Les Yeux de Titane
91 pages
Français

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Description

Une fausse blonde aux yeux d’acier, un haïtien qui se prend pour un jamaïquain, un poseur de bombe déprimé.
Quel beau trio !
Le défi, pour l’inspecteur Paul Caressa sera donc de tout faire pour stopper ces malades, mais frôler de trop près les ailes du désir pourrait bien le brûler et lui faire perdre son but !

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312059884
Langue Français

Extrait

Les Yeux de Titane
Jean - Christophe Guelpa
Les Yeux de Titane
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-05988-4
Chapitre 1
L A PRISON
– Prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans !
Rien ne s’était passé comme il l’avait prévu. Il constatait amèrement que son plan avait lamentablement échoué… Pourtant il avait minutieusement tout calculé depuis la mort de sa chère épouse. Certes , il lui en avait voulu de s’acharner à prier. Elle avait tant couru les églises et les messes, cherchant une réponse à une question qui ne pouvait en avoir ! Tout cela, à quoi bon ? Leur petite Shanny était bien morte et la religion ne pouvait plus rien y faire. Et les incessantes prières que sa femme ressassait l’avaient minée, l’avaient même tant fatiguée et usée que cette saloperie de cancer en avait profité pour se jeter sur elle. Elle avait alors suivi sa petite fille dans la terre du cimetière familial et il s’était retrouvé seul…
Si seul.
Terriblement seul !
Alors lui, Richard Paxton, après des semaines de peine et de souffrance, avait décidé de les venger. En réalité, il n’avait pas vraiment décidé, c’était venu naturellement, comme une sorte d’évidence, un besoin qui émanait du plus profond de ses entrailles. Il s’était rendu compte que, du plus lointain de ses souvenirs, il n’avait jamais utilisé la violence auparavant, pourtant elle devait bien être là, cachée quelque part dans un coin de son cerveau car cela n’avait pas pris beaucoup de temps pour qu’elle lui souffle ce message à l’oreille :
– Venge-toi, Richard !
Au début, il n’avait pas voulu l’entendre mais elle était insistante, très insistante… Il s’était alors laissé charmer par ces paroles qui lui disaient qu’il se sentirait mieux après… C’est ainsi qu’après avoir mollement lutté contre ces appels à la vengeance, il avait abdiqué et avait tranquillement bâti son plan avec précision, sachant pertinemment qu’anéantir la vie d’autres personnes qui n’étaient pas directement responsables de ses malheurs était terriblement injuste mais c’était sa façon à lui de répondre à l’injustice de la mort de ses deux amours. C’était sa loi du Talion . Ensuite , dans sa logique, il devait tout simplement les rejoindre dans la mort. Au début, ses plans machiavéliques avaient franchement bien fonctionné {1} , ses bombes avaient même fait beaucoup plus de ravages qu’il n’aurait pensé, mais une femme, Louise , avait tout fait chavirer et il n’avait pas pu terminer son œuvre en beauté et mettre un point final à son programme. Le pire était que, maintenant, il était enfermé. Le bedonnant juge Geoffroy avait dit d’un ton ferme :
– Prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans !
Quelle incroyable ironie ! Ce même juge avait quasiment innocenté le meurtrier de sa petite fille chérie des années plus tôt en ne le condamnant qu’à une peine légère dans la communauté. L’argument qu’avait avancé le magistrat était que ce n’était qu’un triste accident d’automobile… que l’homme n’avait pas d’antécédent… bla… bla… bla…
Et ce Jules Bonnier, le conducteur assassin de sa petite Shanny adorée, était sorti presque souriant de la salle d’audience !
Le fait d’avoir supprimé ce stupide chauffard criminel n’avait pas apaisé sa colère et il se reprochait encore de ne pas avoir abattu dans le même élan ce gros juge au teint cireux.
Mais, pour l’instant, il ne pouvait plus rien faire. Il était entre 4 murs grisâtres, en cellule avec trois autres condamnés qui manquaient cruellement de classe. C’était bien peu de le dire ! N’étant pas trop moche ni trop vieux et assez en forme, il avait vite compris que sa vie ici allait être un peu difficile. Pour sa sécurité il avait dû accepter l’offre d’un grand gaillard surnommé Gros-Louis qui l’avait pris comme protégé, en échange de quelques gentillesses… Quelle vie pourrie !
Cela faisait maintenant un peu plus d’un an que la sentence était tombée et qu’il avait vu Louise Lavoie pour la dernière fois. Elle avait témoigné contre lui, sans animosité, exposant simplement les faits avec une terrible et implacable froideur. Certes , il l’avait kidnappée, enfermée, attachée mais il n’avait pas l’intention de la tuer. Au départ, il avait simplement voulu voler sa voiture, sa capture n’avait nullement été préméditée. Et puis tout avait basculé et fini de travers à cause d’elle, de ses paroles, de ses actes et de son expression… Mais c’était peut-être aussi à cause de ce qu’elle dégageait, quelque chose qu’il avait du mal à définir encore, une sorte de mélange de gentillesse et de volonté tapi derrière un visage calme et serein. En définitive, une incroyable force de caractère qu’un simple regard ne peut en aucun cas laisser supposer. Il s’était fait prendre dans le délicat voile de tulle de son apparente naïveté.
Elle l’avait souvent regardé lors de son interrogatoire avec des yeux emplis d’indifférence mêlée de dégoût. Ce n’est qu’à l’énoncé de sa condamnation, en croisant le regard de Louise pour la dernière fois, qu’il avait vu un changement dans le creux de ses pupilles ; elles n’exprimaient alors que de la pitié. Depuis ce jour, l’expression des yeux de cette femme hantait ses nuits, mais étrangement, cela l’aidait aussi à passer au travers de son incarcération. Le regard de Louise était devenu son propre leitmotiv de survie.
Du point de vue carcéral, il était un prisonnier modèle, docile, ne se plaignant jamais, acceptant sans sourciller toutes les consignes, toutes les corvées, même les plus désagréables, comme le nettoyage de certains lieux particulièrement sales… Le seul point qu’il estimait positif était que les autres détenus le laissaient tranquille grâce à la carrure très imposante de « Gros-Louis » qui le protégeait. Ce dernier, bâti comme un géant et fortement tatoué était loin d’être un monstre. Il avait atterri ici parce que, lors d’une journée d’automne ensoleillée, il avait simplement frappé un gars qui tournait autour de sa chérie du moment. Gros-Louis lui avait dit avoir cogné un peu trop fort le type, et Richard, en voyant la taille de ses mains et de ses bras, avait facilement deviné que le dragueur ne s’était jamais relevé… En y pensant, Il trouvait que c’était pour le moins amusant que lui, meurtrier de masse avec ses bombes aveugles, soit protégé par un gars qui n’avait tout simplement fait que défendre sa femme !
Petit à petit, il commençait à se faire une vie dans le pénitencier tout en sachant au fond de lui qu’il n’allait pas attendre 25 ans dans cet endroit. Au début, la seule issue qu’il envisageait possible était de se tuer. L’idée était venue sans problème étant donné que c’était tout simplement la dernière étape de son plan initial de vengeance qui avait avorté. La violence, la promiscuité et les agressions vécues au début, lui avaient parues insoutenables et donc propices à en finir ; mais peu à peu, il avait étrangement réussi à se les rendre supportables. On s’habitue à tout, n’est-ce pas ? Cependant, si son générique de fin devait rester le même, il réalisa qu’il ne devait pas avoir lieu dans cette foutue prison. Son but se dirigea donc vers une autre direction, l’évasion ! Il le devait afin de clore définitivement le chapitre de sa vengeance en éliminant celle qui l’avait envoyée ici, Louise, et enfin rejoindre en toute quiétude ses deux amours dans la mort. Voilà le nouveau plan !
Alors commencèrent ses recherches afin de savoir s’il n’y avait pas une possibilité même minime, de s’enfuir de cet endroit incroyablement bien gardé. Il en avait fait part un jour à Gros-Louis qui lui avait ri au nez :
– T’es un p’tit rigolo toi ! Je suis peut-être fort et je fais peur à beaucoup de monde ici, mais je ne suis pas fou ! Non mais, t’as vu les murs, les caméras et ces matons ?
Paxton en avait facilement déduit que son protecteur ne l’aiderait pas à fomenter son plan. Il avait cherché… cherché…
Et par pur hasard, il avait enfin trouvé la possible solution

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