Lord Darnell est mort à l aube
59 pages
Français

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Lord Darnell est mort à l'aube , livre ebook

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Description

« Lord Darnell est mort à l’aube... » La note laconique reçue par l’ensemble des Rédactions d’Angleterre émut Bill DISLEY plus que tout autre journaliste.


Ami de la famille du défunt, le grand reporter-détective avait passé la soirée et une partie de la nuit à Campton House, la demeure des Darnell.


Le mystère de ce décès est d’autant plus prégnant que Lydia, la fille de la victime, a laissé entendre à Bill DISLEY, avant d’aller se coucher, qu’elle avait peur... sans oser dire pourquoi.


Une chose est certaine, un étrange secret entoure le trépas de Lord Darnell...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070031025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS
Pour ceux de nos lecteurs qui ne se seraient pas familiarisés avec BILL DISLEY et son existence trépidante de journaliste détective, nous rappelons que notre sympathique héros est le plus brillant reporter au « Star Express » , grand quotidien londonien dont BOB , dit « le Gros Bob », est rédacteur en chef.
L'habituel comparse de Bill est JEFF , ancien pickpocket notoire, géant à la compréhension lente, mais à la « droite » impeccable, dévoué corps et âme au journaliste qui le tira autrefois d'un mauvais pas.
L'inspecteur MARTIN est, dans la plupart des enquêtes, mêlé aux agissements de Bill. C'est un petit homme ponctuel, bourgeois et sévère, qui professe une grande amitié et une sorte d'admiration pour Bill, bien qu'il soit souvent heurté par la désinvolture avec laquelle notre reporter traite Scotland Yard, ses œuvres et ses pompes.

J.-A. FLANIGHAM.

I
Lydia a peur...

Lydia posa son bras nu sur la manche du smoking blanc qu'arborait ce soir-là Bill Disley avec une nonchalante élégance.
Le geste eût été normal — sinon agréable (Lydia était si jolie) — s'il n'y avait eu sur le visage de la jeune fille une expression inaccoutumée qui intrigua le journaliste.
Il pencha sa haute taille vers le ravissant visage blond sur lequel la lueur orangée des lustres mettait des reflets clairs :
— Que se passe-t-il, jolie ?
— Je dois vous parler, Bill.
Il se pencha un peu plus, sa voix s'adoucit :
— Irons-nous dans le parc, parlerez-vous tendresse ?
Lydia frappa du pied :
— Vous arrive-t-il quelquefois de prendre quelque chose au sérieux ?
Le visage de Bill revêtit une expression tendue :
— Le plus rarement possible... Cela m'arrive cependant, parfois...
Il prit amicalement la jeune fille aux épaules :
— Que se passe-t-il ?
— Allons dans le parc ! dit Lydia.
La tenant toujours aux épaules, il l'entraîna vers la large baie qui conduisait à la terrasse, laquelle menait au parc par d'imposants escaliers de marbre blanc sur chaque côté desquels d'étranges plantes vertes mettaient une note exotique et un tantinet bizarroïde.
(C'est du moins la réflexion intime que se fit Bill à lui-même, tout en se demandant, d'autre part, quelles étaient les confidences que pouvait bien avoir l'intention de lui faire Lydia Darnell à 3 heures du matin, entre deux slows au cours d'une réception donnée par Lord Darnell, son père, à l'occasion des vingt ans de sa fille.)
Il la dirigea vers un banc du parc, la fit asseoir, lui tendit son étui à cigarettes.
Il respecta son silence. Un silence assez pénible et visiblement chargé pour Lydia, de choses confuses et qu'elle avait, sinon de la peine, du moins une espèce de pudeur à avouer.
Elle détourna lentement sa jolie tête un peu triste vers le journaliste et dit enfin, lentement :
— Voilà...
Elle poussa un bref soupir, répéta plus doucement : « Oui, voilà ! » et lâcha d'un bloc :
— Bill, il se passe d'étranges choses dans cette maison.
Bill dévisagea attentivement Lydia, très exactement comme s'il la voyait pour la première fois, puis, d'une voix qui s'étonnait :
— D'étranges choses ?...
Elle pencha sa tête vers le sol. Son petit pied, chaussé d'escarpins dorés, repoussa une feuille et elle dit, d'une voix sourde :
— J'ai peur, Bill...
— Peur ?...
Le journaliste se sentait beaucoup plus amusé qu'intrigué franchement. Il répéta, avec une nuance d'étonnement ironique :
— Peur !
C'est à ce moment qu'une voix interrompit leurs confidences ; c'était celle, froide et incisive, de Jerry Darnell, le frère aîné de Lydia, et cette voix, un peu sévèrement, ordonnait :
— Tu vas prendre froid, Lydia, il faudrait rentrer.
Bill se demanda avec une certaine perplexité comment Jerry avait bien pu faire son compte pour arriver jusqu'à eux aussi silencieusement. Il leva la tête vers la haute stature athlétique du jeune homme et constata que Jerry, amer et lointain, ne souriait pas. Lydia avait ouvert puis refermé ses jolies lèvres, baissé la tête. Après une courte hésitation, elle se leva et, d'une voix changée :
— Bien, Jerry !
Elle fit quelques pas en avant, seule.
Bill, assez étonné et curieusement indisposé sans pouvoir s'en expliquer à lui-même les raisons précises, s'était levé à son tour. Il fit quelques pas aux côtés de Jerry, s'efforçant de ne songer qu'à la douceur tendre de cette nuit finissante dans le parc immense d'une des plus belles propriétés de la banlieue londonienne. Une odeur imprécise montait de la mousse humide, les accords de l'orchestre parvenaient jusqu'à eux.
— À quoi songez-vous, Bill ? questionna Jerry, de la même voix dure.
Bill se tourna vers lui, marqua un temps d'arrêt.
— À la tendresse de l'heure, dit-il enfin.
Jerry esquissa un vague soupir, et Bill se demanda si l'expression du soupir signifiait ironie, ou soulagement sincère, lorsqu'il entendit Jerry lui répondre :
— Ouf ! je supposais que c'était Lydia et ses histoires qui vous préoccupaient...
Bill, de nouveau, se détourna pour scruter Jerry et dit enfin, d'une voix impersonnelle :
— Non, certes non !
Il ajouta :
— Pourquoi ?
Il vit le regard attardé de Jerry qui se fixait sur ses lèvres, ses yeux, son front, puis le jeune homme dit enfin :
— Lorsque je suis arrivé, il me semblait l'avoir entendu dire qu'elle avait peur...
Bill haussa les épaules et, d'un ton insouciant :
— Lydia est une enfant, dit-il.
— N'est-ce pas ? fit Jerry.
— Bien sûr.
Bill, en mettant le pied sur la première marche de marbre qui menait à la terrasse, songea tout à coup qu'il en était beaucoup moins sûr et que, réflexion faite, il y avait dans l'attitude du frère quelque chose d'indéfini qui renforçait bizarrement le ton d'angoisse obscure sur lequel Lydia avait commencé ses confidences.
II
Lord Darnell est mort...
 
C'est le lendemain matin, en arrivant à son bureau, que Bill devait se souvenir de sa réflexion intime de la nuit précédente.
Sur son bureau, une note rédigée par le rédacteur de nuit lui apprenait que Lord Darnell avait été trouvé mort à l'aube, à six heures de la matinée, très exactement, par le maître d'hôtel Perrins, qui jetait un dernier coup d'œil sur les vastes pièces du rez-de-chaussée dans lesquelles avait eu lieu la réception. Les derniers invités étaient partis à 5 heures 30.
« Une balle au poumon, une au cœur » , disait la note.
C'était tout, c'était peu.
Bill se gratta la nuque, décrocha le téléphone, fit sur le cadran le numéro de Scotland Yard et fixa rendez-vous à l'inspecteur Martin.
 
* * *
 
Quand Martin poussa la porte du bureau de Bill, le journaliste, coupant court à toute formule de politesse, questionna :
— Vous êtes chargé de l'affaire Darnell ?
— Bonjour ! fit Martin dans une grimace, en tirant une chaise à lui.
Il fixa le visage de son ami d'un coup d'œil soupçonneux :
— Couché tard cette nuit ?
— Tôt ce matin, si vous aimez mieux !
Le front de Bill se plissa :
— L'affaire Darnell. Martin ?...
— Elle vous intéresse ?
— Prodigieusement.
Martin haussa les épaules et, d'une voix moqueuse :
— Espèce de snob ! Parce que c'est un lord, hé ?
Bill ne put retenir un mouvement d'impatience :
— Vous êtes particulièrement gamin ce matin, mon ami. Pour une fois que je me permets de vous poser sérieusement des questions sérieuses...
Martin eut un soupir résigné :
— Lorsqu'on parle dignité, il est indispensable de jouer sérieusement sa carte, mon cher garçon. À sept heures...

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