et addict aux séries idiotes l’était

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