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Description

Tout réussit à Jean-Baptiste Cazenave, jeune avocat parisien : promotion à la clef, il a réussi à négocier avec les avocats du groupe pétrolier Stockwell une indemnité record pour des communes du littoral méditerranéen victimes d’une marée noire majeure et il va se marier avec la fille de son patron.
Mais la maladie de son père bouleverse tous ses plans : alors qu'il apprend son implication dans une série de trafics, son associé lui demande de prendre sa suite.
Le jeune avocat saura-t-il résister à la tentation ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414313808
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
194 avenue du président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-31381-5

© Edilivre, 2020
Première partie
Chapitre 1 Panne de rév eil
Rue Gabrielle, Paris 18 e arrondissement
– On reproche à mon client, de n’avoir rien fait pour empêcher la marée noire majeure que nous avons connue. Or, Monsieur le Président, il n’en est rien ! En effet, dès qu’il a eu connaissance de l’avarie électronique totale que subissait son navire, le capitaine Martin a immédiatement cherché à joindre la préfecture maritime de Toulon. Mais sans succès. De toute façon, selon une dernière expertise effectuée à notre demande sur l’épave, il semble bien que l’avarie ne soit pas due à une négligence humaine mais à la foudre. Oui, Monsieur Le Président ! A la foudre qui a frappé le navire cette nuit-là. Aussi, Monsieur le Président…
Soudain, la plaidoirie s’arrête net. Dans la salle d’audience, une sonnerie de téléphone retentit. Tout le monde se regarde. Le Président, visiblement agacé, s’écrie :
– Qui n’a pas éteint son portable ?
L’orateur, jusque-là si loquace, est devenu muet de stupeur, tandis que son visage prend une teinte écrevisse : sous sa robe d’avocat, il sent son portable vibrer. Les pensées se bousculent dans sa tête. Ah, Seigneur ! Pourquoi cela lui arrive-t-il aujourd’hui ! Oublier d’éteindre son portable… Lui qui d’habitude n’oublie jamais de le faire ! Voilà son pire cauchemar devenu réalité alors qu’il était à deux doigts de triompher dans cette affaire ! Il relève sa robe, plonge sa main dans la poche de son pantalon et en retire l’arme du crime sous le regard noir du Président. Le portable continue de sonner.
– Eh bien, Maître, qu’attendez-vous pour l’éteindre ?
– Je voudrais bien… Mais je n’y arrive pas…
– Eh bien, décrochez !
– Je n’y arrive pas non plus…
– Eh bien, sortez !
– Heu…
– Sortez et ne revenez pas !!! Vous m’avez compris ?
– Oui, Monsieur le Président.
Le jeune avocat quitte la salle d’audience, sous le regard goguenard du public, le portable à la sonnerie sans fin toujours dans les mains…
La sonnerie du téléphone, insistante, résonne dans tout l’appartement et finit par réveiller Jean-Baptiste. La fenêtre entrouverte, près de la tête de lit, laisse passer une petite brise. Très agréable. Les yeux toujours fermés, Jean-Baptiste s’étire de tout son long : oui, vraiment, il a bien dormi ! Il se sent en pleine forme ! Dans la pièce d’à côté, le téléphone, qui s’était tu un instant, se remet à sonner. Jean-Baptiste entend enfin les sonneries incessantes. Il ne comprend pas. On ne pourrait pas le laisser dormir un dimanche matin ? Il réfléchit un instant… Dimanche matin ? Ce n’est pas dimanche matin mais lundi matin !!! Et la réunion prévue à 10h au cabinet ! Il saute de son lit et se précipite sur sa chaîne hi-fi pour connaître l’heure : 9h45 !
– Non, non, non !
Avec sa manie de toujours travailler jusqu’à tard dans la nuit, il fallait bien que ça lui arrive un jour ! Les idées se bousculent dans sa tête. Prévenir directement son patron ? Non, vraiment suicidaire : il est en ce moment d’une humeur de chien et à prendre avec des pincettes… Téléphoner à Florence, sa fiancée, qui s’avère être la fille du patron : elle pourrait arranger les choses…ou alors appeler Xavier, son collègue et ami ? Oui, assurément, c’est la meilleure des solutions ! Il a souvent été de très bon conseil !
Jean-Baptiste saisit son portable et compose son numéro. Première sonnerie… deuxième sonnerie…
– Décroche, allez, décroche !
– Jean-Baptiste, mais, enfin, qu’est-ce que tu fous ? La réunion commence dans un quart d’heure ! lui rappelle Xavier. Mais, enfin, qu’est-ce que tu fous ? La réunion commence dans un quart d’heure !
– Merci je le sais ! Je ne me suis pas réveillé !
– Ce n’est pas vrai !
– Il faut que tu m’aides !
– OK… Mais tu arrives dans combien de temps ?
– Dans quarante minutes… au mieux !
– Bon, je vais m’arranger… mais viens le plus vite possible !
– Merci, je te revaudrai ça ! Merci, je te revaudrais ça !
– J’y compte bien ! Je vais me faire tuer à ta place !
Jean-Baptiste balance son portable sur son lit et file vers la salle de bains. Se cogne au passage le petit orteil dans la commode de sa chambre. Hurle en sautant à cloche pied jusqu’à la porte de la douche. D’habitude, il aime en profiter pendant vingt bonnes minutes. C’est sa manière à lui de se réveiller tout à fait. Mais aujourd’hui, il a droit à cinq minutes chrono ! Et pareil pour le rasage ! Heureusement que Florence l’a persuadé de passer au rasoir électrique ! Sans cela, il serait immanquablement arrivé au cabinet couvert de coupures, et franchement pour un jeune avocat qui aspire à la reconnaissance de ses pairs, cela n’aurait pas été du plus bel effet !
Il est dix heures cinq quand Jean-Baptiste franchit le seuil de son appartement non sans avoir une dernière fois vérifié que les plaques de sa cuisinière sont bien éteintes. Une manie que sa mère lui a transmise et qu’il a entièrement faite sienne. On n’est jamais trop prudent : un incendie est si vite arrivé…
Une fois dehors, il rejoint vite l’escalier tout proche de la Butte Montmartre. Pas de temps à perdre ! Surtout rejoindre la station « Abesses » le plus vite possible. Heureusement, le trajet est direct jusqu’à la station « Sèvres-Babylone ». Surtout rejoindre la station « Abbesses » le plus vite possible ! Heureusement, le trajet est direct jusqu’à Sèvres-Babylone !
– Pardon, sorry, sorry !
Jean-Baptiste parvient tant bien que mal à se frayer un passage dans le cortège des touristes qui montent péniblement. – L’escalier est devenu la seule voie d’accès depuis que le funiculaire est tombé en panne voilà deux mois maintenant. – Enfin, en bas, la voie est libre : Enfin, en bas, la voie est enfin libre : pas de touristes et pas de marchands à la sauvette pour le retarder. Le jeune avocat se lance alors dans un sprint effréné jusqu’au métro. Il est 10h10. Dans une demi-heure, si tout va bien, il sera arrivé au cabinet et cette panne de réveil pourra sans regret être classée au rayon des mauvais souvenirs. D’autant plus qu’aujourd’hui, il va enfin être récompensé de longs mois de labeur et porté en triomphe .
Chapitre 2 Des amis américains
5, rue de Sèvres. Au siège du cabinet Musseau
Au premier étage de l’immeuble, le cabinet Musseau est en pleine effervescence. Le déménagement tant attendu dans des locaux plus vastes est pour aujourd’hui !
Dans les bureaux, les secrétaires achèvent de retirer les codes et autres jurisclasseurs des étagères. Des cartons pleins de dossiers commencent à s’empiler un peu partout dans le hall et jusque dans les couloirs attenants. Une première équipe de déménageurs est déjà là depuis 10h et harnachent l’une après l’autre sur le monte-charge, avec des gestes rapides et précis, les grandes armoires métalliques dont chaque avocat disposait. Circulant à droite et à gauche, au milieu de tout ce monde, Lucien Musseau suit avec attention l’ensemble des opérations. Malgré ses 90 ans, le fondateur du cabinet étonne le milieu professionnel par son entregent et sa forme physique au point d’avoir gagné un surnom bien sympathique : « l’immortel » ! Mais pour lui, il n’y a pas de mystère : une demi-heure de nage chaque jour et le voilà dopé pour la journée ! Au sein du cabinet, il est surtout connu pour l’attitude paternelle qu’il adopte envers les nouvelles recrues. Les dîners en tête à tête qu’il tient à organiser avec chacune d’entre elles sont devenus une véritable institution, une sorte de rite d’entrée. Et puis sa porte leur est toujours ouverte pour conseiller, encourager et rassurer à la veille d’une audience importante. Maître Musseau est en quelque sorte un coach qui se soucie de la progression de ses protégés au point d’assister à certaines de leurs plaidoiries et capable de colères magistrales si l’élève n’est pas à la hauteur de ses espérances !
Face à un tel personnage qui manie sa canne pour désigner les meubles à emporter comme un chef d’orchestre sa baguette, les déménageurs n’ont qu’à bien se tenir !
Pourtant, derrière son air décidé, Maître Musseau cache ce matin une certaine tristesse. Aujourd’hui, c’est une page qui se tourne pour le cabinet mais aussi pour lui. Imaginez ! Soixante ans passés à travailler dans ces murs, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Ce n’est pas rien ! Il peut dire adieu également à son habitude de prendre son petit noir café « Chez Mireille » Il peut dire adieu également à son habitude de prendre son petit noir sur au café « Chez Mireille » sur les coups de neuf heures du matin afin de bien démarrer la journée. Enfin, de toute façon, le déménagement était devenu inéluctable. Cela faisait bien dix ans qu’il en était question au cabinet. Dix ans que l’on essayait de convaincre le vieil avocat que le déménagement était une nécessité ! Les effectifs grossissaient année après année et les murs n’étaient pas extensibles ! Le sujet était devenu un tel serpent de mer entre les associés que le jour où, après une énième tentative de Maître Jacquemin, son plus proche associé, le fondateur avait enfin donné son accord, personne n’avait voulu y croire. Au point qu’il avait fallu leur montrer l’acte d’achat des nouveaux locaux signé de sa main !
Non loin du hall, dans la salle de conférences aux murs lambrissés, tous les avocats du cabinet se trouvent réunis comme chaque lundi matin. Avec le déménagement, il règne une certaine fébrilité au sein de l’équipe. Mais Maître Jacquemin a tenu à maintenir ce rendez-vous hebdomadaire, d’autant plus qu’il a promis une surprise à ses collaborateurs.
Aussi depuis plusieurs jours, les rumeurs au sein du cabinet vont bon train : Jac

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